Fêlé du Grand Colombier

Avant-hier était le jour de mon premier objectif de longue distance 'officiel' de cette année.

Ayant choisi le Grand Colombier comme terrain de jeu, c'est après plusieurs mois d'attente que j'ai enfin pu me lancer dans la conquête des 4 pentes de la fameuse montagne.
Pas très élevé, 1501 mètres, presque toutes les montées s'élancent directement à partir de la vallée du Rhône, à peu près 1200 mètres plus bas ...

Initialement prévu l'automne passé, j'ai du rester à la maison le jour prévu car il neigeait ...

A l'origine pas tout à fait de la longue distance (138 km pour 4806 mètres de d+), fait depuis chez moi (218 km pour 5950 mètres de d+) ça l'est devenu ;-)



Départ très tôt, à 5.20 depuis chez moi pour avaler les premiers 40 km qui me séparent de la montée la plus proche qui commence à Anglefort.
J'étais assez stressé je dois dire car l'orage était annoncé (après une journée plus ou moins ensoleillée) entre 16 et 17 h ...

Donc première montée depuis Anglefort:
15.7 km à 8 % moyenne avec un max à 14%, bien que les moyennes sur les cols jurassiens ne reflètent souvent pas leur difficulté. Les cols sont beaucoup plus irréguliers que leurs pendants alpins ce qui fait qu'il est souvent difficile de s'installer dans un rythme.
Le jour se lève, le soleil se pointe en montant cette route que je découvre. Et c'est avec une certaine satisfaction que j'arrive au col (1500 mètres) sans encombre.
Or, en me levant de mon Encore et en m'accroupissant pour faire une photo de moi, mon vélo et le panneau je suis soudainement pris d'étourdissements assez fortes.
A peine arrivé et je me vois déjà faire un plan b de descente dans la vallée et retour en train. Je décide quand-même d'aller jusqu'à Artemare et de voir là bas si ces étourdissements ont perduré.




Deuxième montée depuis Artemare, plus d'étourdissements ;-) :
Réputée la plus dure, elle mesure 15.9 km pour 7.87 %. Or l'irrégularité dont je parlais avant nous réserve quand-même les kms de 9 à 12 qui ont une pente de 12% ou plus, avec le fameux km 11 à 14% dont 400 mètres à 18% (et là dedans le fameux passage à 22%). Un premier passage à cet endroit il y a 2 ans m'avait laissé avec un souvenir assez positif, j'avais réussi à franchir cet obstacle sans grande difficulté. Etait-ce pour cette raison que je suis arrivé beaucoup trop mollement? En plein raidard les quelques pourcents survenus en plus à un endroit donné, les 18 % déjà bien entamés, de concert avec une inattention de ma part, ont eu raison de mon équilibre. Le Schlitter est parti à gauche, je n'ai pas essayer de rattraper mais j'ai laisser aller le vélo de façon à me trouver de travers sur la route. Juste le temps de déclipser et voilà que je pose pied sur terre (du côté droit, avec la pente c'était facile) Il m'était forcement impossible de redémarrer ensuite (j'avoue qu'au-delà des 10% ça devient compliqué pour moi sans pouvoir me tenir). Un petit km à marcher contre la pente... La suite se passera bien mais le vent s'est levé et ça souffle fort en haut. Le dernier km à 11% et un fort vent en pleine face était assez spectaculaire.                                                                                                                      




Troisième montée depuis Culoz.
De l'ensemble des montées du Grand-Colombier, celle au départ de Culoz est ma bête noire. 18.3 km à 6.9 % ce sont surtout les premiers km qui sont durs.
Taillés dans la roche à basse altitude, les lacets du départ peuvent être une vraie fournaise surtout que la pente -qui y varie entre 9% et 11% sur 3 km- provoque déjà une sudation plus qu'abondante. Il y a quelques années j'y suis passé lors d'une randonnée et j'étais à sec, sous un cagnard de fin d'été je n'oublierai pas cette montée avec une arrivée au col presque déshydraté. Parfois il faut savoir prendre les bonnes décisions et là il y avait sûrement mieux à faire que de persister après avoir loupé une présumé fontaine dont l'existence ne s'est jamais confirmée jusqu'à aujourd'hui. Mais rien de tout ça maintenant. Par contre, a chaque passage depuis cette fameuse montée j'ai de la peine sur cette face, je trouve que je n'avance pas, que c'est dur (malgré la présence de tronçons très peu pentus) etc ... Cette fois-ci ça n'aurait pas été autrement. Si je passe bien ces fameux premiers kms, qui sont de toute beauté (je pense que cette montée est également la plus belle), aussitôt arrivé au premier replat (un km à 4% puis un km à 1,5%) avant de frôler de nouveau les 10% pendant quelques kms, je constate la même chose que les autres fois: Ca n'avance pas et je n'arrive pas à envoyé quelque chose dans les pédales. Au même temps je ne suis pas à bout non plus et je continue lentement sur un rythme de croisière qui me permet d'entendre les chants d'oiseaux multiples et diverses, de contempler le réveil de la forêt de son hibernation, de voir de temps à autre le Rhône qui bientôt se trouvera un km plus bas , ... Ces derniers temps j'ai commencé à considérer ma démarche de plus en plus comme celle d'un cyclotourist et non plus celle d'un sportif. Ca fait bien rire ma famille mais n'en reste pas moins que c'est comme ça que je le ressens.
De temps en temps je croise quelques autres cyclistes mais très peu, tout comme les voitures qui se font presque plus absentes encore. Le Jura est idéal pour sa tranquillité.
Je fini par arriver pour la troisième fois de la journée au col. Les derniers kms commençaient à être durs et je me questionne sur la nécessité d'une pause un peu prolongée. Jusqu'à la je n'ai fait que des mini-arrêts à la fin de chaque descente dans le but de faire le plein d'eau. Mais le ciel se couvre et je n'oublie pas les prévisions météo. Prendre une demi-heure en bas pour ensuite devoir terminé sous une averse pourrait se révéler pire. Et si l'orage s'y mêle cela pourrait signifier l'arrêt pur et simple de cette tentative. Dans ce cas il faut mieux redescendre dans la vallée que de s'obstiner à vouloir terminer les derniers kms vers le col.




Quatrième montée depuis Champagne en Valromey.
C'est la plus facile des quatre et je pense que c'était judicieux de la placer en dernier. 19.2 km mais avec une descente dans le sens de la montée (enfin, vous comprenez) donc 6.75% sur les derniers 15 km avec un max à 14%. Concernant la pause j'ai finalement coupé la poire en deux. Je me suis arrêté une petite demi-heure devant une petite épicerie, avec un mars et un orangina et j'en profite pour envoyer quelques messages ici et là.
En partant du village ça descend, puis ça monte, puis de nouveau une descente sur 2 km et finalement je me retrouve en bas de la dernière montée. Sur ce genre de périple j'ai ma montre fenix qui enregistre la trace et au même temps mon edge 1000 qui me montre le chemin tout en enregistrant la trace et me fournit une page de données qui me semble pertinente. Or, pour une raison que j'ignore l'edge se met assez facilement en auto-pause. Pourtant la vitesse minimale que j'ai indiqué dans les paramètres est de 0.1 km/h, au-delà il devrait considérer que je roule. (je tiens à cette fonction car elle me permet de savoir à la fin de la ballade combien de temps j'ai roulé sur la totalité, c'est important pour moi) Ma montre fenix dispose également d'une auto-pause mais est bien plus précise. Le résultat est qu'à ce moment j'ai une différence de 1,5 km entre les deux concernant la longueur du trajet et en calculant la distance restante au col - étant moins lucide que souhaité- j'ai mélangé les deux appareils ce qui m'a fait une surprise très désagréable en découvrant la première borne cycliste qui m'indiquait 11 km ... au lieu des 9 escomptés! Coup dans le moral, le ciel se couvre et mon tendon d'Achille commence à se faire sentir (en faisant très attention à mon pédalage j'arrive à éviter la douleur) Je constate que je vais terminer cette montée sur les restes, au mental. Dans les derniers kms (10,5 ; 5,2 ; 7,2 ; 10 et 10,5 %) je ne me sens pas mal ni exténué, le tendon d'Achille ne va pas mieux mais pas plus mal non plus, c'est juste que je suis à bloc à un rythme cardiaque de 125 bpm, pas moyen d'intensifier l'effort. Heureusement le vent s'est couché un peu et je termine la montée dans un petit groupe de cyclistes belges qui sont attendus par un mini-bus avec sa remorque en haut du col.
A peine pris ma photo de l'arrivée et j'aurai droit à quelques grosses averses pour les 56 km qui me séparent de chez moi. Mais là je m'en fous totalement et c'est en chantant que je descend le Colombier.

Encore une fois félicitations pour ce défi de fou… Euh fêlé.
Tu pourrais peut-être mettre un lien vers le Strava de cette sortie pour ceux qui ne l’ont pas encore vu.

Merci kim.
En fait j'avais mis le lien dans la capture d'écran strava, c'est vrai que ce n'est pas très clair ;-)

Le voici: https://www.strava.com/activities/580394121

Mais je pense que les gens qui n'ont pas de compte strava ne peuvent y accéder.

En relisant mon post je me rends compte qu'il faudrait que je trouve quelques synonymes pour le mot fameux ;-)

J'ai déja eu l'occasion de monter le grand colombier en voiture sa grimpe assez fort
Mais le tenter en vélo 4 fois te pour se tester : félicitations

Un jour je le tenterai mais pas tout de suite

Un seul mot : BRAVO !!

Respect!

puis je me permettre une petite critique ?

la casquette...c'est pas possible
je te suggère  d'adopter celle de mon fournisseur.

produits diététiques pour le cyclisme

@Zouave, Merci, et oui, il faut le tenter. Et puisqu'il n'y a pas de montée facile, prends celle au départ de Culoz, c'est la plus jolie. Mais évite le cagnard!

@Silf, Merci

@Armandos, je te remercie pour ta critique constructive, elle m'aidera beaucoup dans ma recherche de sérénité en gravissant des cols. Si je peux me permettre toutefois, et sans vouloir t'offusquer bien sûr, pourrais-tu dire à ton fournisseur de remettre en vente un lot de ces casquettes car là ça ne va pas du tout, comment veux-tu que j'ai l'esprit tranquille comme ça, tu fais express ou quoi?! Bon ceci dit, si tu m'en envoies une on peut faire comme si cet incident n'a jamais eu lieu. Et pis ça restera entre nous. (et tant qu'on y est tu peux aussi m'envoyer la bière)

Spoiler:

Bonsoir
Tu réveilles des souvenirs, je l'ai fait y a une dizaine d'années en VD et je ne me vois pas en Encore dans ces pentes, j'avais posé le pied dans les 22% a cause d'un grumier qui descendait, j'ai pu repartir en VD, en VC c'est à pied
Bravo !

la rançon du succès!

@veloblan, merci. Tu avais fait le défi ou le grand colombier? En vh ,et je parle pour moi, pas de miracle: gros pourcentages, mini-braquets ...

@Armandos: tu l'auras voulu La riposte

En fait, la durée moyenne par montée des fêlés lors des tentatives est de 1h45, avec mes 2h (2x1h57, 1x2h08 et 1x2h03) par montée je ne m'en sors pas trop mal.
Je ne suis que le deuxième vh à réussir alors hop tout le monde, mettez-vous au travail! ;-)

bison couché a écrit:

@veloblan, merci. Tu avais fait le défi ou le grand colombier? En vh ,et je parle pour moi, pas de miracle: gros pourcentages, mini-braquets ...

@Armandos: tu l'auras voulu La riposte

Je viens de me chercher dans la liste, je suis fêlé du machin c'était en 2003

bison couché a écrit:

gros pourcentages, mini-braquets ...

D’ailleur tu utilises quoi comme cassette et plateaux ?

@ kim Un pédalier compact sram red en 36 -52 et une cassette 11 v en 10-42.

Le dérailleur arrière rival est en fait un mono plateau (1x11) fait pour le cyclocross.

Au début j'avais l'impression qu'il prenait tout les pignons sur les deux plateaux mais ce n'est pas vrai.

Il faut régler le plateau 'de préférence' bien puis prendre ce qui peut-être pris sur le plateau restant.

Quoi qu'il en soit, je préfère nettement à mon ancien triple ultegra (30-39-52) avec sa cassette 12-36.

bison couché a écrit:

En fait, la durée moyenne par montée des fêlés lors des tentatives est de 1h45, avec mes 2h (2x1h57, 1x2h08 et 1x2h03) par montée je ne m'en sors pas trop mal.
Je ne suis que le deuxième vh à réussir alors hop tout le monde, mettez-vous au travail! ;-)

en trike, cela a-t-il déjà été effectué?

Sur le site des fêlés il est écrit que Philippe Tollec était le premier grand maître en vélo couché (en 2012) et on m'a dit que j'étais le deuxième.
Je ne sais pas s'il est sur le forum pour pouvoir lui poser la question (pour des cyclistes droits j'imagine que trike et vélo-couché peuvent être la même chose, donc la mention vélo couché sur le site des fêlés ne veut pas dire grande chose)

Ca fait plaisir de voir un vh dans ce genre de défi . Peut être que tu tenteras les bicinglés du Ventoux , je me sentirais moins seul .Le grand colombier m'a eu tenté , mais je suis moins motivé
pour les braquets je n'ai jamais mis plus de 32 ar et 30 à l'av et quand j'étais en forme , il y a quelques temps ça le faisait pour quelques kms à 23 % ( Mont Tauch !) Encore bravo à toi

Merci Serge,
Y a tout un tas de défis qui attendent et malheureusement je n'ai pas beaucoup de temps libre ...
Le défi bugiste (4x Grand Colombier et 2 x col de la Biche), les fondus, (bi)cinglé, ...

J'ai définitivement troqué mon triple pour un compact, je ne crois plus dans les vertus d'un plateau de 30 sur un vélo-couché, on perd beaucoup trop en rendement mais avec ma config actuelle je m'en sors pas mal.

pour ne pas affoler certains
on peut être membre ..comme moi en 2001
(65 ans et en VD!!) avec seulement deux montées consecutives par deux versants différents
mais celà permet déjà .. de mieux apprécier l'exploit de bison couché..
qui lui est grand maitre avec 4 montées et en bent..
Papy volant

Je ne sais pas s'il faut être sur une liste pour être fêlé. Ce matin départ vers 9 h. pour voir ce Grand Colombier. Milan Schlumpfé et chargé de 73 balais....ça fait du poids!!! Attaque par Anglefort...on n'en vois pas la fin...En haut, un vent à décorner les boeufs, impossible de sortir du Milan ensablé dans les graviers du parking ....la galère!!!! Descente par le même chemin...quelle vitesse... Journée laborieuse!!!

Chapeau à toi Laurent.... 4 fois ce truc là !!!

Merci Gilles, avec le SO de hier t'as du en avoir particulièrement beaucoup je pense!
Félicitations à toi aussi, aller traîner un milan là-haut ce n'est pas donné à tout le monde.

J'étais au pied hier.
Déjà beaucoup de vent alors en haut !!

Je confirme les sensations sont bien meilleures avec un compact et une grande cassette qu'avec un triple.
Je ne sais pas l'expliquer mais c'est une évidence quand on est à l'oeuvre dans la bosse.
Meilleur rendement ?

C'est au niveau du cadre que ça se passe.
En faisant la comparaison entre un plateau de 40 et -juste pour l'exercice- un plateau de 10 p.ex., les deux avec la roue arrière bloquée, on comprend bien les contraintes imposées au cadre ... il faut mieux avoir beacoup de dents à l'arrière que peu devant.

masterod73 a écrit:

bison couché a écrit:

En fait, la durée moyenne par montée des fêlés lors des tentatives est de 1h45, avec mes 2h (2x1h57, 1x2h08 et 1x2h03) par montée je ne m'en sors pas trop mal.
Je ne suis que le deuxième vh à réussir alors hop tout le monde, mettez-vous au travail! ;-)

en trike, cela a-t-il déjà été effectué?

Je suis monté deux fois mais pas le même jour !!

Je suis certain que le trike léger peut être un atout dans ces montées, l'absence de vitesse minimale permet de gérer les efforts sur la durée au détriment du temps passé

En trike, c'est tout à fait réalisable, tant que tu pédales, tu avances!!!
C'est identique à mon vm, peut-être en plus léger!

Hier, j'ai vu quelques vd en équilibre, à la limite de se casser la g....