Un peu de foie gras pour les fêtes ?

Et surtout, il conviendrait avant que de s'offusquer du sort des animaux gavés, de s'occuper du sort immonde des animaux élevés de manière industrielle. Les allemands sont les champions de la lutte contre le foie gras et d'un autre côté ne semble pas voir ce qu'est la réalité des élevages porcins.
Alors, avant de râler contre le foie gras, luttons (ez) contre les conditions générales des élevages industriels (de mon côté, ce serait "interdisons les élevages industriels" et "l'élevage extensif doit être la règle", mais je ne tiens pas à ce que la FNSEA use de pressions modérées* sur ma personne ou mes biens).
*modérées comme, "mets lui modérément le feu", ou "casse lui modérément les os du crâne". La FNSEA a toujours eu des côtés mafieux très utiles.

pasteque a écrit:

iubito a écrit:

Y'a du bon foie gras suite à un gavage naturel

comme toujours on peut écrire des contre vérités en toute bonne "foie"...

la seule espèce animale capable de se gaver naturellement est l'humain ........

un oie gras d'oie c'est tout sauf naturel , c'est un vouloir humain de consommer le foie d'une oie rendu artificiellement malade par gavage ; mais a notre époque de "green washing " effréné et de non pensée ,le qualificatif "naturel" fait office de sésame

chacun justifie de façon savante ses positions issues de ses penchants culinaires , c'est une pure rationalisation de café du commerce , agrémenté qui plus est de la fameuse dialectique "y'a des mauvais certes ,mais il faudrait pas tout mettre dans le même panier ,il y a aussi des gens qui font bien , d'ailleurs mon beau frère a une voisine qui....."

Je ne pense pas qu'un jour un homme ce soit dit "tien si je gavais une canard et une oie pour voir ce que cela donne ?".

Je pense plutôt qu'un chasseur un jours est tombé sur un canard gras naturelle (voir le commentaire de Didier33) et qu'il a trouvé ça bon après plusieurs chasse et observation l'homme a fini par comprendre le principe et a l'exploiter pour lui-même.
Tous comme il le fait pour les poule, vache cochon chèvre etc...

LAF ! ! ... !

Kapello a écrit:

Et surtout, il conviendrait avant que de s'offusquer du sort des animaux gavés, de s'occuper du sort immonde des animaux élevés de manière industrielle. Les allemands sont les champions de la lutte contre le foie gras et d'un autre côté ne semble pas voir ce qu'est la réalité des élevages porcins.
Alors, avant de râler contre le foie gras, luttons (ez) contre les conditions générales des élevages industriels (de mon côté, ce serait "interdisons les élevages industriels" et "l'élevage extensif doit être la règle").

+1

Je me fais la réflexion ces derniers temps: ces processus industriels n'ont finalement pour but que de produire beaucoup pour pouvoir nourrir tout le monde, et cela s'applique pour tous les aliments. Ainsi, le problème repose sur une quantité à fournir. Ma réflexion, basique peut être, est qu'en fait, on produit beaucoup pour malheureusement beaucoup jeter (mauvaise adéquation offre/demande), et également qu'on doit beaucoup produire parce qu'on est beaucoup: donc tout ces problèmes d'éthique, de production poluantes et de mauvaise qualité sont liés la surpopulation mondiale, d'une part, et au fait qu'une partie de cette population souhaite un confort supérieur à ses besoins.
En y réfléchissant et en pensant à chaque grand problème collectif, je pense souvent que si nous étions moins nombreux, ces problème n'existeraient pas. Mais la natalité humaine, ça, faut pas trop y toucher, enfin c'est un autre débat, et la vérité est surement plus complexe...

Ah là là, le foie gras, discussion politiquement incorrecte par excellence .

Globalement, je suis assez d'accord avec Cavallo Pazzo, Hervé, O'Leave, et les autres promoteurs de ce courant de pensée: le foie gras, c'est bon, mais/et l'engraissage industriel ne devrait pas exister. Pour deux raisons: d'une part, pragmatiquement, parce qu'il génère un produit très décevant (à mon avis, le fois gras, c'est 30% -au plus- le savoir faire du cuisinier, et 70% -au moins- la qualité du foie donc de l'engraissage), d'autre part parce que généralement l'élevage industriel fait souvent franchir la frontière de l'acceptable à des pratiques qui restent, il faut bien l'avouer, quelque peu barbares. Ben oui, ce n'est pas parce que nous ne les tuons plus de nos propres mains que la mort d'un boeuf/volaille/etc. est pour autant très différente de celle du cervidé que nos ancètres chassaient à coups de lances. Et le canard qui est engraissé dans les rêgles de l'art plutôt que dans celles de l'économie de marché, il est choyé, il est au chaud, mais il ne doit quand même être que modérément heureux de subir une indigestion du nouvel an tous les jours de sa vie . Cela dit, le résultat est un tel agrément pour le palais qu'on peut accepter, exceptionnellement, deux ou trois fois par an, de cautionner cette pratique . Sans en être spécialement fier, mais en appréciant l'expérience gustative à sa juste valeur.

Mais bon, mettons que le problème soit principalement au niveau des pratiques industrielles. Dans le cas de porcs, de volailles, etc., ça ne fait que renchérir quelque peu un produit dont le prix dans nos contrées est devenu dérisoire, a priori même les plus pauvres de français pouraient se payer de la viande de bonne qualité. En moindre quantité, peut-être, ce qui serait plutôt positif d'ailleurs. Mais dans le cas de ces produits d'exception, on arrive à des prix assez astronomiques. Quand on a la chance, soit d'être suffisamment aisé pour s'en payer occasionnellement, soit de connaître des éleveurs pour en obtenir plus facilement, tout va bien. Mais avouez que c'est un peu difficile de tenir un propos du genre: "désolé, produire du foie gras/saumon/caviar/etc. à des prix abordables pour tout le monde impose des pratiques trop barbares/trop peu écologiques, vous allez devoir vous en passer, ce genre de chose ne peut pas devenir grand public". Surtout quand on a la chance de faire partie de la minorité qui peut en profiter.

A noter que le problème commence à se poser aussi avec de nombreuses espèces de poissons, dont nous organisons progressivement la rareté . Doit-on interdire purement et simplement leur consommation (ce qui serait très égalitaire), ou imposer des quotas suffisamment draconiens pour préserver lesdites espèces, en acceptant le fait que mécaniquement leur prix monte en flèche, ce qui les réservera de fait à la minorité économiquement bien portante du pays (plus les producteurs de l'aliment et leur entourage, bien sûr).

larbredemachin a écrit:

Je me fais la réflexion ces derniers temps: ces processus industriels n'ont finalement pour but que de produire beaucoup pour pouvoir nourrir tout le monde, et cela s'applique pour tous les aliments.

Humm il me semble que ce n'est pas forcément le cas, notamment en ce qui concerne l'agriculture (je n'ai aucune info sur l'élevage).
=> L'agriculture industrielle a pour but d'avoir un bon ratio "production / travail effectué" et non un bon ratio "production / surface de terre".
J'ai lu quelque part (dans un livre "pro-bio" je suppose), que l'agriculture "naturelle" a un meilleur ratio "production / surface de terre" que l'industrielle. Bien entendu, au détriment du ratio "production / travail effectué" (il faut beaucoup plus de main d'oeuvre).

En résumé : l'agriculture industrielle permet de produire beaucoup à bas coût, l'agriculture naturelle permet de produire encore plus mais à un coût plus élevé (puisqu'il faut plus de travailleurs).

Je n'ai aucune source pour étayer mes dires, ne me rappelant aucunement où j'ai pu lire ces informations.
L'objet de ce message est donc juste de proposer une "piste" à suivre pour ceux qui s'intéressent au sujet.

J'avais été à une conférence où c'était en substance ce que disaient 2 des 3 intervenants. Je pourrai essayer de retrouver les noms desdits intervenants si besoin est.

Edit: L'un d'entre eux est Marc Dufumier (ça ne s'invente pas), prof à l'agro si je ne dis pas de bêtise.

Calcoran a écrit:

...Mais avouez que c'est un peu difficile de tenir un propos du genre: "désolé, produire du foie gras/saumon/caviar/etc. à des prix abordables pour tout le monde impose des pratiques trop barbares/trop peu écologiques, vous allez devoir vous en passer, ce genre de chose ne peut pas devenir grand public". Surtout quand on a la chance de faire partie de la minorité qui peut en profiter...

Euh... En fit je trouve cela tout à fait supportable: pour que ce soit relativement bien fait, c'est cher à produire et doit donc être réservé à de grandes occasions, ou aux très riches, tant mieux pour eux.
Je n'ai pas pu goûter à ce genre de nourriture avant d'avoir un salaire, et ne m'en plains pas. Je sais apprécier à sa juste valeur un produit cher, aussi parce que je n'y ai pas eu accès sans efforts.

C'est vrai, après ça devient une affaire de priorité, soit on en a vraiment très envie et on se fend des 30-40€ nécessaires (prix observé sur le marché des Lices, pour du foie gras cru élevé traditionnellement, entre 70 et 80€ le kg) ... soit on considère que c'est délirant comme prix et on se paie ... euh ... un jeu vidéo, un bon pneu ou une cassette neuve pour le vélo, un pantalon, que sais-je encore .

Soit on ne pense pas argent, et on fait du troc !

Par solidarité avec les oies, je mange désormais le foie gras avec un entonnoir

Pour le Sauterne, vous faites pareil?

Didier33 a écrit:

Pour le Sauterne, vous faites pareil?

Je m'en moque un peu, de ça, car il y a belle-lurette que j'ai trempé ma botte dans votre citerne ...