Départ dimanche matin à 2,5 heures depuis chez moi (en voiture cette fois-ci), les routes sont encore mouillées suite à (l'énorme) orage qu'il y a eu avant.
Denis ayant eu un empêchement de dernière minute, c'est seul que je me présente au départ de ce bcmf (que l'on doit désormais appeler cyclomontagnarde selon une information lu sur les pages de la ffct)
Arrivant à 4 heures, une demi-heure avant le départ, il n'y a pas grand monde qui s'active autour de l'entrée. Je m'attendais à voir des dizaines de cyclistes qui attendent impatiemment le départ mais ce sont plutôt une petite vingtaine de personnes qui effectuent des a-r entre l'accueil du brevet et le parking dehors où ils s'affairent autour de leur vélo. Au nombre des voitures sur place un grand nombre à du partir hier-matin pour faire le parcours en 2 jours. Puis le départ se fait à partir de 4heures30 mais peut se faire jusqu'à 7h. Surtout les cyclistes qui ne veulent pas installer un éclairage attendent les premières lueurs du jour pour partir.
Malgré l'heure très matinale, je sens que la fraîcheur qu'a apporté l'orage ne sera que temporaire. Il a fait très chaud ces derniers jours et la température annoncé devrait être également assez élevé.
Ayant commandé un petit déjeuner j'apprends que celui-ci est à prendre dans un bistro qui se situe à 1 km du départ mais sur le parcours. Je décide donc de pointer ma carte à 4h30 et de rouler jusqu'à l'endroit du petit déjeuner (ça sera l'étape la plus courte de ma vie je crois ;-)) 20 minutes plus tard c'est enfin le vrai départ. Un autre cycliste, vieux baroudeur des brevets -donnait-il l'impression- est prêt au même moment et nous partons ensemble.
Il faut savoir que la navigation sur ces brevets se fait par le moyen de la carte de route qui est très bien faite mais que je ne trouve pas pratique à utiliser en vh ou encore en utilisant le fléchage sur la route. Ce dernier a malheureusement été malmené par l'orage et je devrai constater qu'à différents endroits du parcours les indications manquaient.
Finalement reste encore la trace GPS, celle-ci n'étant pas officielle, son utilisation implique de faire confiance à la bon âme qui l'a mis à disposition (sur openrunner en ce qui concerne celle que j'ai trouvé)
Les premiers coups de pédales donnés nous discutons un peu vélo, c'est fou le nombre de gens qui connaissent quelqu'un qui a un vélo couché, au même temps je regarde la trace sur mon garmin que je trouve bizarre, les indications manquent sur la route mais nous avons bien l'impression d'être juste et continuons. Ce qui est surprenant à nos yeux est qu'un col était annoncé juste après le départ et je trouve qu'il se fait attendre. C'est vrai que la route est en montée. Pas exactement un grand col, plutôt un fort faux plat montant je dirai, on verra bien. C'est là que, au bout de 7 km, nous sommes façe au panneau du premier col du parcours. Houra, le col de la Berche! Heu, mais non, c'est le dernier col du parcours ça. @#!!¢¬!!! On a commencé le parcours à l'envers! S'en suit un sprint sur 7 km pour rejoindre le début du parcours et repartir dans le bon sens.
54 minutes après le premier départ, je re-passe en trombe devant le centre sportif et reprend la route vers le col de la Rochette (312 mètres). Pas de photos encore, il fait trop nuit.
Je me fais dépasser par beaucoup de cyclistes, ils partent tous à donf et j'aime pas ça moi, je continue tranquillement à mon rythme.
Je laisse partir mon collègue d'infortune de tout à l'heure qui a peur de se retrouver largué pour le reste du brevet.
En montant ce premier col il devient clair pour moi que la nuit n'est pas passé inaperçu ici, partout il y a du gravier et de la caillasse qui a coulé sur la route et à beaucoup d'endroits des branches arrachées se trouvent par terre. L'orage a du être phénoménal!
D'ailleurs, en descendant je vois un cyclo sur le bord de la route en train de changer une chambre. Je ralentis, peut-être a-t-il besoin d'aide? Non, il a tout mais ces deux chambres avaient morflées ...
Puis viennent quelques collines perchés sur la partie haute de la vallée du Valromey. Je rattrape quelques cyclistes sur le plat, puis à la montée du prochain col, le col de la vieille Lèbe, j'en rattrape encore 3 (mais me fait dépasser par 4).
Le soleil se réveille
Quelques kms de collines plus loin ça sera le premier contrôle. Il se trouve en descente, juste après le col de Ballon. Je le dépasse (pas vue le fléchage) à 45 à l'heure ;-)
Juste le temps d'un freinage, demi-tour, tamponnage de ma carte et remplissage d'un litre d'eau et c'est reparti! Si dans ce sens la montée du col du ballon est presque passée
inaperçu, seulement 75 mètres en plus de la Vieille Lèbe qui n'était déjà que de 175 mètres. La descente nous offre une bonne 500 mètre de descente sur une route très sinueuse et étroite. Je laisse filer la bête. Des cailloux jonchent le sol sur une bonne partie de la descente mais j'arrive assez facilement à les éviter ... jusqu'à rencontrer une famille caillouteuse, chacun gros comme un petit pain, qui auparavant avait du décidé de traverser la route en file indienne avant - pour je ne sais pas trop quelle raison, peut-être pour admirer leur cousin le paysage - de s'y arrêter. Je freine mais je n'arriverais pas à m'arrêter complètement du coup je slalome entre les premiers cailloux pour finalement me retrouver face à un exemplaire bien méchant qui fait que ma roue avant décolle. Le temps quelle se pose et il n'y avait déjà plus d'air dans la chambre.
Par miracle je ne suis pas tombé (mais qu'est-ce que j'étais con sur ce coup là!), la roue n'est pas cassée et la roue arrière n'a rien touché.
A mon tour je me mets sur le côté pour changer la chambre. A leur tour d'autres cyclistes s'arrêtent pour demander si je m'en sort. A partir de ce moment ce sera une constante: chaque descente connaîtra ses victimes pneumatiques. Je n'ai jamais vu autant de cyclistes réparer des crevaisons.
La descente se terminant sur le Cluse des Hôpitaux, c'est la montée vers Ordonnaz qui est au menu (438 mètres). Je me sens bien après ces 65 ou 70 km de mise en jambe et je décide d'envoyer la sauce. C'est aussi que le jour s'est bien levé, bientôt la chaleur va se faire sentir et il faut éviter à tout prix de prendre le col du Grand Colombier trop tardivement car c'est un col dont la première moitié cumule les qualités calorifiques.
Et hoplà, je fais monter l'effort gentiment pour rester entre 80 et 85 % de ma fc max pour faire cette côte qui monte à 7%. Nombreux sont les cyclistes qui sont surpris d'être dépassé par un vélo couché. ;-)
Une longue descente avec des panoramas magnifiques s'offre à nous pour descendre à Belley.
Ici on peut voir au loins les Aravis, lieu de mon précédent BCMF.
Pas mal de fléchage manque à partir d'ici et je me retrouve également seul sur cette partie du brevet. Si la traversée de Belley va encore, je m'en sort pas tout à fait pour prendre la piste cyclable à partir de là. Je décide de remonter le Rhône un moment pour finalement rester à distance dans la roue d'autre randonneurs que je rattrapais.
Quelques minutes plus tard je croise un trikiste en sens inverse, on se salue de façon enthousiaste.
Ravitaillement de Culoz au km 100. Ravitaillement important juste avant le col du Grand Colombier (1273 mètres). Etant à basse altitude, exposé plein sud et très minéral dans sa première moitié la température atteint vite les 30 degrés et je crains d'être à point si je dois faire toute la montée comme ça. Un cyclo m'accompagne un moment mais au bout d'un quart d'heure je le laisse aller car je ne veux pas me mettre dans le rouge.
Il y avait pas mal de voitures et surtout un type un peu particulier qui, tout habillé cycliste -chaussures y compris- n'arrêtais pas de nous dépasser en voiture (dans laquelle il avait mis son vélo) pour ensuite se mettre de côté, sortir, donné des conseils au cyclistes sur le tronçon à venir. Pour se taire et me tourner le dos quand j'arrivais, puis se retourner vers les cyclos suivants avec ses conseils, etc Une petite dizaine de fois il a fait son cinéma.
Puis au bout de 2 heures d'effort géré je dirais, j'arrive en haut.
Petite pause de 5 minutes, petite photo, et j'entame la descente.
Ce n'est pas la première fois que je descend ici et je sais qu'en direction de Lochieu c'est assez facile sans beaucoup d'endroits à risques.
Vous l'aurez compris, je dépasse vite les 60 à l'heure pour enchaîner les (larges) virages qui doivent m'amener en bas. Lorsque j'entame la partie inférieure, boisée, c'est tout à ma surprise que je roule soudainement sur un tronçon de revêtement extrêmement pourri et totalement invisible en arrivant. En réparant ma deuxième crevaison dans le bas côté de la route, les jurons répandus dans l'air m'indiquent que je ne suis pas le seul cycliste qui a été surpris...
En arrivant à Lochieu je rencontre un vélocouchiste en metaphysique accompagné de sa compagne en vd. Ils venaient de quitter le ravitaillement et roulais sur le petit parcours. Dommage qu'ils avaient déjà mangé, j'aurais bien voulu rouler ensemble un moment ce qui aurait tout à fait été possible car les deux parcours étaient identiques après.
Viens un petit moment de repos, de parlottes, je mange un peu de leur victuailles mais je n'ai pas très faim en fait. Par contre je profite à fond de leur robinet. D'autres se mettent à boire du vin ... waw. On pourra m'évacuer en brancard si je faisais de même.
Après Lochieu le but est de monter sur le plateau de Retord. J'aime bien cet endroit et de temps en temps j'y roule en vélo, ou l'hiver j'y pratique le ski de fond. Mais pas question de ça dimanche, de Lochieu jusqu'en haut du col de Bérentin pratiquement, la température n'a plus descendu en-dessous des 30 degrés.
Cette partie du parcours était très roulante, même si les 550 mètres de dénivelé (sur 25km) se sentaient bien par moments.
La fraîcheur que Poizat nous amena, en bas du col de Bérentin et dernier contrôle, était la bienvenue. Une personne de l'assistance, en regardant mon vélo appuyé contre le mur, disait à son collègue: regarde, un vélo semi-couché. J'ai rit intérieurement mais je ne vois pas très bien ce qu'il entendait pas là.
Etant tout en bas et à l'extérieur du Haut-Bugey, il fallait naturellement remonter afin de rejoindre Hauteville. Et c'est bien dans cette intention là que les col de Colliard (416 mètres), Belleroche (+ 127 mètres) puis De la Cheminé (+ 50 mètres) ont été drapés sur notre chemin.
Toujours aussi caillouteux, déjà 4000 mètres dans les pattes...
Les dernières crêtes boisées allait vite laisser la place au derniers villages à traverser.
Pour conclure ce brevet restait 30 kms à faire, en légère pente descendante avec quelques courtes montées à prendre avec élan. Ayant encore des watts à dispo je décide de jouer à fond la carte de mon garmin: Sur une des pages d'affichage on voit le profil de 2 km à venir, c'est parfait pour savoir quand il faut lâcher les chevaux. Sur certaines endroits des vd's ont été dépassé par en vh à une vitesse au moins 2 fois supérieure à la leur
Aujourd'hui il se demande encore ce qui leur est arrivé...
Il m'a fallu un peu moins de 50 minutes pour terminer ce dernier bout.
Voilà, un super brevet, avec des belles rencontres, une parfaite organisation (on m'a dit que le cyclo club qui l'organise ne compte que 12! membres) une météo sublime ...
Comme d'habitude il manquait juste quelques vh ;-)