À notre tour
de faire un compte-rendu.
Comme vous le savez, on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre.
Le BRM
de Mouscron offrait donc toutes les potentialités pour espérer y amener Claudine : du plat, des solutions
de substitution en cas
de conditions météo trop inconfortables et la possibilité
de voir la mer, ce qui la fait toujours craquer (prudent, je lui ai proposé
de prolonger le WE sur la Côte d'Opale, j'ai ainsi vu pour la 1ère fois une plage sous la neige!)
Après avoir déposé les 2 Corsa(s) à
Mouscron, je vais chercher Claudine à Lille-Flandres, la flotte qui tombe me fait penser qu'elle ne voudra pas démarrer le lendemain.
Je lui dévoile le plan b ; on peut toujours couper au court mais alors adieu à la vision
de la mer du Nord.
Il faut dire que depuis 2 mois elle n'a pu rouler en tout que moins
de 100 km, cela risque d'être un peu court.
Après une nuit bien au chaud (et dans le silence !), le 1er geste du matin est d'ouvrir les rideaux et
de regarder dehors ; c'est tout grisailleux, brouillardeux mais non ! Il ne pleut pas, elle tient parole et nous nous mettons en tenue.
Arrivée un peu à hip comme d'hab !
À 7 h 40' on croise des VD qui partent déjà...
On parvient à ne pas oublier grand-chose, juste la carte
de Belgique mais il y a le GPS (comme je savais qu' Old Arnaud ne serait pas là, j'ai veillé cette fois à télécharger le parcours), on rate la photo
de groupe et on part dans les derniers, le GPS nous dit qu'il est 8 h 01'54".
On n'a pas fait 500 m que l'on est interpellé par un VC à la barbe fleurie et au porte-bagage en bois qui nous demande où est le lieu
de départ...
Je ne sais si nos vagues indications l'auront bien aidé !
Comme le peloton des derniers s'étire, nous le gardons en point
de mire et le rejoignons à la faveur des feux rouges à Wevelgem, on fait même papote avec l'un ou l'autre (Denis, Claude je ne sais plus combien, Alain idem, Jean-Pierre, Serge qui, prenant un trottoir pour une piste cyclable, échappe
de peu à l'écrasement par une voiture qui sort d'un garage en marche arrière – je crois que j'ai eu plus peur que lui). Avec Aldo, c'est plus difficile, il reste dans sa bulle...
Nous avançons pas mal au milieu du groupe, notamment au fil des arrêts « techniques ».
Comme chacun sait, un homme n'a besoin que d'un arbre pour résoudre ce « problème », voire
de pas d'arbre du tout s'il a un bon sens
de l'orientation par temps venteux.
Pour les femmes, c'est un peu différent et, en Flandre, là où les bosquets se font rares, rien ne vaut un café.
Après avoir dépassé des cohortes d'émules du Manneken-Pis et un Strada sur le flanc, nous faisons halte à Passendale, histoire également, ou principalement,
de se réchauffer car les 7 à 12 degrés annoncés ne seront en fait que du 6 puis 5° avec une bonne dose d'humidité à la limite
de la pluie en matinée.
Comme nous ressortons, arrivent les 2 Serge.
Le temps d'un écart
de parcours (avec les lunettes mouillées, il n'est pas toujours évident
de faire une bonne lecture
de l'écran du GPS), nous nous retrouvons derrière eux.
Je suis à 30 m d'eux lorsque j'entends un appel
de détresse
de Claudine : pneu arrière crevé !
On a seulement fait 30 km depuis le départ...
Réparation effectuée, nous repartons gaillardement.
5 km suffisent pour un nouvel appel du même style : pneu avant cette fois !
Rebelote avec un poil d'angoisse cette fois, la réserve
de chambres à air
de 650 est à présent épuisée... après, c'est la boîte à rustines.
Un villageois sympa nous propose en guise
de viatique des « chiques » à la menthe qui n'empêchent cependant pas le froid et l'humidité
de continuer leur travail
de sape.
Le plan b se profile
de plus en plus...
La 1ère crevaison n'avait pas
de cause évidente, la 2de est le fait d'une belle pointe
de clou.
On repart néanmoins mais plutôt que
de s'arrêter à Bruges pour manger nos sandwiches, je propose à Claudine un stop à Zedelgem, 12 km avant ; nous sommes bien accueillis dans le café qui est le local du club cyclo, à la fenêtre sont suspendues des chambres à air crevées... Est-ce un augure ? Mauvais en l'occurrence ?
Un heure plus tard, on est sur la Grand-Place
de Bruges, il est à peu près 13 h 20'.
Entretemps, Claudine a eu l'occasion
de se remonter le moral comme chaque fois qu'une indication évoque son patronyme
Comme tout un chacun, on se fait prendre en photo par les (autres) touristes
de passage lorsqu'on se fait ré-interpeller par le barbu
de ce matin ! C'est lui qui immortalisera notre passage.
Il s'agit
de refletdevert qui profite du lieu majesteux pour piqueniquer.
C'est là que, officiellement mais sans regrets, nous abandonnons le parcours du BRM pour le récupérer le long
de la Lys en passant par le canal
de Bruges à Gand (c'est très « brellien » https://www.youtube.com/watch?v=wfGDpzL9H7Y).
À Bellem, on est au km 100, nouvel appel et geste désespéré
de Claudine, recrevaison à l'avant.
Un joggeur qui nous entend parler français nous indique qu'il y a un réparateur dans le village, à moins d'un km.
Le choix est vite fait et nous faisons appel à l'homme
de l'art à qui nous achetons une chambre à air complémentaire. C'est une épine qu'il va extraire du pneu.
Cet épisode imposé est complété par un arrêt au café du village où nous nous calerons l'estomac avec des crêpes fort bienvenues.
Restent 60 bornes dont 40
de canal.
Au bout
de celui-ci, au moment où nous installons nos lumières, nous sommes rejoints par kim avec lequel nous terminons le parcours.
Les dernières côte(lette)s sont avalées avec une facilité déconcertante, l'odeur
de l'écurie sans doute.
Le reste
de la soirée sera moins glorieux, Claudine s'effondrera dès sa 1ère Leffe
et nous quitterons les lieux piteusement, laissant les vélos à la garde
de Willy (qui en regardant les nôtres le lendemain regrettera avoir eu les jambes trop courtes lors
de son essai du Bacchetta
de tijojo)
Bilan du BRM
- raté mais c'est pas grave, il vaut mieux cela que d'être dégoûté, peut-être il y aura-t-il une autre tentative, peut-être pas.
- 160 km, 7 h 48' roulées, 20,6 km/h
de moyenne roulée, 530 m
de D+ quand même (voir les données ici http://connect.garmin.com/activity/284180784)
- record
de distance pour Claudine (mais encore mal à un genou 5 jours plus tard)
- l'âge du capitaine 65
- celui
de sa coéquipière : on ne demande pas l'âge aux dames ! Mais c'est quelques années
de moins
- le flamand scolaire que je baragouine me permet
de me faire accepter par la population locale mais pas vraiment
de dialoguer avec un echte flandrien comme ceux qu'on a rencontrés
Résumé du WE
- 160 km à vélo le samedi
-
de la culture le dimanche (le LAM et La Piscine)
- 3 jours à la mer à (essayer
de) marcher dans le blizzard
bref, un WE pas ordinaire
(merci le vélocouché!)
(Lu et approuvé par Claudine)