Activité physique et santé

Lors du récent Festival du Voyage à Vélo qui s'est tenu à l'Espace Sorano de Vincennes les 17 et 18 janvier 2015, France-HPV a réalisé un petit 4 pages sur les bienfaits de l'activité physique sur la santé où elle présentait sa vision du problème et les solutions qu'elle défend.

En préparant ce tract, nous sommes tombés sur des informations quelque peu surprenantes. Voici un article qui va un peu contre les idées reçues :

Citation :

"Tour de France : les cyclistes vivent 6 ans de plus que la population française

Publié le 03-09-2013 à 08h08 - Mis à jour à 17h25
Par Olivier Lascar
Sciences et Avenir

Une étude scientifique montre que la mortalité des cyclistes français est 41% plus faible que celle de la population générale.

DURÉE DE VIE. Menées par Eloi Marijon, des équipes de plusieurs institutions scientifiques (1) ont mesuré la durée de vie des 786 cyclistes français ayant terminé au moins une fois le Tour de France depuis 1947. En analysant les causes de leurs morts, les chercheurs ont découvert que la mortalité par cancer était inférieure de 44 % chez ces cyclistes par rapport au reste de la population, celle pour des causes cardio-vasculaires plus faible de 33 %. Et plus globalement, que la mortalité de ces sportifs de haut niveau est plus faible de 41 % ! Ces réduction de mortalité sont associées, selon les chercheurs, à une augmentation de la durée de vie calculée à 6,3 ans.

De quoi tomber de sa chaise, tant l’idée que le sport de compétition est trop souvent pratiqué au mépris de la santé des athlètes. « Et pourtant non, la chaise tient bon ! réagit Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de Recherche bioMédicale et d’Épidémiologie du Sport (IRMES) et coauteur de l'étude. Ces résultats sont tout à fait cohérents avec ceux précédemment relevés sur d’autres sportifs de haut niveau, ceux pratiquant notamment le ski de fond, l’aviron ou les participants aux J.O. »

Autre précédent, celui du football américain. Les chercheurs savent que la pratique intensive de ce sport est responsable de traumatismes craniens et de problèmes neuro-dégénératifs : ils sont 3 fois plus nombreux chez ces footballeurs que chez les Nord-américains ne jouant pas. « Pourtant la mortalité de ces sportifs est 48 % plus faible que celle de leurs concitoyens. Le chiffre de 41 % auquel nous arrivons avec les cyclistes du tour de France va tout à fait dans ce sens », commente Jean-François Toussaint.

DOPAGE. Reste un bémol à apporter aux résultats encourageants de cette étude : celui de l’impact de l’EPO et des hormones de croissance, des dopants auxquels ont eu recours des cyclistes de haut niveau entre 1991 et nos jours. Sur ce laps de temps réduit, il n’est pas encore possible d’estimer la longévité à long terme des athlètes de cette dernière période. « Même si nous savons qu’il y a eu une phase aiguë de mortalité à l’arrivée de l’EPO, où de nombreux sportifs ont été emportés par des embolies pulmonaires », reprend Jean-François Toussaint.

(1) Les laboratoires associés à l’étude : l’IRMES (Institut de Recherche bioMédicale et d’Épidémiologie du Sport, INSEP, Université Paris Descartes, AP-HP, Inserm), le Centre d’Expertise de la mort subite (Inserm, AP-HP, Université Paris Descartes), l’Institut Imagine (Hôpital Necker, AP-HP, Université Paris Descartes, Inserm), le labex GrEX (Université Paris Descartes, Inserm, CNRS, Hôpital Necker, AP-HP) et le Centre d'Épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC, INSERM)."

Ce que cette étude ne dit pas, c'est si les coureurs cyclistes ayant terminé le Tour de France vivent plus longtemps grâce à leur pratique sportive ou grâce à leurs gênes ! Si ça se trouve, la pratique professionnelle intensive pourrait avoir réduit leur durée de vie par rapport à ce que leurs gênes leur auraient permis...

Le cyclisme ça dope la longévité.

La poule et l’œuf ...
Le sport à haut niveau et en particulier le cyclisme demande à la fois des capacités innées (capital génétique) et une certaine hygiène de vie (diététique, sommeil, pas de prise de "substances toxiques"), au moins pendant la période d'activité en compétition.
Partant de là, on peut trouver normale l'amélioration de l'espérance de vie !

Cela me rappelle un peu le constat dans le village de montagne d'où est issue ma mère. Les "vieux" étaient très vieux et sérieusement en forme. Cela fascinait les écolo-bobo des villes qui se persuadaient que la vie façon "Heidi à la montagne" était le secret de longévité. Ce qu'ils ne voyaient pas, c'était que la personne était le seul survivant des 8 à 12 rejetons de la fratrie, qu'il avait subi une sélection "naturelle" sévère entre les hivers sans chauffage, la grippe espagnole et autres maladies sans vaccins, les 2 guerres, les quasi-famines et carences, le travail en forêt et dans les alpages... Bref, ne restaient que les increvables !

Conclusions concises d'une étude paru en 2012:
- Faire du sport d'endurance* fait vivre plus longtemps que de ne pas en faire.
- Plus que l'on a l'habitude de pratiquer son sport dans des intensités cardiaques élevés, moins que le bénéfice de la longévité par apport aux non-pratiquants apparaît.

D'autres études montreraient que quelque soit l'intensité cardiaque, faire trop de sport n'est pas sain, ou en tout cas apporte moins de bénéfice que d'en pratiquer de façon moins fréquente.
L'étude a été faite pour des joggeurs.



* D'un point de vue cardiaque, même le sprint sur piste est un sport d'endurance par opposition à la musculation en salle qui paraît malsain dans à peu près toutes les études.

En quelque sorte, et cela parait logique, le meilleur c'est le sport qui utilise le corps et pas le sport qui l'use !
En revenant au post de Jean-Charles, le vélo est surement moins traumatisant que la course à pieds (au sens des chocs, articulations, ligaments etc.) mais je doute que les coureurs du Tour de France aient pris garde à rester dans les basses fréquences cardiaques ?
Morale :   tous à vélo !  
Couché ou pas... encore que les couchés montrent un talent particulier pour sembler s'économiser  

Jean-Charles Gosselin a écrit:

…
« Pourtant la mortalité de ces sportifs est 48 % plus faible que celle de leurs concitoyens. Le chiffre de 41 % auquel nous arrivons avec les cyclistes du tour de France va tout à fait dans ce sens », commente Jean-François Toussaint.

…

Moi personnellement c'est cette phrase qui me dérange le plus : Je suis persuadé que tout le monde, même les cyclistes du tour de france, finit par mourir…

bison couché a écrit:

D'autres études montreraient que quelque soit l'intensité cardiaque, faire trop de sport n'est pas sain, ou en tout cas apporte moins de bénéfice que d'en pratiquer de façon moins fréquente.

 Bon alors je ne vais pas rouler aujourd'hui...

Myrddin a écrit:

Jean-Charles Gosselin a écrit:

…
« Pourtant la mortalité de ces sportifs est 48 % plus faible que celle de leurs concitoyens. Le chiffre de 41 % auquel nous arrivons avec les cyclistes du tour de France va tout à fait dans ce sens », commente Jean-François Toussaint.
…

Moi personnellement c'est cette phrase qui me dérange le plus : Je suis persuadé que tout le monde, même les cyclistes du tour de france, finit par mourir…

De mon côté, je comprends que, chaque année, il y a statistiquement 48% moins de sportifs et 41% moins de cyclistes ayant fait le tour de France qui meurent par rapport au groupe des sédentaires.
Le accidents mortels dans le cadre de la partique de leur sport, ou des conséquences de la prise de produits dopants ont dû être inclus dans les chiffres.

De façon cynique, en supposant qu'il y a eu globalement un fort taux de cyclistes dopés dans le Tour de France, on pourrait presque dire en lisant ces statistiques qu'il est préférable de faire du sport en se dopant que de ne pas en faire du tout !
Ceci dit, pour éviter toute équivoque, je condamne fermement le dopage et je pense aussi qu'il faut des prédispositions génétiques pour arriver à ce niveau et que cela fausse les statistiques.

Jean-Charles Gosselin a écrit:

Citation :

De façon cynique, en supposant qu'il y a eu globalement un fort taux de cyclistes dopés dans le Tour de France, on pourrait presque dire en lisant ces statistiques qu'il est préférable de faire du sport en se dopant que de ne pas en faire du tout !

On en a déjà bcp parlé au moment de "l'affaire amstrong", enfin de ses aveux car cela faisait longtemps qu'il n'y avait aucun doute sur le fond ...

Il y a des dopings qui "usent" car ils font aller au delà des possibilités du corps (amphétamines)
Il y en a d'autres qui améliorent le rendement, l'EPO, et qui permettent donc de faire le même effort en se fatiguant moins
Son effet bénéfique immédiat est évident (quand il est bien utilisé).
Son effet bénéfique à moyen terme l'est aussi : jamais on avait vu des cycliste à la fin d'une carrière bien remplie, continuer le sport à haut niveau ; depuis l'EPO, Amstrong, Jalabert, Brochard, etc ont enchainé les triathlon et marathons
A long terme, pour cette génération on ne sait pas mais je parierais que ce sera encore mieux

Bon, je ne parle pas de tous les cardiaques qui retrouvent quelques facultés grace aux médicaments, mais c'est un peu pareil

Jean-Charles Gosselin a écrit:

De mon côté, je comprends que, chaque année, il y a statistiquement 48% moins de sportifs et 41% moins de cyclistes ayant fait le tour de France qui meurent par rapport au groupe des sédentaires.
Le accidents mortels dans le cadre de la partique de leur sport, ou des conséquences de la prise de produits dopants ont dû être inclus dans les chiffres.

Sauf que, comme il est dit plus haut, les sportifs de haut niveau on un physique bien supérieur au groupe des sédentaires.

En plus le nombre de cyclistes ayant fait le tour de France est suffisamment faible pour qu'il y ai un biais statistique important.

@jpl75
...et il y a les effets secondaires ....