Merci à tous pour vos soutiens et encouragements tout au long de ces randonnées
en fait j'suis pas certain d'être "trop fort" mais juste un peu "malin"
en essayant d’éviter tous les pièges déjà rencontrés à force d'expérience, et ça marche !
Et puis quand même globalement la météo joue un rôle prépondérant et je pense avoir eu la baraqua souvent !
DIAGONALE BREST MENTON : 1351 kms départ le samedi 12 juillet 2014 16h45, arrivée avant le mercredi 17 juillet 2014 12h45, soit 116 heures
DEPARTEMENTS : Finistère, Côtes d’Armor, Morbihan, Loire Atlantique, Maine et Loire, Indre et Loire, Indre, Allier, Loire, Ardèche, Drome, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes maritimes
CONTROLES : Rostrenen (106 kms), Ruffiac (209 kms), St Mars La Jaille (313 kms), Saumur (414 kms), Clere du bois (520 kms), Chateaumeillant (629 kms), St Pourçain Sur Sioule (728 kms), Balbigny (836 kms), Sarras (944 kms), La Begude (1054 kms), Malijai (1163 kms), Puget Theniers (1259 kms), Menton (1251 kms)
CARTES POSTALES : Sizun, Nice
MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 50*40*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)
Placée en fin de cycle car cette diagonale est la plus longue, j’espère que toutes les expériences précédentes vont me permettre de la réaliser sans avoir à bouleverser deux principes maintenant avérés : refus de l’effort et terminer en pleine forme.
Beaucoup de comparaison de divers itinéraires me font retenir deux critères : éviter le centre du Massif central et les grands cols des Alpes.
Le challenge est multiple : boucler le sens Aller des diagonales et battre mon record de distance/temps sur le vélo. Donc inévitablement je me vide la veille du départ mais je suis serein tant les diagonales précédentes m’ont permis d’avoir une confiance dans ma méthode qualifiée par beaucoup d’ « atypique ».
Le vélo est plus lourd qu’à l’habitude car les repas du dimanche et du lundi (férié) sont fourrés dans le coffre. Le suspens tient au fait que tous ces fractionnements de sommeil et de pauses routières me feront atteindre une limite ?
Le voyage en train est un brin stressant car en ce départ de vacances les deux TER successifs sont bondés et le vélo (non démonté) est mis à dure épreuve et très souvent frotté par les sacs à dos des usagers.
Accueil très chaleureux de Jean Bernard allias MAGNUM. Le show est assuré dans le hall de la gare de Brest où il expose son vélomobile rouge Ferrari depuis 15 minutes ! La ‘com. ‘ à fond, certains touristes ont attendu pour rencontrer la seconde machine qui va arriver.
Photo souvenir et nous allons prendre un pot d’amitié avec Jacques venu accompagner sa famille à la gare et rencontré au départ de BS l’an dernier. Ensuite passage obligé au Commissariat Central de Police. J’ai pu avancer de trente minutes le départ du fait de n’avoir fait aucune mécanique sur le vélo. Il est donc 16h30.
Nous nous élançons vers l’est, temps très gris, vent dans le dos, route humide.
Jean Bernard est devant, derrière, sur le côté … il est partout quelque soit la côte car il use de sa nouvelle transmission électrique à souhait. Chaque fois que je le repasse il mange sur le bas côté de la route et prend des photos. Première pause au kilomètre 15 environ et nous voilà à discuter et je dois un peu contraint reprendre la route (les 3 minutes sont explosées mais le vent compense bien). Son intention est de rouler jusqu’au Roc H Trevezel. La haut le nuage est très bas et le vent un peu frais. Un grand Merci Jean Bernard pour ce moment délicieux … sur mon carnet de route j’ai dorénavant sa marque de prestige : MAGNUM ! Derniers papotages et Zou, chacun sa descente !
Dans la première nuit le ciel breton est très lumineux car les feux d’artifices sont nombreux.
Au passage de « Clèg » uérec deux personnes m’interpellent et me courent après …. De la viande soule ? Je fais le nécessaire pour les distancer. Une voix m’indique « Sariste », alors freinage à mort et superbe rencontre avec Gilbert Lecorre et Désiré Le Guéhennec sur la place du village. Evidement un peu brève cette discussion mais il est vrai qu’ils ne sont pas sur leurs machines. Du bonheur ce moment impromptu, j’en repars avec la superbe volonté de réussir cette diagonale. Merci à vous deux d’avoir bien booster ma motivation.
La suite de la descente vers St Etienne n’est que facilitée : la météo est très favorable car les routes sont humides voir mouillées mais incroyablement je suis toujours sec ! Le vent de jour comme de nuit toujours portants ! Températures sans chaleur, sans trop de soleil, des éclaircies, aucune averse de pluie subie ! Et puis les fractionnements choisis sont simple : 7 minutes de sommeil dès que je ressens le moindre doute dans la motricité. Je vais en abuser tellement je sens le bien que me procure ces brèves interruptions.
Instant de vie extra : je me situe à Veauche peu avant St Etienne en fin de matinée du mardi. Je suis en train de petit déjeuner devant la boulangerie, je suis complètement décalé et je ne connais toujours pas qui du Brésil ou de l’Argentine l’a emporté ni même qui a gagné la coupe du monde de foot !
Je dialogue avec ma fille par sms et lui indique ma position. Sa réponse en direct va me procurer un énorme encouragement : « C’est impressionnant le nombre de km que tu avales en si peu de temps. Ca l’est encore plus en regardant une carte. » Et moi de lui répondre « le parcours est du sur mesure et le vent du bonus ». A cet instant précis je pense être aussi à l’aise qu’au départ ! Devant moi les cols de la République, de Cabre et de Toutes Aurès, la route Napoléon … tenir le plus longtemps possible sans faire chauffer le corps et profiter des paysages qui vont devenir encore plus beaux !
Au moment de couper le téléphone le vibreur fait signe. Un message de Jean Guy Dubessay Sariste à St Etienne. Carrément super !
Rencontre est faite à La Fouillouse et nous allons rouler de concert jusqu’au col de la République. Bien entendu on a bien papoté autour d’un verre un peu avant le début des hostilités. Montée régulière avec une traditionnelle pause. Celle-ci sera un peu plus longue la chaleur tant redoutée est là. Heureusement en bonne compagnie le temps ne presse pas ! Devant la statue en Mémoire de Vélocio nouvel arrêt pour évacuer cette chaleur et aussi pour bien préparer la descente. Jean Guy décide de continuer jusqu’à Bourg Argental. Et c’est parti pour une descente rapide sans pédaler avec un superbe vélo droit dans les rétros à donf ! Au café du bas on va de nouveau bien profiter de ces instants. Merci pour cette superbe rencontre avec en plus cette descente hyper sympa.
S’ensuit la descente dans la vallée du Rhône, à un moment je prends une bouffée d’air chaud, le climat a complètement changé. La chaleur est forte et à Sarras après avoir ravitaillé je vais faire une longue pause sommeil sur un banc public. A mon réveil des passants sont bluffés et je vais avoir un peu de mal à tenir le dialogue tout en préparant le départ suivant.
J’espère que la nuit va vite arriver car la chaleur est un brin trop forte pour mes habitudes. Une heure plus tard je fais un arrêt dans le premier coin d’ombre le long de la falaise sur la D86. Marcher un peu, environ 500m pour que les jambes retrouvent les bonnes sensations.
Au redémarrage tout est revenu en ordre et je vais glisser dans le Diois avec un vent phénoménal dans le dos ! La soirée est bien entamée, la gestion tranquille est revenue. A Die je vais traverser le centre ville à la recherche d’un commerce encore ouvert. Chose faite et excellent contact dans la « caverne » avec ma ‘Nageuse’ et son ami.
Entre adeptes d’endurance je ne peux que lui conseiller le cyclotourisme pour résoudre les problèmes de lassitude avec tous les jours des allez retour en piscine.
A la sortie de Die je vais profiter de la confortable avance liée au vent favorable persistant pour dormir sur une magnifique terrasse en bois bien coupée des mouvements d’air.
Repartir en pleine nuit dans la douceur de l’été ne pose aucun problème. La situation va se compliquer un peu car la pancarte du lieu dit « La Bégude » n’existe pas et je vais devoir faire la photo de la pancarte à Recoubeau. Au levé du jour je franchis le «claps », un endroit féérique, un moment de fraicheur aussi car la route grimpe gentiment dans la brume et je dois maintenant ajouter une couche !
Petit déjeuner copieux au village de Beaurières avec un flan pâtissier maison noté n°1 de tout ce que j’ai connu. Je remplis le vélo de plein de bonnes choses et je me lance dans la pente régulière et convenable du col de Cabre. J’ai bien aimé la pancarte à la sortie du village indiquant l’ouverture du col de cabre. Un long tronçon de route est balisé par un filet et les moutons font leur vie. Un gros Patou tente de s’occuper de moi mais préfère rester avec ses copains plutôt que de sauter le filet. Je suis en totale admiration des paysages traversés. De par la configuration des lieux je vais avoir droit à plusieurs levés et couchés de soleil mais seule certitude, la chaleur grimpe et j’espère maintenant y être acclimaté. Après le col super descente vers Sisteron où je ne vais même pas avoir à poser le pied au sol. Je retouche le sol bien forcé à la suite d’une superbe côte du côté de Salignac. Arrêt salvateur à l’ombre et bon ravitaillement avec en arrière plan la citadelle de Sisteron. A Malijai autre arrêt long pour faire tamponner le carnet de route parmi une multitude de motards dans ce relais dédié.
A partir de là je vais mettre à profit l’avance sur le plan de route pour dormir par séquences de 20’ très régulièrement. Tous les coins ombragés vont me tenter et la journée sera morcelée.
Les orages sont violents parfois. Je suis contraint d’attendre sous la devanture de la grande surface de St André des Alpes que les trombes d’eau cessent. Une heure sous ma bâche pour ne pas refroidir, et c’est tout de même sous la pluie battante que je m’arrache vers le col de Toutes Aures. Pas de problème particulier, la pluie cesse et le ciel redevient bleu, le vent puissant me pousse vers le sommet. Je bascule de l’autre côté après un court arrêt car le vent ressenti est bien trop violent.
Frais comme un gardon, la nuit est tombée et la température grâce aux orages avec. Je vais me faire plaisir au resto de la gare au pointage de Puget Theniers. Excellent contact avec les tenanciers qui acceptent de me servir d’excellentes pates carbonara avant la douce descente vers Nice.
La suite est magique, la pente est effectivement douce, je sens clairement que cette diagonale ne peut que réussir à moins d’un incident mécanique. Mon record de distance est établi. La gestion du cerveau est encore simple. Aucun véhicule ne me dépasse pendant la nuit sur cette grande route vers Nice. Je roule lentement pour juste entretenir une température corporelle agréable. La carte postale à la poste du Vieux Nice. Deux superbes créatures m’accostent pendant que je me restaure en regardant les Yachts. On ne parle pas vélo et je reste concentré à ma diagonale.
Magique j’ai dit … oui la pause sommeil d’un cycle entier juste avant de prendre la montée de la Turbie.
Au réveil je vais attendre de voir un véhicule rouge pour reprendre la route. C’est un jeu de gamin mais je suis tout simplement sur un nuage. Le trafic est lié à l’heure de pointe pour le boulot. Je vais atteindre Eze avant la montée en puissance de la chaleur du sud. La corniche et la Méditerranée sont splendides. Ma randonnée est sur le point d’aboutir que je fais une bonne pause petit-déj à une échoppe de Fruits Légumes dans Roquebrune.
Un bon café chaud au Commissariat de Police et toute l’après-midi et la nuit pour dormir au camping St Michel. Mais avant cela il a fallut que je pousse le vélo jusque la haut …
Le Mont St Michel se mérite, la vue sur la grande bleue à l’ombre de vieux oliviers est un délice. En fin de journée et de 2 cycles de sommeil je descends à la ville en touriste pour m’y restaurer. J’en remonte par les escaliers un peu dans le cirage. Nuit tiède dans ma bâche et toujours couché sur la mousse de mon siège. A 7h00 je suis prêt pour d’autres aventures, TER direction Marseille pour la suite de mes vacances.
et les photos (sans musique car je roule sans
)
je vous souhaite une bonne rando à mes côtés !
https://youtu.be/JCSok_XX0Lw