Veni, vedi, pas veci !
Alec et Carenca à Albertville
Acte 1 : dans l'euphorie ambiante, sachez que 4h00 - 1h15 donne 3h45. Résultat 1h00 de retard au départ, très précipité d'Albertville, le bol de céréales entre les jambes...
Acte 2 : une température clémente, une bonne couverture (nuageuse) et une belle nuit noire à l'horizon... et pas une goutte sur les lunettes.
Acte 3 : après la longue ligne droite de la Rochette, la pluie est venue nous dire bonjour. N'ayant sans doute pas appréciée notre inhospitalité elle n'a cessée de tomber (comme les hallebardes) redoublant d'effort vers Pontcharra.
Une banane expédiée en 10 secondes à cause des pilotes trempés et frigorifiés. Le doute s'installe.
A Goncelin, nous remontons un cyclo qui n'a pas l'air de prendre son pied (mouillé...). Après une petite bavette, nous taillons la route, avant qu'un autre nous passe et enmène le VD. La pluie ne cesse pas de tomber (pour ceux qui suivent...).
Passons quelques faux plats du côté de St Nazaire, après Crolles. Les VDs sont partis devant et nous les laissons filer (pour ne pas casser leur morale...).
Jeanpba nous accueille à Grenoble avec grande classe : grand café, pavé aux amandes, croissant, pain au chocolat... que Monseigneur en soit grandement remercié tant le geste est important pour la suite si il y a suite. Il ne fait toujours pas meilleur temps (pour ceux qui se sont endormis) et nos comteurs totalisent 84 kms à Grenoble. A la descente du vélo, on s'aperçoit que comme les pilotes des VD, nos pieds nagent dans le bonheur (très moite du jus de chaussette).
Alex prend une décision courageuse et décide d'abandonner à Grenoble, la pluie étant mauvaise cavalière ! Encouragé je décide de rouler encore un peu, j'enfile un tee-shirt sec au milieu de mes fringues sorties d'un lavage sans essorage. (Je répète : il pleut toujours !). M'enfin !
Acte 4 : remonté d'un petit quart de tour, je décide de passer la Placette en me disant que je verrai bien ce que la Chartreuse réserve (douche bretonne ou écossaise). Jeanpba et Alex m'accompagnent en vaillants chevaliers des temps modernes (et humides : oui il pleut encore...) jusqu'au barrage de St Egrève. Alex me remet sa frontale, au cas ou la nuit me surprenne (plus de risque, c'est la pluie que a pris sa place). Je récolte les restes de notre déjeuner et file ( ou je nage ?) direction Voreppe, le moral au beau fixe (c'est relatif). Sorti de la piste au pont de Veurey, je suis rapidement en bas de la placette, tiens la pluie ne s'est pas arrêtée et redouble d'effort (c'est la fête à la grenouille...). Les chariottes du diable en profitent pour me gratifier de quelques éclaboussures (même pas mal...). La température chute, la pluie me glace et je commence à sentir tous les tendons de mes jambes se tendrent. Je continue, mais cette douleur m'inquiète. Je passe le col de la Placette, il fait encore plus froid à la descente, puisque toujours mouillé. Je claque un peu des dents (à moins que ce ne soit le dérailleur AR...) les tendons un peu tendus (et sont douloureux au toucher), les muscles ont une légère tendance à les imiter.
Ma petite famille m'encourage, mais je décide de jeter l'éponge aussi (très humide l'éponge...). Je tourne à gauche direction Crossey. La tête suivait mais le corps a dit non, et je repars la tête dans le guidon pour méditer.
Un gout d'amertune, mais il faut savoir renoncer plutôt que de finir en travers de la route, dans un fossé ou les tendons à bloc et des crampes de partout, car la récupération est toujours longue et douloureuse. L'abandon est toujours difficile, mais il est preuve d'une grande sagesse dans bien des cas. Et puis cà laisse l'occasion de repartir de plus belle.
Bon Alex, ce n'est pas n'importe quel kidam qui ose se lancer sous la pluie. Dans tous les cas, je souhaite vivement rouler avec toi, car tu es un compagnon de route super sympa malgré les éléments.
Jeanpba : merci pour ton soutien, tes encouragements, mais là la pluie m'a rincée (au propre comme au figuré). Merci encore pour cet accueil !
Carenca