Abandon de la préparation au PBP 2011

Je viens d'abandonner ma préparation au Paris-Brest-paris 2011 lors du BRM 600 de Rennes-Brest-Rennes de ce week-end,
Depuis 2 mois et demi, je traîne une anémie (manque de fer) dont je viens juste de me remettre . Mon taux de fer est redevenu presque normal mais ma motivation est restée en berne. Si je suis à 80% de ma forme physique, mon mental cycliste est resté bien bas. Après un BRM 200 très encourageant,j'ai fait les BRM 300 et 400 en piètre forme et en me disant que je déciderais après de la suite à donner.
Au brevet de 600, je me suis fait éjecter du groupe de tête au bout de 70 km, sur un parcours plutôt facile et dans de bonnes conditions pour s'abriter (vent défavorable). C'est la goutte d'eau qui m'a fait tomber dans la vase . Je me suis octroyé 50 km en solo pour terminer ma réflexion qui était déjà bien entamée, puis j'ai fait demi-tour.
J'aurais pû terminer ce brevet largement dans les délais (dans quel état ?) mais je n'ai pas eu envie de faire mon 7ème PBP en 70 ou 80 heures. Ne voyez là aucune note péjorative envers ceux pour qui c'est le but. Tous les objectifs sont honorables, s'ils sont en adéquation avec ses capacités, sa préparation, ses envies, etc...., terminer un Paris-Brest étant déjà un exploit.
Mon objectif, non encore avoué (mais maintenant je peux le dire, cela ne m'engage plus) était de le faire en moins de 55 heures, C'était, je pense, raisonnable (+ 10 heures par rapport à 2007). Je rajoutais 5 heures pour mes 4 ans supplémentaires et 5 heures pour le fait de le faire en vélo couché. Je ne dis pas que le VC est moins rapide que le VD, mais à cause du règlement qui fait partir séparément les vélos spéciaux et la spécificité du vélo couché (moins vite dans les bosses et plus vite ailleurs), je pouvais être amené à rouler seul souvent, alors qu'en VD, je bénéficiais à 90% de l'abri du peloton (les 10 autres % étant les relais que j'étais amené à assumer).
Donc, plutôt que d'abandonner un Paris-Brest, je préfère ne pas en prendre le départ, parce que l'abandon doit être difficile à supporter.
Je serais sur la route du PBP 2011, en spectateur, au moins sur sa partie bretonne, avec beaucoup de nostalgie, peut-être aussi des regrets de ne pas avoir su maitriser ma volonté. Je serais heureux de vous y encourager.
Si je peux me permettre de donner un conseil aux candidats à cette épreuve, c'est de ne pas multiplier les longues distances épuisantes et inutiles après le BRM 600. Il est préférable de se limiter à 200 km et de répéter très souvent des sorties courtes rapides (moins de 100 km). Encore faut-il que ce soit compatible avec son emploi du temps.
Bonne chance à tous
Hervé

salut Hervé

tu sais un abandon n'est pas toujours forcément dur à gérer mais on apprend. j'ai abandonné en 1999 donc je sais de quoi je parle. Pourquoi justement ne voudrais tu pas positiver en te disant que tu vas réussir, tu peux bien réussir dans les 8xh et voir justement une autre facette du PBP.
Reviens avec nous, ne reste pas sur le coté de la route. Remet la goutte qui a débordé dans le vase, mets-y des ridelles et reviens sur le PBP

A++
jean-philippe

je comprends ta décision Hervé, tu sais mieux que quiconque ce que tu dois faire,
Les objectifs pour le PBP sont en effet trés différents pour chacun d'entre nous et sont tous honorables, merci de nous en faire part.
Tes conseils sont précieux et m'arrangent bien

" Je serais sur la route du PBP 2011, en spectateur, au moins sur sa partie bretonne, avec beaucoup de nostalgie, "

des paroles du lendemain ?
une réaction contre le moins bien du moment ?

Tu peux peut-être profiter de cette année pour y être, disons "normalement" ?

" parce que l'abandon doit être difficile à supporter. "

ce n'est qu'un mauvais moment à passer, parfois quelques larmes et les projets reprennent vite le dessus

sur tendinite au genou en 91
sur chimio de cheval récente en 99
sur météo (perte de moral ?) en 07

Je me suis arrêté à chaque fois à 1000kms, avec immédiatement l'envie de corriger le tir 4 ans plus tard (avec +5H !)

Salut Hervé, j'ai envie de répéter ce que nous avons déjà échangé... dans l'espoir de te revoir avec nous sur la route "en simple randonneur" et en vélo couché surtout ; merci pour tes conseils et que le temps fasse son œuvre !

ma éflexion rejoint celle de Sébastien
toute ton expérience au service de néophytes sur le PBP
qui en accepteraient le "contrat"
toi comme capitaine de route?
Papy volant

Bravo Hervé, il est souvent plus difficile de renoncer.

Depuis une énorme chute d'escalade où la logique me poussait à continuer alors que mon instinct me disait le contraire, je suis persuadé qu'il faut être à l'écoute de ce que nous envoie corps et motivation. J'ai depuis fait parfois demi-tour à quelques mètres du sommet lorsque je ne le «sentais pas », ceci sans aucun regret et avec le plaisir d'être encore là pour en parler.

Il est de toute manière difficile d'envisager un PBP sans une motivation en béton.

Peut-être que tu te prives d'un grand plaisir lié à l'autre regard qu'on porte sur PBP lorqu'on met une ou deux dizaines d'heures en plus que quand on était plus jeune (je parle d'expérience): une ambiance très différente qui te fait cotoyer des choses très drôles, ou surréalistes, à côté de toute la misère du monde...
Je dirais qu'un ancien vainqueur (pardon pour le gros mot) de PPB en 99 ou 2003, si je ne m'abuse, a un autre challenge digne de lui: arriver dernier en 89h59...
A part ça, mon centre de transfusion vient de m'annoncer que je faisais un peu d'anémie...
Et toutes mes amitiés

Tu l'as déjà fait sans assistance?

Oui, Jean-Lou, je l'ai fait sans assistance, lors de mon 1er PBP en randonneur (après un PBP audax)
45 heures de vélo + 13 heures d'arrêts, dont 2 x 2 heures de sommeil.
Hervé

hledu a écrit:

Oui, ...

Dans ce cas là tu as mon autorisation mais ....

Jéjon a écrit:

mon cher Jejon,votre eloquence fait défaut comme le taux de ferritine a Hervé.

Hervé :rien de grave ,ce n'est qu'un loisir..

Hervé, un homme de ton expérience et de ta trempe sait quand le fer doit être battu, ou pas.
Ce choix t'appartient et nous le respectons. Tu nous à fait rever les années précédentes, tu te dois bien ce répis.

Merci à tous de votre sollicitude, que vous me donniez tort ou raison.
Par ailleurs, ma décision ne va pas boulverser le monde, même pas celui des vélos couchés
Hervé

hledu a écrit:

Il est préférable de se limiter à 200 km et de répéter très souvent des sorties courtes rapides (moins de 100 km).

Participeras-tu donc aux 24h d'Albion en équipe? Ce sera un plaisir de rouler avec toi sur des épreuves "courtes" et rapides. Surtout en bonne santé, n'est-ce pas à la fois la base et l'objectif de notre sport? Quel plaisir en dehors?
Aucune honte à trouver ses limites, le tout étant d'avoir l'intelligence et la lucidité de les accepter et de s'y adapter.

A bientôt en pleine forme!

Vous aviez donc finalement raison, Armandos : mon éloquence, même souterraine, s'est avérée vaine... Derechef, !

hledu a écrit:

Je viens d'abandonner ma préparation au Paris-Brest-paris 2011 lors du BRM 600 de Rennes-Brest-Rennes de ce week-end,
...
Mon objectif, non encore avoué (mais maintenant je peux le dire, cela ne m'engage plus) était de le faire en moins de 55 heures, C'était, je pense, raisonnable (+ 10 heures par rapport à 2007). Je rajoutais 5 heures pour mes 4 ans supplémentaires et 5 heures pour le fait de le faire en vélo couché. Je ne dis pas que le VC est moins rapide que le VD, mais à cause du règlement qui fait partir séparément les vélos spéciaux et la spécificité du vélo couché (moins vite dans les bosses et plus vite ailleurs), je pouvais être amené à rouler seul souvent, alors qu'en VD, je bénéficiais à 90% de l'abri du peloton (les 10 autres % étant les relais que j'étais amené à assumer).
Hervé

Je ne crois pas que les VH soient obligés de prendre le départ dans le groupe des vélos spéciaux. C'est juste un choix à faire ?

Il est possible pour un VH de prendre le départ en 80h et de bénéficier de l'abri du groupe.

Les vélos couchés sont des vélos spéciaux et ont des départs imposés (Dim 17h30 et Lun 4h50) , sauf aux départs libres, où toutes catgories de cycles sont autorisés (dim de 21h à 22h et lun de 5h30 à 8h). A mon avis, il n'y aura pas de groupes importants et rapides à ces départs libres
Les groupes de VD étant partis le dimanche avant 17h et le lundi avant 5h30, il n'y a pas de possibilité d'intégrer un groupe de VD, sauf à rouler bien plus vite qu'eux et à les rattrapper!.
Cette disposition avait été prise après le PBP de 1991, où les tandems américains avaient imprimés un rythme infernal pendant la première étape (42 km la première heure et Brest rejoint en moins de 19h). La rumeur était qu'il servait de lièvres à leur compatriote Scott Dikson qui a réalisé d'excellents temps de 1987 à 1999

http://www.paris-brest-paris.org/pbp2011/index2.php?lang=fr&cat=randonnee&page=reglement

Hervé, qui se remet sereinement (pour l'instant) de son désistement.

" A mon avis, il n'y aura pas de groupes importants et rapides à ces départs libres "

exact, j'y serai, il n'y aura également probablement pas de groupes constitués donc pas de risque de se cramer à suivre des plus rapides

J'ai choisi ce départ de 21h pour limiter la première étape à Loudéac (450km) en fin de journée lundi. Dans ce cas l'heure limite jeudi est 15h et pas midi, de quoi faire facilement Mortagne - SQY jeudi

Désolé également d'apprendre cet abandon...
Ce n'est que partie remise.
Ta santé passe avant tout. Le plaisir reviendra. Chaque chose en son temps.
Tu nous manqueras tout de même sur ce Paris-Brest-Paris.
Au plaisir de se recroiser.

Je rentre tout juste de mon périple, et je voie que la rumeur s'avère fondé.
Tu as encore de belles machines et un joli réseau routier autour de chez toi, donc tout ce qui faut pour prendre du plaisir sur2 ou 3 roues.
Bon courage pour la suite