1954: Mon premier " périple en France " quand j'avais 14 ans(et à VD)!. . .

Excusez-moi Mr el sombrero pour le plagia de votre titre.

Partir à 14 an ne fut possible, que grâce à une enfance merveilleuse sur les routes et chemins de l’Orléanais. Mes grands parents et parents étaient forains, et nous nous déplacions toutes les semaines à la vitesse du cheval qui tirait la roulotte.

Mais la vieillesse des mes grands parents nous obligea a arrêter la route pour mes treize ans. Donc après une année scolaire en primaire de 13 à 14 ans et le certificat d’études en poche, la route m’a rappelé, et je n’ai pas su ou pas pu lui résister.

Je me suis bricolé un vélo avec des pièces de récupération, un mono vitesse avec un guidon plat, et des portes bagages, avant à plate-forme et arrière classique, et bien sur un éclairage sur dynamo, et les indispensables gardes boue. Comme pièces de rechange j’ai pris 3 pneus et 3 chambres à air, de nombreuses rustines sans oublier la dissolution et quelques patins de frein.

Comme matériel de camping, j’avais récupéré 2 sacs à dos de l’armée allemande , ceux qui avait de la fourrure pour les connaisseurs, que je fixais sur le porte bagages arrière. Mon grand père m’a confectionné une tente canadienne dans de la bâche de camion US, je me fait la remarque en écrivant ce texte quelle devait peser son poids. Tous le matériel de camping était de récupération, et au strict minimum. Le seul matériel moderne était un réchaud à essence de l’armée américaine, qui m’a suivi et servi comme un compagnon fidèle pendant 30 ans, et que j’ai du lâchement abandonner dans un musée faute de pièces de rechange pour le réparer.

Je suis parti pour voir la mer, et pour moi le plus simple était de suivre la Loire d’Orléans jusqu’à son embouchure, donc impossible de se perdre.

Comme carte j’avais une carte de France du calendrier de la poste qui indiquait les grandes routes nationales et certaine départementales? Cela me semblait suffisant, et la suite me prouva que j’avais raison.

Je suis partis par la rive gauche de la Loire, et je passais quelques fois sur la rive droite, pour rester au plus près du lit du fleuve, j’ai fait ainsi jusqu’à la mer.

Arrivée à la mer, je ne voulais pas revenir par le même chemin, je décidais de tourner à gauche pour aller jusqu’à Noirmoutier. Le Gois n’étant pas praticable pour cause de marée haute, je décidais de continuer tout droit.

C’est ainsi que je me suis retrouvé au Pays Basque , après quelques problèmes pour traverser certaines rivières ou bras de mer.

Ma carte étant très sommaire, je pris la décision de partir plein Est dans les Pyrénées, jusqu’à ce que je croise la Nationale 2O qui me ramènerait à Orléans.

La montagne m’était totalement inconnue, et la montée des cols qui bien souvent était en cailloux fut quelques fois pénible, avec souvent la marche pour terminée la montée. Je découvrais la France, et cette joie effaçait tout le reste.

J’ai retrouvé la N 20 du côté de Foix et de là je n’avais plus qu’a me laisser glisser jusqu’au terminus.

Cela m’a pris trois mois, mais malheureusement je venait de faire une rechute au virus de la route, et tout le reste de ma vie en fut changé.

Durant ces trois mois, aucun arrêt au camping, mais toujours a proximité d’un point d’eau étangs lacs rivières ou autre. J’ai péché, piégé des lapins ou autres petit gibier, ramassé des fruits presque sauvages, et accepté bien sur les dons en nature des paysans ou des citadins. Je ne mendiais pas,mais je devais faire pitié. La guerre n’était finie que depuis 9 ans , et de nombreuses personnes étaient sur la route à la recherche d’un endroit pour s’arrêter et vivre tout simplement .


A mon retour la vie professionnelle m’a attrapé, 6 longues années chez les Compagnons du Devoir de Liberté avec à la clef un BAC à 17 ans et un BTS à 18 ans .

A 20 ans le service militaire dans la marine avec une formation de plongeur .. . . . . . . . . . .
Métier que j’ai pratiquer jusqu’à mon soixante deuxième anniversaire et qui me laissait entre six et huit mois de temps de libre dans l’année. J’occupais ce temps libre a voyager de part le monde, mais toujours à vélo.

Je n'ai jamais calculé le moindre kilométrage ni rédigé le moindre compte rendu sur mes pérégrinations, beaucoup de souvenir me reviennent lors de la lecture de souvenirs d'autres voyageurs.

Super sympa ce voyage. J'ai bien aimé "les fruits presque sauvages". A l'époque pas encore de pesticides.

Salut Navigaterre.
Très très beau texte ( beau souvenir )
Qui me rappel une époque tout compte fait ,pas si lointaine ( la nostalgie du passé ) ou je roulais avec des vélos d'occasion a pneus ballon.
Bref ,en tricycle -couché ,je retrouve un peu ce genre de plaisir a rouler .
Bonne route .
Spock2

he ben, il ne reste plus qu'à passer à l'histoire suivante

Navigaterre, je me suis permis de passer un lien vers le forum des rubans blancs. Il a ete apprécié et suscité plusieurs commentaires savoureux

Merci pour ce témoignage, simple, mais qui évoque beaucoup de choses en moi: l'appel de la liberté, l'insouciance et la fraicheur de la jeunesse, des choses qui n'ont, finalement, pas changé, même si les conditions matérielles ne sont plus exactement les mêmes aujourd'hui...

aucun soucis pour le plagia du titre!

et....si ça peut donner envie à d'autres de mettre en lignes et en ligne leurs souvenirs d'enfance?!......qu'ils ne s'en privent pas!

Je tiens a remercier personnellement le membre zapilon pour ses écrits sur un autre forum.
Citation : " Souvenirs, souvenirs, remonter si loin dans son vécu ..... signe de sénilité ? "

Parce que, si se raconter est un signe de sénilité, le monde entier est sénile. Pour preuve il suffit de lire tous les blogs des jeunes, des moins jeunes et des plus jeunes du tout sur la toile. Que de souvenirs racontés.


Que cela n'empêche pas de raconter les bonnes et les moins bonnes histoires de nos vies.



Bonne rédaction et bonne lecture et que la route vous soit douce.

C'est une observation recurrente: il y a une vingtaine d'annees, a la traversee du moindre village on croisait des habitants, ainsi si l'equipement etait sommaire (une seule petite gourde) les occasions de se ravitailler ne manquaient pas. De refus? Je ne me souviens d'aucun, par contre j'ai bien souvenir qu'en demandant de l'eau, on avait regulierement la version fraiche en direct du frigo, parfois un trait de grenadine, ou encore quelques mirabelles fraichement ramassees. La tendance a vivre derriere des portes et des murs rend ces choses simples plus compliquees de nos jours.

Sebastien

PS: j'attends les prochaines histoires avec... serenite

Hello SLEBT.
Je dois dire ,que ,ici dans le fond des Ardennes ,je suis toujours bien reçu si je demande de l'eau a vélo.
Mais il y a une grande difference entre les Ardennes France et les Ardennes Belge
La France ,c'est autre chose ,plus Sympa ,moins fière ,plus conviviale ,c'est pas rare que le Dimanche matin
on me propose l'apéro ,et avec le Tricycle-Couché ,la c'est encore autre chose ,on me demande pour s’assoir
sur l’engin bizarroïde ,histoire de faire une photo avec le petit de la maison .ect ect ect
Bref d'une région a l'autre ça change , ( je dirais que moins il y a d'habitant ) et mieux on est reçu.
A+ Bonne route .
Spock2