Toute ressemblance avec le titre du célèbre roman de James
Fenimore Cooper n’est pas fortuite, car au fil des différents BRM le nombre de nos représentants a fondu comme neige au soleil. Eric qui avait été enthousiasmé par notre prestation, lors du
dernier brevet des 400 km, a du malheureusement déclarer forfait pour des
raisons de santé.
Ce fut toutefois un brevet réussi ou l’avènement d’un toquard.
Les premières côtes furent éprouvantes à essayer de suivre les autres compagnons de route. J’avais un mal de chien à hisser mon enclume
(c’est comme cela que je nomme mon vélo dans les moments difficiles) et me faisais régulièrement larguer. Un moment j’ai pensé appeler Mondial Assistance, mais je n’avais pas réglé mon droit d’inscription avec ma carte bancaire. Je voudrais préciser à nos aimables lecteurs que le mot enclume
est loin d’être surfait, car le passage sur la balance révélait 25 kg, bagages
compris. Certe, Monsieur OPTIMA est un menteur quand il annonce le poids de son Baron, mais j’avais prévu la pluie et donc des vêtements de rechange. Et puis ayant peur de manquer j’avions de la nourriture à gogo, ce qui m’a permis de ne pas perdre de temps à me ravitailler. L’idée d’emmener le réchaud 2 feux ne pas toutefois pas effleuré l’esprit.
Ensuite, les choses ont été en s’améliorant, dès que j’ai pris le large en ayant compris que je n’exploitais pas le potentiel du vélo dans les périodes de plats ou descentes à attendre mes compagnons de route. J’ai donc roulé les 450 derniers km seuls, en me disant que la position couchée allait à me ravir ou me posant des questions qui méritent une longue réflexion du genre : pourquoi est-ce qu'on appuie plus fort sur les touches de la télécommande quand ses piles sont presque a plat? Pourquoi les pilotes kamikazes portent-ils un casque ? Bref en me sublimant.
J’ai pris toutes les précautions pour ne pas chuter à nouveau, car cela fait très bobo et c’est toujours indélicat pour la famille d’agoniser seul dans le fond d’un fossé.
La nuit permet des rencontres insolites, de badauds sympathiques qui s’émerveillent de votre apparition ou de pochards incrédules que ce drôle d’engin ne puisse fonctionner qu’à l’énergie musculaire et qui seraient tentés par un essai, histoire de prolonger leur ivresse.
La fin de la nuit est toujours un moment éprouvant, l’envie de sommeil se faisant insupportable. J'ai vu plusieurs fois le fossé arrivé et rétablir en catastrophe. Aussi, une petite sieste réparatrice de 20 mn m'a fait le plus grand bien et permis de repartir d’un bon pieds.
L’arrivée se fit dans des horaires décents, ce qui aurait pu ravir la famille, si je ne m’étais plongé illico presto dans mon lit.
Un regret toutefois de n’avoir pu réaliser ce brevet avec Eric. Nous aurions peut être roulé un peu moins vite, mais il est toujours plus sympa de partager ces moments avec un ami.
Aussi, la pensée du jour sera tiré d’un essai d’Alain : « Refais chaque jour le serment d'être heureux » Car il n'est pas difficile d'être malheureux ou mécontent; il suffit de s'asseoir, comme fait un prince qui attend qu'on l'amuse [...] Par contre, il est toujours difficile d'être heureux; c'est un combat contre beaucoup d'événements et contre beaucoup d'hommes.
Amitié, bisous, tendresse. Michel