Bon, d'accord,
Voici la méthode que j'ai appliquée pour la réalisation de ma
fourche:
Les jambes en carbone sur leur « moule » - Elles sont constituées de multiples couches de sergé en 350g/mm² disposées tantôt à +/-90°, tantôt à +/-45°, ainsi que de couches (au moins 6 de mémoire...) d'unidirectionnel en 500g/m². L'épaisseur finale obtenue est de 5mm. l'ensemble a été formé sur un moule en styrofoam découpé au fil chaud, et maintenu sous légère pression par un contre-moule pendant la polymérisation.
Détail - Une fois polymérisées, les "jambes" sont découpées précisément et poncées
La base : une
fourche alu VITUS amputée - Les queues destinées à s'encastrer dans les tubes de
fourche n'ont pas été encore découpées.
Montage à blanc – le té de
fourche est stratifié d’un fin tissu de verre pour éviter la formation d'un couple électrolytique entre l'aluminium et le carbone. Les "jambes" ont une queue qui pénètre dans le té de
fourche d'environ 60mm et seront collées à l'intérieur après dépolissage consciencieux à la dremel et dégraissage non moins consciencieux de l'intérieur des tubes de
fourche.
Collage sur marbre à l’aide d’une colle époxy industrielle type Araldite 2011 - Les cavités des tubes de la
fourche tenue à la verticale sont remplies de colle époxy en gardant une marge d'un volume équivalent à celui des queues des "jambes", puis on plonge les jambes dans le té de
fourche et l'ensemble est fixé solidement sur un gabarit garantissant la position de tous les éléments (on a le temps, la colle époxy est à prise lente, on peut manipuler 7 heures). Pour cette opération, les trous de l'axe de roue Ø10mm ont été percés et servent à la fixation sur le gabarit.
Collage de joues en polystyrène extrudé - L'ensemble est encore sur son gabarit, et y restera plusieurs jours.
Les joues sculptées et solidifiées à la résine - On voit bien sur cette photo les trous pour l'axe de roue qui n'on pas été encore ovalisés.
Quelques étapes plus tard - L'ensemble a été revétu de 2 couches d'unidirectionnel en 500g/m² et 50mm de large, de chaque côté depuis la tête jusqu'à la patte, 2 couches à l'intérieur (en forme de U inversé reliant les deux pattes), recouvert de peelply et mis sous pression à l'aide de ruban adhésif d'électricien. Puis à nouveau revétu de deux couches de sergé en 350g/m² (pas de chaussette), recouvert de peelply et mis sous pression à l'aide de ruban adhésif d'électricien. A l'endroit des pattes et à chaque étape, une pression supplémentaire a été maintenue à l'aide de cales en bois et de presses à vis. Le tout a été poncé légèrement et "verni" à l'aide d'une fine couche de résine.
La patte de dérailleur est fixée par des vis FHc inox, vissées dans des taraudages faits directement dans le carbone. les pattes de
fourche ont une épaisseur finale de 7mm. Les trous ont finalement été ovalisés jusqu'à être débouchants.
La
fourche, une fois terminée a subi une post cuisson dans un vieux four ménager à 80° pendant plusieurs heures, pour l'occasion elle avait été remontée sur son gabarit afin de garantir ses dimensions.
La résine utilisée est de l'époxy à prise lente, pour avoir le temps de bien travailler voire même de s'y reprendre à plusieurs fois, et traitée anti-UV pour éviter le jaunissement si on veut laisser la fibre visible.
Dans une chute de tube alu habillé carbone, j'ai réalisé ceci (diamètre 10),
Que j'ai fixé là, sur la
fourche,
De l'autre côté, il y a la patte de dérailleur.
Ainsi, cette
fourche est en règle avec la législation, qui impose un dispositif de sécurité en cas de desserrage de la roue avant
Je n'avais aucune expérience de la fabrication carbone à cette époque, c'était ma première réalisation.
Cela n'est surtout pas à prendre comme une méthode infaillible, mais si ça peut aider...
Gilles