et ben dis donc Magnum tu ne doutes de rien ! il y avait de quoi partir en parachute ascensionnel avec le veltop
bon ce soir je vous laisse de la lecture car demain je tente la suivante et j'espère bien en revenir avec des choses à dire
DIAGONALE BREST PERPIGNAN : 1052 kms départ le samedi 26 avril 2014 17h00, arrivée avant le mercredi 30 avril 2014 10h00, soit 89 heures
DEPARTEMENTS : Finistère, Morbihan, Loire Atlantique, Vendée, Charente Maritime, Gironde, Lot et Garonne, Tarn et Garonne, Haute Garonne, Aude, Pyrénées Orientales
CONTROLES : Brest, St Thurien, Muzillac, Machecoul, Le Sableau, Pons, St Jean de Blaignac, Brax, Blagnac, Limoux, Perpignan
CARTES POSTALES : Daoulas, Estagel
MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 50*40*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)
Le dossier a été envoyé pendant ce doux hiver mais les préparatifs seront malgré tout tardifs.
Voyage en train tranquille avec du Mans à Brest une agréable étudiante en mécanique qui rentre de Grenoble pour des vacances chez elle dans le Finistère. Son dernier voyage « aventure » le raid 4L spécial étudiants effectué en février au Maroc … Les photos sur son Smartphone sont superbes et donnent une idée de l’ampleur de cette organisation et du défi à réaliser.
Arrivée à Brest bien à l’heure et je suis à l’abri pour faire le montage du vélo …. Il pleut très fort avec des bourrasques de vent incroyable … je pense ne pas pouvoir passer au travers de ces grains. Arrivé au Commissariat de Police sec tout de même !
Départ à 17h00 sans complication, juste une petite déviation obligatoire dans la ville pour cause d’une manifestation musicale qui sillonne la ville. (Cornemuse, biniou, un bagad traditionnel bien sympa à entendre, mais pas le temps de flâner…)
Première grosse difficulté à franchir : Le pont Albert Loupe, avec le parapet en béton pas de problème, mais dès les barreaux : quasi infranchissable avec ce vent d’ouest hyper violent, le bruit est un peu effrayant, je suis contraint de marcher car impossible de rouler sans partir à gauche. Enfin le bout du pont, j’ai bien failli perdre la mousse du siège, je l’ai introduite dans le coffre après l’avoir attrapé au vol … merci la chance !
Ensuite ce seront des kilomètres presque faciles compte tenu que ce vent est finalement légèrement portant jusqu’à la sortie de la Bretagne. Bien sur la nuit s’est installé et avec le régime d’averses je suis tout mouillé, bien motivé à rester au chaud derrière mes vêtements coupe vent. La température est douce, au point de ne pas dépenser inutilement de l’énergie.
A ST Thurien je vais pouvoir boire et manger au chaud juste avant la fermeture dans cette petite auberge où une partie de billard est bien entamée (tout comme les clients …)
Au matin je suis à Muzillac, le scénario est toujours le même, vent effroyable, pluie à l’horizontale, gouttes d’eau énormes, clapotis parfois de 20 cm de hauteur … et moi la dedans très bien, très prudent aussi … je ralenti dans les descentes car les montées sont relativement rapides par rapport à mes habitudes. Le vent est mon copain finalement ! Parfois il veut me faire tomber mais le low racer est à son avantage par vent de travers.
J’ai bien envoyé un sms à IDR56 mais je crois qu’il dort bien à l’heure à laquelle je passe dans son pays ! Et au matin je suis devant la vitrine d’une boulangerie à Muzillac pour un énorme ravitaillement ….
Le jour ne change rien aux conditions météorologiques, les averses sont puissantes tout comme le vent, peu de monde sort dehors … la pluie est toujours tiède … j’y crois de plus en plus. Le point de non retour je le situe au pont de St Nazaire. Comment faire pour passer ce pont ? Et ben le vent est trois quart arrière et je ne peux absolument pas pédaler … tout à pied de nouveau … et je suis contraint de m’arrêter dès qu’une voiture passe … le vélo est incliné et le bras droit n’est pas assez musclé … je me marche sur le pied gauche de temps à autre … je vais le franchir mais quand même : pourquoi le pont est-il encore ouvert malgré ce déchainement des éléments ? Point de satisfaction : pas d’averse pendant le passage devenu laborieux. Dans la descente sur Brévin je vais tout de même arriver à faire de la roue libre et sur les freins !
Voilà je suis donc maintenant super motivé à continuer car le profil va nettement s’améliorer et j’ai pas mal d’avance sur la feuille de route.
Machecoul sera donc une formalité car le vent est passé ouest sud ouest ! Il me pousse juste ce qu’il faut pour aplanir les difficultés. Reste qu’il est toujours de travers et que la prudence est de mise. Mais le dimanche matin les routes sont pour les cyclotouristes … je n’en ai aperçu aucun … pourtant je n’ai toujours pas froid tout mouillé. Il est vrai que mes pauses sont ultra courtes, juste le temps de faire les choses élémentaires pour moi : marcher manger et tant d’autre chose …
La journée va se dérouler toujours dans les mêmes conditions, je suis heureux de constater que rien n’est entamé, mes expériences précédentes m’ont permis de maitriser l’essentiel !
Et puis c’est l’incident : pas de lunette avec toute cette pluie et je me prends quelque chose autour de l’œil droit … j’en retire des petites pointes métalliques fichées dans la paupière et tout autour de l’œil … ma vue est intacte, alors je repars, pas douloureux non plus.
La photo de la pancarte du Sableau est très compliquée à réaliser. Et pendant ce temps un automobiliste sans doute distrait par le cycliste se mange l’ilot central à l’entrée de la ville … roue avant explosée … Par sécurité, à Marans je vais pointer dans le bar dans lequel l’ambiance est à la fête … le club de rugby local vient de remporter la finale du championnat régional après avoir été mené au score ! Belle perf, bravo !
La nuit ne va pas me sembler longue, le vent est toujours relativement mon copain, les averses sont toujours à répétition, le bonhomme continue sa balade tranquille … et c’est quand que je dors ? Et bien à Pons précisément … la chaleur du bar va avoir raison de moi … après un copieux petit déjeuner, je vais lamentablement m’endormir sur le trône ! La faute à la lumière minutée qui se rallume que par la présence de mouvement ! La serveuse à parié avec le client que je me suis endormi ! Il semble que je ne sois pas le premier à qui cela arrive ! Faut dire que l’étroitesse du lieu permet de rester cool posé contre le mur … donc nouvelle expérience !
En milieu de journée les averses deviennent éparses, mais il en faut toujours une pour me laisser mouillé. A partir de St Jean de Blaignac je vais pouvoir faire tout sécher en dynamique. Deux ou trois heures avec des éclaircies et donc un brin de chaleur, il était temps ! Et puis avec le jour qui tombe la pluie reprend, maintenant tout est rodé, j’ouvre et ferme le haut de la veste automatiquement, je ne force surtout pas, je maintiens tranquillement ma chaleur. Brax sera atteinte en milieu de nuit sans difficulté. En début de matinée Blagnac.
Je vais pointer dans une clinique vétérinaire … Lieu de contrôle inédit pour moi et la secrétaire médicale qui me trouve en forme après 840 kms. Pleins d’encouragements, et moi un vrai petit toutou qui acquiesce de la tête !
A présent les choses vont devenir sérieuses, passer Toulouse un défi à lui tout seul. Alors je prends un super petit déjeuner style chocolat chaud, 2 parts de pizza, un café, et une petite lessive du bonhomme. Toulouse avec un vrai crachin normand, c’est très décevant … franchissement finalement sans encombre puis la journée reste sans ombre.
Douleurs sous les pieds au franchissement du col de Naurouze, un peu avant Castelnaudary je ne peux plus appuyer sur les pédales, trop mal sous la plante.
J’enlève les chaussettes et je comprends. Va falloir aussi pommader … arrêt pharmacie à Castelnaudary et ensuite ce n’est que du bonheur. J’en repars avec une pommade anti-frottement. Son efficacité est immédiate, je peux de nouveau accompagner le vélo.
Limoux sera atteinte dans la soirée, et le café du stade va me permettre de me requinquer.
Grosse faim, excellent sandwich ! J’en repars prêt à affronter la quatrième et dernière nuit.
Le vent me pousse carrément dans la « haute vallée ». Mais comme à chaque fois le fait de ne pas avoir à faire un minimum pour avancer passe le corps en mode sommeil !!
L’avance est confortable, un cycle de sommeil entier dans un abri bus et j’en ressorts frais comme un gardon. Les étoiles sont présentes, mais de temps en temps il pleut !
Au passage dans la rue de Caudiès de Fenouillèdes, je vais pouvoir boire chaud car le bar est encore ouvert. Les proprios et les clients font une partie de fléchettes et sont interloqués. Ca sent la victoire et ils sont aussi heureux que moi. Echange de photos puis je vais devoir affronter la facilité de la descente vers Perpignan.
Trop facile hein ? Ben le plus dur c’est maintenant, je me suis relâché d’un point de vue concentration, je ne suis plus à la diagonale, chaque petite remontée est sur le plus petit rapport, je n’ai plus l’envie de pédaler. Je me sens bien mais qu’est ce que je fous là ?
Un abri bus en pleine campagne et descente et sans aucune réflexion je vais de nouveau y faire un cycle entier !
Tout est redevenu normal, le vent s’est de nouveau renforcé et les quelques bosses seront agréables. A Estagel je n’oublie pas la carte postale et aussi de prendre la photo de le 4L sur la place de la poste … Si le message est de faire du sport mécanique ben je dis NON ! Trop bien le low racer !
Au petit matin l’Agent de Police est super sympa. Le carnet est complet.
La gare est ouverte et je vais pouvoir regarder les fortes averses bien au sec cette fois-ci !
Petit bémol tout de même : entre le commissariat et la gare j’ai passé le pignon interdit et la chaine a de nouveau déréglé la roulette de retour, bof faut toujours remettre à demain ce que tu peux faire le jour même ! Le dépannage se fera donc à Caen ! Démontage du vélo et à 11h18 précise le train démarre pour longer la côte jusqu’à Montpellier, puis TGV, puis TER sans problème. Arrivée à la gare de Caen : je dois me vêtir de tout ce que j’ai pour vaincre les 12°c dans ce petit vent glacial. Les cinq minutes d’attente de mon épouse seront bien longues … le froid s’installe mais je m’en moque, tout est dans la tête, le petit bisou de Jocelyne va donc me réchauffer …
Inutile de vous dire que ce n’est pas la fin de l’aventure, ces vacances à vélo me font du bien.
Je vous souhaite bonne route et de dégager autant de plaisir que j’en éprouve lors de ces longues balades. Merci d’avoir lu.