Championnats du monde 2017 à Mannheim (Allemagne) du 9 au 11 juin

Je me demande comment il a fait pour caser la caméra sous le toit sans que ça gene sa tête!
Slade a du avoir un gros coup de chaud sur la dernière heure, il m'est même arrivé de le dépasser alors que j'étais moi même cuit.

Trois semaines après on est toujours dans l’ambiance de Mannheim et on revit ce super week-end de course avec bonheur en découvrant les photos et vidéo et en lisant les messages sur les forums. Notre communauté francophone est bien paisible en comparaison des débats passionnés d’outre Rhin.

L’organisation prévoyait jusqu’à 2 heures pour se rendre en voiture du vélodrome au départ de la course de côte. En vingt minutes nous y sommes et décidons de nous garer au plus près pour aller faire contrôler nos vélos. L’ordre des départs est celui des inscriptions, les premiers partent au sec puis la douche commence pour saluer le départ de la vipère et de Laurent. Ça se calme un petit peu puis l’orage reprend de plus belle avec des éclairs qui tombent à proximité. Nous nous sommes réfugiés dans la voiture ; ceux qui sont venus à vélo et ont laissé leurs affaires à l’organisation pour les monter à l’arrivée n’ont d’autre choix que d’affronter les éléments déchaînés pour espérer voir leur situation s’améliorer. La course est interrompue avant d’être arrêtée : c’est un petit peu la confusion, des branches seraient tombées sur la route, les fils de chronométrages auraient été emportés par des coulées de boue. L’orage a duré 1h30, exactement dans le créneau où devait se dérouler la course.

Réveil matinal vers 4h30 aux chants des coqs, la plaine du Rhin est dans la brume. Il y a deux groupes prévus pour la course de l’heure, sur les 160 concurrents, seule une trentaine de véhicules réputés plus lents, ont été inscrits d’office dans le deuxième groupe. Pendant le copieux déjeuner germanique servi au vélodrome, nous décidons de changer de groupe pour éviter la cohue. Je préviens les autres coureurs UF que je rencontre. Le circuit d’environ 2 km est très large par endroit et, à l’exception d’un virage délicat, les dépassements y sont faciles. Dans le premier groupe Alain Hinsen est impressionnant et termine dans le même tour que les 3 VM les plus rapides. Stijn Van de Maele roule avec David Linke à un bon 47 mais il crève et perd 2 tours.
Nous sommes à notre aise sur la ligne de la deuxième course où très peu de VM nous ont rejoint. Fidèle à une stratégie foireuse mainte fois répétée, la vipère s’élance derrière la meute pour être certaine de faire des efforts inutiles et couteux. Devant, Jochem part sur les chapeaux de roue entraînant Marvin avec lui. J’hésite à me faire la peau pour les suivre, je préfère rester avec Olivier et attendre Marc pour reformer notre trio habituel. Les deux de devant creusent rapidement l’écart malgré la cadence ébouriffante de mes deux coéquipiers sur qui les années ne semblent pas avoir prise. Nous emmenons avec nous Philip Schmalz et son vk2 qui ne prendra pas un seul relai pour protéger son compatriote Marvin. Après 35 mn, la vipère aperçoit les deux fuyards 200m devant, il nous faudra batailler encore 20mn pour les combler. À 55mn de course nous sommes enfin regroupés en tête. A deux tours du but la vipère se gare, Marvin et Jochem continuent à rouler sans mollir. Jochem lance le sprint à 600m de la ligne, Olivier comble une partie de l’écart, je reste tranquillement dans les roues avant de produire mon effort dans les 300 derniers mètres profitant de ma plus grande fraicheur pour me détacher. Nous rattrapons sur la ligne un groupe en roue libre à 30 km/h alors que nous déboulons à 55, c’est un petit peu chaud mais ça passe.

L’après-midi nous courons sur le vélodrome sur le lieu même du campement. La piste de 333m et les gradins sont d’époque. Le départ à heure fixe qui était envisagé s’avère impossible à mettre en place, ce sera donc la pagaille du premier arrivé, premier à passer comme à Leer et Machmelen. Ce serait pourtant si simple de suivre l’ordre des dossards. Le soir Willy Aldig, 82 ans, qui, avec son frère Rudy, a donné son nom au vélodrome, nous rend visite avec son vélo électrique.

Pour la course des trois heures nous forçons la vipère à rester à nos côtés dans le premier tiers du paquet. Stijn et Jochem partent devant et nous formons rapidement un petit peloton. Olivier donne le la et prend la roue du Quest d’Eva dans les lignes droites. Celle-ci passe systématiquement sur les plaques d’égout dont l’une secoue vraiment. Ma roue arrière tape, j’entends un bruit derrière moi, je jette un coup d’œil au rétro et voit une forme rouge qui roule dans le caniveau. Je ne passe même pas la main derrière mon appui tête, je sais que mon bidon de boisson énergétique n’y est plus. Heureusement vue la chaleur annoncée, j’ai pris un petit bidon d’eau directement dans mon cuissard pour compléter, je pensais le boire dans la première heure avant de m’en débarrasser. Il reste 2h50 de course et environ 30ml, il va falloir être sobre. Les tours suivants je cherche mon bidon mais il a disparu, je regarde sur le bord si je vois Jean sans pouvoir le trouver, difficile de quitter la piste des yeux. Je décide de courir à l’économie en cherchant l’ombre au maximum et en essayant de garder la bouche fermée. Nous sommes à peu près 8 dans notre groupe, les 3 fringants français, 4 allemands et le suisse Mickael Amman. Les tours s'enchaînent un peu monotones, c’est là qu’Olivier se met complètement en travers devant mois en glissant de la roue arrière sur une bande blanche, enfin un peu d’action. Un peu plus loin c’est Marvin qui change brusquement de trajectoire et moi qui fais un travers. On peut également apprécier la vitesse et l’angle de passage en courbe de gillou qui exploite parfaitement l’adhérence de ses pneus de moto. Après 1h45 environ, Sandro et Geoffroy nous prennent un tour et nous continuons avec eux. Le rythme accélère légèrement, ça ne fait pas mes affaires. Aux environs de 2h15 de course un des allemands accroche la roue de Marvin et se couche devant moi : je l’évite mais pas son vélo, sur lequel je passe sans encombre. La chute a désorganisé le groupe et on se retrouve bientôt à trois avec Marvin et Hajo sur son baron orange qui a fait toute la course à l’arrière du groupe en faisant l’élastique à chaque relance. Je me dis que ça va enfin se calmer mais Hajo est encore sacrément costaud et prend un relais de 30mn. Le vent s’est levé et je m’applique à ne pas laisser d’écart se former. Je sens la fringale qui vient, il me reste des barres mais impossible de les avaler sans liquide. Je regarde la pendule, j’ai hâte que ça se termine. A 1 tour et demi de l’arrivée Marvin accélère franchement suivi par Hajo, je n’essaye même pas, je suis enfin libéré. Finalement Hajo coiffe Marvin au poteau mais sera quand même classé derrière lui car c’est le temps par rapport au 1er passage sur la ligne qui est pris en compte. La dernière heure a été difficile pour beaucoup et les visages sont marqués. Johanna avait laissé un sac au chronométreur, elle revient avec mon bidon rouge fétiche qu’un bénévole a dû se donner la peine de rapporter au départ. Le bidon est plein et presque frais, quelle belle récompense !

Ah, génial, merci Pedro encore un super reportage (comme si on y était , super !!!!).

Finalement ton précédent msg vient de me "conduire" à ton profil donc tes msg et finalement sur ton compte rendu, tout aussi fourni sur Maasmechelen .

pedro a écrit:

...
On peut également apprécier la vitesse et l’angle de passage en courbe de gillou qui exploite parfaitement l’adhérence de ses pneus de moto...

je comprends mieux pourquoi je distançais toujours (ou presque, les rameurs prennent très bien les courbes aussi) les autres dans les courbes :-)

j'ai depuis changer de pneus afin d'avoir plus d'adhérence sur les routes de Toscane

Quel style, parfaitement assorti jusqu'aux verres de lunettes !
manque un peu de scotch pour être parfait

y'en a un peu sur l'arrière du sac qui a été brulé par le frottement avec la roue ;-)
Mais il est blanc...

Vous vous rappelez la course de côte vers le Weißer Stein, sous une pluie battante et un vent pas piqué des hannetons?

Vous vous rappelez du dernier kilomètre et demi, plein de trous et de cratères pour déchausser les dents?

Bah maintenant c'est un vrai billard tout neuf. J'y ai pourris un VD la semaine dernière.

j'avoue que je n'ai pas trop regardé l'état de la route...en fait je ne voyais plus rien!

J'espère que tu viens à Nandax 2019 cet été!

C'est en organisation. J'ai posé les vacances au moins du jeudi au lundi, je regarde comment covoiturer parce que je n'ai plus de tank personnel. Au pire du pire je me louerai un truc.

Entre-temps je m'entraîne presque.

giloulebreton a écrit:

je comprends mieux pourquoi je distançais toujours (ou presque, les rameurs prennent très bien les courbes aussi) les autres dans les courbes :-)

j'ai depuis changer de pneus afin d'avoir plus d'adhérence sur les routes de Toscane

Pitié Gilou, garde tes vélos-charrues et tes pneu de moto ! Déjà comme ça on a du mal à te suivre !!!