Les "10 heures vélo" de Fraiture (B), samedi 13/10

C'est apparemment davantage une manifestation folklorique que sportive... Les dix heures de vélo de Fraiture (près de Nandrin) auront lieu ce samedi, de 10 à 20 heures. J'y participerai en solo. Très franchement, je ne sais pas bien ce qui me motive à faire une chose pareille... Sans équipier, dans un village où je ne connais personne, à tourner sur une boucle d'1 km 700... Étrange. Si je parviens à suffisamment équiper le Sucre d'Orge en vivres, j'ai l'intention de me mettre sur orbite pour ne pas poser du tout le pied à terre : à combien estimez-vous les litres d'eau et les calories nécessaires (il y a un certain dénivellé ; la météo sera douce et sèche) ?

Oh, ça existe toujours!
J'y ai participé 2 fois (en 1985 et 1986). Les gens que je connaissais sont toujours là, je pense. J'y serais bien retourné, pour rire (et pour rouler), mais je suis occupé ailleurs samedi.
A l'époque, c'était sur une durée de 12 heures, j'avais roulé, en solo, 300 km (sur une boucle qui monte d'un côté et descend de l'autre).
J'avais toujours mon premier vélo (un Flandria, acheté avec mes économies à 13 ans, il rouille aujourd'hui dans la cave)
Cétait ma minute de nostalgie du jour... merci Jéjon pour ce rappel involontaire

Vindwa a écrit:

Oh, ça existe toujours! J'y ai participé 2 fois (en 1985 et 1986). C'était ma minute de nostalgie du jour.

Eh bien ! J'ignorais que c'était là une antique institution condruzienne...

Vindwa a écrit:

J'y serais bien retourné, pour rire (et pour rouler)...

...et pour me ravitailler ! Non, sérieusement, si vous passez dans le coin...

Vindwa a écrit:

A l'époque, c'était sur une durée de 12 heures, j'avais roulé, en solo, 300 km.

Ahaaa ! La pression monte, record à battre !

Vindwa a écrit:

Sur une boucle qui monte d'un côté et descend de l'autre.

Vraiment ? Hum, si on considère qu'un "côté" mesure 100 m et l'autre 1600, en les disposant correctement, je suis prêt à soutenir que montée et descente peuvent se trouver du même côté. Question de point de vue : il faudra que vous veniez en pèlerinage...

Vindwa a écrit:

Mon premier vélo [...], il rouille aujourd'hui dans la cave.

À mon avis... mauvaise cave !

Jéjon a écrit:

Eh bien ! J'ignorais que c'était là une antique institution condruzienne...

Merci pour l'antique, eh galopin...

Jéjon a écrit:

Ahaaa ! La pression monte, record à battre !

Même avec deux heures de roulage en moins, les 300 km seront dépassés, j'en suis sûr.
A l'époque, j'avais gagné une bouteille de vin (j'étais le seul solitaire, facile...)

Jéjon a écrit:

À mon avis... mauvaise cave !

Sans conteste, même les toiles d'araignée y moisissent, c'est dire.

Pour les conseils en diététique, je dirais pour l'eau, 1l/100 km au plus, et pour les calories, disons 2 snickers à l'heure ou mieux une bonne ration de cet excellent cake aux pommes maison que nous avons goûté à Soiron il y a quelques jours

Vous verrez peut-être un gars qui vous dira qu'il connaît un autre vélo couché; c'est Alain, l'instituteur du village, originaire du même patelin que moi, remettez-lui donc mon bonjour

Alors, alors?
Mon "fabuleux" record "antique" tient-il toujours?

La balade organisée que jai faite samedi passait par Fraiture et je ne pouvais continuer sans voir passer Jérome au moins une fois.Il avait fier allure ....sur un nouveau vélo (?)
Après j'ai fait la course pour rentrer dans le groupe et ainsi leur montrer qu'un VC ça roule pas si mal.
J'espère que tout a été parfait pour toi sous un soleil radieux.
A+

Hem ! Je peux m'enorgueillir d'avoir fait une course assez éblouissante... Dans le style "étoile filante" !

De hauts nuages s'effilochent quand je quitte la maison pour un petit échauffement : il y a 20 kilomètres jusqu'à Fraiture. Arrivé à pied d'oeuvre, je redécouvre le parcours. Entre les vieilles fermes et le nouveau quartier de villas à quatre façades, 1700 m assez pentus (il y a deux bosses et deux descentes, Vindwa !), parsemés de tentes où des scouts finissent d'arrimer des carcasses de papier mâché. J'apprends que, pour d'obscures raisons policières, la rue devra être rendue au trafic "normal" à 18h30 : l'année 2007 sera celle des "8h30 vélo de Fraiture"... L'antique record de Vindwa paraît soudain inaccessible !

Quelques Sn*ck*rs et mon portefeuille dans le sac banane, pas d'eau (!), un peu d'huile sur la chaîne, un tour de vis sur le siège du Sucre d'Orge... Il est 9h55, et l'organisation a manifestement pris du retard. Je me promène donc, mangeant un peu de pâtes en attendant le départ, lorsque retentissent au micro les dernières recommandations adressées aux compétiteurs... La caravane s'ébranle pour un tour de chauffe pendant que je boucle mon casque. Cinq minutes plus tard, c'est parti !

Je suis venu pour gagner, et la stratégie est simple. Inscrit en solo et dépourvu de tout informateur qui pourrait me renseigner sur mon classement, je dois prendre la tête, engranger quelques tours d'avance et ne jamais me laisser dépasser. Le premier point est accompli après 500 mètres : je démarre en trombe et laisse les quatre premiers sur place. Pendant un quart d'heure, je roule à fond, très essoufflé, avant de relâcher un peu l'effort. Une demi-heure plus tard, j'ai un tour d'avance sur la deuxième équipe. Je suis en forme, ça roule bien. Ligne de départ sur la plus forte montée, qui court sur cent mètres. Angle droit à tribord, "long" faux plat montant et bosselé (400 m). 300 m de faux plat descendant, large et beau virage remontant à droite, montée de 100 m. Belle descente (200 m) cassée par une chicane de ballots de paille pour amoindrir le danger de l'angle droit qui suit. 600 m de presque plat, très roulant et juste coupé d'un superbe S droite-gauche. Angle droit pour remonter aux stands.

Au bout de moins d'une heure, les commentaires et questions commencent à jaillir autour de moi, surtout de la part des enfants. "Eh, Monsieur, vous êtes tout seul ?" — "Vous n'êtes pas fatigué, vous ne vous arrêtez jamais ?" — "Tiens, revoilà le vélo Dur*c*ll (Non, pas "Dur-au-cul") !" — "J'ai à peine bu une bière, et il repasse déjà !" — "Ralentissez !" — "Il est fort, le lit roulant !". Certains se sont enquis de mon nom et scandent, toutes les trois minutes : "Vas-y Jérôme, t'es l'premier !" Bref, la gloire éternelle dans ce hameau de six cents âmes.

Trente-deux équipes (de dix pilotes maximum) sont inscrites. Je suis le seul en solitaire. Seules quatre ou cinq équipes, issues de clubs environnants, sont venues avec une ambition sportive et sur des vélos performants. Autour de cette poignée de comètes qui slaloment à 35 de moyenne flottent, avec plus ou moins de bonne volonté, des enfants de huit ans, zigzagants, quelques ados sur VTT tout suspendus, un cochon de papier mâché que conduisent des filles à queue tire-bouchonnée et pot de yaourt rose sur le nez, le CosmoScout, une gigantesque navette spatiale qui réalisera l'exploit de ne perdre que ses ailes de carton, et un grand terrain de football avec gradins, dont la fonction principale est de servir de zinc de bistrot et qui est constamment entouré de onze gars en maillot rouge occupant débonnairement toute la largeur de la chaussée.

Mon compteur ne fonctionne pas et me sert seulement de montre. À deux reprises, des cahots l'éjectent de son support et m'obligent à m'arrêter pour le récupérer au tour suivant. Je m'offre aussi une petite frayeur : un peu distrait, je vois la chicane de paille arriver sur moi, bloque la roue arrière et, à la glissade, préfère le frontal à quelque 30 km/h. Décidément, l'avant du Sucre d'Orge est costaud ! La cuisse d'une ado un peu désinvolte aura aussi pu se féliciter de la présence de mon protège-plateau... Toutes ces broutilles n'empêchent pas le deuxième point de mon plan de se réaliser : vers midi, j'ai trois tours d'avance.

Bravo, ya meme pas une petite video ou meme une petite photo !

Mais je sais que cette marge reste étroite : sans eau, je vais être obligé de m'arrêter pendant que mes poursuivants se relaient. C'est le Sn*ck*rs de trop qui m'avertit : le chocolat forme une pâte épaisse que j'ai toutes les peines du monde à avaler ; j'ai besoin de boire. Je m'arrête, me désaltère et prends enfin connaissance de mon avance dans le classement. Trois tours, c'est neuf minutes : elles sont en train de me couler entre les doigts ! Je repars. Je ne pense pas que mon rythme ait faibli.

Quelques apparitions viendront ponctuer la ronde interminable : Philippe Botty, avec son vélo, disparaîtra avant que je lui propose, un tour plus tard, de m'accompagner un peu dans ce manège ; puis, derrière la chicane, s'étaleront soudain les couleurs d'une dizaine de maillots de mon club : "Allez Jéjon !"

Hélas ! Je roule toujours aussi bien, mais la soif me tenaille de plus en plus souvent. Lors d'un nouvel arrêt, vers quatorze heures, j'apprends que mon avance s'est évaporée. Les deuxièmes sont sept à se relayer à une cadence rapide, et je sais que la première place est perdue. Les troisièmes étant assez loin, je décide de faire une petite visite de courtoisie au stand de mes rivaux. C'est un club de jeunes (15-18 ans ?) très sympas et, à mon avis, plutôt costauds pour leur âge. Ils m'offrent du jus d'orange. Deux d'entre eux essaient le Sucre d'Orge et le maîtrisent presque du premier coup !

C'est reparti. Après cet arrêt, je suis deuxième et puis le rester jusqu'au terme de la course. À seize heures, un nouvel arrêt pour boire me confirme mon rang, cinq tours (un quart d'heure) derrière les jeunes.

Seize heures vingt. Un bruit étrange et une certaine mollesse du siège me font craindre le pire. Arrêt aux stands et confirmation : le tube qui soutient le dossier est cisaillé en deux, tranché net comme par une disqueuse. Je déclare forfait.

[Le même tube s'était déjà rompu plus bas et de la même manière, environ 150 km après PBP. Le poids du buste le fait travailler en flexion, d'autant que j'ai la fâcheuse habitude, pour presser fort les pédales, de me caler dans le siège et de pousser sur le guidon U-bar. J'ai fait placer un gousset, mais les contraintes ont simplement été reportées plus haut...]

En attendant Élisabeth et sa voiture-balai, je fais ma tournée des tentes pour remercier les spectateurs et compétiteurs qui m'ont tant encouragé, et leur expliquer mon abandon. Plusieurs me proposent un vélo de remplacement (jamais ! Un Dechenne, sinon rien !), des groupes m'applaudissent à me faire rougir, on m'offre une bière à chaque buvette... Beaucoup, beaucoup d'émotion.

J'ai bouclé 110 tours en 6h20. Si le parcours mesure bien 1700 mètres, cela fait une moyenne de 29,5 km/h, pauses comprises. Le record de Vindwa était hors d'atteinte en 10 heures ! Si j'exclus une demi-heure d'arrêts (c'est un minimum), j'obtiens 32 km/h de moyenne... que j'aurais peut-être pu tenir avec un CamelBak. Nous verrons l'an prochain !

Pour les photos, je surveille le site (lien dans le premier message) : elles devraient y être publiées un jour ou l'autre.

Ah, notre Astérix belge termine l'année comme il l'a commencée !!
Heureusement, il y a eu le miracle PBP où rien n'a cassé ...
Le Camelback, c'est sûr que c'est très bien ; il y en a de toutes les tailles, etc ... Mais ça ferait "tache" sur le petit LU. Ds le fil sur le nettoyage de Camelbak il y a des solutions plus en rapport, à base d'anciennes bouteilles avec un tube qui plonge dedans. Mais ce n'est pas à la mémoire du forum que je vais apprendre ça ...

Quel vélo mes amis, quel vélo... On fait le même pour nain?

Naaaaaaa allez je déconne (encore que) Bravo Jéjon, vous êtes le plus meilleur!

En fait, j'ai déjà un CamelBak de deux litres, qui m'a servi sur tous les Brevets randonneurs mondiaux, PBP, les Championnats... jusqu'à ce que je l'oublie chez Philippe Botty ! Meuh non, il ne fait pas tache sur le Sucre d'Orge !

LucB a écrit:

Quel vélo mes amis, quel vélo...

Oui... Il y a simplement un tube sous-dimensionné à l'arrière, le reste est parfait. L'avant est absolument indestructible ! Et puis, joie de l'acier... J'ai pu le resouder dès hier soir !

Jéjon a écrit:

Et puis, joie de l'acier... J'ai pu le resouder dès hier soir !

Heuhhh, y aura bientôt plus d'acier autour des soudures !!

Jéjon, ne vous abaissez point à les écouter. Jaloux, ils sont tous