Diagonale Brest-Perpignan

sans attendre la fin j'prends 10' pour te féliciter, une de plus en moins à faire

Avec vous de tout cœur
Déjà la Bretagne est derrière, en une journée, un turbo sur le Trike?

J2 : St Nazaire-Cognac ; 276 kms 1649 m. de D+

La diagonale de l’an dernier avait laissé un souvenir de la Charente (chaude certes) mais surtout très vallonnée ; l’arrivée sur Cognac l’a confirmée.

Mais avant, il y a eu la traversée de l’estuaire de la Loire par le pont de St Nazaire. Le pont est une aberration de conception pour les vélos. Malgré son exceptionnelle largeur, tout est fait pour les voitures ou camions ; aucun aménagement cycliste : une honte !

La vue du haut de l’estuaire est un véritable décor enchanteur ; de chaque côté les lumières des aménagements portuaires sont des petits points dans un milieu sombre. La vue est grandiose. Là encore le tricycle est idéal : malgré le vent et la circulation, sa stabilité me permet d’en profiter un maximum. Plus bas et protégé par les barrières ajourées, je ne subis pas les assauts du vent comme mes amis en VD.

Mais après les 3 kilomètres du pont, Zeus nous attendait avec ses rafales et ses trompes d’eau : bienvenu de l’autre côté nous disait-il ! On aurait préféré Hélios !

Là encore, à la sortie du pont, la navigation est un peu compliquée et n’écoutant que mon ego, je mène la troupe dans le mauvais sens ! Bravo !

Au fur et à mesure de la descente vers le sud, je découvre sur des panneaux de signalisation des indications familières, me rappelant mes vacances vendéennes ou des défis de navigation solitaire. Mais le temps n’est pas aux souvenirs, il nous faut avancer, toujours avancer, sans oublier de mettre régulièrement un peu de carburant dans la machine !

Nous avions déjà frôlé la veille des noms devenus célèbres ; là c’est La Rochelle qui est à deux pas de nous. La seule musique que nous entendons est celle de la chaine accompagnée par le dérailleur ! Dans quelques heures et après avoir subi la pluie, la musique deviendra moins agréable aux oreilles!

Est-ce la fatigue ou l’envie soudaine d’arriver, mais l’entrée dans Cognac verra notre petit groupe partir dans tous les sens : allô Pierre, ici Paul, t’as pas vu Jacques ? Bref, nous ne sommes que 3 mais nous réussissons à nous perdre ! On se retrouvera à l’hôtel après une montée d’adrénaline !

EXCELLENT


Un très beau défit que tu/vous avez réussit avec brio… les quelques minutes manquantes ne changeront rien à ta/votre performance. Et surtout à cet impalpable plaisir dans l'épreuve qui resteront dans vos esprits comme de vrais moments d'instants complices.
Bravo

J3 : Cognac-Castelsarrasin ; 278 kms 1425 m. de D+

120 kms en 10 heures ! Voilà le triste bilan que nous ressassons tête baissée au-dessus de notre thé ou chocolat chaud, à l’abri dans un troquet d’une station-service, attendant que le xième déluge depuis ce matin ce calme un peu !

Chacun calcule silencieusement l’heure maintenant très théorique de la fin d’étape ; personne n’osera en parler !

Il faut dire que depuis ce matin le vent de face est terrible et les passages pluvieux incessants. Il est rare de connaitre de telles conditions à vélo ! Mais tout le monde se tait, encaisse, se protège tant bien que mal ; parfois deux arbres réunis nous offriront un semblant de protection pour quelques minutes!

Nous voici sur la voie verte: elle porte parfaitement son nom, elle est couverte de feuilles et de branches. Parfois un arbre déraciné est couché en travers de la piste.

Les arbres offrent un semblant de protection mais en parallèle nos vélos souffrent ; deux crevaisons viendront émailler le parcours dont une à plus de minuit et un arrêt chez un vélociste sera indispensable !

L’heure tourne et les organismes fatiguent. Les vélos sont plus lourds.

Il en sera ainsi jusqu’à plus de 18h00 et La Garonne n’est pas encore traversée !

La Réole marque le début du canal « entre deux mers » ; il est aussi vert qu’un tapis ; il est difficile de rouler à plus de 20km/h (nous finirons d’ailleurs l’étape sur la route !)

Un tapis vert : cette étape est un peu comme la roulette russe : ça passe ou ça casse ; elle se terminera à 1h30, mais sans avoir mangé et en repartant 3h30 après, sans petit déjeuner !

Elle est donc passée mais nous y avons laissé beaucoup, beaucoup d’énergie.

Un cauchemar alors que la voie est d'habitude si roulante.
Ce n'est plus du courage qu'il faut...
De la souffrance à l'état brut.

J4 : Castelsarrasin-Perpignan ; 283 kms-1772 de D+

Il faut beau !!! Mis à part un peu de crachin dans les Corbières, la route sera sèche ; mais nos moteurs aussi !

Nous roulons vers Toulouse au petit matin. Plus nous nous y approchons et plus la circulation se fait intense ; une voiture, une personne dedans, il faudrait un jour inventer un truc comme le co-voiturage… !

Nous reprenons la voie verte direction Toulouse : la navigation n’y est pas très compliquée mais la traversée d’une grande ville est une erreur : on n’avance pas !

Nous voilà maintenant au bord du canal du midi : pendant des kilomètres des péniches-habitation attendent un improbable voyage : c’est impressionnant !

Les premières écluses font leur apparition tout comme les bateaux de touristes ; Ils se prélassent sur le pont de leur embarcation pendant que d’autres sont au charbon !

Les remparts de Carcassonne sont une merveille ; on voudrait les admirer d’un peu plus près, mais le temps commence à nous manquer !

Carcassonne est aussi le symbole de l’approche des Corbières et de ses grimpettes.

Nous voudrions savoir le nombre de kilomètres restants, mais personnes n’a cette info : autre erreur !

Marc maitrise son GPS à merveille : vraiment la navigation dans les Corbières n’est pas simple : des croisements avec peu d’indication directionnelle, des villages clairsemés et une population semblant absente ; bref un panel fantastique pour une chasse au trésor !

Les montées se font dans un bon rythme ; nous avons retrouvé la pêche sur des terrains plus familiers.

Davejean : dernier pointage. Google earth indiquait un restaurant, mais il n’y a rien comme nous le confirme une vieille dame. Direction le panneau d’entrée du village où des enfants nous faciliteront la tâche !

Il y a encore des bosses pour arriver à Rivesaltes et le timing est serré ; cette dernière étape s’avère trop longue !

A Rivesaltes, il est 21h20 : 50 minutes pour arriver à Perpignan.

Mais là, entre itinéraires interdits au vélo, travaux et petites routes, nos derniers kilomètres sont un calvaire !

Voici Perpignan ! Mais nous avons déjà baissé pavillon ! Les travaux et déviation finissent par nous démoraliser définitivement.

Pour couronner le tout, il nous faut franchir une passerelle dont l’entrée devient une véritable partie de cache-cache !

Nous finissons par arriver juste en face de l’hôtel réservé : nous prenons place des lieux, frigorifiés.

Puis, direction le commissariat.

L’accueil qui suit sera hallucinant : la grille et baissée mais les portes ouvertes. Pendant au moins ½ heure, personnes ne se soucient des énergumènes dehors en cuissard et sous le vent. Il fait un froid polaire.
Il faudra qu’une tierce personne arrive devant les grilles pour que l’on se préoccupe un peu des cyclos ! Après explication, un joli commentaire nous accueille : « vous nous faites chier avec vos conneries, on n’a pas que cela à foutre ! »

Vraiment il faudra revoir l’obligation de pointer dans les commissariats : les temps ont changés, le « gendarme de St-Tropez » n’existe plus que sur le petit écran !

La douche fut du bonheur, et puis cette traversée aussi !

très sympa ton témoignage, il est carré comme le sont vos étapes ... tous les ingrédients d'une bonne aventure qui va rester dans ta mémoire.
mais à être trop carré les 2 premières journées sont sans doute trop courtes en kms .... par la suite tout semble passer en force, et le moindre aléas fait perdre un temps que la fatigue accumulée ne permet pas (ou très mal) de compenser.
à la lecture du "petit diagonaliste"  le constat est fait que sur les premiers 600 kms se joue la réussite de la diagonale, ensuite la moyenne peut baisser à volonté ou presque ... à méditer ... mais ce n'est que mon avis, encore bravo et au plaisir de te lire sur la prochaine

Merci pour ce compte rendu, plein de conseil
Chapeau bas à tous

Le "verdict officiel" est tombé: la diagonale est...homologué

merci pour vos messages et à tous ceux qui ont œuvré pour ce résultat final

Super nouvelle pour vous qui méritiez amplement cette homologation et merci aux officiels qui ont pris en compte les aléas climatiques exceptionnels. Tout est bien qui finit bien !

grand pierre a écrit:

Super nouvelle pour vous qui méritiez amplement cette homologation et merci aux officiels qui ont pris en compte les aléas climatiques exceptionnels. Tout est bien qui finit bien !

Oui, un grand merci à l'Amicale des Diagonalistes de France (que je vous invite à rejoindre pour valoriser encore un peu plus notre pratique du vélo couché)!

La prochaine Brest Saint Tropez, les gendarmes sont sympa 😳

Ah, bonne nouvelle super heureux pour vous et vous l'avez bien méritée .

Félicitation à toi Rodolphe et tes compères. Tu es franchement costaud.
Bravo

Extra !

Bravo ! Bon du coup c'est quoi la prochaine ;-)

Et bravo également Amicale des Diagonalistes de France, c'est agréable de voir que certains "officiels" savent encore adapter le règlement aux aléas de telle aventure !

Julequem a écrit:

Bravo ! Bon du coup c'est quoi la prochaine ;-)

A priori plutôt 2019 (quoique?)
Le planning actuel 2018 ne laisse pas de place à ce type d'aventure, mais je laisse la porte un peu entrouverte (il ne faut jamais dire jamais; ça ne vous rappelle rien?)

En tous cas, je pense que nous ferons la prochaine fois un départ en fin d'AM (type PBP) avec une première nuit les yeux les plus ouverts possibles et un grand   le jour!

A suivre!  

merci pour vos sympathiques messages