BRM 400: rondement mené jusqu'au dernier contrôle (km 290)où j'arrive une heure avant le second (en VD). En général j'évite de parler des temps mais le Monsieur après m'avoir rattrapé dans le premier col m'avait souhaité... bon courage sur un ton assez condescendant. Je l'ai rattrapé dans le second et il m'a repris dans la traversée d'Epinal. Trop heureux le bonhomme: pas de GPS, parcours non mémorisé dans le GPS situé derrière ses 2 yeux non plus. Je lui propose de me suivre. Trop content tout en me demandant à chaque carrefour si j'étais bien sûr de moi. Dans la longue côte à la sortie d'Epinal je le lâche à nouveau.
J'en reviens à mon dernier contrôle: merci la municipalité de Soultz (68). Très original les pavés qui traversent la route en biais en dépassant de 1 cm du macadam. Ma roue avant se prend dedans: gamelle. Je suis bien écorché mais en état de finir les 110 km de plat intégral restant. EN voulant enclencher ma pédale droite je me rends compte que le ressort est cassé: pas moyen de laisser le pied enclenché. Un passant m'indique me seul magasin de vélo du coin et j'y vais à pied. Fermeture annuelle. Je ne vois plus de solution. Abandon. Mon VD passe à côté de moi 1 h plus tard sans me voir (ou vouloir me voir, je ne sais pas). Le second VD, sympa, lui s'arrête quelques minutes. Sur le coup j'ai vraiment manqué de lucidité: si j'avais pensé à consulter les pages jaunes sur internet j'aurais vu que dans le village voisin à 5 km il y avait un autre magasin de vélo. 5 Km de plat avec une jambe c'était faisable...
Le même jour mon père chute (pas en vélo) et se casse 2 vertèbres cervicales. Complications pulmonaires liées à l'immobilisation, coma, trachéo,... Pas question de faire le BRM 600 dans ces conditions ou du moins tant que cela ne s'arrange pas un peu pour lui.
BRM 600: finalement mon père émerge de son coma et le pronostic plus que réservé des médecins devient plus positif. Le 600 officiel est passé et les we réservés à mes parents. Par contre j'arrive à dégager 2 journées de congés mercredi et jeudi. Me voilà donc parti mercredi à 5h12. Le BRM n' a pas un dénivelé impressionnant mais à part 70 km tous plats autour de Vitry le François il n'y a quasiment pas un mètre de plat. Pour le reste je pense qu'Openrunner oublie pas mal de petite bosses. Malgré un vent de côté permanent à l'aller jusqu'à Vitry j'enchaîne bien les contrôles (Sarrebourg, Pont à Mousson, Bar le Duc, Vitry) et surtout les bosses. Pour une fois j'ai essayé de partir assez léger et cela se sent. Les grosses bosses alternent avec les spécialités Lorraines (lignes droites avec des petites-moyennes bosses où il faut faire les descentes à fond pour faire presque toute le remontée sur l'élan, à défaut on perd un temps de dingue à monter tout cela comme des vraies bosses). J'ai rencontré pas mal d'animaux morts au bord de la route mais surtout des champs couverts de plus de croix blanches que d'hectomètres que j'avais à parcourir. On se demande quel est l'animal le plus sauvage sur terre...
Les trente km après Vitry alors que j'ai le vent dans le dos sont pénibles. La fatigue vient d'un coup et mon moral ne va pas fort. Je décide de faire un arrêt un peu plus long à Montier en Der au prochain contrôle. Cela me fait du bien ainsi que la tartelette au fruit achetée à la boulangerie où j'ai pointé.
Après c'est reparti. Lentement l'idée de boucler en 24h00 monte en moi. J'arrive à relier Mirecourt juste avant la nuit noire. POur l'instant je suis dans les délais. A partir de là cela se complique: la route jusqu'à Châtel/Moselle ne dispose que de vagues bandes blanches et je roule au ralenti. Ca craint vraiment malgré un bon éclairage. Le froid tombe aussi vite et fort. La partie de Châtel à Rambervillers va mieux: route avec des bandes et moins sinueuse. A Rambervillers autre obstacle le pont est bloqué en travaux et la déviation ne mène nulle part. Je mets 15 minutes à escalader les barrières de chantier (surtout à passer le vélo). Après c'est repartit direction St Dié. Le col passe bien à part les poids lourds à fond en pleine nuit...
Ensuite à nouveau passage au ralenti pour aller de Nompatelize à St Dié et surtout cela fait 1 heure que je ne me réchauffe plus. J'ai vraiment froid. Enfin St Dié: 510 Km, 1H du matin, 20H depuis le départ. Il reste 2 petits cols à passer puis c'est une longue descente en faux plat jusqu'à la plaine d'Alsace. Les 24 H sont tenables mais je décide néanmoins de m'arrêter quelques heures au F1 pour me réchauffer.
Je repars à 8h00 le lendemain pour 2 heures sous la pluie puis fin au sec à 11H30. A part mes deux tendons d'Achille douloureux (il leur manquait un 400...) le reste va très bien.
Reste à refaire ce fichu 400, enfin les 300 premiers km. Le reste est à faire.