C’est donc un brevet dans le massif central à réaliser dans une région en partie inconnue pour moi.
Je n’ai pas beaucoup de kms comparé à l’année dernière où le PBP me hantait à tout instant.
Je ressens cependant une forte motivation à l’idée de rouler sur ce parcours découverte, du plaisir à venir, de cette préparation de mes prochains congés (fractionnés en 3 fois cet été !)
J’imagine que l’expérience de ces longues balades va me permettre d’aller jusqu’au bout sans avoir à me mettre dans le rouge.
C’est donc sans hésitation que je me rends le jour même à Ménigoute pour le départ de 20h00.
Arrivé sur place à 17h30, je suis terrassé par une chaleur incroyable ….
J’en suis à devoir dormir une petite demi-heure à l’ombre pour récupérer du voyage et aussi commencer à gérer ce brm.
Au réveil je fais connaissance de Diago41 venu se garer à côté de moi, c’est son 1er 1000 et Chambord est tout plat !
J’ai beaucoup de mal à me réveiller, une barre à la tête s’est mise en place, pas si tranquille que ça au final.
Je suis maintenant à la préparation du vélo. Diago41 a besoin d’un outil pour accrocher au mieux sa sacoche de guidon.
J’suis super content d’avoir ‘ la caisse’ dans mes sacoches et pouvoir lui rendre service. C’est rare cette compatibilité avec les VD !
Un autre Baron est sur la ligne de départ, Breiz44 avec qui la messe est dite : il n’aime pas s’arrêter et moi j’adore m’arrêter !
A 10 minutes du départ je pense à prendre la photo du groupe (pas au complet à priori).
Yvan nous fait part de son abandon car il ne se sent pas très bien … personnellement j’ai la certitude que dès le roulage tout va rentrer dans l’ordre.
En général les maux de tête ne résistent pas à la zen attitude lorsque la mauvaise fatigue fait place à la bonne …
Et puis faire plus de voiture que de vélo ce serait rageant. Yvan est à 200m du départ, le canapé lui tend les bras … j’ai la chance d’être loin de ma base.
Le souvenir d’un abandon après 80 kms lors d’un 1000 de Raches en 2010 me revient en mémoire. Les facteurs ne sont pas les même donc je reste serein.
Bon ce n’est pas le tout il est l’heure et nous voilà sur la route … vent portant … des toboggans … les VD qui ne nous dépassent pas tous …
L’élastique qui se met en place avec Jean Marie que je rattrape dans les descentes et qui me dépasse dans les côtes.
17 kms … mon premier arrêt … bonne route Jean Marie … pause pipi et 1er figolu … mal de tête qui fait déjà moins le malin !
Le soleil couchant est parfois dans les rétros, le paysage est celui du Limousin, c'est-à-dire la Normandie ! Une petite différence commence à poindre …
Montmorillon : 23h35. Contrôle effectué dans un logis de France qui ferme ses portes, la dame est charmante et appose son cachet … et hallucine bien évidemment à la lecture du carton jaune …
Yes ! 50 minutes de grignotées sur ma feuille de route et 2 heures d’avance sur la fermeture du contrôle. Le moral est excellent, je passe un sms à Willbach histoire de partager ma joie. Le vent y est pour quelque chose, pauses respectées, mal de tête toujours présent mais insignifiant !
La nuit est maintenant noire sous les nuages, des yeux me regardent de partout, mais impossible de savoir de quels animaux il s’agit ?! Dès que j’approche les yeux disparaissent et je ne vois pas les corps tellement c’est loin …. Je suis donc distrait par cette énigme qui va finalement trouver sa réponse : des chats de partout dans les forêts … une autre énigme est donc née : pourquoi autant de chats ?!
Cela dit lors d’une de mes pauses un participant (lequel ?) me dépasse et me demande si tout va bien … merci de cette bonne intention.
Mais à l’intonation de ma voie je me rends compte que je dis oui oui sans aucune conviction … un mal me ronge … j’ai bien conscience que la forme n’est pas au RDV.
Pontarion : 07h00. Contrôle effectué dans le café qui vient d’ouvrir. Bref échange avec Didier (?) … on ressent la même chose : certaines côtes sont des cols à elles toutes seules ! Je lui fais part que vu le retard accumulé sur cette étape je devrais logiquement être hors délais au 3ème contrôle.
Un petit café et tamponnage puis s’est reparti non sans faire un bilan : le moral est bon, le paysage est bon, le vélo est bon, les odeurs sont bons …. Tout va bon je vais bon … d’ailleurs je n’ai plus mal à la tête depuis 3h00 du matin !
Le jour est maintenant installé, l’allure n’a pas changé, les côtes sont magnifiques, les côtes sont magnifiques, les côtes sont magnifiques
La journée est bien entamée, l’allure n’a pas changé, les côtes sont pénibles, les côtes sont pénibles, les côtes sont pénibles
La journée est bien avancée, l’allure a changé, les côtes sont à pied, les côtes sont à pied, les côtes sont à pied
A un moment une variante : la route est coupée : manque le pont ! Pas de problème rouedevelo porte le vélo !
Et puis d’un seul coup d’un seul le ‘Moi et le Je’ sont sur la même longueur d’onde : ils disent ‘stop ! p****n d’côtes ! Etc. etc.
J’ai laissé faire, je n’ai plus l’envie.
Je suis vaincu par ce profil Limousin, les côtes sont bien plus longues qu’en Normandie, c’est donc cela la différence.
Je suis satisfait d’être en accord avec mon corps, je prends en photo la côte, je pousse le vélo, je pédale, je pousse, j’arrive en haut mais elle n’est pas terminée, je refais une photo, plus de 30’ pour faire 1,5kms …
j’suis vert dans ce paysage … point positif j’ai hachement sommeil … je vais dormir 2h30 sous la bâche à l’ombre d’une bâtisse carrément chez l’habitant (mais ça je ne l’ai pas faits exprès) à 15 kms du 3ème contrôle.
A mon réveil une dame vient poser les bonnes questions : vous allez bien ? Vous avez besoin d’eau ?
Dans notre bavardage je lui indique que je n’ai jamais vu autant de chats …et elle m’explique que je suis allongé sur des trous de ‘rats de ‘Table’ (à vérifier) …. Ils attaquent les arbres par les racines … les chats ne sont donc pas un hasard …
3 kms plus loin la pancarte qui me fait oublier le BRM définitivement … je vais retourner à Ménigoute par Ussel/Limoges puis Lussac les Châteaux
Le Massif de Sancy est sous les nuages … plus l’envie de le découvrir à vélo cette année !
Le retour est très roulant mais n’évite pas la magnifique côte sortie d’Ussel, j’ai filmé des mouches qui m’ont suivies toute la montée, intriguées par la lampe du vélo ! La nuit est de nouveau tombée, toujours noire noire noire, et s’est déroulée un peu laborieusement.
A nouveau sur le Plateau de Mille Vaches, j’ai craqué plusieurs fois pour des sommes de 20’ car les aires de repos sont très nombreuses et les tables sont des dortoirs difficiles à éviter. Au petit jour je suis à 15kms de Limoges, je dors de nouveaux 2h30 puis la traversée de la ville, petit déjeuner, roulage sur la route de Poitier avec la forme qui s’améliore … arrivée à Ménigoute où je rencontre Yvan qui vient de se lever de son canapé !!! (Non non je blague)
La nuit va tomber, je rejoins le camping de Sanxay pour y passer la nuit, conscient d’avoir toujours l’envie de faire du vélo.
Dimanche en début d’après midi j’envisage de partir au phare des baleines pour faire un petit 300 histoire de parfaire l’entrainement à la résistance.
La suite est formidable ... car pleins de rebondissements …