Retour du boulot ce Mercredi 18 plus chargé d'émotions que prévu, à l'insu de mon plein gré.
Sur ma petite route quotidienne de 4m de large interdite à la circulation motorisée, j'y ai croisé vers 18h une camionnette de chantier, à près de 80km/h, au plus mauvais endroit: une bosse d'un dizaine de m de haut.
L'ayant entendu, j'ai fait causer l'airzound mais sans succès, et dès que j'ai eu le visuel du haut de son toit (moins de 60m avant impact probablement) j'ai redonné un coup. Il m'a vu, a bloqué ses roues et a donné un grand coup de volant, projetant l'arrière dans ma direction.
Il a relaché les freins assez tôt pour redresser l'engin et passer sur le talus, deux roues sur le chemin. Probablement encore à 30km/h. J'ai cru qu'il allait se retourner sur nous, le talus étant relativement haut.
La petite a hurlé dans la remorque, probablement plus à cause du réveil brutal de l'Airzound que de la camionette.
Mon fanion fait 2m10 sur la remorque, il est orange vif, la remorque est jaune et bleue, moi orange et bleu, j'avais 3 diodes 3W et un Cateye EL500 allumés à l'avant.
Mes bandes réfléchissantes partout n'ont servi à rien, il faisait jour et cet abruti n'a pas jugé bon de suivre l'ordonnance routière en vigueur depuis le 1er Janvier 2005 et d'allumer ses phares.
Il s'est enfui, mais pas de chance j'ai pu me retourner et prendre le numéro.
Téléphone 10 minutes plus tard avec son patron, qui me jure que l'employé va me rappeler. Il n'est pas surpris que cet employé roule comme un fou, juste un peu excédé, cela semble ne pas être la première fois.
Vendredi, toujours pas de nouvelles, je rappelle le patron, en insistant sur le fait que l'employé a intérêt à prendre ses responsabilités.
Pour mémoire, la délation marche fort en Suisse, et il s'est rendu coupable de 6 infractions ce mercredi, pouvant l'amener en prison selon ses antécédents. En tous les cas, il peut dire adieu à son permis pour au moins 3 mois.
Une demi-heure plus tard, appel. Excuses aupres de ma fille et moi-même.
Il est dans ses petits souliers, il explique qu'il est désolé, il n'aurait jamais dû se trouver là, il roulait trop vite, il est désolé.
Il bégaie, ne trouves pas ses mots, est encore désolé, il ne le refera plus, c'est promis.
On clos le sujet, je lui dit que j'attendais au moins de sa part qu'il s'arrête pour s'excuser directement, il me répond un tout petit oui, comme un enfant que l'on a saisi la main dans le sac.
Comme je sais de qui il s'agit, et qu'il a fait amende honorable, il a été décidé que tout s'arrête là, l'affaire est close.
Il n'empêche, je ne suis pas certain de la durée de vie de ses belles promesses.
Face à cela, je ne vois pas ce que l'on peut faire. J'ai signalé à la Police, il y a deux ans, la dangerosité de ce raccourci, réservé aux paysans exploitants mais pris par probablement une dizaine de véhicules par jour, c'est peu mais déjà beaucoup trop.
La réponse est toujours la même: pas possible de laisser un agent en poste une journée pour un ou deux contrevenants.
Et si cela s'était passé moins bien mercredi, nous aurions droit à une épitaphe: ils sont morts dans leur bon droit?