Suivi GPS du BRM 600 Anderlecht - Verdun - Anderlecht (B), 23 & 24 mai 2015

Il vient de pénétrer dans le Brabant Flamand sous un grand soleil, Encore moins que 2 quarts d'heure

Il franchira la ligne "sous le coup de 9 heures"
Hipipip ....

8H59 la flamme rouge

Bonne nuit Jay Jon :-)

Salut les aminches,

C'est chouette de lire tout ça... Pour anticiper sur le compte rendu, voici rapidement les infos importantes : tout le brevet en tête avec un authentique ironman ; vers le km 350, touchette de ma roue, direction le tapis... rugueux : une malléole et un avant-bras littéralement en lambeaux... Je signe la décharge de responsabilité pour les pompiers, et c'est reparti. 1 h 15 de perdue !

Nuit très fraîche, mon ironman s'endort souvent. Finale un peu laborieux, mon ironman est en fer blanc !? ( ;-) Victor )

Cet après-midi : à l'hosto !

Décidément, Encore une aventure hors-normes!
Bon rétablissement...

J'espère au moins que le Encore n'a rien !

Remets toi bien, c'est évidemment l'essentiel !

JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON

Encore un peu pour la forme !

JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON
JEJON JEJON JEJON JEJON JEJON

Bravo Jéjon !!
Décidément, les chutes, ça n'entame jamais ton moral !!
Un temps canon malgré ça !
Content du Shittler ?
Je suivais tes exploits par l'intermédiaire des messages de Seb.
Soigne-toi bien !! =)

Alors, pas trop grave? PBP pas compromis j'espère.

Non, pas de crainte pour la suite : hier encore, j'envisageais une ITT, mais je pense aujourd'hui pouvoir aller au boulot à vélo demain !

Je suis ravi du Schlitter, qui n'a pour ainsi dire pas souffert : un angle du guidon et le levier d'une attache rapide râpés.

Merci pour tous vos messages de soutien !

Hello ,

Par ton Papa j'ai appris tes exploits ....Bravo mais soigne-toi bien et surveille ta malléole ...je parle en connaissance (éclatée en 5 morceaux suite à une chute en moto et même pas mal )avec 6 semaines de plâtre .A+

je me demandais à qui confier mon ravitaillement au départ du pbp pour être sur qu'il arrive avant moi au stand afv et chez papy !!! lol !

bon rétablissement

Jean

Bravo super Jay Jon, une mauvaise répétition générale est toujours de bon augure pour le spectacle à suivre.

Remets-toi bien.

 Impressionnante moyenne !    
[mode "Big Brother is watchinq you" ON] Le fait de ne pas pouvoir s'arrêter p... sans que Serge et la planète entière soient au courant ne te gêne en rien ?

Merci !

Tijojo a écrit:

Le fait de ne pas pouvoir s'arrêter p... sans que Serge et la planète entière soient au courant ne te gêne en rien ?

Bah, si ça peut le désennuyer, lui faire oublier Achille... le sacrifice est bien médiocre !

Vendredi, 13 heures. Je rentre du boulot lesté du colis que l'on vient de me livrer [i]in extremis/i]. Après un rapide déballage d'un petit cadenas à câble et code de moins de 100 grammes et des lunettes photochromiques, le gros boulot est mis en chantier : installation de l'éclairage avec une B&M Luxos U et un feu arrière de la même marque, qu'alimentera le moyeu-dynamo SON dont il a fallu dépouiller le Sucre d'Orge. Les câbles sont un peu disgracieux sur la ligne sobre du Schlitter, mais deux brins de guidoline viennent du moins assagir quelque peu les gaines folles qui brouillaient la vision par-delà le guidon. J'ai tout juste le temps d'ôter les deux pneus vert et bleu, issus respectivement du Gwer et du Sucre d'Orge, pour les remplacer par deux Schwalbe One rouges, avant de quitter la maison à 16 heures, de passer en coup de vent à l'épicerie acheter des barres de céréales et d'attraper mon train pour Bruxelles.

La nuit est confortable, chez des amis résidant à 12 km du point de départ. Lever à 5 heures ; pour rejoindre Anderlecht par le dédale des communes bruxelloises, j'inaugure le guidage vocal du GPS ! Je réalise alors avec émerveillement combien fulgurante a été mon évolution technologique ces derniers mois... Le brevet de 200 km a été réalisé à l'ancienne, avec la feuille de route comme seul guide ; le GPS n'a servi qu'à conserver la trace du parcours via le site Endomondo. Pendant le 300, à quelques reprises, j'ai vérifié ma direction en consultant ponctuellement le parcours préenregistré sur les cartes OSMand. Pour le 400, j'avais enregistré le parcours sur Endomondo et suivais presque en continu ma position sur l'écran pour m'orienter. À présent, l'autonomie électrique promise par la dynamo et le chargeur USB de la Luxos me permettra de faire tourner deux applications : OSMand, avec l'affichage de la carte et le guidage vocal, et Endomondo en arrière-plan, pour le suivi en temps réel sur un site public.

J'arrive à 6h15 devant le café "La Clé du Cimetière" ; 43 randonneurs sont déjà présents. J'ai tout juste le temps de remplir les formalités d'inscription, de faire remplir mon bidon et la poche à eau, d'organiser définitivement mes sacoches : le départ va être donné. Arrive alors Victor R., un jeune athlète, authentique "ironman", qui habite ma région et dont j'ai fait la connaissance il y a trois semaines sur le brevet précédent. Il est le 46e et dernier inscrit. Tout le monde est parti, je l'attends un moment. C'est parti !

Jéjon a écrit:

pour rejoindre Anderlecht par le dédale des communes bruxelloises, j'inaugure le guidage vocal du GPS !

Ouais, le guidage (moi ce n'était pas vocal mais 'textuel') en vélo, j'ai essayé, persisté un moment et finalement je suis revenu à simplement suivre ma trace sur la carte affichée par mon garmin. Beaucoup moins de tendance à l'erreur!

Heureux de lire que tu t'es converti à l'éclairage sur dynamo moyeu. Quel confort, qui en plus permet une progression technologique utile à la grande distance: le smartphone, son GPS et son affichage cartographique. Tous deux énergivores, mais que la dynamo permet d'alimenter en mode DIY. Je pense que tu gagneras plus de temps à ne pas noyer tes lampes dans des sacoches étanches ou changer des piles en route que tu n'en perdras par énergie dissipée dans le rendement, excellent, d'un moyeu dynamo SON.

Après avoir traversé le canal, le parcours brabançon se fait aussitôt joliment vallonné, entrecoupé de nombreux changements de direction. Heureusement, nous rattrapons assez vite les randonneurs, gages de navigation irresponsable mais aisée, que nous accompagnerons à allure modérée. Dans le groupe de tête se trouvent aussi un tandem mixte et le vélo couché de Bart V., un Challenge Seiran. Je suis si heureux de faire mon premier brevet avec dynamo que je laisse les feux allumés en plein jour.

Une fois franchie la Sambre, nous nous élevons dans le Condroz, mais c'est un long RAVeL qui aplanit pour nous ses ondulations, nous fait insensiblement passer de 100 à 260 mètres d'altitude, pour nous déposer ensuite à l'abbaye de Maredsous, pour le premier contrôle (km 93). Victor et moi envisageons de faire tout le brevet ensemble ; aussi, comme les autres cyclistes s'attablent en terrasse et déballent leurs tartines, nous faisons signer notre carte, dédaignons la bière locale et repartons aussitôt. Désormais, nous ne reverrons plus aucun de nos compagnons.

De Maredsous à Onhaye, ce sont 10 kilomètres de campagne bocagère riante, ponctuée de sévères raidards ; les routes sont étroites, sinueuses et désertes à souhait. Nous plongeons alors sur Hastière et la vallée de la Meuse, que nous pourrions espérer suivre tranquillement jusqu'à Charleville si l'organisateur n'avait le caprice, juste avant la frontière française, de nous faire grimper à nouveau sur la rive gauche, 80 mètres plus haut. Nous redescendons enfin dans la vallée et pénétrons en France par le joli village de Hierges (km 125), dominé par les imposantes ruines d'un château Renaissance. Comme nous quittons la place et ses gros pavés, nous nous entendons héler : c'est André, l'organisateur du brevet, qui a installé ici un contrôle secret ! Ah, quelle émotion pour moi ! Jamais encore, en trois campagnes de BRM pour Paris-Brest-Paris, je n'ai connu le moindre contrôle secret... Ah, merci, André !

Jéjon a écrit:

..c'est André, l'organisateur du brevet, qui a installé ici un contrôle secret ! Ah, quelle émotion pour moi ! Jamais encore, en trois campagnes de BRM pour Paris-Brest-Paris, je n'ai connu le moindre contrôle secret... Ah, merci, André !

Ah l'imposteur, tu viens de te trahir! Tu fais mine de l'ignorer (qui donc est dupe dans cette assistance éclairée avec ou sans moyeu?), mais chaque brevet est ponctué de ces contrôles secrets. La question est désormais de dévoiler à la face du monde ton odieuse manipulation pour rétablir l'honneur du PBP s'il en est encore temps.

Septante-cinq kilomètres d'un parfait ruban plat, dans un paysage magnifique, se déroulent devant nous : jusqu'à Charleville, sous des airs tranquilles, s'arrondit la Meuse, et ses eaux rêveuses, en léchant les flancs des rochers pendants, frémissent aux ailes diaphanes et frêles des Calopteryx qui n'ornent nul ptyx. Nous filons à bonne allure et organisons les relais sur cette voie verte que très peu de chicanes entravent.

Nous traversons Charleville et arrivons au deuxième contrôle, à Villers-Semeuse (km 198), à point nommé : le vélociste qui le tient est en train de sortir les tables pour nous offrir un petit ravitaillement bienvenu — cake, bananes, jus de fruits et coca sont engloutis en quantités qui, rétrospectivement, nous feront un peu honte en songeant que nous n'étions que les deux premiers d'une troupe de 46 gaillards affamés. Je ne suis pas sûr que les quelques piécettes laissées dans une urne aient compensé notre gloutonnerie... André, l'organisateur, arrive en voiture pour nous voir repartir.

Victor dispose sur son GPS du profil du parcours, et il me raconte par avance la tôle ondulée qui nous attend, les toboggans qui se succèdent, les bosses qui se font plus rudes. Je connais bien cette région pour y avoir cyclocampé : je ne suis pas surpris de la montée qui nous fait enjamber un méandre du Bar, entre Saint-Aignan et Omicourt, je connais bien la butte de Stonne, qui domine de 150 mètres les plaines environnantes et le moutonnement de l'Argonne. Nous atteignons donc facilement Verdun, troisième contrôle, au kilomètre 315. Nous pointons à l'hôtel des Colombes, où la plupart des randonneurs (sinon tous ?) ont réservé une chambre, et achetons dans la boulangerie qui lui fait face des sodas pour Victor, des pâtisseries salées pour moi. Il fait beau...

À l'exception de deux bosses autour de Beaumont-en-Argonne, le dénivelé à venir devrait rester bénin pendant la centaine de kilomètres à venir, puisqu'il s'agit de suivre la Meuse jusqu'à Charleville-Mézières en passant par Dun-sur-Meuse, Stenay et Sedan. L'entente est parfaite avec Victor. Parfois nous roulons côte à côte, et les sujets de conversation ne manquent pas : entre nos deux Paris-Brest respectifs et ses triathlons ironman, nous trouvons le temps de parler de l'avenir, du mois d'août qui approche. Parfois nous prenons des relais, roue dans la roue, et Victor, qui dispose d'un cardiofréquencemètre, est surpris de son affichage : son cœur bat vers 125 quand il ouvre la route, vers 145 quand je suis devant. Certes, je prends des relais plus rapides et plus souvent en faux-plat montant ; certes, sur son vélo droit, il profite beaucoup moins que moi de l'aspiration, mais la différence reste étonnante.

La hauteur du Schlitter le rend extrêmement convivial à l'égard des vélos traditionnels : côte à côte, la faible différence permet de converser aisément ; en relais, les masses corporelles peuvent profiter d'une aspiration non négligeable (quoique inéquitable) ; en peloton, le vélo couché n'a plus la crainte d'envoyer ses pédales dans les rayons de ses compagnons.

Il est 19 heures peut-être. Le soleil se fait plus doré, les berges de la Meuse font parfois entendre un premier rossignol. Kilomètre 340. Dans ce léger faux-plat descendant, bien calé dans la roue de Victor, je pousse à peine sur les pédales, nous roulons sans doute à 35 km/h. Une petite route, à droite, mène à Vilosnes ; mon compagnon croit qu'il faut s'y engager et ralentit sans prévenir ; je n'ai pas le temps de freiner, ma roue avant touche sa roue arrière... Dans un grand fracas, je fais une longue glissade sur un bitume, oh, très propre, sans poussière ni gravillons, impeccable — s'il n'était si horriblement rugueux.

Merci de nous faire partager ton expérience... et ta plume!

Attention, épisode à venir à zapper pour les âmes sensibles

quand on analyse le "pilotage" de Jéjon encore totalement frais, c'est vrai que l'imaginer après des heures sans repos la nuit le long de la Meuse embrumée ça fait très peur.

Voir entre 4:00 et 4:40 ici:

WK 2013 - Leer - 1 hour race start from vipere noire on Vimeo.