Salut,
Voici un petit compte rendu (surtout des cols) et quelques photos d’une virée de 3 jours (30 juillet-1er août) passant par 3 grands cols suisses.
C’était une rando sportive avec l’idée d’une fois se frotter à de grands cols largement au-dessus de 2’000m.
J’ai dormi à l’hôtel. Le temps a été splendide sur les 3 jours et les paysages absolument fantastiques.
Voici le profil de la partie alpines comprenant les 3 cols, sans l’approche du 1er jour et la fin du voyage.
Dans l'ordre, le Nufenen(2478m), le Gothard(2091m) et la Furka(2431m)
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J’ai donc pris mon Fujin SL1 sur lequel j’ai installé un porte-bagage de ma fabrication (à 500g) permettant de sangler 2 sacs étanches (Sea to Summit) de 13litres chacun.
Cette configuration c’est avérée très pratique pour quelques jours avec un sac pour le matos de la journée (veste pluie/coupe-vent, habits chauds, grignotage) et un autre pour les habits de rechange, du soir/nuit et la trousse de toilette.
Le poids total de ces 2 sacs étanches au départ, incluant le grignotage pour 3 jours mais pas l’eau était de 4.0kg.
Poids du vélo chargé : 20.0 kg
• Vélo : 13.2kg (incluant porte-bagages/phares AV-AR/fanion/matériel de réparation)
• Sacs étanches (2x 13 litres) : 4.0kg
• Appareil-photo/tél. portable : 0.5kg
• Pochette en bandoulière : 0.3kg (porte-monnaie, cartes crédits,)
• Eau : 2 litres en début d’étape
Bonhomme équipé : 77kg.
Soit +/-97kg à faire monter.J1-30 juillet : Approche des alpes – 90kmJe suis parti en fin de matinée de chez moi (région de Bienne) pour env. 90km jusqu’à Spiez.
La vue depuis la gare de Spiez sur le lac de Thoune est toujours sympa je trouve. Il y a d’ailleurs toujours un tas de touristes chinois ou japonais en provenance d’Interlaken.
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De là, j’ai pris le train de la ligne du Lötschberg traversant les alpes jusqu’à Brigue puis un train régional jusqu’à Ulrichen, point de départ pour le Nufenen.
J2-31 juillet : Ulrichen-Nufenen (2478m)-Airolo-Gothard (2091m) par la via Tremola – 50kmBien que courte (50km), je dois dire que j’avais quelques craintes avant d’affronter cette étape.
D’une part, le Nufenen avec sa pente moyenne de 8.5% et son altitude et d’autre part le Gothard par le fait que la via Tremola est pavée sur les 6 derniers kilomètres.
Je n’avais plus touché le vélo depuis 3 semaines et l’étape de hier m’avait fatigué malgré le fait qu’elle fut plutôt roulante.
COL DU NUFENEN (2478m)Le Nufenen d’abord. C’est le col le plus haut entièrement sur territoire suisse. Il culmine à 2478m. Là-haut, les effets de l’altitude commencent à se faire sentir.
Selon le site www.salite.ch:
2478m d’altitude, 13.3km de long, 8.5% de pente moyenne, 1132m de D+.
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Le départ à l’ombre dans la fraîcheur du matin est assez abrupt. Je me suis d’abord dit que si toute la montée était de cet acabit, la journée allait être bien longue.
L’ascension démarre dès la sortie du village avec les 3 premiers kilomètres sur 4 lacets à 8% de moyenne.
Ensuite, 1.5km plus soft qui permettent de reprendre ses esprits pour attaquer la suite.
Cette suite consistant en 9km dans du 9% de moyenne. La pente est cependant assez régulière ce qui permet, une fois un rythme trouvé, de gravir ce col au train.
Les paysages sont fantastiques sur toute la montée.
La 2ème partie de l’ascension se passe dans des lacets à +de 2000m avec une vue vertigineuse sur la vallée. C’est assez grisant et on en oublie un peu l’effort.
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Cette ascension s’est finalement très bien passée. Je dirais presque « facile ». C’est vrai que c’était la 1ère fois que j’allais si haut et j’étais assez excité et concentré sur la chose. J’ai pris mon temps en faisant des pauses photos et ravitaillement. J’ai bien réussi à rester «en dedans » et ne jamais me mettre dans le rouge.
Pour les stats (j’aime bien) :
Temps total de montée : 2h00 (incluant pauses photos/ravitaillement).
Temps « roulé » : 1h36.
Puls moy.155/max. 167. Cadence 72rpm.
La descente de près de 20km côté tessinois est magnifique.
Passé les 1ers lacets, les longues courbes en enfilades sont absolument grisantes en LR.
Le revêtement en béton présente tout de même des trous et fissures. Il faut être très attentif et les conséquences d’une simple inattention ou problème mécanique pourraient aisément être fatales.
J’ai tapé les 80km/h mais je n’ai jamais osé aller +haut. Le trafic montant avec les dépassements entres véhicules (voitures/motos/camping-cars) sur les bouts rectilignes est également à bien anticiper.
Il va de soi que le frein à disque est OBLIGATOIRE. Au milieu de la descente, le mien était devenu tout bleu.
Ce col est paraît-il légèrement moins fréquenté par les touristes que le fameux triptyque Grimsel/Furka/Susten ou le Gothard.
Il y avait certes du trafic en cette période de vacances mais rien de désagréable.
C’était également un jour de semaine et je suis parti le matin vers 9h30.
Fin de la descente.
Longue pause pastas à Airolo sur une terrasse à l'ombre d'un bouleau pour laisser couler les heures les +chaudes.
COL DU SAINT-GOTHARD (2091m)Ce col me faisait très envie car c’est un passage mythique et historique des alpes depuis l’époque romaine (des détails ici. http://www.passosangottardo.ch/fr/san-gottardo/storia.html).
De plus, depuis le côté sud, on peut emprunter la voie carrossable historique (via Tremola).
Pavée et vieille de 150ans, c’est un vrai chef-d’œuvre de génie civil.
C’est aussi un bout de Paris-Roubaix dans du 7% ! Le rendement n’est pas top avec un LR chargé .
Le col est moins haut que le Nufenen et un peu moins raide.
2091m d’altitude, 12.7km de long, 7.3% de pente moyenne, 932m de D+.
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A la sortie d’Airolo, env. 1km après le passage du panneau indiquant le début du col, il y a la bifurcation à droite pour l’ancienne route pavée (Via Tremola).
J’ai été surpris de constater que la plupart des véhicules motorisés continue sur la route « normale » du col.
Du coup, le trafic sur la Tremola n’avait rien de catastrophique, on trouve surtout des vélos, quelques motos et voiture et la diligence historique tractée par des chevaux (à 750CHF/pers. !).
La 1ère moitié de l’ascension est un petit peu moins « photogénique » que le Nufenen. Cependant, les prouesses d’ingénierie civile sont impressionnantes entre les ponts, tunnels, traverses couvertes et ouvrages militaires.
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Il faisait aussi chaud, dans du 8% de moyenne, j’ai trouvé cette partie assez difficile, surtout avec le Nufenen déjà dans les jambes et une longue pause pasta dans le ventre.
A mi-chemin environ, on entre sur la partie pavée.Ça secoue pas mal, mais reste gérable même à basse vitesse dans un sillon de la route.
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La partie supérieure de la Tremola est magnifique avec des lacets très courts s’entrecroisant.
Je crois que je me suis arrêté tous les 2 lacets pour faire des photos ou contempler les murs de soutènement fait avec des blocs de pierres encastrés, sans béton. Une véritable œuvre d’art.
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Le sommet du col est joli avec un petit lac, différents monuments commémoratifs et ouvrages militaires (ça c’est moins joli).
C’est en revanche un grand cirque touristique avec quantité de motos, autos, camping-car, car postal, ….
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Maintenant le tuyau du jour.
J’ai dormi là-haut !En effet, il y a des chambres à l’hospice historique, très belles, très chères, mais aussi à l’auberge (Albergo).
L’auberge était complète mais ils ont des lits dans 2 dortoirs pour CHF35 la nuit avec un très beau petit-déjeuner buffet.
Nous étions finalement 2 dans un dortoir de 12 lits.
Du coup le coucher de soleil au cœur des alpes une fois la masse de touristes redescendue vaut son pesant d’or.
Le lever du jour est également un grand moment.
Je pense qu’il faut absolument monter ce versant sud. En effet, la descente sur pavés est nettement +inconfortable que la montée (voir +bas).
Les stats :
Temps total de montée : 1h56 (j’ai fait énormément de photos et contempler l’architecture).
Temps « roulé » : 1h36 (là aussi, montée très contemplative)
Puls moy. 152/max. 168 – Cadence 76rpm
J3-1er août (Fête nationale suisse) : Gothard-Hospental-Realp-Furka (2431m)-Gletsch-Brigue – 85kmDernière étape. C’était le jour de la Fête nationale, férié en Suisse. Donc bien +de trafic surtout à partir de 10h00.
Je suis parti assez tôt (8h30) du sommet du Gothard (prévoir une petite laine car un peu frisquet à 2100m le matin pour la descente !).
L’objectif du jour était de reprendre un train pour la maison à Brigue avec au passage le col de la Furka.
Une partie de la descente côté nord peut aussi se faire sur un bout de tronçon pavé ou alors entièrement sur la partie asphaltée.
J’ai pris l’option pavée. Je ne le referais pas.
Si la montée à basse vitesse sur pavés était encore gérable, la vitesse prise en descente sur les pavés rend le tout très désagréable.
On a l’impression de se faire mettre le dos en miettes et on est constamment sur les freins car au-delà de 40km/h cela saute tellement que s’en est presque dangereux.
De +, le matériel fixé au vélo à tendance à vouloir se faire la malle. J’ai vérifié le serrage des boulons après ce tronçon.
En revanche, le reste de la descente sur la partie asphaltée est un délice.
Route large, surface impeccable. C’était tôt le matin, donc peu de trafic descendant.
Mais là aussi, 80km/h max. On pourrait faire bien plus à mon avis mais je préfère en garder « sous la plaquette » au cas où.
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Ensuite, très bel asphalte jusqu’à Hospental.
Tournez à gauche et en route pour le long faux-plat montant jusqu’à Realp, départ du col de la Furka.
FURKA(2431m)Très beau col également, très haut 2431m.
Bien +fréquenté car sur la « ligne » Grimsel/Furka/Susten.
Cependant, les lacets et l’absence de glissière de sécurité à beaucoup d’endroits rend tout le monde assez prudent.
2431m d’altitude, 12.3km de long, 7.3% de pente moyenne, 893m de D+.
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Le col démarre fort sur les 6 kilomètres en lacets dont on ne voit pas la fin.
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Un regard en bas donne presque le vertige.
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Ensuite un répit de quelques km plus rectiligne avant un dernier effort difficile entre le km 9-11 puis un replat.
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La vue, avant la descente sur Gletsch, est stupéfiante avec les alpes bernoises, la descente interminable à venir et les lacets du col du Grimsel en arrière-plan. Un grand moment.
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Le début de cette ascension m’est apparu comme la partie la +difficile de ces 3 jours.
Je pense que je payais un peu les efforts des 2 jours précédents.
Du coup, je suis monté tranquille, faisant de nombreux arrêt pour souffler, me ravitailler où faire des photos.
Les stats :
Temps total de montée : 1h39 (incluant pauses photos/ravitaillement).
Temps « roulé » : 1h20.
Puls moy. 150/max. 163. Cadence 77rpm
La descente est folle. De nouveau 20km pentus.
Revêtement assez bon mais 2-3 gros trous où j’ai tapé assez fort m’ont rappelé à la raison.
Intéressant, j’ai encore tapé le 80km/h mais n’ai pas osé aller au-delà.
Il y a quelques points de vue vers les lacets près du belvédère qui sont magnifiques. Ça mérite de s’arrêter.
La suite de la descente après Gletsch en direction de Brigue (50km de descente légère. 2-3 bosses.) fut moins agréable.
On était en début d’après-midi de ce jour férié et le flot de voiture était continu sur une route peu large.
J’ai serré les dents (et les fesses) et bien appuyé pour que cela se termine le +vite.
La partie Ulrichen-Brig a donc été la moins agréable de ce voyage.
A croire qu’en ce jour de fête nationale ensoleillé, la moitié du pays avait envie de « se faire » un col.
Les cyclistes que j'ai croisé montant ce tronçon me faisait pitié d’autant qu’il y avait un foehn assez violent leur soufflant en pleine face.
Arrivé à Brigue pour une bonne bière en attendant le train.
Conclusions:
Parcours fantastique. Les paysages sont splendides.
Le trafic est présent mais je ne me suis jamais vraiment senti très en danger. C'est finalement la partie "hors cols" (Ulrichen-Brigue) qui était un peu stressante.
Un VC, même LR ça peut monter partout et plutôt bien. Je faisais bonne figure parmi toute la panoplie rencontrée, du cycliste lourdement chargé (de bagages !) au Froome en devenir passant comme une fusée.
Plusieurs cyclistes ont été étonnés de voir un VC à ces altitudes hostiles. Aucun commentaire négatif.
Mon principe de porte-bagage « home-made » avec sacs étanches est validé. Il permet d’avoir 2x13l à l’abri de l’eau tout en limitant le poids puisque chaque sac pèse seulement 130g.
Faites des cols en Suisse. C’est magnifique. Choisissez plutôt des jours de semaine et priez qu’il fasse beau.
A+
Cédric
Sujet: 3 cols suisses en Fujin SL1 – col du Nufenen, du Gothard et de la Furka. 
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