Ca commence par un départ à 4h00. C'est pas humain ca.
Il ne fait pas très froid au départ mais la température va encore chuter et la traversée matinale des Vosges va s'avérer être un vrai frigo. La descente de la plaine d'Alsace se fait sous un beau ciel étoilé le vent n'est pas encore levé et j'avance bien vers le pied de la première montée sérieuse qui permet de rejoindre Villé, mon village natal, pour un premier contrôle. A 6h00 les deux boulangeries sont ouvertes et apportent quelques minutes de chaleur en plus de l'indispensable coup de tampon. En route vers le col d'Urbeis pour sortir de la vallée et rejoindre St Dié. Bonne montée puis descente glaçante. Je ne sais plus où mettre mes mains: les gants fins ne protègent plus rien.
Dans le bout de plat avant Saint Dié arrivent les premiers rayons de soleil: il nous accompagnera le reste de la journée. Passage du facile col du Haut du Bois puis longue descente en faux plat vers Rambervillers.
Les prochains 30 km qui relient Rambervillers à Charmes sont rudes. Je n'ai pas compté les bosses mais on n'est pas loin de une au kilomètre. Accélération à fond dans chaque descente pour remonter ce qu'on peut sur l'élan mais il reste à chaque 200-300 mètres où il faut mettre petit pour finir. Le vent qui s'est levé aide un peu parce qu'il est de dos. Levé bien tard: on en a peu profité et s'annoncent les 150km de retour vent de face.
En attendant pointage à Charmes. Le petit groupe de vd que j'avais rattrapé dans le Haut du Bois puis lâché me rejoint quand je repars. Tout le retour se fera seul avec comme compagnon le vent. Charmes Bayon vent de côté, j'avance encore. A Bayon on vire vraiment et maintenant c'est vent de face. La bosse pour sortir de Bayon est rude mais protège du vent. La descente se fait à 35 kmh max et en plus il faut pédaler. Je rejoins Lunéville vent debout et la halte tampon est réellement la bienvenue.
Je croyais avoir vu le pire mais après Lunéville c'est un enfer: je tombe à 22kmh sur le plat. J'insiste un moment pour faire mieux mais il reste 100km vent de face avec 2 cols dont un épouvantail. Je décide de me mettre à un rythme que je peux soutenir. Rejoindre Badonviller est une vraie galère dans ces conditions: même les bosses sont exposées au vent et à part quelques passages en forêt j'ai l'impression de pédaler contre un mur.
Je m'épuise et je me botte c.. pour ne pas laisser tomber le moral au plus bas (il n'est déjà plus bien haut). Un seul objectif rejoindre Badonviller: c'est au pied des Vosges et on entre dans la forêt qui abrite du vent. Il y a certes 2 cols à grimper mais j'échange sans hésiter!
A la sortie de Badonviller c'est immédiatement le col de la Chapelotte qui se présente. IL n'est pas difficile et le derniers kilomètres quasi plats. Je monte à l'économie: je suis assez cramé et il faut que je garde le reste de force que j'ai encore pour le suivant qui est autrement sévère: le Donon côté Raon.
D'abord la descente de la Chapelotte et c'est la première fois que je peux vraiment arrêter de pédaler depuis Charmes. La remontée de la vallée vers le pied de la vraie montée est usante: ca monte, ca descend et le vent est à nouveau de face. Enfin voici Raon sur plaine: je passe le 26 x 24; il ne tiendra pas longtemps, va pour le 26x28. Le bas est exposé au vent et c'est un véritable exercice d'équilibriste à 7-8kmh. La 2ème partie est un peu moins raide et abritée. Ca va mieux. La montée n'est pas longue (env 4km) mais à la hauteur de sa réputation. En haut c'est splendide: soleil ciel bleu paysage, tout y est, même le vent qui est de retour. Descente fraiche vers Schirmeck pour le dernier tampon. La sortie de la vallée que je sors généralement entre 35-40kmh atteint rarement les 30kmh.
Enfin Mutzig. Restent quelques bosse dans le Kochersberg pour finir. Le vent est encore pire que dans la vallée et sur certaines portions plates je n'arrive plus à dépasser le 22. Je gère comme je peux. Mal aux 2 genoux, mal à l'extérieur de la cheville droite et au tendon d'Achille gauche. IL était temps que cela se termine. 16h00 arrivée à Mundolsheim: cuit de chez cuit! Sorti de mes 2 Luchon-Bayonne mon pire 300: du vrai hard labour! Demain pas de vélo!
Prochaine étape: le 400 avec le soleil et sans le vent... on peut toujours espérer!