En récidive de vol de vélo, il est condamné pour "crime écologique"

En Belgique, il prend trois ans de prison pour de multiples vols de vélo, après une condamnation à 15 mois ferme en janvier 2018 :
https://www.lavoixdunord.fr/703104/article/2020-01-31/belgique-trois-ans-de-prison-pour-le-voleur-de-velo-et-son-crime-ecologique

Article abonné d'origine sur La capitale :
https://www.lacapitale.be/510885/article/2020-01-31/vol-de-velo-trois-ans-de-prison-pour-un-crime-ecolo-hankar

Le juge a été créatif, il a peut-être considéré que la condamnation pour vol en récidive était plus légère et pas très efficace.

J'ai 2 pensées un peu divergentes.

1) Et si c'était un signal faible ? Sur un changement des valeurs. Sur l'émergence d'une notion de "délit écologique" puni bien plus sévèrement parce qu'en parallèle la prise de conscience augmente sur la limite des ressources ?

2) Là on tape sur les voleurs de poules, mais j'espère qu'on aura alors des exemples de motivations de jugements de ce genre appliqués à des malfaiteurs en cols blancs qui pratiquent le crime biocidaire à grande échelle et avec des moyens autrement plus conséquents.

1/ Je ne saurai dire mais ça me va très bien si c'est effectivement le cas

2/ Si ça peut être utilisé avec succès (reste à voir s'il y aura un éventuel appel) dans ce cas précis, je ne doute pas que ça puisse l'être dans pas mal de cas, même si pour les plus gros poissons, les avocats sont autrement plus coriaces.

Je n'arrive pas à situer le crime contre l'écologie. C'est des vols et donc des crimes contre la propriété, mais en quoi cela touche l'écologie? Le bnut du voleur est sûrement de revendre les vélos volés, ceux-ci vont donc continuer à servir pour quelqu'un. Je suppose que l'écologie se fout de savoir si l'utilisateur est le juste propriétaire.

Voilà ce qui est mis dans l'article :

Le juge a écrit:

Il convient dès lors de sanctionner sévèrement le prévenu qui commet des délits dont la gravité est importante pour la planète, dès lors que la victime dépossédée de son vélo n’a pas d’autres options que d’utiliser des moyens de transport beaucoup plus polluants et contribuant dès lors au réchauffement climatique et tout cela pour permettre au prévenu de s’acheter des stupéfiants

Comme je le disais, le juge a potentiellement été "un peu" créatif mais les 15 mois de prison dont le prévenu venait de sortir n'avaient pas trop l'air d'avoir changé grand chose à ses actions.

Si après ses 3 ans de tôle il passe au vol de voiture il aura peut-être une réduction de peine la prochaine fois

En fait ça fait une semaine que je retourne le truc dans ma tête. Et ça m'évoque la justice expéditive archaïque, du genre si tu voles, on te coupe une main. Ou bien à l'époque de l'esclavage, quand Voltaire racontait dans Candide, l'épisode du "nègre de Surinam" :

Voltaire a écrit:

Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe.

Toute proportion gardée, ça va dans le sens d'une aggravation des peines comme on a pu avoir des châtiments très sévères à des époques de ressources limitées ; mais cependant le juge d'application des peines pourrait aussi faire preuve de créativité, par exemple je verrais bien une peine sous bracelet électronique, avec obligation de travailler, par exemple à désosser des vélos récupérés en vue de réutilisation, et réparer ces vélos pour des gens qui en ont besoin. Une peine qui consiste à réparer ce qu'on a fait, en fin de compte.

Déjà que la justice c'est quelque chose, alors Belge en plus !

Effectivement, le juge devait plus être dans l'idée de faire un exemple pour les autres en frappant fort que dans l'idée d'essayer de sortir cette personne de son cycle de larcins.
Même si ça grattouille derrière les oreilles mon côté revanchard, je ne suis pas sûr que ça soit très efficace.
Et il est probable que le prévenu vive ça comme injuste, ce qui ne motivera pas vraiment un quelconque travail de réinsertion.

Une partie en TIG avec en face des gens qui en chient pour faire face à un vol de vélo parce qu'ils ont difficilement les moyens d'en racheter un devrait être plus efficace, tu as raison.

Echo Logique a écrit:

Je n'arrive pas à situer le crime contre l'écologie. C'est des vols et donc des crimes contre la propriété, mais en quoi cela touche l'écologie?

A mon avis, indirectement, ces vols répétés de vélo n'incitent pas les personnes à utiliser (ou à acheter un vélo) plutôt que d'utiliser leur voiture en ville. Et malheureusement seule la répression peut réduire ce type " d'incivilité ".

Moi le premier, si je dois me rendre en ville et que pour faire une course, dois abandonner mon vélo couché (même attaché avec anti-vol ) plus de 15 mns et bien je préfère y aller en moto.

Le rapport est un peu vieux (2003) mais à mon avis, la situation est restée quasiment identique à l'exception de l'introduction du gravage bicycode.

Je reprends la conclusion du rapport :

Citation :

Chaque année, environ 400 000 vols de vélos ont lieu en France. La moitié au moins des
cyclistes en ont été victime. La plupart sont découragés : ils ne portent pas plainte dans la
moitié des cas et chaque année 20 % d'entre eux renoncent au vélo. La moitié des vols de
vélos survient dans des lieux privés. 95 % des cyclistes utilisent un antivol de mauvaise
qualité et le tiers n'attache pas leur vélo à un point fixe. Les victimes sont surtout des cyclistes
novices. Bref, le vol est aujourd'hui le second frein à la pratique du vélo en ville après
l'insécurité routière.

Ainsi, 80 000 cyclistes renoncent à utiliser un vélo pour se déplacer. Le crime contre l'écologie est là car je doute que les gens renoncent à se déplacer.

Bien vu. Un vol de vélo est juste un vol de vélo et ne nuit pas à l'écologie. La crainte de se faire voler son vélo, comme important effet disuasif à l'utilisation de vélos, est malheureusement nocive à l'écologie.