Et voilà quelques infos sur l'étude:
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Un bureau d’étude américain a classé les voitures selon l’énergie requise de la conception à l’élimination. Résultat? Une meilleure note pour le Hummer H3 que pour la Toyota Prius hybride!
«Dust to dust», traduction US de «Tu es poussière et tu retourneras en poussière». Tel est le titre du rapport de CNW Marketing Research Inc, dont la version 2006 a été récemment publiée sur le site internet (
www.CNWMR.com) et largement commentée par les médias américains. Les auteurs de cette volumineuse étude ont analysé 320 modèles de véhicules commercialisés aux Etats-Unis afin de déterminer leur consommation globale d’énergie.
«Mené de manière parfaitement indépendante, soulignent-ils, ce travail n’est pas un document technique, mais une manière d’élargir la perception de la consommation d’énergie de l’industrie automobile au-delà du nombre de litres de pétrole brûlés par un véhicule, car la réalité est loin d’être aussi simple.» Une bonne nouvelle: la situation générale s’est améliorée depuis la première édition de 2005. Mais le paradoxe demeure.
De la naissance à la mort
«Dust to dust» résulte d’une longue collecte de données, pour la plupart publiques, et de l’application d’une formule dont le détail n’est pas indiqué, mais dont la complexité doit être à la mesure de la diversité des paramètres considérés.
«Nous avons recensé la consommation d’énergie pour développer, construire, vendre, conduire et éliminer chacun des modèles considérés. Cela comprend notamment les transports à tous les niveaux, depuis la distance parcourue par les employés pour se rendre à l’usine, jusqu’à celle parcourue par le produit fini jusqu’au point de vente.» Toutes ces informations ont été rassemblées pour obtenir une note finale immédiatement compréhensible: le coût moyen en dollars par mile parcouru. Les auteurs précisent qu’ils ont considéré un coût à la pompe de 3 dollars le gallon (80 centimes le litre).
Du meilleur au pire
Nous sommes donc ici dans un monde sensiblement différent du nôtre, et même si CNW affirme que le consommateur ne paie finalement que 10% de l’énergie totale pour permettre l’existence d’une voiture, seules les notes clairement différenciées conservent leur signification une fois franchi l’Atlantique. La moyenne des notes obtenues pour l’ensemble des modèles testés se monte à 2,94 dollars par mile parcouru. Et c’est bien sûr le grand écart de part et d’autre de cette «normalité» qui interpelle.
Champion toutes catégories: le Toyota Scion xB, monospace joufflu non commercialisé en Suisse, crédité d’un coût par mile de 0,492dollar.
Le bonnet d’âne
Bonnet d’âne absolu: Maybach, dont le coût par mile s’établit à 15,837 dollars – cinq de plus que Rolls-Royce. Tout cela n’est pas très surprenant. C’est ensuite que l’affaire se corse. Ainsi Toyota US a-t-il vivement contesté la méthode utilisée en découvrant que son hybride Prius se classait moins bien que le Hummer H3 et que CNW le disait haut et fort.
En dépit d’une amélioration de 12% depuis la première étude en 2005, la Prius, symbole de la voiture écolo, est encore notée 2,87 dollars par mile, alors que le H3 emblématique du gros 44 pourchassé pour sa consommation ne pèse que 2,07 dollars ou encore le Cayenne 2,539 dollars. Maigre consolation: de tous les hybrides actuellement commercialisés aux USA, seule la Prius fait mieux que la moyenne du marché automobile.
Complexité de fabrication
Pourquoi la Prius est-elle si mal classée? En raison de sa complexité de fabrication, des matériaux composites utilisés et de la difficulté dans l’élimination des batteries, répond en substance CNW. «Les SUV consomment au moins deux fois plus, mais leur construction plus simple et leur durée de vie supérieure pèsent au final favorablement sur le besoin d’énergie total depuis leur naissance jusqu’à leur disparition.
»Nous ne tirons aucune conclusion pour autant. Loin de nous l’idée de dire qu’un véhicule hybride n’est pas un bon choix en termes de consommation et de pollution. Nous voulons simplement attirer l’attention sur le fait que ce qui est gagné d’un côté peut être dépensé de l’autre.»
Une chose est sûre: si la demande croissante se confirme, alors les hybrides ne cesseront de gagner du terrain, sur la route comme dans l’étude annuelle de CNW.
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