Ca fait des mois que j'avais envie d'escalader le Ventoux dont j'ai tant entendu parler et lu sur les forums. Me voici donc arrivé à Malaucène, après un passage dans les magnifiques montagnes d'Alain et Christine, (YAKAVOLERA3000), heureux possesseurs d'un génépi des plus goûteux.
Après un tour de chauffe dans les Dentelles de Montmirail, je m'apprête à la conquête du Géant de Provence. Je me suis allégé autant que possible, n'emportant que le strict nécessaire : 2 caméras, un APN, 1 trépied, 2 bidons, 2 bananes etc etc. On m'a dit de partir de bonne heure. Il est 05h45, ce 28 juin, quand je prends le départ. 500 mètres dont 300 en descente, me séparent du début de la montée, c'est dire que mes petits cuissots sont à peine éveillés quand j'arrive à pied d'oeuvre. Ils seront très rapidement à bonne température.Après la source du Grozeau, la pente devient sérieuse. Je mets « tout à gauche », comme on dit dans les pelotons. Aucune idée du braquet que je tire à ce moment-là, je n'ai jamais compté les dents de mes pignons, préférant consacrer mon temps à dresser régulièrement l'inventaire des miennes, dont l'effectif peut varier d'une semaine à l'autre. J'ai l'intention de ramener des images pour mes petits camarades des forums. Hélas, à la suite d'une fausse manoeuvre, la batterie de ma caméra principale est vide. Il ne me reste que l'Aiptek.
Les kilomètres défilent lentement, j'avance à la vitesse d'un gastéropode sur un tas de sciure mais l'essentiel est d'arriver au sommet, pas de réaliser un exploit. Trois kilomètres avant le sommet, un automobiliste grenoblois me prend en photo. Il dit connaître des rouleurs couchés dans sa ville. Arrivé au sommet, il y a un monde fou. C'est dimanche, et une rando est organisée au départ de Bédouin. Des centaines de cyclos s'accrochent à la pente, certains au bord de l'apoplexie. Beaucoup poussent leur vélo dès le début des difficultés. Au cours de la descente, je m'arrête à la stèle de Tom SIMPSON. Un cyclo vient vers moi, me dit qu'il possède un Seiran. Il s'appelle Pierre REQUIN, bien connu dans le milieu vélocouchiste et il participe régulièrement au rassemblement de Mondragon. La descente vers Bédouin est très rapide et je prie Saint Magura de ne pas m'abandonner dans les minutes qui vont suivre.De temps à autre, je m'arrête pour refroidir mes jantes en les aspergeant d'eau. Il ne me reste plus qu'à rentrer au camp de base après avoir passé le petit Col de la Madeleine. Il est midi, il fait une chaleur à décimer le touareg et ses brebis.
Frustré de ramener si peu d'images, je décide de faire une nouvelle tentative par Bédouin cette fois. Me voilà reparti le 2 juillet à 05h20, repassant par le Col de la Madeleine. La pente me paraît plus sévère, elle ne laisse aucun répit. Fixé à un arbre, un coeur fait de branches de buis avec au milieu, la photo d'un homme au nom imprononçable, rappelle qu'un cycliste est mort ici il y a 2 ans. Je ne suis pas décidé à laisser ma femme s'inscrire au prochain Bal des Veuves, aussi je veille scrupuleusement à maintenir mon rythme cardiaque le plus bas possible. Je tourne autour de 120
/125. Les derniers kilomètres me paraissent les plus durs. Deux photographes me prennent en photo puis me remettent leur carte dans l'intention de me vendre mon portait sur internet. J'arrive au sommet et redescends par Malaucène. J'ai atteint 69 Km/h lors de la première descente vers Bédouin, et 81,54 Km/h vers Malaucène. Après ces deux montées, mon cuissard libère des bouquets d' arômes subtils. Rien à voir avec la farigoule ou le romarin, plutôt un mélange d'amoniaque et d'acides divers. J'hésite à l'incinérer sur le champ et finalement je me décide à lui accorder une dernière chance.
Le 03 juillet, le temps est couvert., je profite d'une baisse de la température pour aller avec madame, dans les Gorges de la Nesque.
Ce petit séjour en terre provencale s'est achevé par un pélérinage. De même qu'on ne peut raisonnablement traverser Colombey les Deux Eglises sans aller s'incliner sur la tombe du Général, on ne peut se trouver dans les Baronnies sans aller à la rencontre du Pape du Bent, j'ai nommé, Monsieur Serge COUTTON. Le personnage est fort sympathiqueet j'ai beaucoup de plaisir à converser avec lui. Soudain, le téléphone sonne, Olivier25 sollicite un entretien avec le Maître des lieux.
Il est temps de rentrer à la maison.
Et maintenant, place au cinéma avec des images qui bougent:
https://www.dailymotion.com/oljo/video/x617bw_ventoux-juin-2008_sport
https://www.dailymotion.com/oljo/video/x617j1_gorges-de-la-nesque_sport