BRM 600 FLINS 17 & 18 juin 2023
Après mon échec au BRM 600 d Angers, j’ai poursuivi mon entrainement en privilégiant les sorties sous la chaleur (longue ou travail de cotes) afin que mon corps s’habitue à la chaleur et ne pas réitérer l’échec…
5h30 nous sommes 61 au départ , dont 3 femmes.. je rencontre Jau
qui m’ « arrose » de conseils ; boire, s’arroser, monter les cotes à son rythme, ne pas se mettre dans le rouge et manger, enlever mes jambières car il va vite faire chaud. Lui a décidé de faire le 600 avec un retour à 3h du mat !
Moi je vise un objectif d’arrivée 2h avant la clôture … l’ambiance est très sympa, tout le monde se parle , certains comme moi « redouble »… on a tous donc le même objectif « ne pas le rater une nouvelle fois »..
5h30 le top départ est donné, beaucoup sont équipés de sacoches arrieres ! enfin des vrais cyclotouriste .. cette fois je pars avec le premier groupe bien décidé à avancer le plus possible avant la nuit .. les mecs sont la tête dans le guidon résultat, on rate le premier changement de direction…. Demi-tour pour tous bon .. 500 m pas grave , mais quand même, du coup je regarde mon gps pour pas refaire cette erreur, évidemment les autres cyclos nous sont passés devant, le groupe s’étiole et je me retrouve à l’arrière.. mais je suis sereine ; j’ai eu de bonnes jambes sur mes 2 dernieres sorties de la semaine une de 150 km et l’autres travail de cotes chez moi 6x la moins pentue.. 3x celle à 11 % que j’ai monté sans souci ! de bonnes augures…
Pas d’affolement je trouve mon rythme même si le vent ne nous ai pas favorable. Il fait pas froid du tout et j’ai bien fait d’écouter Jau, pas de jambières et bras nus, j’économise un arrêt..
Puis je roule avec Michel d’Andresy 70 ans 1er PBP, moi 60 ans et dernier PBP (du moins si on se qualifie). Au début on roule pas au même rythme, il monte plus vite que moi dans les montées, et je le redouble dans les descentes et sur le plat.. on va finir par accorder nos rythmes et rouler ensemble jusqu’au début de la nuit vers 22h30 de mémoire où il va rejoindre un ami pour dormir. La chaleur est bien présente et la traversé de la Beauce me ramène à mes premiers brevets en 99, lorsque j’étais sur Paris.. j’avais oublié ces étendus de champs sans arbre, à l’horizon. La chaleur cette fois ne met pas insupportable ! je bois énormément (2 bidons de 800ml) et m’arrête à beaucoup de cimetiere pour remplir les bidons d’eau fraiche et m’arroser.. A chaque contrôle c’est un « pérrier menthe glacé » ça passe très bien. Nous finissons par dépasser un trio de mec et un duo.. ces 2 groupes ; je vais plus jamais les lâcher , tout le parcours on va se voir, se doubler, chaque fois, les mecs auront un geste, une parole, un encouragement. C’est la première fois que je vois une telle convivialité à l’arrière …
Les mecs sont là pour faire le brevet comme moi, mais pas pour taper un chrono et je suis extrêmement heureuse de connaître cette ambiance, les sourires fusent à chaque fois et cela me motive pour garder un bon rythme, ma sacoche se vide à vitesse grand V ; mais les arrêts aux contrôles sont bien optimisés ; remplissage sacoche, ré-hydration, pas de temps perdu. Je sais que je joue mon inscription sur ce 600.. donc j’applique toute mon expérience apprise durant ces années..
Avant le départ il m’est revenu en mémoire, un conseil d’un Monsieur qui m’avait interpellé dans la zone de contrôle des vélos, la veille du départ, en août 1999, il m’avait demandé si c’était mon premier ? son conseil « mettez un gant de toilette mouillé dans un sac plastique » et aux arrêts « pause naturelle » vous vous lavez les parties intimes » ma surprise fut grande et un peu gêné de recevoir ce conseil de la part d’une Homme .. Mais cette homme a été une vrai chance. Alors sur ce 600, comme sur le précédent j’ai appliqué une fois de plus son conseil.
. et je peux dire que cela m’a été fort utile et indispensable car avec la chaleur torride de samed 41° sur mon gps.. autant dire que la sueur a été un facteur très négatif pour moi et mon cuissard Assos.. d’autant que le parcours ayant un dénivelé moindre a été compensé par de grands lignes droites et donc toujours à pédaler et assise.
16h30 Au km 190 le soleil tape tellement que je dois me résoudre à un arrêt «crème solaire » Michel s’arrête sur un coté dégagé mais avec des gravillons, j’allais faire de même, mais sous les gravillons se cachait une bordure de trottoir.. et ma roue avant a buté dedans, et vlan la gamelle, bien sonné, le poignet et paume droite hyper douloureux ainsi que l’épaule je reste au sol.. Michel vient m’aider à me relever le cuir du tibia amoché et un bel hématome aussi en haut de la cuisse
.. j’ai cru mettre péter le poignet… Pas de temps à pleurer ma misère après quelques minutes on repart.. je serrerai les dents jusqu’à l’arrivée car la paume et poignet ont bien « tapés » je compense mes appuis sur la main gauche.. au final les paumes des 2 mains seront bien inflammées.. et 3 dolipranes m’aideront à supporter ces vives douleurs
Le GPS émet à ce moment- là une alarme stridente ! j’avais enregistré en cas d’accident le numéro de phone de ma sœur et de mon frère, eux ont reçu un sms, Ma frangine m’appelle de suite, je la rassure sans lui dire qu’en fait j’ai super mal à la main…
Nous maintenons 2h d’avance sur l’heure de clôture de chaque contrôle.
Minuit 40, Montbazon photo à la pancarte, je suis seule depuis quelques kms, Michel devant dormir chez un Ami, j’voulais arriver au km 400 avant de m’arrêter dormir un peu, mais le sommeil me prends de vitesse.. je me pose une première fois, dodo 20mn assis sur le trottoir contre une clôture d’une maison, le redémarrage est comme dit Zapilon compliqué.. mais je me motive en me disant que dans 5 mn ça ira mieux, en plus il fait chaud , toujours pas mis les jambieres, juste maillot manche longue pour la nuit ! et hop.. les kms défilent et je maintien le 19 / 20 de moy. Je ne verrais pas Chenonceaux il fait nuit noir ! et je laisserai mes deux éclairages à l’avant pour mieux voir.
les mecs sont toujours devant ou derrière moi, on se quitte pas et c’est vraiment réconfortant car je me dis que je suis sur un bon rythme ! La nuit est noir, pleins de bruits étranges lors de la traversée de forêt qui m’incite vivement à avancer plus vite…
j’aime la nuit, plus de voiture, le silence et nous-même .. à ce dire par moment « mais qu’est ce que j’fou là…, ou au contraire se dire « Quelle chance de pouvoir connaitre cette joie de rouler seule dans la nuit »
8h00 le jour est levé, j’ai fait dans l’intervalle 2 autres arrêts dodo
de 20 mn sur les trottoirs et bien dormi à chaque fois, je ne sens pas la fatigue, mais les mains et fesses me font souffrir ! il me faut changer la guidoline c’est pas possible de continuer avec celle que j’ai , pourtant j’avais rajouté des blocs de gel .. C’est dommage car sinon tout va bien le moral est top, l’allure correcte, et je remémore les anciens PBP, ca me motive pour cette fois le valider, faut pas que j’ai des regrets, alors je perds le moins de temps possible j’ai trouvé une boulangerie vers 7h 15 pause ptite dej car ils faisaient aussi du café ! youpi le réconfort d’une nuit solitaire mais entouré d’animaux aux cris stridents ou aux croassement des crapaux et grenouilles
Bref, Le parcours est magnifique et je traverse Chambord dans l’inquiétude des animaux en liberté, bien m’en appris d’etre attentive, d’un coup surgit à 20 metres devant moi un sanglier qui traverse la route, au bruit de mes vitesse, elle s’arrête nette sur la route et elle me regarde, là je pose pied à terre stressée … je finis par poussée un cri débile, mais ça l’a fait fuir… j’attends un peu, car je pense qu’il y a les marcassins.. rien.. je démarre et repousse un cri au cas où.. et là 3 marcassins traversent à bloc la route vers leur mère.. le 4em peureux fait ½ tour et se cache dans les fougères… gloups je fonce.. ouf ! suis sauvé, peur mais quelle belle rencontre
Chambord est vraiment Magnifique
et ne peux résister de le prendre en photo, quel parcours ! la traversée de la Loire, est magnifique, on en prends plein les yeux ! !Pas de coup de pompes, je sens que ca va le faire, j’ai récupéré mes 2 heures d’avances.
La journée va passer à une vitesse folle, toujours seule, sans l’être, avec les passages de « mes hommes » ..
Juste avant le dernier contrôle, on se retrouve dans le cimetière ou je remplissais mes bidons, douches communes pour tout le monde ! un s’inquiète de sa « tenue » à l’arrivée, trop drôle lui ai dit , tu verras au PBP dans quel état tu vas finir. Hehehe,
On se retrouve au dernier bistrot pour pointer où l’un d’entre eux va avoir la gentillesse de m’offrir mon pérrier menthe glacée, pour me réconforter de mes bobos (c’est t y pas mignon ) j vous l’ai dit j’ai vraiment eu la chance d avoir ces cyclos tout le long du trajet.
Ils décident de finir les 50 derniers kms en 25 de moyenne. Je les laisse entre homme. Le GPS va alors me faire faire des tours et des détours , déjà pour quitter le contrôle et un peu plus loin , purée je m’agace, je m’énerve et me retrouve face à un mur à franchir, au moins du 16 % .. là pas possible je suis obligé de poser pieds à terre et je la monte en poussant le vélo…
A 17h49 l’orage me dégringole dessus, je suis dans une ville juste à un rond point, pas le temps de me mettre à l’abri (y a rien ormis 4 arbres) donc pas possible, c’est un coin de verdure.. je me précipite le long d’une grande haie, attrape mon imper, et la couverture de survie, je me met en boule essayant de me proteger de la colère du ciel, mais ça souffle dans tous les sens, ca tonne et dégringole , j’ai eu la trouille, je suis repartie à 18h24, l’orage s’en est allé en laissant la pluie continuer à me tremper.
Pas grave, je mets mon couvre casque, les vetements dans la sacoche sont archi trempé, vais donc rouler avec un poids supplémentaire,.. Les voitures fusent de tous les sens, me rasent les fesses, eux aussi on pêter un câble. Jamais eu aussi peur de ma vie, et j’en ferai part à l’organisateur, il est pas concevable de rentrer par cette route hyper fréquentée par des Parisiens qui rentrent un dimanche soir, pieds au plancher
20h30 j’arrive à Flins mais je ne retrouve pas la salle
!!! impossible de me rappeler et le gps me laisse comme une nouille sur un parking… j’appelle le numéro fixe , seul numéro indiqué sur les docs, heureusement Madame était là et m’indique le bon chemin.. je repars pour contourner un batiment
Ben non je vois toujours pas la salle, je l’a rappelle, elle rit de ma fatigue et gentiment me fais avancer jusqu’à la salle où son mari m’attends. Il est 20h41.
Voilà ce fut un très beau brevet grâce à ces ptits mecs avec qui j’ai parcourus ce 600 à l’ambiance d’Amitié et de partages de la chaleurs, de la fatigue , mais toujours dans la bonne humeur et le sourire jusqu’aux oreilles.
Mon brevet est validé ! la porte d’entrée s’ouvre vers un départ de mon 7ème et dernier PBP, je le réalise que 2 jours plus tard.
En rentrant radio du poignet, ouf pas de fracture du scaphoïde, une attelle pour 10 jours , mes doigts et paumes sont toujours engourdis , je vais donc changer la guidoline pour en mettre une plus performante à l’absorption des chocs de la route.
Merci aux Amis, à ma famille, qui m’ont poussé fort, pour pas que je lâche, pour que j’avance, pour que je réalise mon Rêve de participer au 20 ans du PBP.
J’ai vaincu, et cette victoire est aussi un beau doigt d’honneur, à ceux qui m’ont fait du mal y a un an, qui m’ont mis plus bas que terre.
Cette Victoire me redonne le sentiment de Valoir quelque chose et de retrouver mon Esprit Combatif et compétitrice et d être de nouveau au Départ d’un beau Défi, des étoiles pleins les yeux.
départ Dimanche vague 18h30