- Dominique Perruchon a écrit:
- Ceci met en évidence, peut-être, l’erreur de notre tendance à vouloir que nos enfants deviennent les légataires de nos aspirations ?
Vouloir donner un choix qui dans cet acte n’en est plus un !
Dominique Perruchon
Dans le même temps, lorsqu'on construit quelque chose qui nous dépasse en terme de durée, c'est naturellement en pensant aux générations à venir.
Il se peut que nos enfants, pour plein de raisons, ne reprennent pas à leur compte ces aspirations. A eux de modifier le cours de choses, étant entendu quà leur tour ils risquent de se voir désavoués par leurs successeurs.
Tout ceci se résume à un constat simple : nous n'avons pas la certitude de ce que sera le futur, et nous n'avons pas souvent la lucidité suffisante pour pouvoir prévoir au moins ses grandes lignes.
Pour ce qui concerne le cas de l'automobile, c'est symptomatique du passé recent de notre société. Mon père est typique de sa génération, né en 1943, ayant fait sa carrière sans accroc dans une grande entreprise (plus de trente ans chez Renault), il a été le premier de la famille à avoir une automobile. Mes grand-parents étaient de petits paysans sans terre de Basse Normandie, et à leur époque, le possesseur d'automobile était le notable.
L'automobile est donc devenu un marqueur de statut social. C'est encore le cas.
Lorsque je suis venu il y a trois ans de ça avec ma première automobile (un grand break Renault 21 fonctionnant au mazout), ma grand-mère a nettement marqué sa satisfaction en voyant ce signe extérieur de statut social.
Pourtant, c'était une auto achetée d'occasion, et je ne l'avais achetée que parce que j'ai déménagé à la campagne, et je ne rêve que d'une chose, pouvoir de nouveau m'en passer au quotidien pour retrouver le vélo (fut-il électrique cette fois, pour m'adapter au lieu où je vis désormais).
Mon père est imperméable à la notion d'économie d'énergie, de développement durable, il ne remet rien en cause de la place de la voiture dans notre société. Il en est resté au temps de Pompidou où la modernité, c'était d'adapter la ville à l'automobile.
J'ai choisi de ne pas accepter cet héritage.