Allez hop, lever 7h ce samedi matin pour aller essayer des trikes pour la première fois de ma vie.
D'abord direction plein ouest.
Après un peu plus de 2h de route sans histoire, je trouve enfin le magasin de Laurent (pas simple Montpellier).
Enfin magasin n'est pas le mot approprié, je dirais plutôt fourmilière ou ruche, ils sont au moins 5 à bosser dans quelques m² trop petits
(mais ça ne manque pas de charme).
Laurent me fait asseoir dans un trike pour la première fois de ma vie: Coooool... La position est géniale, c'est clair que ça change du VTT.
Comme le magasin n'est pas encore plein Laurent m'accompagne pour un petit tour de Road dans les rues du vieux Montpellier.
Y'a de tout: plat, montées, descentes, place de l'église pavée (de bonnes intentions sans doutes) de gros galets, rails de tramway enfin bref le parcours permet de se faire une petite idée.
Et la petite idée c'est que c'est vraiment sympa le trike.
Dans le désordre: les regards des gens sont d'emblée sympathiques, la machine réagit nickel et c'est très intuitif comme conduite, y'a pas besoin de tenir vraiment le guidon, il suffit de pousser légèrement à gauche pour tourner à droite et inversement,
même en cas de freinage appuyé le Road reste en ligne droite, sur les galets ça reste un plaisir, et on a une vraie sensation de vitesse sans forcer (mais sans compteur c'est difficile de savoir si la vitesse est réelle)..
Côté problèmes rencontrés, ben pas grand chose si ce n'est qu'il va me falloir apprendre à mouliner encore plus qu'en VTT si je veux avaler les côtes sûrement à défaut de le faire rapidement et la direction qui me rentre dans les hanches mais bon ça c'est une question de réglage.
De retour au magasin les clients ont commencés à affluer et Laurent me laisse partir seul avec un QNT pour tenter de refaire le même parcours (je me suis un peu paumé mais j'ai retrouvé l'écurie).
Le Trice est plus confortable mais moins réactifs aux changements de direction et même camionesque quand il s'agit de faire demi-tour, le changement de vitesse par poignées tournantes ne me pose pas de soucis contrairement à ce que je craignais même si je préfère les bar-end shifters du Catrike. Le QNT tire à droite au freinage et comme je ne suis pas un pro quand je vois la roue avant droite se lever je me trouve pas super à l'aise.
En clair le Catrike m'a paru plus sympa.
Je discute avec un client qui achète un Trail pour partir au Portugal le lendemain: je trouve qu'il a pas peur de s'embarquer pour un tel voyage avec une monture toute neuve mais ça me permet de m'intéresser
à ce modèle de chez Catrike. il fait 350€ de moins que le Road et a un équipement qui semble assez proche: idée à creuser...
Je remercie Laurent de son accueil (c'est un vrai pro y'a rien à dire) et à presque midi et demi je prends la direction de Buis les Baronnies: pour accéder au monde du vélo couché faut d'abord faire des km... en voiture.
Et des kilomètres en voitrure je vais en faire bien plus que prévu mais nous verrons ça plus tard...
Un petit arrêt sur l'autoroute pour manger un sandwich à la volée et c'est reparti: Orange, Vaison la Romaine et enfin Buis charmant petit village sur lequel le Ventoux enneigé en son sommet veille.
Je traverse le village au cas où le magasin soit visible mais c'est finalement à l'office de tourisme qu'on me danne la réponse: Cycloutil, c'est la 1ère rue à gauche, la façade verte.
Il est un peu plus de 14h30 lorsque je descend de ma voiture et à ce moment je suis loin de me douter que je n'y remonterai pas avant 24h.
Je fais la connaissance de Serge qui est en train de charger sa voiture pour une randonnée de 200km le dimanche du côté de... Montpellier.
Le temps qu'il finisse je pars faire le tourr du village avec le Trike Mesh (sans suspension) de chez Performer.
La principale différence avec ceux essayés le matin c'est la roue en 559 à l'arrière mais sinon je retrouve la même impression de facilité et les mêmes sensations que le matin.
Je trouve même un petit sentier près de la rivière pour faire un peu de "hors piste".
De l'une de mes poches de pantalon mon briquet s'échappe, je freine pousse avec les pieds en marche arrière et le ramasse pour le mettre
dans ma poche de chemise: en trike faut rien garder dans les poches de pantalon.
Je ramène le trike à Serge et on discute un peu: il n'a pas de disponibilité mais ça peut s'arranger avec un confrère: entre le Catrike et le Performer ça ne va pas être facile de choisir.
Ne voulant pas retarder Serge je m'apprête à prendre congé et plonge ma main dans ma poche de pantalon pour prendre ma clé de voiture...
Vous avez une idée de la suite? Ben oui j'ai perdu ma clé de voiture lors de l'essai...
Je suis à 200km de chez moi, en chemisette au pied du Ventoux, et je suis... à pied.
Si ça avait été à 30km j'aurais profité de l'occasion pour essayer le Trike un peu plus longtemps mais là...
Je pars essayer de faire le parcours à pied à la recherche de ma clé...
Peine perdue, elle est introuvable...
Je demande partout, je retourne chaque pierre de Buis mais... rien.
Serge doit s'en aller, je lui dit que je vais bien trouver une solution et je repars à la recherche de ma clé.
Je finis par aller voir à la gendarmerie: "qu'est-ce que je peux faire pour vous?" me dit le gendarme de permanence.
"Me dire que quelqu'un vous a ramené ma clé de voiture..."
"Perdu!!!" avec un grand sourire est sa seule réponse.
Il prend rapidement les choses en main mais c'est pas gagné, un samedi en fin d'après midi à Buis les garages ouverts, c'est comme les transports en commun ça courre pas les rues.
Après que j'ai appelé mon assistance (non monsieur la perte des clés n'est pas couverte) il appelle tous les garagistes du coin mais il s'avère que de toutes façons ils ne peuvent rien faire: même en cassant l'antivol de direction l'antidémarrage refuserait de mettre le contact. D'un coup je regrette ma vieille 2CV...
Plus qu'une solution: louer une voiture pour aller chercher le double: Patrick (le gendarme) cherche à m'aider par tout les moyens (le samedi après midi à Buis faut dire qu'il est pas débordé non plus) et appelle tous les loueurs à 30km à la ronde.
Finalement à Vaison un loueur (ou plutôt une loueuse) accepte d'attendre que le taxi m'amène pour fermer, allez c'est parti!!! Je remercie chaleureusement la maréchaussée et m'engouffre dans le taxi.
A 18h30 finalement je pars de Vaison dans une "superbe" Punto de location en direction du Var.
A 21h30 je suis chez moi mais le lendemain faut y retourner.
A 9h45 c'est parti pour le trajet inverse, à 12h15 je laisse la voiture à Vaison puis pars à pied pour faire du stop jusqu'à Buis. Ca me fait bizarre, j'ai l'impression de revenir 20 ans en arrière quand je partais en vacances en Espagne par ce moyen.
Depuis c'était l'inverse: je charge des stoppeurs mais n'en fais plus.
Jusqu'à la sortie de Vaison ça ne marche pas mais ça je le savais à l'avance: j'ai 3km à pied à faire avant d'espérer être pris.
En vieux stoppeur expérimenté, j'ai tout prévu: j'ai ramassé dans une poubelle d'autoroute 2 couvercles de boîte à pizza (la société de consommation a quelques avantages) et le matin à la maison j'ai pris soin de prendre un marker.
Sur le 1er carton je mets "Malaucène" et dessous "Buis".
Au bout des 3km prévu je me poste à un bon endroit et moins de 5mn plus tard je suis pris par le charcutier de Malaucène: je lui explique où je vais et plutôt que de me laisser à l'intersection pour aller à Buis il me lifte jusqu'à Entrechaux, il rentrera dans Malaucène par l'arrière ça ne le dérange pas.
Il me pose à la sortie d'Entrechaux ce qui m'assure un départ rapide; en effet je n'ai pas le temps d'inscrire "Buis" sur le 2° carton qu'une voiture arrive. Machinalement je tends le pouce et le monsieur s'arrête.
Il est désolé de ne pas pouvoir pousser jusqu'à Buis mais il va jusqu'à Mollans et me largue à un autre endroit stratégique: après l'intersection avec la route de Nyons, des ralentisseurs obligent les véhicules à passer au ralenti et y'a un endroit facile pour qu'ils s'arrêtent.
Je remplis mon carton vierge et attend... Il est un peu plus de 13h et les voitures sont rares...
Au bout de 15mn une voiture s'arrête: le monsieur arrive de Montpellier pour se reposer 2 jours dans son village d'origine.
Un appareil bizarre m'intrigue sur le tableau de bord: "c'est un GPS?"
"Non c'est pour visionner des films mais bon c'est pas le top en roulant"
"Heu... je préfère aussi qu'on discute..."
Finalement à un peu plus de 13h30 je suis enfin à Buis, ma voiture est toujours là, ornée de quelques crottes pigeons (faut pas se garer sous les platanes) et je peux constater que le double de ma clé (dont j'ai vérifié la présence 30 fois par heure depuis le matin). fonctionne impeccablement: le ciel s'éclaircit dans ce week end noir...
A la sortie de Buis 2 jeunes filles font du stop ben je me suis pas arrêté; non mais!!!
Je plaisante, évidemment que je les ai prises; de toutes façons je suis pas du genre à laisser 2 gamines de 15 ans sécher au soleil au bord de la route.
A Mollans je les lâche à l'endroit exact où j'ai été pris la dernière fois, leurs copains les attendent, l'après-midi devrait être sympa...
Détour par Vaison pour larguer la clé de la voiture de location dans la boîte au lettre du loueur (je l'avais gardée au cas où mon double ne fonctionne pas) et direction Orange pour récupérer l'autoroute qui me ramène chez moi où j'arrive vers 16h30.
Ouf les essais de trike du samedi sont enfin finis, je préfère pas calculer ce que ça m'a coûté... Et je parle pas du kilométrage parcouru(environ 900km). Mais bon c'est les pires galères qui font les meilleurs souvenirs, non?
Pour en revenir aux trikes ben entre le Trail américain et le Mesh taiwannais c'est pas facile de choisir, z'en pensez quoi?