encore une fois les dieux de la météo n'ont pas voulu de moi.
Dunkerque-Vernon samedi 19 avril: départ sous la pluie à 5 h, pluie qui redouble vers St Omer. Des rafales de vent; il fait froid. Le parcours est vraiment exigeant ; et des bosses et des bosses. St Riquier, Aumale, Gournay en Bray. Des averses en fin de soirée. Arrêt au Formule 1 de Vernon. On est samedi soir et évidemment il faut redoubler d'attention avec les sorties de bar, de boîte etc ..
Vernon-Saumur : départ 4h30. Le gérant du F1 avec ses potes me préparent avec gentillesse un petit déjeuner vu l'heure matinale. Une partie des calories va être rapidement consommées avec la côte de Vernon qui permet d'accéder au plateau. Direction le Perche et sa succession de collines. Il bruine; c'est presque du beau temps. C'est reparti : des bosses , des petites, des vachardes, des longues, des qui minaudent avant de balancer du 12 % etc ... Arrivée sur La Ferté-Bernard vers 15 h où le soleil se manifeste pour la première fois. Intermède de courte durée, les nuages reviennent vite accompagnés d'un vent de face assez désagréable. Le relief est toujours aussi exigeant. Il va falloir se restaurer; nous sommes dimanche et rien n'est ouvert (les heures sup de notre Président se sont-elles perdues en cours de route ou alors les gens de ces contrées sont-ils plus sages ?). Le compte est vite fait : il reste cinq fines rondelles de saucisson et quelques biscuits secs, il va falloir les faire durer jusqu'à demain 7h ( si je trouve un commerce ouvert). L'arrivée sur Saumur est fastidieuse ;enfin le Première Classe, 23h30.
Saumur-Bordeaux ( enfin, ce qui était prévu).
Départ 4h30. L'écrire confortablement assis devant son clavier est d'une facilité déconcertante, le faire relève d'une autre paire de manches car ce sont des trombes d'eau qui tombent.Il faut traverser Saumur, remonter la côte de Bagneux ; mon ventre crie famine. Je me retrouve sur une départementale avec un traffic soutenu de camions filant à vive allure sous la pluie. Je n'aime pas ça mais il faut s'éloigner de cette agglomération.Encore 7 km à tenir; c'est long. Enfin Montreiul Bellay et une bifurcartion salvatrice. Une boulangerie ouvre : bon signe pour mes abatis, mauvais signe car je suis en retard ( mais au point où j'en suis ....). Sous la pluie et contre le vent :Argenton Chateau, Bressuire, La Chapelle St Laurent. La pluie s'arrête enfin mais c'est un vent violent qui se lève. J'avance péniblement. Les rafales se font de plus en plus sévères. Le fanion ploie puis j'entends un crac : le mât s'est cassé !!!!
Pour accéder à St Jean d'Angely,il faut franchir une succession de vallonnements, des raidards en pagaille, subir une chaussée dégradée tout cela balayé par ce vent. J'arrive vers 19h30 : j'ai 6h de retard, il faut dîner et rouler de nuit.
La pluie refait son apparition. Il faut rejoindre Pons puis Jonzac: c'est un secteur délicat car il demande un pilotage en finesse. Tous les 3 km, il faut ressortir la carte. Il fait nuit noire désormais, Je cherche Dompierre mais je ne trouve pas la bonne départementale. Enfin je comprends ma méprise : D-o-m-p-i-e-r-r-e neuf lettres, sur la Michelin vu la longueur du nom, c'est le bled d'à côté qu'il fallait prendre.Je me retrouve sur une route plus importante avec un panneau indiquant Cognac. Je vais faire un détour en prenant des axes plus importants; vu l'heure, la circulation doit être plus faible. Je repars content de ma trouvaille, puis ... panneau 4 voies donc en théorie interdiction aux vélos.Basta; ce n'est pas le moment. Je continue; on verra bien.. Cognac, Jonzac, Montendre : je ne sais plus très bien où j'en suis : mon seul problème immédiat, c'est ce fichu vent et pourtant je suis presque au ras du sol.
Pour se rappeler à mon bon souvenir, la pluie revient : des litres et des litres, Enfin St Savin ; les premiers camions, mauvais signe car il va falloir affronter l'agglomération de Bordeaux.
St André de Cubzac: un trafic démentiel; des ronds-points surchargés; des pistes cyclables qui se terminent en gag; Lormont: je tourne en rond, des centres commerciaux poussés comme des champignons, des tramways. Enfin ce fameux Pont de Pierre; je sors mon appareil photo pour immortaliser l'instant,l'objectif et le viseur sont couverts de buée. Je suis déçu.
Bordeaux-Morcenx mardi 22.
Cours Victor Hugo puis direction Pessac. J'ai trois heures de retard. J'y crois encore un peu. Mais les articulations me font souffrir après ces débauches d'énergie.
Marcheprime et le seuil des Landes. Enfin le ciel se dégage et le soleil revient.
J'essaie de pédaler de façon plus soutenue mais plus grand chose ne répond.
Les longues lignes droites ont un effet nocif sur mon attention : je me surprends à m'endormir. Il faut arrêter les frais, se mettre sur le bas côté, fermer les yeux quelques minutes.
Je ne verrai pas la côte basque mais les rivages auxquels j'aspire sont peut-être ailleurs.
Il y a des côtes dans les landes ; Mimizan, enfin Morcencx où je dois récupérer le train vers Paris.
1000 km , un paquet de côtes, une fenêtre météo pourrie, une journée du dimanche fabuleuse avec plein de gens au bord de la route qui applaudissent et m'encouragent .....
Matériel :Trike Carbon Performer : Tout compris 25 kg avec sacoches.
Tout a fonctionné correctement sauf :
• Les freins Avid BB5 qui ont rapidement inefficaces surtout sous la pluie
• Une vis qui maintient le siège a disparu rapidement impliquant une mauvaise position de pédalage
Le pneu avant gauche semble plus usé que le droit.
Le trike n’aime vraiment pas les chaussées à revêtement dégradé. On a l’impression d’être scotché.
La route de nuit est plus agréable qu’en vélo couché car, lorsque la voiture d’en face a ses feux de route, il suffit de ralentir.
Malgré les conditions très difficiles, aucune crevaison à déplorer (c’était ma hantise).
Je suis parti sans garde-boues mais ces derniers sont indispensables. Ne pas oublier de percer des trous dans le siège, sinon.
Dans les TGV avec local à vélo, pas de problème. Par contre dans le Lunéa, cela ne passe pas à cause de l’étroitesse du couloir. J’étais trop pressé de dormir pour réfléchir à une solution. Il faut peut-être démonter la roue ou le siège.
Le trike grimpe plus lentement mais j’ai tout fait sur le plateau de 39 et la denture 11/34. Ca passe.
L’engin ainsi chargé est stable.
Globalement le trike va moins vite qu’un vélo couché (vitesse moyenne un peu faible pour ce genre d'épreuve, à voir ...)mais on gagne un peu plus de sentiment de sécurité.
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C'est la dernière que je préfère ; on voit que le fanion n'est plus là, le mât a cassé net à cause du vent!!!!
DOMMAGE POUR LA SUITE DES PHOTOS CAR L'APPAREIL N'A PAS SURVECU A LA PLUIE : REGRET POUR LE PONT DE PIERRE A BORDEAUX