Bonjour,
en effet le tirant d'eau donné par Didier limite l'utilisation à une certaine profondeur (hauteur de mes genoux), mais il m'arrive de temps en temps de remonter le bras d'hélice pour passer un banc de sable ou un rocher/cailloux, mais ça reste rare. Il faut savoir lire la surface de l'eau pour détecter les remous.
J'ai aussi une pagaie double de secours sur le côté qui m'a servi une fois pour me dégager d'un haut-fond (marrée-basse mal jugée).
Le plus embêtant ce n'est pas le haut-fond mais les algues qui se prennent dans l'hélice, on sent tout de suite un effort plus important dans les jambes, ça alerte le cerveau qui commande alors un rétropédalage d'un ou deux tours. En général ça suffit pour dégager l'algue et reprendre le pédalage comme si rien ne s'était passé (mis à part un coup de frein par mise en route de la marche arrière).
Quand une algue s'accroche en drapeau au safran on le sent beaucoup moins, on perd 1km/h au gps. On peut braquer à fond à droite et à gauche et si elle ne se dégage pas, on s'arrête et se penche pour retirer cette algue à la main. Donc de temps en temps je me retourne pour vérification de la clairance à ce niveau.
Je navigue la plupart du temps en mer et évite les plaques d'algues dans les courants. De temps en temps un choc qui rétracte un peu le bras d'hélice me fait dire que j'ai heurté quelque chose. 99% du temps ce sont des grosses méduses marron. Il suffit de repousser le bras avec le pied et c'est reparti.
Je navigue sur les lacs et rivières de la région avec deux frangins en kayak de mer, nous avons la même vitesse de croisière de 7 à 8 km/h.
Il faut faire plus attention qu'avec un kayak de mer en composite car on flotte grâce à des boudins gonflables, donc observation de la surface sur la trajectoire obligatoire et permanente. Dans mon coin, ce sont les bouchots (moules sur piquets) qui peuvent affleurer, mais leur zone est balisée donc on sait à quoi s'attendre.
Fin juin 2020, en randonnée solitaire, j'avais repéré quelque chose qui flottait à une cinquantaine de mètres sur ma gauche, genre tronc d'arbre. J'étais à environ 300m du rivage, en éloignement.
Une quinzaine de minutes plus tard, ayant fait demi-tour devant un mur de vagues déferlantes sur un haut-fond qui me barrait le passage, je suis revenu par le même chemin et fait un crochet pour voir ce "tronc d'arbre". Quand j'ai réalisé ce que c'était à une dizaine de mètres, en voyant des chaussures, ma gorge s'est serrée et je me suis dit : "Oh noooon ! ... il est trop tard pour tenter quoi que ce soit ! "
J'ai quand même appelé, touché, remué, mais aucune réponse et vu le délai entre ma première observation à l'aller et mon retour, il n'y avait aucun espoir.
C'était un pêcheur (65 ans) au lancer, en combinaison noire intégrale, qui avait fait un malaise alors qu'il devait avoir de l'eau jusqu'à la taille (ai-je appris le lendemain par le gendarme chargé de l'enquête). Il flottait sur le ventre.
Appel au 112 qui me passe le CROSSA d'Etel après prise des renseignements et déclenchement de l'alerte. Ces derniers m'ont demandé de tenir si possible la position pour marquer le point en attendant les secours car j'étais tout seul sur l'eau. Le zodiac des pompiers est arrivé 45' plus tard pour repêcher le malheureux. Celui-ci avait envoyé un sms à sa femme 1/2h avant que je ne le retrouve disant que tout allait bien.
Avec le courant d'un nœud vers l'est, il s'en allait vers la Rochelle ou l'ile de Ré et ce n'est que deux ou trois jour plus tard qu'on l'aurait retrouvé.
On a évité tout ce délai d'angoisse à sa femme qui m'a remercié d'avoir été là à cet instant. Mais, la pauvre, je n'ose imaginer son désarroi !
J'ai toujours mon téléphone étanche sur moi quand je pars en rando, ainsi que gps, alimentation et boisson, gilet de sauvetage, T-shirt haute visibilité orange, bout de remorquage (qui m'a servi plusieurs fois à remorquer un stand-up-padle en difficulté).
En mer on ne plaisante pas avec la sécurité.
Avec une berge de chaque côté pour une rando sur de l'eau plate ( lac, fleuve, rivière) c'est plus simple.
J'ai fait la descente de la Loire de Blois à Tours en kayak, je ne la ferais pas avec mon water-bike à cause du tirant d'eau trop important en période de basses-eaux et de la possible fragilité des boudins sur les rochers et cailloux affleurants dans le courant.
Et de temps en temps une grosse marche qu'il faut franchir avec du courant et des rochers, ... plaisir de l'eau vive en kayak ... impossible en water-bike !
Notons que depuis que je navigue en water-bike (août 2018) je n'ai remarqué aucune trace d'usure profonde par les frottements avec le sable, les coquillages, les rochers. La matière est quand même assez costaud et résiste très bien au frottement.
En résumé : à chaque engin son domaine d'utilisation !
Christian