Etonnant Vélo Couché !

Après 3000 kils qui m'ont permis de m'habituer au VC pour des sorties de la journée et aussi aux déplacements en ville,j'en suis venu à le tester pour pratiquer le cyclo-camping et le voyage en complète autonomie.
Après deux randos de 2 fois 3 jours, soit 720 kils (une rando de Lyon-Dombes-Gorges de l'Ain-Jura et retour à Lyon, une autre Lyon-Vallée du Rhône vers Valence et remontée par l'Ardèche en passant par Aubenas-St Félicien- le Pilat-passage du col de l'Oeillon puis retour à Lyon) , j'ai pensé que mes observations pourraient être utiles à ceux qui envisagent la même pratique du vélo couché ou tout du moins servir de point de départ à un échange sur le sujet.
Le vélo, Nazca-Paseo, est un modèle lourd (20 kg) et tout confort (fourche suspendue + suspension arrière). Je l'avais choisi, car malgré son poids, il me paressait fait pour porter lourd et voyager loin.
Seules modifications apportées en vue du voyage :
Remplacement des pneus Marathon Slick de 1,35 par des Marathon standards de 1,50. Pneus plus solides, plus larges, plus accrocheurs et qui ne craignent pas de passer éventuellement dans les chemins assez roulants. Nécessaire en voyage pour s'éloigner dans la nature et trouver le bon bivouac « tranquille ».
Remplacement du triple plateau d'origine 52x42x30 par un 48x38x26. Associé à la cassette d'origine 11/32, on obtient des rapports beaucoup plus exploitables avec un chargement lourd. On a surtout un développement mini 26-32 qui me semblait nécessaire pour sortir des pires raidillons.
A noter aussi, que j'avais opté pour des disques commande à cable, qui donnent un freinage efficacede la charge même sous la pluie et évitent de faire chauffer la jante dans les descentes longues.
Comme équipement spécifique pour le VC, sacoches Radical taille M pour les latérales et taille L pour la sacoche arrière. Le volume me paraissait au départ un peu juste, finalement à l'usage, c'est suffisant pour assurer une bonne autonomie. La contenance importante de la sacoche arrière compense bien la taille un peu juste des latérales.
Pour ce qui est du reste du matériel, c'est identique à ce que je transporte depuis des années pour le même usage en VD.
Au total, VC=20kg + bagages/eau/provisions=25kg. Total 45kg à ajouter aux 70kg du cycliste.
L'ensemble fait donc 115kg,

..... (la suite !)
La première constatation concerne le comportement du vélo et la tenue de route.
Alors qu'avec un VD, même solide et « fait pour », on est chaque fois étonné au début par le comportement du vélo chargé (guidonnage, impression de fragilité du cadre, trajectoires imprécises)
comportement auquel on finit rapidement par s'habituer heureusement, et bien rien de tout cela avec le VC.
Le Nazca a un cadre acier CR-MO très rigide, qui lui permet d'encaisser la charge sans se déformer. De plus la charge étant placée très bas, le centre de gravité surbaissé fournit une très bonne tenue de route. On est tout de suite à l'aise sur le vélo.

Concernant la vitesse moyenne, je n'ai pas constaté de différence avec un VD utilisé dans les mêmes conditions.
Elle avoisine sur parcours mixte les 20 km/h. Plus rapide sur les parties roulantes (vallée du Rhône). Si le vent pousse, ça marche entre 25 et 28, malgré la charge.
Vent de face, on subit nettement moins. 15 à 18 km/h et fatigue bien moindre qu'en VD.

Restent les montées longues comme en Ardèche ou dans le Pilat. C'est, je pense, le point qui inquiète le plus quand on débute dans cette pratique. On sait déjà que grimper en VC est plus dur en temps normal. Qu'est-ce que ça peut donner avec 25 kg de bagages ?
Et bien, encore une fois le constat est étonnant. Avec des rapports étudiés, ça passe. Et même, plus on monte, et mieux ça passe. Sur les deux itinéraires pratiqués, je n'ai jamais calé ou posé le pied à terre. Pourtant, la montée de l'Oeillon n'est pas une montée facile. Je n'ai utilisé le développement de « secours » 26/32 que dans les pires virages en épingle.
Autre question que je me posais concernant les montées : quelle vitesse « mini » possible ? Finalement, alors que sans bagages la stabilité imposait au moins 6,5 km/h, avec bagages et centre de gravité plus bas, j'ai pu tenir 5,5 km/h pendant plusieurs kils sans trop de problèmes de trajectoire. Ce qui permet de monter en « s'économisant ». C'est bien utile quand on ne sait pas jusqu'où ça grimpe et ce qui nous attend après.
La dernière constatation concerne la longueur des étapes. Le VC étant bien moins fatiguant que le VD (pas de douleurs qui obligent à arrêter, rythme cardiaque plus bas même en côtes, pas d'essoufflement ou de risques de se mettre dans le « rouge », portions roulantes qui permettent de récupérer et de se refaire une santé, longues descentes qui permettent de se reposer réellement au lieu de se crisper sur les freins comme en VD, position relaxe qui permet de profiter du paysage et de se « sentir bien » sur le vélo), tout cela fait que les étapes sont tout naturellement plus longues, tout en paraissant plus courtes..
En VD, je comptais sur une moyenne 100 kils/jour pour des étapes roulantes et 80 en montagne.
Avec le VC, j'ai rajouté 20 ou 30 kils de plus s'en forcer. A noter qu'on se sent beaucoup plus frais à la fin de l'étape, donc on pourrait rouler davantage. Et de toute façon, on est « mieux » pour remonter sur le vélo le lendemain matin.
Voilà en gros ce que j'ai pu constater. Peut-être avez-vous une expérience identique, avec d'autres remarques, ou une autre façon de voir la pratique du cyclo-camping en VC.

.... (la fin !)
Alors qu'on se croit le seul VC, perdu dans ce coin de nature, une rencontre imprévue, et avec un autre JPM.
Jean-Paul. Lui descend alors que je monte laborieusement vers les Monts d'Ardèche.
Jean.Paul, ses 20 ans d'expérience du VC , ses vélos de rêve qu'il construit lui-même !

Je poste car je n'ai rien a rajouter !!!
Exactement les memes sensations avec mon condor 115 kg PTR , meme vitesse moyenne sur le plat ou en montée meme sensation de bonheur total .

A te lire j'ai hate de recommencer : Caen Chambéry début juillet et plus si affinité.

Bonnes balades

Bien agréable ce récit. Il m'a surtout intéressé puisque je roule en Pioner de Nazca donc le même modèle avec grande roue à l'avant. J'ai gardé le pédalier d'origine mais avant de partir pour les USA, j'ai acheté un 22/32/42 je crois car je n'ai pas eu le temps de l'essayer. J'avais remarqué qu'il fallait quand même tirer dur ou plutôt pousser assez fort sur les pédales dans les côtes bien raides en étant chargé (vivement mon retour que je grimpe des côtes puis que je les descende, ça me changera du plat de la levée !) Sans doute ce qui n'a pas trop plu à mon genoux.

Quelques questions (mais sans doute à voir en MP ?)
As tu changé la mousse du siège, je baignais dans mon jus l'été dernier. Lors des arrêts, je penchais mon vélo pour vider mon siège baquet !
Tes sacoches s'adaptent bien au porte bagage ?
J'apprécie plutôt ce vélo mais par contre sa direction indirecte est bizarre. Elle ne donne pas une grande impression de solidité et est très "floue". C'est mon premier VC donc je n'ai pas trop de point de comparaison. Ah si avec mon modèle Action Bent acheté ici, mais je ne partirais pas avec de la charge dessus ! Je tordrais le cadre ou alors avec une remorque.

Sergio, si ta diagonale t'emmène du côté de Tours ou de Poitiers, tu es le bienvenu !

Bonjour Philéas
Vraiment plat chez toi ! Mon pôvre.
Réponse concernant les sacoches Radical : Elles sont conçues sur un principe de fixation très simple. Les deux sacoches sont à relier entre elles par 3 sangles solidaires d'une des sacoches que l'on passe dans trois boucles correspondantes sur l'autre sacoche. Une fois les sacoches attachées ensemble, on les « pose » simplement sur le vélo. L'écart entre les deux sacoches se règle par les boucles, donc une largeur qui convient toujours quelque soit le modèle du vélo. A la conception par Radical, elles étaient destinées certainement à des modèles comme les Challenge, à savoir un siège étroit en alu profilé capable de supporter leur poids. Dans ce cas, on pose les deux sangles arrière sur le porte-bagage, et la sangle avant directement sur le siège. Simple et rapide.
Pour des vélos à siège type baquet comme les Nazca et bien d'autres, on ne peut pas faire reposer la sangle avant sur le siège, trop large et trop galbé. J'ai trouvé que dans ce cas, le plus pratique était de passer la sangle avant entre le siège et le cadre, puis de la bloquer dans la boucle correspondante. On serre le tout, et les sacoches sont parfaitement « collées » au vélo. Elles font corps avec lui. Rien ne bouge. Et les sacoches ne touchent pas les pièces mobiles comme articulations du cadre, passage de chaîne ou de cable, etc ....
A noter que les sacoches latérales se remplissent très bien quand on les pose à plat sur le sol. Facile de tout y mettre et en rangeant correctement. Une fois fixées au vélo, si on veut en sortir quelque chose en cours de journée sans les enlever du vélo, ouvrir avec précaution sinon tout le contenu dégringole.Et là c'est très dur de tout remettre dedans sans les décrocher à nouveau du vélo.
Solidité : il faudra voir à l'usage si les sangles et surtout leurs coutures tiennent le coup. Durée de vie des fermetures éclair ? Tous les utilisateurs, y compris les grands voyageurs en disent du bien, donc, ça doit tenir. Et puis comme c'est conçu « rustique », c'est toujours réparable.
Etanchéité : pas de miracle. Comme toutes les sacoches en nylon (c'est du Cordura tout de même), il vaut mieux mettre tout ce qui craint l'humidité dans des sacs étanches ou des sacs plastique. Mais là rien de neuf. C'est idem pour toutes les autres marques, sauf Ortlieb qui fait du 100% étanche (bâche plastifiée et coutures soudées) mais plus cher et plus lourd, et de toute façon, pas de modèle de forme « banane » adaptée au vélo couché.

pour phileas
J'ai un pionner aussi ,concernant la mousse du siege j'ai mis une raimbow que j'ai acheté en même temps que le vélo chez cycle zen .Je ne peux en dire que du bien ,pour l'instant point de sueur dans le dos .C'est moins mou qu'une mousse et c'est confortable quand même

kinyo a écrit:

pour phileas
J'ai un pionner aussi ,concernant la mousse du siege j'ai mis une raimbow que j'ai acheté en même temps que le vélo chez cycle zen .Je ne peux en dire que du bien ,pour l'instant point de sueur dans le dos .C'est moins mou qu'une mousse et c'est confortable quand même

Je suis arreté par le prix , mais c'est sur que c'est le truc idéal puisqu'arrive l'été !

Salut Amgoun.
Content de te retrouver. ca roule ?
Pour Phileas : J'ai récupéré un deuxième siège "baquet" de type Nazca. L'idée c'est de le modifier en y faisant des trous d'aération et de rajouter ensuite un coussin Rainbow. Je pense que ça permettra d'aérer et d'éviter le bain de siège en cas de canicule. Je raconterai quand ça sera fait.
Concernant tes sensations concernant la direction USS "floue", je ne ressens pas cet effet. Elle est réglable (plus ou moins directe) et permet d'éviter (à mon avis !) le moindre obstacle du revêtement de la chaussée. On pilote tès finement sans pourtant voir la roue avant cachée pourtant par la poutre. Cette configuration du guidon sous le siège, c'est ce qu'il y a de plus relax et de plus agréable. Tout l'esprit du VC !
Seul inconvénient dont il faut rester conscient, c'est la largeur plus importante du guidon (55 cm alors qu'en VD on est à 40 ou 45).
Je trouve que la largeur des sacoches impose la prudence aux voitures qui doublent. Elles passent plus au large et font plus attention à l'individu qui pédale.

Salut
au sujet des mousses de siège, voir ce fil, riche en infos
à+

Il est certain que c'est chargé en cyclocamping que l'avantage du VC par rapport au VD est le plus évident : les cyclos droits chargés ne se mettent pas en danseuse
A pois égal, l'appuis lombaire , le confort et la vision panoramique l'emportent largement

Bonjour,
Se mettre en danseuse en cyclo-camping c'est faisable mais technique (déjà expérimenté).
Franck

Avec des sacoches surbaissées c'est même TRES facile !!

Je n'avais pas les saccoches sur-baissées mais ça l'a fait quand même, moins facilement certainement.

bien sur il y a moyen de se mettre en danseuse cependant j'ai toujours trouvé que le vélo souffrait dans ce cas et je ne me dressais sur les pédales que dans les virages difficiles.

Je pense néanmoins que le cyclocamping permet de profiter pleinement du vélo couché et que son avantage sur le vélo droit en devient que plus éclatant :velo1:

Tout a fait d'accord avec Sergio qui dit : "Je pense néanmoins que le cyclocamping permet de profiter pleinement du vélo couché et que son avantage sur le vélo droit en devient que plus éclatant ".
En usage autre (cyclosportif ou cyclo-touriste etc ...), on peut toujours discuter et comparer VD et VC. Question de goûts, de sensations, de conformisme ou non-conformisme, etc ...
Mais j'en suis venu à penser que le VC en cyclo-camping (sur route tout de même !) s'impose comme "la solution" logique.
Et, sutout sans vouloir faire de prosélytisme, je crois que ceux qui veulent voyager en vélo ont intéret à envisager cette option. Ca serait trop bête de passer à côté !

En effet si pas bien fait le cadre a tendance à se vriller.

https://servimg.com/view/10094879/6
voici le chargement que j'avais pour le départ .test de 2 jours en cyclo camping . 1er jours 104 km et le 2 jours 98 km .Je peux dire que le test est positif .On ne sens pas la charge juste en montée bien sur et pour descendre de vélo

Kinyo : vind'ju (non de dieu) vu le chargement de ta monture on dirait que tu pars pour 2 tour du monde mdr je dis 2 tours du monde parce que tu as deux fois plus que les gens qui partent pour UN tour du monde

hiliendelh a écrit:

Kinyo : vind'ju (non de dieu) vu le chargement de ta monture on dirait que tu pars pour 2 tour du monde mdr je dis 2 tours du monde parce que tu as deux fois plus que les gens qui partent pour UN tour du monde

Philippe je crois qu'il se fout de ta gueule !!! Non je déconne ! Il a pas vu le mien quand j'ai fait Bordeaux/Biarritz ! Comme si je partais VRAIMENT faire le tour du monde !!!Du moment qu'on s'éclate hein !!

il fallait que je teste,pour voir si le vélo était fiable ,si mon matos tenait dessus ,allégait le vélo de mon épouse
dans les sacoches sous le siége il y a un duvet par sacoche ,sur le dessus les deux tapis de sol de part et d'autre du siége, sur le porte bagage il y a d'un coté la tente , et dans l'autre mes vetements

sergio a écrit:

...le cyclocamping permet de profiter pleinement du vélo couché et que son avantage sur le vélo droit en devient que plus éclatant

Bien d'accord avec vous au sujet des avantages du vélo couché (je n'imagine même plus enfourcher un vd)
Mais à mon sens, il reste un point en faveur du VD pour le cyclo-camping, c'est celui de la répartition des charges sur le vélo. En effet, sur le VD on peut sans souci mettre pas mal de poids sur la roue av, ce qui laisse le vélo équilibré. En VC, c'est tout sur l'arrière, d'où répartition peu équilibrée de la charge, contraintes maximum sur la roue ar (qui est aussi -pour la plupart des modèles- la roue motrice, donc autant la gêner un minimum).
Ca n'enlève rien au plaisir de voyager couché, mais ça me chiffonne un brin.

Moi, je trouve que l'intérêt majeur du VC pour le cyclo-camping, c'est le fait de pouvoir rouler doucement pendant des heures. Je m'explique:
En VD, au bout d'un moment, on a mal au c..., sauf si on appuie sur les pédales; autrement dit, si on fait un tour à fond la caisse avec des copains, ça va, on pousse sur les pédales et ça fait autant de poids en moins sur la selle.
En cyclo-camping, on ne peut pas se permettre d'être à bloc, et par conséquent, on "porte" davantage sur le selle. D'ou le mal au c...

En VC, c'est le pied. On est chargé ? et alors ? on monte les cotes moins vite, et pis c'est tout. Le soir, on est un normalement fatigué des jambes, mais le dos, la nuque, les bras, tout ça c'est tout reposé...