Scotland 2008

On va finir par me trouver mesquin : j'attends le retour de Sault de tous les copains pour étaler mon récit de vacances !... N'y voyez pas de vanité : je ne cherche pas à accroître mon lectorat. N'y voyez pas davantage de dépit : mon but n'est pas non plus de prolonger fictivement ces doux moments, à l'heure où vont déferler les récits du Ventoux.

Bref : je me décide finalement à raconter (rapidement, espéré-je) notre randonnée de juillet en Écosse. Une fois n'est pas coutume : je publierai des photos !

Le voyage commence vraiment l'avant-veille du départ, par une mauvaise surprise... Les développements du tandem Flevo Amigo nous paraissaient trop longs pour affronter les Highlands. Le tandem a deux chaînes indépendantes et deux roues motrices (propulsion et traction indirecte) : avec un monoplateau, sept pignons et trois vitesses dans le moyeu Sachs, Élisabeth et moi disposions chacun de 21 vitesses ; en ajoutant à chaque cycliste un plus petit plateau, nous obtenons donc un vélo de 84 vitesses ! Fort bien.

Mais voilà -- en faisant un test (concluant) dans un petit raidillon, je ressens une fois de plus la désagréable sensation que la roue avant va se dérober sous moi. Je connais le problème, propre à ce mode de fixation des éléments sur la poutre (ici, photo de la fourche arrière) :



Tous les éléments (roues, sièges, pédaliers, guidons) peuvent coulisser grâce à de petites masses glissant dans les rainures d'aluminium. C'est très pratique, mais assez fragile : les bords de la rainure s'usent lorsque les vis à six pans creux se desserrent. Pire, cette fois : je m'aperçois que la rainure s'ouvre réellement, une fissure s'étant formée longitudinalement. La roue se trouvera arrachée sous peu !

C'est donc le 7 juillet, la veille de notre départ, que j'empoigne le poste à souder pour ajouter de solides pattes enserrant fermement la poutre. C'est-y pas beau ?

evidemment tu n'as pas montre ce bricolage fantaisiste a Elisabeth avant le depart..me trompé-je?
la suite stp!

Alors, les Scottish midges ?

et c'est reparti pour un tour...

...avec Jéjon pas besoin de mettre une pièce !

r.

Jéjon, tes vélos improbaaaaaaables
Jéjon, tes aventures inénaraaaaaaables

(sur l'air d'un feuilleton connu)

Allez, le dernier "rescapé" de Sault vient de rentrer, tu peux continuer...

@Vindwa

vipere noire a écrit:

evidemment tu n'as pas montre ce bricolage fantaisiste a Elisabeth avant le depart..me trompé-je?
la suite stp!

Voilà, voilà... on va essayer de faire quelques kilomètres aujourd'hui. Mais certainement pas encore jusqu'aux midges !
Mais bien sûr, qu'Élisabeth a vu, évalué et applaudi aussitôt mon bricolage ! M'enfin...

Donc, où en étions-nous ? Oui : nulle part. Le tandem est réparé le 7 juillet, et désormais muni de ses 84 vitesses.


8 juillet. Le départ est donné.
(Les quatre photos sont de Poupa.)

Il s'agit de rejoindre le port de Zeebrugge pour embarquer, le 9, à destination d'Édimbourg : 225 km pour traverser toute la Flandre. Nous emportons une très mauvaise carte des lange afstand fietsroutes (itinétraires cyclables)... Plusieurs erreurs d'appréciation feront de ce trajet une épreuve mémorable !

225 km, c'était d'après ViaMichelin. Mais en décidant presque au dernier moment de ne pas prendre une ligne droite mais de suivre les itinéraires cylables, on rajoute... sûrement 50 kilomètres. On part, évidemment, avec deux heures de retard. Après 3 kilomètres, j'arrache le fil du compteur (vous l'aviez prévu en voyant la 1re photo, n'est-ce pas ?), ce qui nous privera d'une évaluation correcte de notre progression.

La carte est très médiocre (les itinéraires, tracés à gros traits bleus ou verts, masquent les routes !), les balises souvent insuffisantes aux carrefours, et nous hésitons souvent, nous fourvoyons parfois. Surtout, le trajet n'est pas réellement destiné à tailler la route : il emprunte souvent des ruelles très étroites, voire de petits sentiers, des passerelles piétonnes... La moyenne ne doit pas être brillante.

Quand le soir tombe, nous sommes à Louvain, très loin des campings que nous avions repérés. Courageusement, Élisabeth suggère de continuer à rouler toute la nuit (elle affirme vouloir goûter ainsi à mes expériences de longue distance !), quitte à faire une sieste le lendemain. Et nous roulons, nous roulons, de plus en plus souvent au bord de canaux flamands dépourvus d'éclairage. La navigation est difficile, et les fietsroutes nous entraînent souvent dans des détours interminables.

À 3 heures du matin, c'est la panique. Sur la carte, l'itinéraire franchit l'Escaut, mais il n'y a pas de pont ! Et pour cause : sous l'éclairage de la digue, nous apercevons l'embarcadère du bac, qui ne fera plus la traversée avant 8h30. Nous sommes coincés. Le prochain pont est presque à Anvers, et un tel détour ne nous ferait pas gagner de temps. Nous montons donc la tente dans les hautes herbes, pour un somme de trois bonnes heures.

9 juillet. Nous sommes réveillés par un tracteur venu débroussailler les bas-côtés de la piste cyclable. Un petit signe de la main amical à l'ouvrier. Le temps est superbe. Nous traversons l'Escaut avec le premier bac. Il s'agit de se dépêcher : pas sûr que nous aurons le temps de faire une sieste ! Et en effet, la suite de la journée s'avère pour le moins perturbée : nous nous perdons à plusieurs reprises, le ciel se couvre puis lâche des trombes d'eau, les pistes cyclables se muent en sentiers barrés de grilles à moutons (avant-goût de l'Écosse !), encombrés de chicanes entre lesquelles le tandem ne passe que pédestrement. La tension est très grande, et nous sommes par moments persuadés de ne jamais atteindre le bateau avant son départ.

À 17h15, après avoir enfin dédaigné les itinéraires cyclables pour des axes plus directs, nous arrivons au check-in du port, avec plus d'une heure de retard. Nous larguons les amarres à 18 heures. Nous avons probablement parcouru 300 kilomètres.

quand on commence en beauté comme ça, ça ne saurait pas être bien pire pour la suite (enfin encore faut-il ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment =) )

J'avais jamais remarqué la longueur du tandem ... une personne de 2m tiendrait facilement à la place de madame (avec un pédalier réglable)
C'est une véritable limousine votre petite reine

Impressionnante cette poutre qui sert de cadre

Non, je le crois pas... Le récit reprend... C'est Noêl avant l'heure
Merci Dame Elizabeth, je vous revaudrai ça

Patum Catus a écrit:

besuch a écrit:

Impressionnante cette poutre qui sert de cadre

- c'est un bélier à propulsion humaine.

Patum Catus a écrit:

- c'est un bélier à propulsion humaine.

C'est vrai qu'il y a des tandems à l'esthétique plus réussie.

Mince Poupa, tu as trocké ton performer contre ce low rider ? je parie que c'est juste pour allez au BEACH DAYS à ESNEUX !!! pour faire comme à Miami

hiliendelh a écrit:

pour faire comme à Miami

Celui-là, il était juste de l'autre côté, à Morro Bay sous la

Patum Catus a écrit:

il n'est même pas couché le tien. ;][/color][/b]

J'avais remarqué...mais il est beau, lui !

Il y a de l'espoir... Allez, je vais tout de même poster quelques photos, avec un commentaire minimal, les lieux et dates -- dans l'espoir que ce compte-rendu donnera des envies et des idées à mes lecteurs.


10 juillet. Donc, embarquement le 9 juillet à Zeebrugge, débarquement le lendemain vers midi à Rosyth (à quelque 20 kilomètres du centre d'Édimbourg). Le trajet a porté conseil : nous avons fixé nos premières étapes durant la traversée. Nous nous mettons aussitôt en route vers la capitale pour y faire quelques emplettes (livres écossaises, guide vert, carte topographique, nourriture...) et constater que la ville méritera certainement deux ou trois jours de visite en fin de séjour. Puis, en fin d'après-midi, nous poussons jusque Roslin (15 kilomètres au sud d'Édimbourg). Camping au village, dans un pré normalement réservé aux camping-cars.


11 juillet. Visite matinale de la superbe chapelle de Rosslyn [sic]. Départ vers le sud-ouest : nous souhaitons gagner la mer en contournant Glasgow. Mais d'abord, un petit test des freins parking du tandem :



Okay, efficace. C'est parti !
Rosewell, Leadburn, Blyth Bridge, Elsrickle, Carnwath, Lanark. Le soir, après environ 60 kilomètres, nous sommes à New Lanark, village créé au XVIIIe siècle autour de filatures de coton, avec maisons ouvrières, école, etc. (concept semblable à celui d'Arc-et-Senans).



Nous avons le temps de visiter ce site classé au patrimoine de l'Unesco et de nous balader à pied le long des chutes de la Clyde. Camping à Kirkfieldbank.


12 juillet. Plein ouest. Hazelbank, Kirkmuirhill. C'est dans ce coin qu'un jeune Pic épeiche, effrayé par notre arrivée, ira se fracasser dans les vitres d'une maison. Élisabeth le réconfortera tendrement jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits et s'envole.



Strathaven, Kilmarnock (où explosera notre garde-boue arrière), Irvine, Ardrossan. Au bout de 80 kilomètres, nous sommes arrivés... une demi-heure après le départ du dernier ferry vers l'île d'Arran. Camping sauvage à proximité.

Jéjon a écrit:

dans l'espoir que ce compte-rendu donnera des envies et des idées à mes lecteurs.

En tout cas il ravive d'excellents souvenirs

Jéjon a écrit:

Roslin (15 kilomètres au sud d'Édimbourg). Camping au village, dans un pré normalement réservé aux camping-cars.

Est-ce celui-ci? (pour comparer, il faut imaginer le vôtre plus de 20 ans en arrière, j'y étais en 1986)

Jéjon a écrit:

Mais d'abord, un petit test des freins parking du tandem

Le frein moteur, en quelque sorte...

Vindwa a écrit:

Jéjon a écrit:

Camping au village, dans un pré normalement réservé aux camping-cars.

Est-ce celui-ci ?

Non, je ne crois pas ; le nôtre, presque plein, ne pouvait guère contenir qu'une douzaine de camping-cars. Mais surtout, il était situé juste en face de la chapelle, à moins de 100 mètres. C'est un terrain très exigu, coincé entre une petite ferme et le coteau bordant une rivière.

Edit: sur les vues aériennes de GglMaps, au bout de la "Chapel Loan", on distingue bien le rectangle blanc du toit ondulé qui protège la chapelle des intempéries et, en face, le terrain en question, avec quelques CC et des marques d'herbe desséchée par leur stationnement. On aperçoit aussi une seconde partie du camping, au nord-est, que nous n'avions pas remarquée.

Patum a écrit:

la tête du pic reprenant ses esprits entre les pattes d'une bête noire ayant le bec dans le sens contraire des yeux.

Allez, encore une petite photo, en gros plan, alors, pour vous convaincre de la sérénité de l'animal :

Jéjon a écrit:

Au bout de 80 kilomètres, nous sommes arrivés... une demi-heure après le départ du dernier ferry vers l'île d'Arran. Camping sauvage à proximité.

C'était pas sur la plage, de l'autre coté d'un muret juste derrière la cabane du gars qui fait payer pour le campingnon parking? C'est la que j'avais bivouaqué il y a 2 ans avant d'embarquer pour Arran le lendemain matin.
Allez, la suite, la suite!!! J'ai fait 2 voyages en cyclocamping en Ecosse recemment, j'ai hate de lire la suite!!

Vindwa a écrit:

Jéjon a écrit:

Mais d'abord, un petit test des freins parking du tandem

Le frein moteur, en quelque sorte...