bonjour à tous, toujours un régal que de lire les commentaires, un pouce vers le ciel pour notre zapilon
j'ai à cette heure des états de veille qui ne durent pas plus d'1h ... excellentes sensations ...
je reviens vite sur Montsalvy car le moral n'y a pas flanché ... trop con d'arrêter là : la question s'y est posée, et le forum qui pousse et surtout le sariste Michel Lefèvre qui mérite que je vois Perpignan .... et pis la fin de la côte va arriver tôt ou tard ... et à lire jeanpba je suis encore plus fier de l'avoir gravie
bilan à chaud : cette diagonale est la plus compliquée que j'ai eu à gérer pour mener au bout l'aventure ... le CR après la validation ..
encore merci pour vos réactions et félicitations, je continue à savourer mes congés .. à bientôt
poupa Accro du forum
Messages : 1786 Âge : 77 Localisation : B - 4500 Tihange (Huy) & F - 91810 Vert-le-Grand VPH : Challenge Twister vert, Batavus Relaxx 4 All, (ex Performer HR), (ex Bacchetta Giro 20), Volae Team, Bacchetta Strada, Bacchetta Corsa 650, Bacchetta Corsa 700) Date d'inscription : 26/08/2007
Je ne savais pas non plus, mais si je fais confiance à OR, tu t'es offert 12.500 m de D+ dont en gros les 2/3 sur le dernier tiers du parcours .... plus de 2000 m sur une étape de 100 km
ben moi je ne m'ennuie pas, le CR est en cours et déjà 2,5 pages alors que je ne suis qu'à Beauvais ...
la suite est une bonne question car la diagonale Brest Strasbourg prévue début septembre est annulée car willbach a un empêchement de dernière minute alors je vais voir si mon entreprise accepte de modifier de nouveau mes CP pour aller dans le 1000 du sud y faire du trike ou rester ainsi et faire BS seul
celà dit je ne vais tout de même pas rouler à votre place si vous vous ennuyez ! et toc
houps, une nouvelle qu'elle est bonne ... je ne suis plus indécis ce matin au réveil tout est devenu limpide car j'ai engagé des frais sur la diagonale suivante. (8€ d'inscription:mdr3: et une formule prem's )
et donc à moins d'un autre empêchement de dernière minute je pars le D 08/09 à 20h00 de Brest faut juste que je vois comment faire lorsqu'un coéquipier ne prend pas le départ, j'ai lu dans le petit diagonaliste des cas similaires donc c'est possible la vrai question qui me turlupine : suis-je capable de faire 1048 kms en solitaire la réponse lors de cette prochaine aventure
je vois que zapilon me prend par les sentiments je vois que zapilon cherche à m'embrouiller en remettant la guerre des sigles en chantier bon je tente : DPA Diagonale Pour Autrui je vois que zapilon va me faire mal à la tête et ça c'est pas bon pour la préparation de la prochaine DAS (D pour diago)
je tiens l'APN dans la main droite et le guidon de la main gauche ... et je suis les courbes au GPS et je freine rarement et quand il faut freiner c'est avec l'index gauche sur la poignée de gauche
l'appareillage est le crochet de la housse de l'apn ... c'est compliqué hein
et pour ne pas avoir de problème diplomatique je décris entièrement le poste de conduite : de gauche à droite dans le sens de la marche : bouchon de cintre,mousse,poignée changement vitesse avant, poingnée frein,rétro gauche,gps,fdr,apn,rétro droit,frein,poignée vitesse arrière,mousse,bouchon de cintre
merci, je n'en sais rien a vrai dire, mais ces projets me stimulent énormément et je trouve tellement de plaisirs à les préparer puis les réaliser que je pense avoir attrapé le virus ... reste qu'en 2014 je ressortirai le baron pour faire un 1000 de préqualification au PBP 2015 des fois que celui-ci me motive. Les diagonales il y en à donc 2*9 (pour rester seulement en France) et à raison de 4 à 5 par an pas forcément réussies il y a de quoi garder la santé et bien se balader pendant les quelques années restantes de vie active. demain le boulot reprend mais j'ai déjà la vue sur Brest Strasbourg et je l'attends comme un enfant ! bonne soirée à tous
MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 50*40*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)
L’envie est là, les conditions sont toutes réunies pour ne pas douter à l’approche du départ.
Le vélo est bien chargé et je pars avec tout le nécessaire à l’autonomie.
J’ai réussi à dormir un peu pendant le voyage en train de Paris à Dunkerque. A la sortie de la gare je retrouve Jean Marie et Jean Pierre qui attendent à la terrasse du café à proximité.
Retrouvailles très sympathiques, papotages divers et surtout remontage du vélo avant de boire un petit coup pour la route ! Mais au montage du coffre, un manque d’attention provoque un incident de couplage de fiches pour la lumière arrière. Je suis contraint à redéposer le coffre et à le remettre en n’omettant pas ce coup-ci de laisser la prise du bon côté du siège !
Ce petit incident de montage provoquera l’annulation pure et simple du petit coup à boire et nous nous rendons tous les trois au commissariat central. Je précise que cet incident regrettable n’a pas provoqué d’incident diplomatique avec les ‘gens’ du Nord. Le vélo semble bien répondre, les réglages n’ont pas bougés pendant le voyage, donc le départ de la diagonale va avoir lieu dans les temps et avec un temps superbe. Le Sariste Michel Lefebvre vient d’arriver et nous faisons connaissance très rapidement. Il m’indique que c’est la première fois qu’il voit une feuille de route avec des arrêts de 3h00 tous les 200 kms. A la réception du carnet de route la Gendarmette démontre une certaine efficacité et ne manque pas de m’encourager avec son collègue. Puis nous faisons quelques photos puisque nous sommes quatre à prétendre faire la meilleure.
20h00 : c’est parti pour de bon, 2 vélos couchés, 1 tricycle couché, 1 vélo droit pour faire le spectacle dans les rues. Immédiatement je constate que la route empruntée n’est pas celle de la trace au GPS et je fais entièrement confiance aux autochtones. Michel fait des démarrages assez puissants, va nous larguer puis va finalement constater la notion d’élastique … le Pont Hollandais à son avantage, la descente et les plats au mien. A la sortie de Bergues Jean Marie et Jean Pierre vont stopper net leurs efforts … c’est que leur programme est de ne pas rater l’occasion de manger ensemble chez Jean Marie ! Bonne soirée les amis et à une prochaine fois !
Nous arrivons à discuter plus ou moins dans de bonnes conditions, Michel doit avoir 13 diagonales à son actif et j’ai cru comprendre qu’il s’est arrêté suite à trop de douleurs au cervicales notamment. Alors vous pensez-bien qu’à la pause « carte postale » de Wormhout nous avons pris le café ensemble et que je ne lui ai dit que du bien de cette autre façon de faire du vélo sans souffrance. Je lui ai même fait la démonstration de l’efficacité du massage provoqué par le siège depuis 20 kms ! Voilà il lui reste à faire des essais à la journée pour pouvoir reprendre le longue distance … c’est que je le sentais frustré à faire autant de rencontre avec les diagonalistes. Temps épuisé, nous nous séparons, il doit faire 35 kms pour rejoindre son domicile, je pense lui envoyer des sms chaque fois que je le peux, une franche poignée de main et à la prochaine !
Tous les feux sont au vert, la douceur d’une nuit d’été, le cliquetis du vélo juste ce qu’il faut, la réserve de bouffe plein le coffre, des vêtements chauds au cas où, des vêtements de pluie pour les orages du sud …
A Lillers je peux boire un café et tous les clients bien éméchés sortent sur la place pour voir la chose et poser la bonne question : il est où le moteur ? Après échanges de photos avec l’un d’eux je reprends la route mais pour pas longtemps car le câble du dérailleur avant vient de casser.
« Trop fort changer un câble de dérailleur à la lueur des étoiles » que m’enverra plus tard le plus fan du fun club ! Heu l’étoile en question c’est une frontale de 30 gr de la marque Petzl et qui permet de faire du bon boulot. Par contre je n’ai pas 2 câbles de rechanges donc plus de secours si nécessaire, mais l’arrière est très récent, donc je vais attendre que la route passe devant un vélociste.
Une fête entre amis à Valhuon et l’occasion de boire un petit coup en leur compagnie. A priori dans le Nord toutes les occasions sont bonnes …
La solitude dans la nuit s’est installée, le ciel est lézardé de temps à autre par de magnifiques étoiles filantes.
Je vais atteindre Frévent sans trop de problème au final où j’y suis pile poil synchronisé avec la feuille de route … la photo de la pancarte … des progrès notable que je constate illico !
A Doullens le froid va s’installer et m’obliger à revêtir les sous vêtements.
Un peu avant Amiens les faux plats descendants sont devenus insupportable pour les mains et m’obligent à revêtir les gants.
A Amiens aucune âme qui vive ! Mais j’en ressors réchauffé pour encore mieux ressentir la fraicheur après quelques kilomètres dans les plaines.
Le jour se lève hyper vite, tout va aller mieux maintenant, je me situe à proximité de Flers-sur-Noye, un arrêt en pleine campagne dans une petite bise, là les jambes ne tournent pas très rond, « mais qu’est ce qui se passe, depuis le départ le vélo m’en…. »
Bon ! Le bon rythme va sans doute s’installer, et dans une descente je suis distrait par un automobiliste très démonstratif de sa joie. Il va rester longtemps derrière moi puis me dépasser avec des grands signes amicaux avant de me distancer.
Bingo « un Sariste » ! A Esquennoy il s’est arrêté pile poil sur les 3’ de ma feuille de route, dont il a connaissance et un échange de sourds va s’installer !
« T’es Sariste » ?
« Oui c’est la première fois que j’en vois un pour de vrai, j’en ai vu à la TV » (hyper excité Gilles)
« C’est sympa au petit matin de t’être déplacé, mais tu arrives d’où » ?
« Je te prends en photo pour les montrer, tu descends comme les voitures, à 80 ! » (Un peu excessif Gilles)
« Pas de problème, mais c’est la première fois que je rencontre un Sariste loin d’une ville de départ »
« Tu viens d’où ? » (Et là je comprends que Gilles ben il ne connaît pas l’ADF, par contre il est passionné de vélo et a toujours un appareil photo et fait des reportages pour la presse locale)
Cette brève rencontre nous a fait plaisir à tous les deux, Gilles me remercie de m’être arrêté car : « l’autre jour j’ai voulu prendre en photo un gars bien chargé avec une remorque mais il m’a demandé 2 euros, toi t’es sympa tu as pris le temps de discuter, alors bonne route»
Bon vent Gilles ! Ne change rien !
La journée a bien commencée avec cette rencontre qui m’a carrément déconcerté.
Arrivée sur Beauvais un dimanche matin au mois d’août ! Aucun commerce d’ouvert en vue et je n’ai pas pris la photo de la pancarte ! Je vais tourner en rond jusqu’à apercevoir un couple de tourtereaux avec du pain au bec … je suis à 50m d’une boulangerie qui a bien compris les enjeux économiques … et c’est tant mieux pour moi !
Bien requinqué, réchauffé aussi je vais avoir 3 heures de sommeil à prendre dès que nécessaire. Le temps est calme et je continue ma route sans signe d’endormissement. Je suis perplexe car je colle toujours aux minimas de la feuille de route.
Tiens un groupe de cycliste qui m’a aperçu dans un rond point, chasse patate pour moi et tentative de me distancer pour le groupe, et lorsque j’arrive à côté d’eux en survitesse, je demande si l’un d’entre eux peut me dépanner d’un câble de dérailleur … quelle question !!! Ils n’ont rien mais alors rien ! Quand ils ont un problème c’est un coup de fil et la voiture assistance ! Vive la vie de club ! Bon ils ont pris le temps bien involontairement de lire le petit panneau accroché au mat et là ils ont tous eu une réaction style ce n’est pas croyable!
Pour ne pas plus les écœurer, j’ai simplement dit « merci quand même » et là j’espère n’avoir vexé personne car dans l’accélération du faux plat descendant je les ai perdus de vue dans les rétros.
Bon ce n’est pas le tout de faire l’idiot, mais je commence à ressentir la chaleur et à Flins je ne suis pas net, quelque chose me fatigue depuis le départ … je force sans trop mais je force et mes freins ne frottent pas, etc. … le temps de faire des courses et manger un plat cuisiné froid (hum) me voilà de nouveau dispo pour continuer de pédaler.
A Mareil sur Mauldre (je n’en suis pas certain) le besoin de faire un peu de toilette et de me rafraichir est induit par le cimetière qui possède tout le confort malgré son eau non potable, c’est dommage car j’aurai volontiers mis 3 étoiles à cet établissement très hospitalier et calme ! Bon pour la boisson je vais m’arrêter de suite au café du village où l’ambiance est aussi à la fête avec ses habitués ! La serveuse est tout heureuse de constater que nous portons chacun du « orange bien flashy » d’où la traditionnelle séance de photos et de convivialité.
Un diagonaliste est un extra terrestre et le terrien est un spécimen curieux !
« Et comment vous faites pour dormir ? Et comment vous faites pour ne pas vous endormir ? »
J’ai promis à la serveuse de repasser pour le coup (!) et donc tout lui expliquer une autre fois car le chrono ne s’arrête pas lui ! Et quand je pense que j’ai été obligé de lui indiquer de parler tout en travaillant ! J’en suis sorti méconnaissable, sans doute sous son charme !
En tout cas pour moi cet excès de romantisme est le fruit d’une fatigue qui s’installe.
Et c’est à partir de là vers Beynes et sa longue montée, et aussi vers Les Mesnuls et son centre ville pavé que la bascule en déficit de temps va s’opérer, le temps des pauses sommeil va servir à me maintenir dans les délais, mais bien plus grave : toujours pas trouvé le maillon faible au pointage de Le-Perray-en-Yvelines.
Patience, la chaleur me gène, le petit vent de trois quart face je n’y crois pas, je me demande si je suis vraiment en forme, une seule certitude : pas de répit entre le boulot et le départ en train ! Je me demande comment faire pour rester plusieurs jours sans dormir ! Joueur !
Ah mais c’est cela le temps limité … des fois ça ne marche pas et puis tout reviens à la normale … je dois tenir mentalement … jusqu’à mercredi 23h59 j’ai toutes mes chances … alors je vais jouer des accélérations franches dans les descentes, je vais utiliser au mieux l’inertie du vélo, je vais aller à la limite de l’accélération du souffle chaque fois que possible … cette diagonale est compliquée … A Etampes je suis contraint de dormir, il ne sert à rien de rouler à 10 km/h. 20’ et je suis de nouveau tout neuf ,la traversée de la Beauce est super roulante, les faux plats sont longs et rapides, les remontées sont faites comme sur home trainer, les cuisses sont à la limite de chauffer.
A Pithiviers je vais prendre une magnifique pizza et je me change complètement avant le froid Au contrôle de Nesploy je réussi de nouveau la photo de la pancarte, et pas de temps perdu, c’est reparti avec enfin du temps d’avance du fait de ne pas dormir après 200 kms.
La chaleur reprend après Bourges et il va bien falloir que je procède différemment et essayer des micro-pauses sans doute plus nombreuses. Je vais essayer 10, puis 5 pour ajuster à 8 minutes de sommeil, ce qui me semble donner le même résultat que 20’.
Je viens de découvrir une autre couche de combativité possible, je reste zen et je pédale au mieux. Après plusieurs essais tous transformés par un gain de rendement et de bien-être, je vais avoir à ma grande surprise un laps de temps très long avant de sombrer de nouveau ! Et pendant ce temps tout beigne ou presque car les minimas sont toujours là !
A Sidiailles je vais me requinquer avec un piquenique de rêve (une table, un banc, un coin ombragé près de l’église) avec au menu les restants de la veille, un plat cuisiné tiédi dans le coffre, et tout ça suivi d’une micro sieste …
Et puis c’est en préparant le vélo à repartir que j’observe que le coffre est bien lourd ! Que le parcours est devenu de la montagne maintenant, et fort de cette découverte (je me moque) à Boussac j’expédie à la maison l’excédent de confort caché dans les 60 litres du volume du coffre ! La postière à qui je n’ai rien expliqué a très bien compris que l’expéditeur ayant la même adresse que le destinataire, celui-ci allège son véhicule de 3,8kgs ! (on ne rigole pas svp)
Conséquence directe : à Gouzon, ville contrôle je dispose de nouveau d’un matelas de temps pour dormir puisqu’une pause de 3h y est prévue. Celle-ci est différée car le cerveau ne me demande plus rien depuis Sidiailles. Le terrain de jeu est carrément devenu toboggan et le vélo a un comportement tout à fait différent et beaucoup plus adapté. Il n’empêche que j’ai aussi opté pour ne garder qu’une seule bouteille d’eau et avoir allégé le vélo de 5kgs au total.
Je vais maintenant chez l’habitant dès que la pipette prend de l’air. Le contact est toujours simple et juste ce qu’il faut pour me relaxer et ne pas trop perdre en temps !
La nuit s’est installée et je prends un café dans Felletin pour passer le mieux possible cette troisième nuit. La zénitude s’est installée et Neuvic sera atteinte avec prudence car c’est aussi un grand moment de solitude. La photo de nuit est encore un chef d’œuvre pour sa netteté !
La sortie et la descente de Neuvic hyper dangereuse, j’y suis massé à souhait, je vais vite m’arrêter et dormir tellement elle exige des ressources d’attention. Bien m’en a pris, au levez du jour tout est devenu plus simple, j’ai pris un café dans une ville dont je ne retrouve pas le nom, je constate en réalisant le compte rendu que le reportage photo ne porte plus sur les pancartes des villes mais sur les paysages … donc je vais dire Mauriac
A Salin des cyclosportifs sont abasourdis par ce qu’ils découvrent, et ce dialogue hallucinant
« Vous venez d’où ?» - « de Dunkerque » - « non mais depuis ce matin » « de Dunkerque »-« oui mais vous dormez où ? »-« n’importe où »-« ah ? Et vous allez où ? » -« à Perpignan »-« Oh la la mais c’est énorme ! Ah j’avais pas vu le panneau ‘diagonales de France’»
Un simple silence de roue libre, et un autre qui dit
« Et nous qui ne dépassons pas les 150, alors là chapeau »
Nos routes se séparent, grands saluts ! En live c’est très drôle, à l’écrire j’en ai des frissons …
La suite c’est un soleil caché par de la brume et des couleurs fabuleuses durant une heure environ. Le trafic routier reprend, je vais sombrer dans un sommeil de 20 minutes.
Le rush semble passé, maintenant le circuit des monts du cantal est devenu splendide. La chaleur est croissante mais il me semble que je m’y adapte plutôt mieux. J’ai l’impression de ne faire que monter, les jambes tournent très bien, je bois et je mange les biscuits nécessaires à ce genre de périple, je pause active dès que les pieds chauffent, et me voilà dans la plus difficile un peu avant Aurillac, elle est très longue, je mouline mais une aire de repos dans l’intérieur d’une courbe bien ombragée va me faire stopper net ! Quel bonheur de refroidir au simple contact du léger vent qui grimpe aussi la côte et qui me rafraichi rapidement ! Gros piquenique tout confort mais sans la sieste ce coup-ci, puis c’est reparti pour un tour de manivelle à vitesse d’escargot pour atteindre Aurillac. Toutes les pauses cumulées à manger bouffent le temps de sommeil, je n’ai plus que 30 minutes de confort, je ne traine pas dans Aurillac et je suis de nouveau en difficultés dans une côte avant Senilhes. Pied à terre et poussette, la chaleur est incroyable, je vais m’arrêter pour reprendre la bonne attitude.
Les côtes sont permanentes, j’ai le temps de penser à prendre les bonnes adresses pour Gilbert qui préfère les diagonales gastronomiques. Maintenant le reportage photo penche aussi vers les pancartes publicitaires.
Et puis il y a la direction de Montsalvy qui est indiquée pour la première fois … deux heures plus tard je suis en haut de cette côte infernale sous le soleil faite entièrement à pied et avec quelques moments de doutes. Le cumul des côtes et le temps à prendre la chaleur sur tout mon corps agit sur la motivation … alors ici je pense très fort à Michel le Sariste, je pense à tous les diagonalistes qui l’ont empruntés (la route la plus fréquentée dans les statistiques de l’ADF pour cette diagonale) … je vais aller au bout sans forcer, seulement ne pas prendre un coup de chaleur … je me protège au maximum … les yeux me brulent par la sueur mais j’en suis arrivé à bout ! Le pourcentage faiblit, la photo de la pancarte avec la banane qui va avec !
Je reprends l’avantage avec les 3 heures de pauses engrangées ici. Maintenant il est plus facile de positiver car le plus gros est derrière moi !
A villecomtal je vais faire un ravitaillement et j’en repars même avec mon matelas de sécurité préservé … la journée va s’éteindre à Rodez, à la sortie de la ville je vais directement au jardin public en contrebas, il y a bien une fontaine et je vais faire le lavage, le rinçage, le changement de vêtement pour passer la nuit tout ça proche des boulistes qui restent concentrés à leur passion. Au redémarrage la nuit s’est installée et les bruits de la nature reprennent le dessus.
Pour atteindre Réquista ce sera de nouveau laborieux, le cerveau me lâche, je dois abdiquer et le laisser se reposer. De toute façon je n’ai plus le choix car je n’arrive pas à synchroniser mes mouvements pour rouler droit. Micro pauses sur micro pauses, l’effet est réel mais les phases de veille sont très courtes. Et puis ma chaussure se coince dans la roulette du dérailleur lors d’un godillage, la direction est bloquée par mon pied et la chute se fait presque à l’arrêt. Bon rien de grave mais je dois dormir 20’ pour voir la différence : et là c’est très clair, la motricité est totalement retrouvée … ouf je peux de nouveau envisager d’aller jusqu’à Perpignan dans le temps imparti. Oui mais se serait trop simple car un peu plus tard l’envie de dormir est irrésistible, ai-je résisté ? Ce qui est sûr c’est que j’ai une main sur la route qui me tient en équilibre et je suis à l’arrêt ! Je ne comprends rien, je suis où ?, je fais quoi ? Bon ok je vais dormir une bonne fois pour toute, oubliée la diagonale et le temps limité ! J’ai atteint mes limites ! Je veux rester prudent …
Pour un coup que je veux dormir un cycle entier v’là ti pas qu’un automobiliste vient me voir tout à fait paniqué croyant que je m’étais mangé le mur de la maison ! J’ai dormi une heure environ et ce brave Monsieur à bien fait office de fusible car pour le coup je n’avais pas mis le réveil du téléphone ! Bilan je vais arriver à Réquista en forme mais avec un déficit d’une heure trente … objectif à tenir : ne plus trop perdre trop de temps et reprendre les 3 heures allouées au prochain contrôle.
Le jour se lève et de nouveau beaucoup d’humidité avec une ambiance moyenâgeuse, je prends des photos. L’émotion est forte et je vais même enregistrer une très courte vidéo pour exprimer mon ressenti. De nouveau une matinée splendide pour les paysages, les couleurs, les gens rencontrés. Bizarrement tous les cols sont franchis avec facilité. Je refais des micros pauses dès que je zigzague. Je vais même faire un bout de route avec une personnalité politique de la région qui se prépare pour une épreuve cyclosportive. J’aime bien son vélo vintage, pratiquement le même que celui de mon frère à l’époque. Il m’attend dans le col de siè car il a plein de questions à poser, et je l’ai politiquement grillé dans la descente sur Lacaune. A la Salvetat sur Agout je fais de nouveau le ravitaillement. Je laisse quelques plumes dans le col de la baraque avant l’énorme descente sur St Pons de Thomières.
La suite est moins glorieuse, je surchauffe de nouveau sur la montée vers Ste Colombe, et la route est nulle, pas de quoi se poser sur le bas côté, marche forcée mais bon je sais faire !
En tout cas la descente est impressionnante vers la mer, et Narbonne sera atteinte en fin d’après-midi. Je fais le ravitaillement en eau chez l’habitant le long de la N9, j’y poste même la carte postale car la boîte à lettre est dans la rue puis je fonce vent dans le dos vers Perpignan avec des véhicules qui me dépassent en permanence. Pas de moment critique à déplorer, ce type de vélo apporte un réel réflexe sécuritaire de la part des automobilistes. Le niveau sonore des pneus est tel que je prends l’envie de dormir … chose faite pas très loin de la mer que je vois en surplomb.
Dernière ligne droite, la nuit est tombée.
La trace me fait de nouveau passer proche de l’aéroport.
Arrivée dans la cour du commissariat central, les grilles sont fermées mais derrière un charmant sourire m’accueil, une jeune policière en poste tamponne le sésame et va même remplir mes bouteilles d’eau.
A présent direction l’abri bus face à la gare, après avoir mangé un sandwich pas mauvais car sans goût pris juste avant la fermeture de l’établissement, je sombre couché en chien de fusil sur le banc en tôle bien fraiche protégé par la mousse de mon siège.
Deux cycles de sommeil plus tard … démontage du vélo.
Le retour sur Paris en TGV sera sans difficulté et 90% en dormant.
Enorme file d’attente pour l’achat d’un ticket de métro et arrivée par la ligne 14 à St-Lazare.
Le retour sur Caen en TER sera sans difficulté et 99% en dormant.
A 14h00 temps lourd à Caen, remontage du vélo puis retour à la maison.
A 15h00 chute sans gravité dans l’épaisseur des graviers (le casque a frappé la murette)
Le 16/08 10h00 le colis postal m’est livré, ah !!! Il est lourd !
poupa Accro du forum
Messages : 1786 Âge : 77 Localisation : B - 4500 Tihange (Huy) & F - 91810 Vert-le-Grand VPH : Challenge Twister vert, Batavus Relaxx 4 All, (ex Performer HR), (ex Bacchetta Giro 20), Volae Team, Bacchetta Strada, Bacchetta Corsa 650, Bacchetta Corsa 700) Date d'inscription : 26/08/2007
les pavés des Mesnuls.. je les aime pas quand je "randonne" à 50 kms de chez moi et toi tu les passes et tu fais I200 bornes.. on est pas fait dans le même moule.. Papy volant