essai de CR ly masse

je voudrais faire un CR précis, avec les heures les lieux mais tout m'échappe, la rigueur dont j'ai su faire preuve lors des BRMs n'a pas été possible, il me fallait juste arriver ce dont je ne doutais pas , passer dans les temps aux contrôles ne m'a pas effleuré, j'étais dans l'insouciance totale

Je sais dés les 300 premiers kms qu'il me faudra accueillir gêrer la douleur, j'en ai l'habitude, ce sera un PBP différent, pas celui dont j'avais rêvé 4 ans auparavant mais je suis là, et j'en suis trés heureuse.

j'opte pour un pédaler cool, 20km de moyenne roulée devrait suffir.
A cette vitesse le parcours est facile et n'occasionne aucune fatigue musculaire

Mes arrêts contrôles sont longs j'ai besoin de ces temps pour détendre la pression sur les rotules, passer au point massage (le plus souvent les soins ne me sont d'aucune aide) je n'y ferai que 4 haltes
D'un contrôle à l'autre le plus souvent 80km la gestion se découpe ainsi 20 km tranquille sans douleur , 40 km de douleurs acceptables, 20 km où je serre les dents
2 fois je manque de courage et je prends un antidouleur cela se solde par 2h de tranquilité où j'accélère et m'amuse un peu. Puis s'en suit une lutte acharnée pour ne pas tomber dans les bras de morphée, contre coup de l'antidouleur

Loudéac/AFB le point dodo mais aussi la chaleur des amis qui me fait oublier mes petits soucis
Marco en FujinSL dont j'ai fait la connaissance lors de la premiere nuit contribue à rendre ce périple agréable, les kms passent faciles, nous ne roulons pas toujours ensemble, mais nous nous rejoignons souvent.

j'ai la chance de me blottir sous la couverture aprés le passage de Tarnsat elle est encore chaude, pas facile de trouver le sommeil mais que c'est bon d'étendre les jambes, déja repartir, il pleut, l'orage nous prend entre Loudéac et Carhaix par chance c'est une courte étape, 2 bols de soupe et plus trop envie de repartir

Carhaix Brest j'ai beaucoup aimé, je me fais "jeter" dés que j'essaye de pendre une roue pas grave, je double, la route est facile le paysage pas distrayant nous avançons dans un brouillard humide trés humide , le crachin coule sur mes joues c'est loin d'être désagréable, je baigne dans la moiteur de mes vêtements mouillés je vais bien, je me sens bien.
Je remonte tranquillement les files de vélos, pédalage fluide, je ne vois plus Marco dans le rétro, ma moyenne a beaucoup baissé pendant la nuit et l'orage, il me faut la ramenrer à 20km/h ce qui ne devrait pas être si compliqué sur cette portion de faut plat montant et descendant trés favorable à un pédalage sans fatigue

je croise Pitchoun qui a amorcé le retour, sourire complice

Quelques instants aprés un bent coupe la route pour me rejoindre,"tu perds ta lampe" , mon éclairage pendouille lamentablement audessus de la roue.
(montage rayspid plutôt efficace mais dont le revêtement peulé et granuleux de la route a eu raison)

"Désolé de ne pouvoir t'aider"
éclairage comdamné, que j'imobilise tant bien que mal sur la poutre du VK avec des "trucs" récupérés sur le bord de la route
Comme il n'y a pas de hasard la sécurité nous arrête pour verification de l'éclairage dans la purée de pois
j'ai la Cateye en secours ça roule, Marco m'a rejoint il file 500m devant

Brest dans la circulation, un tour de ville pas génial, pas mal de temps perdu, tout le monde râle, ça fait plaisir de voir qu'il ya des gens sous les casques.
Brest ou je suis attendue

Carença nous annonce que nous sommes quasi hors delai mais ça a plutôt l'air de l'amuser, 40h ou 41h pour aller à Brest ça ne me dérange pas, suffit de ne pas trop dormir sur le retour (plan foireux car en 40h nous n'avons pas additionné 2h de sommeil)

>>>>>> Paris peu importe l'horaire nous sommes dans le bon sens

Rayspid ne nous a pas rejoint, j'espère qu'il n'est pas loin

Je croise Gruig qui se dirige vers Brest il a super bien roulé !

les km qui vont suivre seront un combat contre l'indifférence , je salue chaque cyclo qui me double ou que je double, on me répond bien souvent par le silence ou par un bonjour surpris, ça va m'occuper quelques heures

et ben tu t'en sort bien pour un 'essai' .. fais tout de même attention l'étape suivante c'est un 'roman' !

Arrivée à Loudéac prise en charge immédiate du Vk , j'apprends l'abandon de Sébastien, de Laeti de jfv
Sébastien me céde son éclairage qu'il instale avec yoclode sur le VK
et toujours pas de nouvelles de rayspid
Régine me pose un pensement sur la fesse qui commence à être sacrément irritée, échaufée
JP me propose un tente pour 2h qui passeront comme 2"
annabelle nous sert une délicieuse soupe de pates

Je repars avec Marco, 45 mn de pédalage besoin de faire une pose rapide micro sommeil de 15 mn et c'est reparti pour ne plus nous arrêter heureusement le jour ne tarde pas à se lever
J'ai un peu de mal à décrire la suite tout est un peu embrouillé dans ma tête

les h de pédalages se succèdent et se ressemblent des bosses des descentes le tout s'enchainant avec facilité

l'arrivée à Villaines l'accueil est triomphal
je gare mal le velo qui me retombe lourdement sur les jambes
je m'assoie dans l'herbe pour un massage des pieds, je marche déchaussée sur le carrelage et sur la goudron en attendant que Marco me rejoigne
finalement je ne le reverrai qu'au contrôle suivant
je pose des Ktape pour soutenir les TFL qui commencent à titiller

Chaque redémerrage me devient compliqué pour ne pas dire impossible, je ne me sens pas fatiguée mais je démarre penchée sur la droite ce qui occasionne une perte d'équilibre
Impossible de redémarer les spectateurs sont en emoi et moi je commence à m'ennerver un peu stressée par les mini chutes qui se succedent

dés que j'ai atteint la 2eme pédales je retrouve une dexterité parfaite
je vais vivre cela jusqu'à la fin soit les 6 derniers controles
ce probleme de déséquilibre n'intervient que si je m'arrête plus de 15 mn

Soleil de plomb la route est belle, le compteur annonce un 20km/h de moyenne, je joue beaucoup dans les tobogans, j'ai gardé le cuissard long je cuis mais cette brûlure attenue grandement les douleurs des rotules

Derniere nuit trés pénible, je ne supporte plus les feux ar des autres velos ni les bandes trop réfléchissantes des gilets, je pédale droit vite mais je n'ai aucune notion de la route.

je ne distingue pas les formes juste des halos, cela en devient trés stressant

des groupes doublent dans tous les sens et le plus souvent à droite, il y a des vélos partout des lumières partout pour m'aveugler je serre les dents, vivement que ça finisse

Aprés Dreux je demande à Marco de continuer sans moi car je le ralentis

je m'arrête pour une brève pose où il m'est impossible de m'assoupir
.
Cela suffit à me remettre sur pieds, et je m'élance derriere un groupe d'italiens bavards
l'un d'eux me prévient d'un obstacle que j'évite de justesse , il s'agit d'un dormeur dont le velo est tombé sur la route lui même a les pieds qui débordent sur la voie
je m'arrête je gare le velo et le réveille pour lui demander de remonter dans l'herbe il s'exécute en me remerciant et s'endort aussitôt

scène suréaliste de voir les autres cyclos ne pas s'arrêter. nous sommes dans un autre monde et pour moi la limite est atteinte, raz le bol de cette mentalité

le groupe ne m'a pas attendu et je pense que c'est à ce moment là que mon plaisir fini par m'abandonner

Gambay dans la nuit, SQY heure de pointe 7h15, j'essaye de me glisser dans un groupe de cyclos qui me refusent le passage, je mets pied à terre désiquilibrée par ma chaine qui frotte la roue et le peu de vitesse, grosse galère au redémarrage dans les bouchons.

Arrivée 8h06 86h35 grosse dette de sommeil , pas de fatigue musculaire
et toujours pas de Rayspid qui arrivera 10h plus tard

Je lui adresse un grand bravo comme à tous les hors délai qui terminent sans abandon et avec le sourire et de belles rencontres

je voudrais témoigner, du comportement exemplaire et convivial des horizontaux, ne changez pas ...

merci à Bandicoot pour m'avoir reconduite en voiture au camping

Gruig pour ton immense courage t'es mon héros s'il en faut un

Merci

éh béh...

Avec le faible programme d'entrainement que vous m'aviez indiqué au départ, j'ai été trés agréablement surpris par ta performance ; y a du fond ... ; et je suis très content aussi que Rayspeed ait terminé, peu importe les "délais officiels"
Bravo (mais effectivement, au delà d'un certain niveau de galère, on peut se poser des questions ....)

Bravo Mireille. Je me doutais que quelles que soient les difficultés tu irais au bout mais quand même je suis encore bluffé !

Bises

Marie, Michel

" mais effectivement, au delà d'un certain niveau de galère, on peut se poser des questions ...."

le temps qui passe nous fait passer de l'inconscience (c'est beau d'être jeune) à la conscience d'une certaine "rentabilité" des risques et des souffrances

à l'autre bout de la ficelle, l'énoncé de cette "rentabilité" peut aussi aider à masquer un manque de résistance et physique et à la douleur

je ne suis pas sûre que le Vh soit un réel avantage sur PBP
faudrait un VH de jour et un VD de nuit, avec notre vision panoramique nous avons trop d'interférence, je revais de ne voir que ma roue et un éclairage au guidon qui éclaire juste devant.

si je reviens dans 4 ans ce sera avec des genoux neufs, un vrai éclairage, une montre pour les arrêts, des sacoches légères, une mousse adaptée etc ...

bravo Ly Masse

je te parle pas de mon admiration et de ma jalousie ! mais avons nous un projet commun pour 2015 ?

apres bordeauxparis en 2004 , 2006 , puis 2008 raté pour le boulot suivi de 2010 j ai le genoux out , une opération me permettra peut etre de reprendre les raids......

encore bravo , bonne recup
amitiés
coyote

" je ne suis pas sûre que le Vh soit un réel avantage sur PBP "

Par expérience et en lisant les compte-rendus, l'avantage du VH tient à ce qu'il évite les "dégâts" physiques dus à la position sur le VD (fesses, poignets, cou) et c'est pour le cyclo moyen très important
Il a aussi un plus sur le plat et contre le vent
La position nécessite moins de besoin de s'arrêter

Mais cet avantage se paye:
consommation de temps dans les côtes
maniabilité limitée (démarrage, ville, arrêts stop et feux,..)
route de nuit plus stressante
plus d'arrêts dès les 1ers symptômes de sommeil sinon ... patatra !
difficulté à se protéger de la pluie (parfois froide)

Conclusion: une tortue bien préparée, qui a une bonne vue de nuit, qui n'a pas facilement sommeil, réalise pbp dans le même temps que si elle roulait en VD .... en ce qui concerne les tendons c'est à mon avis =

Pour la bobologie VD j'ai donné plusieurs fois et je ne me vois pas reprendre mon VD pour aller au-delà de 25 km ( je n'ai plus le paramètre temps dans mon équation)

ly masse a écrit:

si je reviens dans 4 ans ce sera avec des genoux neufs, un vrai éclairage, une montre pour les arrêts, des sacoches légères, une mousse adaptée etc ...

pour les genoux , je peux pas faire grand chose, pour la mécanique , ces parametres seront faciles à intégrer ......2 ans pour le projet...1 an pour construire et 1 saison à rouler ... ça devrait le faire en 2015

Elle c'est bien acroché la lymasse et a réussi félicitations.

Me concernant pas trop de pb de vision nocturne mais j'avais une bonne partie du parcours en tête ce qui aide.

zapilon a écrit:

à l'autre bout de la ficelle, l'énoncé de cette "rentabilité" peut aussi aider à masquer un manque de résistance et physique et à la douleur

Oh, pas la peine de chercher à la masquer, elle s'impose, ne serait-ce que par l'allongement du temps nécessaire

En fait, on est ds le bon fil avec nos lamentations d'hommes mûrs, celui de notre centenaire

D'ailleurs elle dépasse aussi l'angélisme primaire qui prévaut sur ce forum en signalant des petites difficultés liées au VC. Ne roulant jamais la nuit, les limites de la supériorité du VC en visibilité m'avaient sauté aux yeux dès que le soleil était rasant ...

bravo ly masse moi je suis admiratif plus encore pour les 80 90h qui se battent contre des elements alors que ce n est pas le cas pour les 45 60h....

pour ce qui est des avantages du vc ou du vd je pense que si le vd etait si inferieur il ne gagnerait pas autant de BRM et qu on aurait plein de auré pour finir devant les vd.
des vd en groupe gomment completement le desavantage aero.
herve le du chiffrait cet avantage a 5h sur un pbp, le fait de rouler couvert par les autres.

en vd les bons ne se fatiguent pas tant que ca donc cela montre bien que le cout energetique n est pas beaucoup plus important qu en vc. (quand on pese moins de 70-75 kg a mon avis)

pour ce qui est du rendement, la perte en cote reste importante en vc....

pour ce qui est du confort, plus on est lourd et plus on est mal sur une selle, et bien sur un siege....

Bravo Mireille !!!
Je n'ai pas eu la même ténacité.
Quand je suis arrivé à Brest vers 21h30, le contrôle venait de fermer.
Les chaussettes encore mouillées, les affaires de rechange trempées, pas de nourriture : je ne me voyais pas faire le retour dans ces conditions.
Il restera du PBP le souvenir de ce Mamers-Tinteniac épouvantable : quatre orages , des trombes d'eau, des bourrasques de vent qui vous balancent sur le bas côté, la foudre qui claque à proximité.
Toute protection semble alors dérisoire. Quand je suis reparti de Fougères, il me semblait traîner une enclume. Ce n'est qu'à Loudéac que je me suis aperçu que mes sacoches étaient remplies d'eau.
Un point qui n'a pas évoqué concerne la circulation routière : la RD sortant de Mamers sous des pluies torrentielles avec des camions frôlant les cyclos sans visibilité, la route vers le Roc Trevezel avec des véhicules freinant au dernier moment pour doubler la longue file de cyclos . Cela me fait encore froid dans le dos. Un cyclo de mon club sur la route du retour a été renversé par un camion vers Mamers, alors qu'il roulait seul et bien à droite. Il faut être très vigilant sur PBP !

" Il faut être très vigilant sur PBP ! "

Pour le peu que je me suis autorisé à faire, j'ai roulé seul, suffisamment sur le bord droit des routes, je n'ai fait qu'être vigilant et très prudent, mais je me suis rendu compte que 99 % des conducteurs de voiture et camion n'avaient jamais de leur vie roulé à vélo sur une route fréquentée et qu'il ne pouvaient absolument pas imaginer ce qu'on éprouve en leur "compagnie"

" avec nos lamentations d'hommes mûrs "

@ jpl75
on évalue l'âge de certain animaux à l'usure de leur dents, pour moi c'est à l'usure de mes patins de freins !

Super le CR Mireille,

encore bravo pour la persévérance j'imagine pas de combattre la douleur dès le début du brevet.

Je redoute également la 4°nuit, la dette de sommeil et la fatigue conjuguée font des ravages...

merci Mireille.
bonne recup

http://pbpvillaines.free.fr/Images/Photos/PBP2011/Daniel/Retour/pages/IMG_0677.htm

elle a vraiment la classe

zapilon a écrit:

" avec nos lamentations d'hommes mûrs "

@ jpl75
on évalue l'âge de certain animaux à l'usure de leur dents, pour moi c'est à l'usure de mes patins de freins !

Ah, ce n'est pas à l'usure des dents du plateau

mille bravos Mireille , toute mon admiration pour ta prestation et ton CR!



as-tu entendu mes encouragements ?



Alain

+1
Evidemment avec des genoux ce serait + facile...