voilà un peu de lecture, je pensais diffuser avant BM mais les circonstances de la semaine précédente ont été pour le moins inhabituelles
aujourd'hui je fais le CR de BM histoire de revivre l'aventure mentalement et de bien cloturer mes CP de juillet
je vous souhaite bonne route sur mon petit LR entre dunkerque et Hendaye
DIAGONALE DUNKERQUE HENDAYE : 1070 kms départ le samedi 14 juin 2014 20h10, arrivée avant le mercredi 18 juin 2014 12h10, soit 88 heures
DEPARTEMENTS : Nord, Pas de Calais, Somme, Seine Maritime, Eure, Eure et Loire, Orne, Sarthe, Indre et Loire, Vienne, Deux Sèvres, Charente Maritime, Gironde, Landes, Pyrénées Atlantiques
CONTROLES : Labroye (104 kms), Nolleval (214 kms), Verneuil sur Avre (322 kms), Maisoncelles (430 kms), La Roche Clermault (538 kms), Niort (653 kms), Royan bac (760 kms), Andernos les bains (865 kms), Lit et Mixe (965 kms), Hendaye (1070 kms)
CARTES POSTALES : Watten, Bayonne
MACHINE : vélo horizontal, Löw racer Performer traction indirecte, équipé « randonneuse » avec pneus 35*406 AV/AR, mousse sur siège résine, guidon oscillant, 2 rétroviseurs, 1 fanion, appuie tête incorporé à un coffre en résine de 60L, freins à disques AV/AR, dérailleurs à manettes tournantes, pédalier triple 50*40*30, cassette 9V 09/32 (particularité du vélo : se coupe en 2 morceaux, pratique pour le train)
Après un contact téléphonique avec Marc Hehn (délégué fédéral FFCT) pour lui préciser les difficultés rencontrées à rejoindre Dunkerque (mouvement social et citoyen à la SNCF), le départ à donc été différé de 17h30 à 20h10. Me voilà fin prêt dans le Commissariat de Police de Dunkerque. Tamponnage et la randonnée démarre, pas doucement car le vent dans le dos est plutôt violent et frais.
Un incident de parcours rencontré un peu avant Watten, un chien veut me manger …
Grosse accélération sous l’effet de surprise, erreur de navigation aussi car je n’ai pas tourné à droite pendant ce sprint … alors je fais tout simplement demi tour et j’applique la méthode western … je marque l’arrêt et dévisage le chien qui largué continue à m’aboyer, lui il lève la patte, tiens c’est Maya en noire !
Et c’est parti, ces chiens sont trouillards … Je lui fonce dessus et hurle … Hé con ! C’est moi qui le course maintenant … il va donc vite me laisser la priorité, histoire de retrouver ma vitesse de croisière ! Une petite pensée à ma Maya qui courre bien plus vite et la diagonale reprend le dessus.
Carte postale à Watten, avec à cette époque une friterie juste en face, de quoi bien m’alourdir pour cette première nuit et aussi avoir été bien encouragé par la petite famille à la besogne.
Ciel clair, vent qui pousse, traversée de St Omer sans encombre. A Hesdin je fais la rencontre d’un groupe de jeune. Ils sont super chaleureux, je fais la photo et je leur indique comment aller la voir sur le net. Un peu plus tard j’arrive dans la super descente de Labroye, photo de la pancarte car la ville est muette sauf des gens qui déménagent en pleine nuit !
« C’est a c’t-heure là qu’on fait du vélo » et ma réponse « y a pas d’heure pour ça! »
Mais voilà ce n’est pas exactement vrai cette fois-ci car je vais devoir par 3 fois dormir 20’ avant le lever du jour. Je pense que le vent de dos m’a fait passer le corps en mode sommeil.
La journée ne va pas être chaude bien qu’ensoleillée, les conditions sont idéales, je prends le temps de bien me ravitailler au marché de Lyons la Forêt (le plein d’amandes, de noix de cajou et des bananes).
Au passage des Andelys un groupe de vélo très sympa s’extase devant la machine à un feu rouge « faut pas dormir » « je n’ai pas le temps » et je leur montre l’affichette au mat, «hein !!!! » et ils ont eu du mal à me suivre dans les démarrages des feux.
Après le passage de la Seine, mon accélération avec vent dans le dos va les laisser sur place, une portion bien roulante à donf, ils s’éloignent dans les rétros puis plus rien !!!
A Ailly je traverse une foire au grenier avec de quoi de nouveau bien manger.
A Irreville je sombre dans un sommeil de routine, il fait chaud, j’en repars tout neuf.
Traversée d’Evreux sans problème, aucune envie de rejoindre la gare et rentrer à la maison.
Mon objectif est d’atteindre Royan, c’est ici que je situe le point de non retour.
Autre foire au grenier à Verneuil sur avre mais celle-ci est décentrée, je vais donc me rafraichir d’un bon chocolat chaud à la brasserie de la place.
L’après-midi sera bucolique, facile (vent forcissant), la traversée de Nogent le Rotrou impeccable, une autre collation et zou la soirée très cool avec des pointes de vitesse inhabituelles. La photo de la pancarte de Maisoncelles de nuit puis à Tresson je vais profiter de la confortable avance pour récupérer du sommeil … un appentis et un herbage à l’entrée du village va faire l’affaire, excellente nuit.
Au redémarrage je dois reprendre intégralement l’échauffement et la longue côte à la sortie de Tresson va vite y remédier. Après un bon petit déjeuner quelque part en France, la journée va ressembler à la précédente, facile avec le vent constant, du soleil sans trop, des nuages pour rafraichir, des rencontres sympas à chaque pause.
Le petit café de Channay sur Lathan est bien ouvert, le patron m’indique que beaucoup de cyclos qui descendent de Bretagne le mettent à contribution pour tamponner.
Autre arrêt discret au cimetière de Gizeux, ravitaillement en eau car la chaleur monte et commence à me gêner. L’eau n’y est pas potable mais pour une douche c’est carrément bien.
Avant Bourgueil je vais tenir tête à un tracteur, chaque fois qu’il s’approche, le faux plat devient soit plat soit descendant … il finira par abdiquer ou bien bosser.
Très bonne pâtisserie à Port Boulay, et passage de la Loire puis la Vienne sous un magnifique soleil.
Arrêt de 30’ au pointage de La Roche Clermault, dans le bar la patronne ne souhaite pas qu’un de ses clients parle politique ! Moi je ne parle pas du tout car le discours du client déjà bourré est hilarant … j’en ai même failli oublier de faire tamponner.
L’étape suivante va être très rapide car le vent me pousse vers le sud sans ménagement.
Douche sur le terrain très bien aménagé de St Jouin de Marnes. Petit dodo sur une table confortable.
Parthenay Niort à une fréquence de pédalage inouïe, les quelques côtes à l’entrée de Niort sont réalisées avec une facilité déconcertante, cette situation m’amène à penser qu’il est possible que je roule un peu trop lourd, mais voilà : quoi supprimer et rester autonome ?
Arrêt rafraichissement avec un café chaud au restaurant La Villa à Niort.
Je ne vais pas y manger mais le patron est subjugué. Il m’offre la consommation et m’indique qu’il en fera de même pour tous ceux qui rouleront avec un vélo horizontal équipé d’un drapeau ! Franche poignée de main, encouragements et hop départ pour le point de non retour, le Bac de Royan.
Après Beauvoir sur Niort, à la sortie d’un village je me fais interpellé et vais donc sans protester participer à une autre fête, ce coup ci un anniversaire. Un verre de coca, Merci et bonne soirée à tous.
A la sortie de St Jean d’Angely coup de barre à droite, une guinguette me tend les bras. Une bonne crêpe chaude pour repas, un café, et un départ sous les applaudissements des clients attablés.
Je vais devoir composer avec le vent sur le quai de Royan. Un bon paquet d’avance, dormir de nouveau et attendre le jour. 1er bac à 7h50, gros sommeil sur le trottoir bien protégé du vent froid, dans la couverture de survie, la bâche. Excellente nuit sur ma mousse !
Traversée facile sur le bac, les vacances sont extra ! Reste à me taper les Landes en plein jour et sous le soleil !
Je suis motivé comme jamais, tout ce plat devant moi et la corniche pour rêver … je suis carrément à l’aise dès le début. Le vent est momentanément latéral et j’ai l’impression d’avoir de l’air. A Hourtin grosse pause gastronomique (boulangerie, charcuterie, banc public). Plein forme, et le vent qui repasse dans le dos …
Arrivée à Andernos les bains où les retrouvailles avec Didier sont établies.
Nous allons y boire un coup puis je vais le suivre sur les pistes cyclables de son fief. Son petit vélo roule à merveille et nous papotons tant qu’on peut. Merci de ta présence, ce genre de situation dope le moral !
A peine est-on séparé que la route est coupée par la gendarmerie : accident très grave au passage du pont au dessus de la ligne TGV de Caudos (choc frontal entre 2 véhicules)
Je suis informé que cette situation dure depuis environ 2 heures et que la déviation mise en place est bien trop longue pour moi et débouche sur l’autoroute … alors bien qu’hébété à la vue des secours s’affairant pour désincarcérer les personnes, je vais sombrer dans un sommeil de 20’ puis encore 20’ puis encore 20’ … la route est de nouveau ouverte, la diagonale reprend et au passage du pont c’est un peu dure de comprendre qu’en ce moment des gens ont leurs vie qui bascule …
Rester positif, je dois absolument me concentrer, faire revenir le petit vélo dans la tête. Quelques kilomètres sans conviction puis le terrain devenant moins plat je vais de nouveau retrouver toutes mes sensations. Au passage au dessus d’une rivière juste avant St Paul en Born je fais demi-tour pour un bon bain qui va me permettre de bien faire retomber la température et prendre le temps de vivre. Ensuite je fais une halte à la pizzeria sortie de Bias.
Contrôle et tamponnage dans un resto/bar de Lit et Mixe où les clients vont carrément venir me rejoindre lors de mon départ. Grosse discussion autour de la machine.
Je me souviens de les avoir remerciés pour m’avoir permis de bien réveiller mon cerveau car la nuit sera déterminante.
Les faux plats sont avalés tranquilles, le vent est toujours portant mais il va finir par se calmer. Une nuit paisible, la lune qui s’est levée pour éclairer les paysages, la douceur du sud ressentie pour la première fois !
Mais que se passe-t-il, à l’approche de Bayonne de vraies côtes !!! Pieds à terre, je ne peux pas faire mieux … je vais franchir la pancarte en pause active.
En plein centre ville je vais trouver une boîte au lettre pour y poster la carte postale d’arrivée imminente.
Devant l’espace des templiers (zone commerciale) je vais attendre le lever du jour et bien y dormir sur le trottoir. A mon réveil la boulangerie a ouvert et je vais prendre un excellent petit déjeuner.
La suite ce n’est que du bonheur car je vais atteindre la corniche, la plage d’Hendaye puis l’hôtel de police.
Quelle chance de pouvoir dormir à volonté n’importe où, c’est surtout grâce à cette faculté que j’ai réussi cette diagonale. Et puis la rencontre avec Didier, cela a bien cassé la monotonie ressentie.
A la gare l’aventure commence, le train du retour est supprimé … prochain départ pour Paris le lendemain 6h45 … j’ai trouvé facilement un camping (faut juste remonter la corniche) et j’y ai dormi tant que j’ai pu …
Le TGV étant formé à Hendaye, j’ai pu sans problème y trouver de la place pour le vélo et le coffre. J’ai eu un peu de chance car j’ai choisi une place non réservée jusqu’à Bordeaux (bonne pioche)
Ensuite compliqué jusqu’à Poitiers, puis de nouveau assis jusque Paris. Paris Caen sans problème. Bien entendu j’ai dormi à volonté chaque fois que j’ai pu ! Le lendemain à la maison une simple sieste … A bientôt pour une autre aventure diagonaliste, et pour celle-ci un autre challenge : battre mon record de distance en temps limité …