Vendredi et samedi 24-25 mai, le cyclo-club de Montuel (Ain) organisait pas moins de 3 brevets, 200, 300 et 400 kms.
C'est une commune située à environ 20 km à l'est de Lyon, au bord des Dombes (zone de marais).
J'avais envie de retenter une longue distance après le brevet de Nyons ce début de printemps, celui-ci n'était pas trop loin et la date convenait, restait l'aléa météo…
Les prévisions n'étaient pas terribles, mais pas catastrophiques non plus : temps couvert le matin, risque d'orages l'après-midi, pas si mal pour ce printemps !
Après avoir imaginé un temps tenter le 300 km, j'ai sagement opté pour le 200, et j'étais donc au RDV un peu avant 7h samedi dernier. Agréablement accueilli par quelques bénévoles du club, ils m'apprennent qu'il y a très peu d'inscrits (
, et qu'ils n'ont eu personne pour le 300 km (le départ était à minuit, ils ont vainement attendu 2h dans la nuit une éventuelle participation de dernière minute !). Les premiers participants partent dès qu'ils sont prêts, et nous ne sommes donc que 3 à partir à 7h, avec un beau ciel dégagé. Je suis le seul vélo couché… Les 2 autres cyclistes, partis avec moi, sont équipés d'un GPS, j'essaie donc de les suivre pour profiter de leur navigation… c'est peine perdue, ils se connaissent et roulent fort, je comprends vite pourquoi ils m'ont souhaité bonne route en partant
Je me retrouve rapidement seul sur les petites routes, le parcours est joli et peu difficile pour commencer, mais bien sinueux, ce qui m'oblige [trop] souvent à m'arrêter pour consulter la trace sur mon téléphone, ou pour lire les instructions de la feuille de route. Cela ne m'empêche pas de faire quelques erreurs et détours, avec de bonnes montées pour rien
Je passe par le hameau « Le brevet », je doute que ce soit un hasard, les organisateurs n'ont rien laissé au hasard
Après environ 50 km de route assez plate (et un contrôle), les choses se corsent en abordant le Bugey à partir d'Ambronay : par une toute petite route, où il est difficile de croiser une voiture ou de se faire doubler, on monte à bon rythme vers l'Abergement de Varay, charmant village, puis jusqu'à Montgriffon, sous un beau ciel bleu, avant de redescendre quasiment à l'altitude de départ, toujours sur de petites routes à Saint-Rambert en Bugey, lieu du 2ème contrôle, environ 80 km depuis le départ.
Je ne suis pas trop en avance, moins de 45' avant l'heure limite, je cherche un commerce où faire tamponner ma carte, quand je tombe sur 2 participants qui étaient partis un peu avant moi, qui venaient de réparer une crevaison ! Je fais tamponner en vitesse et je repars pour tenter de les suivre : je les rattrape rapidement, et je ferai le reste du parcours en leur compagnie plus ou moins rapprochée…
Ils sont eux-aussi équipés d'un GPS (même si l'un d'eux perd la trace régulièrement
), ce qui fait gagner un temps énorme, je m'en aperçois clairement, cela me motive pour ne pas décrocher dans la seconde grosse montée qui nous attend, vers le Col des Portes : on commence par plusieurs kilomètres de bonne montée (6 à 7 %), sur des routes encore plus tranquilles pendant l'heure de midi, avant un répit de plats et faux-plats où je peux les rattraper voire les doubler… Les nuages s'accumulent, il commence à faire très noir sur l'est, mais on espère passer à travers et redescendre avant l'orage qui s'annonce. La fin de la montée est brêve mais bien raide, du 10 % environ, mais mes compagnons m'ont promis de m'attendre [un peu] en haut !
Arrivé en haut, déception, il n'y a aucune vue, on est au milieu d'un bois… Je m'arrête pour souffler… et surtout manger un petit bout et boire, je n'ai pas eu le temps de manger à Saint-Rambert, et il est pas loin de 14h, il fait faim !! Mais il faut rapidement repartir, pour une longue descente, sur une route en bien meilleur état que la première ; je ne suis pas un rapide en descente, et les 2 cyclistes droits me distancent rapidement. À une intersection, sans les voir, je prend bien-sûr la mauvaise direction qui m'envoie rapidement sur une grosse côte qui me mettra la puce à l'oreille, on devait descendre !
Finalement, je fais le reste de la descente tout seul, persuadé de les avoir définitivement perdus, mais je les retrouve au contrôle suivant, ils n'avaient qu'un café d'avance !
Après ces bonnes montées/descentes, le parcours nous ramène dans les Dombes, paysage de petits étangs bien plats, avec des petites routes très roulantes. Mes 2 compagnons craignent le vent sensible qu'on va avoir de trois-quart face, mais rapidement, nous tournons, et une fois le vent dans le dos, les moyennes s'envolent.
Un dernier contrôle à Marlieux, petite ville où il est compliqué de trouver un commerce ouvert, je profite du contrôle pour me ravitailler, car je n'ai pour l'instant qu'une sacoche arrière sur mon vélo, pas moyen de manger ou boire en roulant, contrairement à mes 2 collègues ! Au moment de reprendre la route, est-ce la nourriture ingurgitée trop vite, ou trop tard, j'ai un peu la tête qui tourne, et mes deux compagnons attendent gentiment quelques minutes que je retrouve une bonne forme pour repartir.
Il nous reste environ 50 km, et l'un des 2 cyclistes, un habitué des 200, il poursuit un dodécaudax depuis plus d'un an, me parle de « deuxième souffle » qu'il a souvent noté, vers cette distance, un regain de vigueur pour terminer… et c'est vrai qu'on va bien rouler cette fin de parcours, qui est sans aucune difficulté coté dénivelé. J'aurai l'occasion d'admirer une cigogne en vol d'approche, et deux lièvres qui détaleront de notre route à notre approche (mes 2 cyclistes droits n'ont vu ni l'une ni les autres, dommage pour eux, ils ont les yeux rivés sur la route…).
Nous arrivons finalement un peu avant 18h10 à Montluel, bien dans les temps avant la limite fixée à 20h30, mais nous loupons à un petit quart d'heure les arrivés du 400 km qui viennent de repartir.
On nous offre une petite collation, mais j'ai de nouveau un petit passage à vide, la tête qui tourne, je me demande si ce n'est pas le fait de se relever après une journée passée couchée ?
De cette deuxième expérience, j'en retire quelques enseignements qui vous paraîtront sûrement des évidences :
- l'intérêt d'un gps sur ce genre de parcours ne fait plus aucun doute, et la solution d'un téléphone pour pallier son absence n'est pas vraiment viable (d'ailleurs, le mien a sa batterie vidée avant la fin du parcours, alors que je n'avais pas activé la sauvegarde de la trace !), j'ai perdu beaucoup de temps dans la première partie du trajet (je ne connaissais pas du tout la région)
- je dois équiper correctement mon vélo pour pouvoir boire et manger (ou au moins grignoter) en roulant, surtout si je veux pouvoir rouler avec d'autres qui le font… je dois faire installer correctement un porte-bidon sur le siège, et peut-être voir pour utiliser des sacoches banana-racer que je viens d'acquérir lors de tels périples. Ce n'est pas forcément non plus évident de savoir à quels moments se ravitailler…
- ce n'est pas toujours facile de rouler avec des vélos droits, même avec des cyclistes d'une forme similaire, on va quand même plus doucement en montée… et souvent un peu plus vite sur le plat ou en légère descente…
J'étais très content de terminer ce beau parcours, au relief assez varié, et de finir dans un état correct