Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Jeu 29 Mai 2014, 10:41
salut à tous attente de 21h par respect du règlement et le rab de suspens non pour cause de "coquinerie", mais comme tu l'as vu bouboule je dors assez facilement n'importe où je vous remercie pour vos encouragements et particulièrement pour cet accueil de qualité en gare de Strasbourg la météo tient une place prépondérante pour réussir ce genre de challenge, et pour cette diagonale j'ai été amené à devoir faire des choix de ouf .... j'ai donc usé d'une stratégie qui s'est avérée payante ... mais pour l'heure, je ne vous en dis pas plus la suite dans le prochain épisode pour cause de règlement
Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Jeu 29 Mai 2014, 20:39
toujours sympa vos encouragements, merci bouboule d'avoir fait suivre vous semblez avoir accès à la vidéo du départ mais sur mon pc je n'ai qu'un carré barré ??? je retourne me coucher bonne nuit
Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Ven 30 Mai 2014, 17:02
bon aujourd'hui réveil 6h30 après une nuit sans interruption ! depuis plus aucun signe de baisse de régime, je viens de passer la tondeuse et j'ai la patate en lisant vos réactions ben je vois que les kms restants sont souvent énoncés ... et du coup je me fais la remarque que lorsque je roule je ne vois pas du tout les choses comme celà, je vais d'un point à un autre pour faire valider un carton ou prendre la photo d'une pancarte, entre les deux je ne calcule rien sauf à bien penser à faire des provisions pour anticiper la fermeture des magasins en fin d'après midi ! la feuille de route est là pour me rassurer et le reste n'est que gestion et regarder les paysages ... @cyclaudax : popiette n'a pas réactivé son post et n'étant pas au parfum des parcours comme tu peux l'être en tant que Sariste je l'ai donc zapé sinon au retour du commissariat central pour la gare sncf j'ai rencontré 4 cyclos pour hendaye dunkerque ... il arrivaient et allaient à l'hôtel pour un départ tôt (3 novices et un diagonaliste avec 13 diagonales à son actif !) tu dois avoir leur passage près de chez toi ... ? et aussi je suis bien sur une diagonale (DH) du 14 au 18/06 ... mais comme tu pars pour un triangle je suivrai à mon retour ! bonne préparation
bouboule Pilier du forum
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Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Ven 30 Mai 2014, 18:18
si tu n'a rien d'autre a faire , tu peux venir la passer chez moi demain
Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Sam 07 Juin 2014, 19:33
Bon, j'espère les mêmes sans la pluie pour ta prochaine j'en profiterai aussi.
Mais elle est ou la musique ? Tu as bien entendu un ou 2 oiseaux chanter. Sinon, met nous l'enregistrement de tes chansons plein air pour rester éveiller Euh non, c'est pas une bonne idée; je viens de comprendre pourquoi tu roules sous la pluie
Sujet: Re: diagonale Strasbourg Hendaye le 24/05/14 Sam 07 Juin 2014, 20:03
merci bouboule, sur youtruc je la vois malgré la nécessité de telecharger un plug in ... de flash truc ... et pis je vais aller cyclaudax dis carrement que je chante mal ... je roule sous la pluie parce que ça tient éveillé (et toc) j'espère aussi que tu aura du soleil, j'en profiterai aussi (et toc toc !)
MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 50*40*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)
Le dossier a été envoyé pendant ce doux hiver en même temps que la précédente, et je suis donc toujours autant motivé par ces périples aléatoires. Principale difficulté de celle-ci : le vent dominant probablement de face Sud-ouest, alors le parcours est fait en grande partie pour aplanir les bosses et donc rendre plus simple la progression.
Suite à un voyage en train sans souci (traversée de paris très simple entre St lazare et gare de l’Est à vélo), arrivée pile à l’heure gare de Strasbourg. Sur le quai j’y retrouve notre Sariste dévouée Jocelyne Hinzelin qui n’a pas changée d’une mèche de cheveux et Jean Jacques (bouboule) qui lui est toujours aux petits soins et va prendre le coffre valise à roulettes en charge pour sortir sur la place de la gare. Là un comité d’accueil est sur le pied de paix, j’y retrouve Claude (yoclode) et son vélo mobile, y fais connaissance de Jean (petit jean) le bricoleur sérieux (créateur de son vélo couché à transmission directe). Pendant le montage de ma bicyclette, des passants posent des questions et Jocelyne explique le principe des diagonales pendant que les couchistes expliquent les avantages inconvénients de ce type de monture. Il est vrai que sur cette place il n’y a pas moins de 4 modèles différents VC Löw racer (baron), VC High racer traction directe (auto-construction), VC Löw racer traction indirecte, et un Vélomobile (quest)… manque plus que le tricycle couché pour avoir toutes les familles représentées ! Jean Jacques va faire une vidéo au cœur de ces préparatifs, puis nous allons rejoindre la terrasse d’un bistrot car j’ai trop l’envie de bien profiter des quinze minutes disponibles avant le départ officiel. Je suis super ému de provoquer autant d’enthousiasme à ce projet. Dépose de la Marianne sur le carnet de route au Commissariat. Jocelyne ayant facilité les choses en passant quelques jours auparavant pour bien expliquer qu’à cette période de l’année beaucoup de départ et d’arrivées allaient se succéder … du pro !
18h00 : c’est parti, sous les conseils avisés, les amis me font la trace le long du canal … super sympa cette sortie de ville, Jocelyne exprime clairement sa joie de rouler avec autant de vélo couchés car tout est de nouveau différent dans le rythme, les repères … je suis son super maillot ADF, des étoiles pleins les yeux) et puis petit à petit nous allons papoter grave ! Au passage d’un pont Hollandais avec courbe sévère à droite j’ai posé pied à terre pour la première fois ! (incompatibilité mécanique.. ce vélo est diabolique.. il ne tourne pas à droite à basse vitesse car le pneu vient frotter la chaîne..) Le soleil est très présent, l’air est quasi calme, en tout cas nous sommes bien protégés par la verdure tout le long de cette ligne droite sans feu et sans voiture. Quelques passages avec des déformations dues aux racines des arbres n’enlèvent rien à la qualité et à la tranquillité de cet itinéraire champêtre. A chaque infime montée le groupe me distance un peu puis ensuite à chaque infime descente le vélo chargé à 24kgs prend tout seul de la vitesse.. « J’en étais sur » crie Jocelyne lorsque je la dépasse avec un différentiel important. Le vélo est certe lourd mais il est chargé de quelques kilos de victuailles pour passer la nuit, le dimanche, la seconde nuit et un repas lundi. La carte postale dans la boîte aux lettres comme prévu puis beaucoup plus loin le groupe des couchés va s’éclater pour un barbecue bien mérité chez Jean. Salut les amis et bons appétits ! Jocelyne fait le choix de continuer un bout de chemin. Et bien ce n’est que du bonheur de l’avoir à mes côtés pour ne pas risquer de tomber dans le canal. Mais toute chose a une fin et nous allons nous séparer avec ce sentiment de respect et d’amitié qui lie les diagonalistes. Jocelyne m’offre un paquet de Figolu, un acte prémédité !!! 100 kms de plus d’assurés en autonomie … une Sariste qui mérite d’être connue j’vous dis, un grand Merci Jocelyne !
Un peu plus loin je vais retrouver mon itinéraire et de là la solitude et la concentration nécessaire pour mener la ballade à son terme. Sur la route je ressens un petit vent un peu de face mais sans conséquence, donc roulage très tranquille puisque le trafic est devenu quasi nul. Sur la place de Neuf Brisach je vais devoir demander mon chemin pour trouver l’unique café encore ouvert. Ensuite la nuit va tomber, le couché de soleil est sympa, les odeurs sont agréables, une soirée qui va vite devenir fraîche car étoilée. A Ensisheim il y a encore un peu de monde dans le resto, j’y prends un bon chocolat chaud et ai failli oublier de faire tamponner le carnet ! Puis direction Vesoul … Au matin j’ai voulu voir Vesoul mais à la pancarte j’ai surtout vu que la plaque de cadre montée sur le mat du fanion a disparue, déchirée … les forts pourcentages des descentes entre Belfort et Vesoul en sont venus à bout ! Je dois avouer que j’y ai peut-être battu mon record de vitesse avec ce biclou.
A la mi-journée je franchi St Symphorien, bonne idée l’arrêt à la pancarte car je n’ai pas vu de commerce ouvert ?! J’ai donc fait un ravito en eau au cimetière avec un doute sur sa qualité. 16h00 : un moment bizarre, je ne suis pas très à l’aise, je crois bien que le cerveau demande du repos et j’entends un grand cri et des appels … demi-tour immédiat et grand moment de plaisir partagé avec toute une famille qui fête leurs mamans (4 générations !) L’occasion de sympathiser, de prendre un café, de prendre des photos, de prendre le temps, de prendre leur adresse, de prendre de l’eau certifiée et de prendre tout plein d’encouragements.
Je suis remonté à bloc, toutes les sensations sont là … tellement bien que je m’engage sur cette petite route … qui devient un chemin … qui devient un sentier … qui débouche nulle part !!! Le franchissement de St Gilles à Torcy tout au pif ! Le GPS est complètement à côté de la plaque ! Ma feuille de route indique des villages que je n’ai jamais vus ! C’est seulement à Blanzy que tout redevient normal ! A Montceau-les-Mines je vais faire un break pour me réchauffer et causer un peu avec des clients du café … on y parle politique … j’suis super déçu de voir le bandeau défiler sur l’écran de la télé.
J’en repars bien motivé à penser vacances … en peu de temps je suis à Ciry le Noble et la nouvelle averse est terrible … Juste au passage du pont le resto « CHEZ MARCO » fera l’affaire pour tenter de passer au travers de cette énorme chute d’eau. Pâtes carbonara car la fraicheur du climat et l’humidité déjà absorbée ont bien entamée mon insouciance et les 300 prochains kms sont à forts dénivelées … La nuit va être compliquée ! J’ai tout juste chaud dans mes vêtements trempés ! Je mange très souvent, je reste très prudent dans les descentes, je monte des côtes à pieds pour ne pas avoir trop chaud puis subir un gros refroidissement. La traversée de Moulins sans un chat … solitude et sérénité, un drôle de mélange ... La pancarte de Souvigny à ne pas rater … Toute la concentration pour voir à travers les gouttelettes d’eau, je sens que je peux le gérer, je vais y parvenir mais il ne faut pas passer aux tremblements. Les paquets de gâteaux défilent, je double les rations, je mets volontairement le pignon du dessous pour faire chauffer les muscles … Et tout ça sans douleur … je ne me reconnais plus.
J’avance bien, au matin point chaud à Cosne d’Allier, je ne sais pas si je vais arriver à en repartir. Quoi ! J’imagine renoncer ? J’en repars avec le sourire pour défier le froid sur les jambes et le haut des épaules … Avec toutes les calories emmagasinées je vais rejoindre Gouzon et là c’est carrément un instant formidable ! Dans le bar/restaurant je vais rencontrer de nouveau les 3 sœurs qui tiennent ce commerce. Elles se souviennent de mon passage l’an dernier pendant DP : un gars qui a dormi dans une bâche avec un vélo pas ordinaire ! Elles m’ont offert mes consommations et j’en suis reparti bien requinqué.
Un peu plus tard dans l’après-midi quelque part en France j’ai eu un incident mécanique (toujours le passage du pignon interdit) qui m’a valu un arrêt prolongé et un gros somme à l’abri de la pluie. Lorsque j’en repars il recommence à cailler … j’ai juste le temps de faire des provisions avant la fermeture des commerces. Ensuite la motivation va faire le travail pour moi. Je suis trempé mais il y a des vêtements secs dans le coffre … ne surtout pas y toucher … je dois absolument avoir un secours pour cette nuit qui s’annonce très humide. A l’approche de Limoges la pluie est en effet persistante, je caille et je chauffe toujours avec une perte d’énergie colossale, je mange très bien mais les reprises sont un peu dures à encaisser. Je ne dois pas renouveler le problème rencontré dans la région de Saverne lors de BS. A Limoges je n’en peux plus de lutter pour avoir chaud, c’est dommage car je n’ai mal nul part, mais trop mouillé je perds plus de calories que j’en absorbe. Alors qu’il n’est pas si tard je ne rencontre rien d’ouvert et c’est peut-être pour cela que je n’ai pas abandonné …
A la sortie de la ville je ne veux pas prendre le risque de continuer ainsi alors la stratégie d’avoir gardé du sec pour la nuit va prendre tout son sens. Et la chance va me permettre de trouver très facilement un superbe endroit bien glauque protégé des éléments et je vais m’y changer intégralement, utiliser pour la première fois la couverture de survie, m’enrouler dans la bâche et y dormir pour attendre le jour ! J’en repars au petit matin après avoir dormi 5h00 sur du béton, avoir conservé la forme, et surtout parvenir à réenfiler les affaires humides. Premier km délicat, réchauffage très progressif avec comme idée fixe de conserver cette motivation qui m’emmène si loin !
Limoges Périgueux : je n’ai rien vu ou presque, la pluie a laissé place au brouillard, il caille mais ça n’a rien à voir, maintenant c’est redevenu relativement simple à gérer. Toute la journée va rester humide et c’est en fin d’après-midi que la chaleur du sud va grimper. A Castillon la bataille, j’ai la sensation d’avoir vaincu mes faiblesses ! A Sauveterre de Guyenne je vais y faire une très longue pause au café de la place puis c’est de nouveau reparti pour l’étape suivante. Je sens clairement que cette diagonale est maintenant presque dans la poche … le profil est devenu depuis peu bien plus roulant et j’ai devant moi les Landes à franchir … Mais ce n’est qu’un faux départ ou presque car dans une descente le câble de dérailleur avant casse au passage sur la plaque. Je laisse filer en roue libre puis gravis la côte et répare sur la place de la mairie de St Laurent des Bois. Le jour tombe avec la fraîcheur puisque le ciel est maintenant bien étoilé. J’avance régulièrement, le terrain devient hyper facile. Seul hic rencontré dans ces lignes droites interminables la route qui est coupée 5 kms. Je suis amené à faire un choix, je prends le risque de franchir l’obstacle. Les vélos peuvent passer généralement. Le chantier est effectivement impressionnant depuis ma frontale mais le piéton passe à l’aise. Par contre chose à laquelle je n’ai pas songé : depuis plusieurs heures aucun signe de vie, aucune maison, aucun véhicule … A ST Symphorien je vais dormir 20 minutes histoire de casser ce sentiment de solitude. La pancarte Lestage va me poser quelques problèmes pour la trouver. Il s’agit d’un lieu-dit et c’est un simple chemin herbeux avec une ou deux bâtisses à 30 mètres de la route. Photo et ravitaillement, et c’est reparti pour tout autre chose : la carte postale à déposer à Bayonne !
L’arrivée sur Dax est un brin périlleuse avec le trafic du matin, puis le passage de Benesse les Dax-Cagnotte carrément sympa mais j’ai l’impression d’avoir franchi un col !… un peu à vélo, un peu à pied, tout cela de bonne humeur et sous la pluie ! Le trajet Peyrehorade Bayonne de nouveau dans le tout mouillé bien froid mais la motivation fait son boulot. Dans un abri bus et sous une pluie battante je vais devoir décrasser les roulettes du dérailleur car le pédalier résiste un maximum. J’y ai aussi avalé un paquet entier de Figolu. Dans Bayonne, hyper facile à traverser, je vais de nouveau m’arrêter sous un abri bus, le trafic m’a carrément fatigué. De là j’ai la chance d’apercevoir à 50m une boîte à lettre qui va bien pour poster le sésame ! Alors je vais poursuivre un peu et trouver sur ma route dès la sortie de la ville un point repas chaud rapide. Longue pause, très longue pause … 2 repas d’avalés !!! Ensuite il pleut toujours jusqu’au commissariat d’Hendaye ! Mais entre deux je vais aller faire la route de la corniche bien malgré moi ! Je me retrouve en bas sur une plage … Vélodysée que ça s’appelle … aucun intérêt sous la pluie. Cet excès de zèle tout terrain m’a valu une chute dans une côte sévère avec virage à droite et sur terre battue … mais mon vélo ne tourne pas à droite… je le sais pourtant. Retour sur la route car je m’en suis éloigné. La corniche est splendide, dans toute cette grisaille bien ventée les mouettes sont majestueuses et font aucun effort pour se déplacer. Au golf personne ne s’y aventure. En mer pas une seule embarcation. Au passage de la pancarte d’Hendaye je suis très heureux d’y être tout simplement ! Après avoir fait tamponner le carnet au commissariat je vais rencontrer 4 cyclistes qui sortent de la gare pour tenter HD. Ils rejoignent leur hôtel pour un départ tôt demain, bonne route à vous ! Je rentre dans la gare, mise en sac du vélo et zou ! Avec du recul deux instants magiques qui marquent ce voyage : le parcours le long du canal Rhin Rhône avec les amis, le soleil, la verdure, la facilité, le couché de soleil ensuite et les vols des mouettes le long de la corniche à quelques mètres au dessus de moi, bien calé dans l’appui tête les yeux dans l’océan, le visage lavé par la pluie, un diagonaliste heureux !