400 de Bellerive (Vichy)

Grosse galère au 400 de Bellerive.
Je n'arrive toujours pas à me remémorer ce qu'est une longue distance...
Le 200 du 300 était bien et là c'est le 300 du 400 qui était bien... J'ai comme un temps de retard...

Voici un copier-coller (censuré ici ) du commentaire présent sur l'édito d'aujourd'hui de mon site.

Le brevet de 400 km est dans la poche. Oui mais il a été dur à empocher... Le départ a eu lieu de Bellerive s/ Allier (proche Vichy) samedi à 16h. Le cap a été mis au nord et c'était une bonne chose car au sud sévissaient de jolis orages, finalement, on n'aura pas vu une seule goutte de tout le parcours. Le profil était légèrement vallonné jusqu'à St-Amant-Montrond (km 116) où je m'arrête (vers 20h) au ******* (censure) pour me refaire une santé en vue de la nuit à venir.

Nouvel arrêt peu avant 22h à Charost ( km 165) où un gîte nous accueille avec tout plein de bonnes choses à manger et à boire. La vitesse moyenne de ces 165 premiers km était sans doute bien trop élevée pour un 400 km : 28.2 km/h de moyenne (pauses incluses), ce qui faisait environ 30.5 km/h de moyenne en roulant. Quelques petits problèmes d'orientation dans la nuit entre Charost, Bourges et Nevers. Le sommeil devient difficile à supporter.

Arrêt à Decize vers 4h (315 km au compteur et une vitesse moyenne encore trop élevée -un peu plus de 26 km/h pauses comprises-, malgré 6 bonnes heures de route dans le noir). Si le 400 avait été un 300, la vitesse aurait été très bonne au regard de mon état de fraîcheur à cet instant. Oui, l'état de fraîcheur est correct, cette fois-ci j'ai fait un effort sur la boisson, j'ai bu environ 2.5 litres du départ à l'arrêt de 22h à Charost ; comme je m'étais aussi beaucoup hydraté dès le matin, il a fallu que je m'arrête plusieurs fois pour uriner (très clair). Ensuite, entre 22h 30 et 4h j'ai beaucoup moins bu... Puis plus rien avalé entre 4 et 10h.

Quelques km après Decize, les nausées commencent à arriver et m'obligent à considérablement lever le pied. Je sais dès cet instant que toute alimentation sera impossible d'ici l'arrivée. Je me traîne sur la route : 24 km/h maxi sur le plat... Je ne savais pas que l'on pouvait faire du vélo avec un rythme cardiaque aussi faible : entre 80 et 100 bpm ! La sensation de sommeil est à son comble vers le lever du jour, je subis des microcoupures et il faut que je m'arrête pour dormir 10 minutes, assis la tête entre les jambes. L'agglomération vichyssoise est en vue, la vitesse est toujours aussi faible, les nausées se sont un peu calmées. Une dernière petite montée et j'arrive 17h 54 minutes après le départ. 414 km au compteur.

L'état général n'est pas si désastreux, beaucoup moins qu'à la fin du 300 de Beaurepaire. J'évite toutefois de manger et de boire, mais j'aurais peut-être pu avaler quelque chose. Le fait d'avoir bu correctement au moins durant la première moitié du parcours m'a sans doute rendu de grands services. Le retour à la maison nécessite 1h 30 de voiture, pas question de prendre le volant avec un sommeil pareil, je fais donc une sieste de 2h avant de rentrer.

A la maison sur le pèse-personne, j'affiche 79.2 kg au lieu des 82 au départ (où j'étais gorgé d'eau jusqu'aux dents du fond). La perte est donc d'à peine 3 kg ce qui est tout à fait raisonnable (à la fin du 300 j'étais à 77 pour 82.5 initiaux). D'ailleurs je peux manger et boire, les urines ne sont pas très foncées.

Bilan. Pour le 300, j'avais confondu 200 et 300 ; pour le 400, j'ai confondu 300 et 400. L'effondrement nauséeux des 90 derniers km est à éviter... Sur un Paris-Brest-Paris, il signifie immédiatement "abandon". La grosse difficulté sur ces grandes épreuves est incontestablement l'alimentation. La puissance physique n'est pas indispensable (aucune crampe ni contracture, une fréquence cardiaque moyenne extrêmement faible). Pour rouler longtemps, il faut donc travailler... la boisson et la bouffe !

Quelques chiffres.

Distance au compteur : 414 km, j'ai sans doute rallongé un peu peu avant l'arrivée.

Temps total : 17h 54' soit une vitesse moyenne de 23.1 km/h

Temps de roulage : 15h 04' soit une vitesse moyenne "en roulant" de 27.5 km/h

Pulsation cardiaque moyenne : 107 battements/ minutes

Dénivelé cumulé : 1940 m, soit environ 2000 après correction due à la température de l'atmosphère, plus chaude que pour une atmosphère standard. Un 400 très plat donc.

7900 kcal de dépensées.

INterressant ce petit compte rendu, qui montre bien que l'alimentation est primordiale.
Impressionnant toutefois ta vitesse moyenne sur la première partie, mais aussi globalement. Chapeau !

Le 400, c'est pas pour moi, j'ai trop galéré dans le 300....

Félicitations pour ce 400 avec une moyenne horaire impressionnante.

Tu as très bien résumé la situation et on comprend parfaitement, avec ton récit, la nécessité des brevets de qualification.

J'ai vécu exactement la même situation sur le PBP 1999. Impossibilité de manger et boire sur les 150 derniers km. Heuuu, les 50 derniers avaient été très très difficiles à négocier!!!!! forcément, au bout d'un moment le corps réclame son dû.

Je te souhaite de bien récupérer avant la prochaine étape.

J'étais aussi à Bellerive mais en vélo droit. ai-je le droit d'écrire ?
Je le prends.
J'ai un peu anticipé le départ, ce qui fait que Michel m'a dépassé peu aprés le contrôle de Hérisson (km 85). Je repasse devant quand il est arrété chez Ronald et il me doublera de nouveau avant Chateauneuf sur cher (km 138). Je repasse devant quand il s'arrete à Charost. Je ne sais pas où tu me redoublera. Le groupe que tu rejoins vers Chateuneuf me repassera vers Avord (km 216).
J'ai eu ma grosse défaillance (froid et sommeil) entre Nevers et un peu aprés Decize (30,840 km et 80 m de dénivelé en 1 heure 58 mn et 30 sec).Trois personnes me rattrapent et je rejoindrai Bellerive avec elles à bonne allure (106 km en 3 heures 45 mn plus 45mn d'arrêt à Dompierre pour le petit déjeuné).
Mon compteur me donne 408,8 km (je n'ai pas dévié du parcours si ce n'est de 300 métres à Charost pour aller à la poste)en 18 heures 57 mn dont 16 heures 35 de roulage.
amicalement.

André a écrit:

Félicitations pour ce 400 avec une moyenne horaire impressionnante.

Bof, elle est tout de même très banale : pour preuve, lorsque je suis arrivé, il y avait déjà la moitié des coureurs de rentrés !
Continuer les 90 derniers km à la même vitesse que les 310 premiers aurait été très bien... seulement voilà...

André a écrit:

Tu as très bien résumé la situation et on comprend parfaitement, avec ton récit, la nécessité des brevets de qualification.

Oui, ils sont nécessaires, surtout pour des gens comme moi qui entre 2 PBP ne font jamais de sortie supérieure à 180-190 km. J'avoue trop négliger l'alimentation sur ce genre de longueur. Le fait de manger tant qu'on peut accepter quelque chose est primordial. Après il est trop tard.

André a écrit:

J'ai vécu exactement la même situation sur le PBP 1999. Impossibilité de manger et boire sur les 150 derniers km. Heuuu, les 50 derniers avaient été très très difficiles à négocier!!!!! forcément, au bout d'un moment le corps réclame son dû..

Tu avais eu des nausées ? si oui, combien de temps ont elles persisté APRES l'arrivée ?

André a écrit:

Je te souhaite de bien récupérer avant la prochaine étape.

Merci. Je devrais refaire un 400 pour essayer de corriger mes erreurs, mais bon... Ces brevets ne m'enchantent guère, j'essaierai de faire un gros 300 tout seul.

M. Gagnard a écrit:

...lorsque je suis arrivé, il y avait déjà la moitié des coureurs de rentrés ....

Salut Michel

Bien content de te savoir bien rentré. Si tu étais resté avec nous, tu aurais pu dire que 99% des participants étaient déjà rentrés !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

je prépare le compte-rendu...

A++

M. Gagnard a écrit:

Tu avais eu des nausées ? si oui, combien de temps ont elles persisté APRES l'arrivée ?

L'estomac refusait tout. La moindre gorgée d'eau provoquait effectivement des nausées.
Dès l'arrivée, le phénomène s'est arrêté.

bravo, admiration et étonnement aussi (vous etes un peu maso quand meme).
J'ai bien retenu "travailler la bouffe et la boisson". je me mets à table tout de suite!

Hérisson, St Amand, Vichy, ce sont mes routes de vacances ça ; mais il me faut une bonne semaine pour en faire autant !!!

Pour avoir habité le coin pendant une dizaine d'années, chapeau à tous
C'est vrai que vous êtes tous un petit peu masos, mais vous faîtes plaisir à lire, alors continuez

Compes rendus très intéressants, merci ! Ces "défaillances" qui voient chuter la vitesse à plat sont assez effrayantes ! Veuillez excuser la question d'un néophyte, mais se gorger d'eau avant le départ n'est-il pas contre-productif ?

Jéjon a écrit:

Veuillez excuser la question d'un néophyte, mais se gorger d'eau avant le départ n'est-il pas contre-productif ?

Bah c'est une façon de parler, les dents de sagesse ne trempaient pas tout de même !
Disons que je m'étais bien rempli durant les 8 heures avant le départ. On sait qu'on est bien rempli lorsque on pisse de l'eau toutes les 20 minutes.

A la base j'étais déjà bien hydraté, donc il ne m'a fallu que 1.5 litre en matinée du samedi pour saturer.

herve a écrit:

Pour avoir habité le coin pendant une dizaine d'années, chapeau à tous
C'est vrai que vous êtes tous un petit peu masos, mais vous faîtes plaisir à lire, alors continuez

Il faut bien redire que les conditions étaient idéales (pas de pluie, pas de vent, douce chaleur au départ et pas de grand froid la nuit ; une lune bien présente et très très peu de circulation sur ces belles routes).
Ajoutons à ça un parcours très très plat (2000 m pour 400 km). En comparaison, il y avait 2450 m sur le 200 de Bron.

Ah oui encore : un merveilleux gîte au km 165, tenu par la belle mère d'un compétiteur, qui nous a accueilli avec une montagne de ravitaillement.

Les problèmes majeurs à régler sur de très longues distances sont me semble-t-il probablement l'hydratation, l'alimentation, le sommeil mais aussi et ce n'est pas négligeable la lassitude physique et psychologique...
La fatigue et le manque de sommeil peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la lucidité qui se répercutent notamment sur l'hydratation et l'alimentation.
Oublier de boire et/ou manger régulièrement n'est pas anodin...

l'auvergnat a écrit:

Je repasse devant quand il s'arrete à Charost. Je ne sais pas où tu me redoublera. Le groupe que tu rejoins vers Chateuneuf me repassera vers Avord (km 216).

amicalement.

Le groupe que j'ai récupéré après mon arrêt à St Amand Montrond m'a emmené au gîte de Charost. J'en suis parti avant lui (le groupe) et je l'ai retrouvé 2 ou 3 km après Nevers.
On a de nouveau roulé ensemble jusqu'à Decize, là où j'ai eu ma... légère défaillance...

Tu as donc du me doubler à Levet où j'ai du faire un arrêt technique derriere le cimetière.
Amicalement.

Salut Michel et à tous

Des images de Bellerive sur Allier plein la tête, rouler de nuit... des hérissons... le compte rendu est sur :

http://jeanpba.homeip.net/?page=64&onglet=1

Bonne lecture !

A++

JP

houlala jean Charles en VD houuuuuuuuuuu ok c'est un VPH mais tt de mme, peut être un peu maso ...
son proto serait 'il HS ?

ça doit être sympa de ne pas rouler seul
j'ai lu que sur le PBP le baudrier est obligatoire, c'est une bonne chose au niveau sécurité mais les yeux vont souffrir

j'aurais voulu une photo du petit n'hérisson tout mignon et pas écrasé

Merci pour ce compte-rendu J-B,
toujours d'une excellente qualité...

En fait J-B, lorsqu'il a terminé un brevet, il n'a fait que la moitié du chemin : il lui reste en effet à "taper" le compte-rendu ensuite...

Pour le 600, j'héste encore pour des problèmes de date, ce devrait être soit Bourg-en-Bresse soit St-Etienne.