J'appréhende ce nouveau 400 que je tente pour m'entrainer et prendre du km "gentiment" (seulement 1800 km depuis mars);
Le jeudi précédent j'ai encore une douleur à la malléole (douleur survenue à l'issu du 400 d'Angers réalisé dans la difficulté venteuse le weekend précédent).
Le mercredi 1er le Pelzub fait enfin ses premiers tours de roues !
Plutôt concluant malgré un équipement plus touriste que routier.
Tijojo passe la soirée avec nous vendredi soir, c'est chouette.
J'installe deux portes bidons de chaque côté du siège avec des Colsons (les portes bidons sont un poils trop serrés, pas terrible mais ça fera l'affaire), change d'appui tête en installant un M5 que je taille à main levé ; il a une grosse mousse confortable qui vient bien sur la nuque.
Le précédent était trop fin et je craignais d'en souffrir.
On s'amuse à comparer nos bikes. beaucoup de différences entre le Pelso et le Encore (entraxe, position du pivot, hauteur)
Le Pelzub équipé de roues de 559 fait limite low racer à côté du Encore en 622 !
On se demande avec quel équipements vestimentaires partir...
Je prends le temps de changer les pneus pendant que l'apéro est servi (je change les Marathon pour des
top slick Hutchinson piqué au Sokol). Une sacoche de cadre acquise qque minutes auparavant disposée devant pour l'électronique (e-weerk, câble usb, feu arrière de rechange et carte de route), une petite sous le siège pour la réparation. Avec l'engouement pour le bike packing, on trouve de plus en plus facilement du matos intéressant pour ces rangements pratiques, notamment avec de grandes sangles à scratch qui vont bien pour nos vélocouchés).
Les sacoches solo radical Low racer suffiront pour le reste (un imperméable léger, une mini pompe, boitier de lunettes, quelques barres énergétique bio et gourmandes, deux sandwichs, une demi tablette de chocolat artisanal, une fiole de miel gingembre... et un peu d'espace pour ranger au cas où la veste AFV, les sur-chaussures).
Je ne les trouves pas assez aéro et pratiques mais en attendant mieux (j'espère monter le coffre Vk... y'a du taf !), ça ira bien !
J’hésite enfin sur les pédales car mes cales pour crankbrothers sont usés et claquent au pédalage, les spd vont bien mais couines après qques kms.. me reste mes look que j'apprécie pour l'engagement et la surface d'appui (mais moins pour les cales à la marche).
22h, il est temps d'attaquer les tartinades et la bière locale !
23h, au lit la troupe.
Réveil à 5h, petit dej léger, sandwichs pour la route.
On a 10mn de vélo pour aller jusqu'au départ... on ne sent pas encore le froid et le vent, la nuit à été "douce" et la ville est trompeuse... Arrivée sur place à 5h40, il y a des cyclos mais la salle n'est pas ouverte... normal, ce n'est pas celles des associations mais une un peu plus loin.. et là, c'est foule !
On va chercher nos carnets de route, je salue pas mal de tête connues, c'est toujours de très bons moments !
Je cherche les Philippe parmi les 120 partants mais je ne vois personne. j'ai même perdu Tijojo dans la bataille.
Je me faufile tranquillement au devant pour partir dans la 2ème vague, seul.
Je vois que des gars partent sans gilet et parfois même sans éclairage... je sais que c'est du taf pour l'organisateur mais le contrôle devrait être obligatoire (voir l'organisation du RCA)..
Ce n'est pas normal que quelques zouaves écervelés profitent des autres pour se confondre dans la nuit et attendre le jour pour tracer !
5h58, c'est parti !
Vous avez lu, je suis en avance :-)
La troupe s'effiloche dans les rues de Laval jusqu'à Changé, puis arrive la longue côte de 10 km vers la route d'Ernée.. de quoi tout de suite se réchauffer et voir si on est en forme !
Il faut que j’appuie pour ne pas être trop distancé et espérer revenir dans le moins dur pour me mettre à l’abri, le vent est déjà là et je souhaite gérer et limiter les efforts pour voir comment je me sens... bon, ce n'est pas folichon (ce qui n'est pas non plus une surprise), mais ce n'est pas pire !
Je pense que je suis parti avant Thomas et les Philippe (Phil44 et un second en Pelso du coin).
Une fois sur le plat, je recolle -pas si facilement- et puis je gère pour rester en fin de groupe, plus ou moins à l’abri.
Thomas ne tarde pas, avec un super coup de pédale, suivi par Phil44 bien entouré.
Moi je reste sage et je regarde de loin comment ça se passe.
Tijojo pars dans les descentes,
cheveux aux vents, facile et tient la cadence ensuite, Phili44 reste au chaud et moi derrière.
C'est à Vitré que nous nous retrouvons comme deux
vieux cons hommes libres, et heureux ;-)
En effet, le peloton ne suit pas la trace et prend la rocade... j'avais déjà vu ça sur ce précédent 400 jadis.
Les loosers... tout ça pour éviter une belle patate dans la très jolie ville de Vitré ! Quel intérêt pour des gars s'inscrivant à un 400 et probablement à PBP pour gagner 2mn et ne pas profiter de la ville ???.. Pour rester dans les roues surement.
Bref, on tricote un peu dans Vitré, on s'arrête pour la première pose technique à la sortie et on se retrouve seuls au monde !
Jusqu'à Sens, je vois bien que Thomas est bien plus à l'aise que moi, sans doute crispé par ce nouveau challenge, euh, non ce nouveau vélo tout simplement. Je m'abrite de temps en temps, je passe peu devant. On rattrape des petits groupes, sans doute des rebus du peloton perdu. Le vent est bien là, déjà usant !!
Un trincaillement me tracasse au fil des kms, pas grand chose mais je me demande bien d'où ça vient... je pense à la roue libre peut être un poil desserrée...
Je suis content de m'arrêter pointer à Sens car je vais me décontracter le haut du dos, les pieds un peu froid et surtout nous allons peut être -pendant qques kms- avoir le vent favorable.
Ce sera dans un point de
contrôle technique, pas très chaleureux mais efficace -tan pi pour le croissant et l'expresso- !
On retrouve à ma surprise une bonne partie du peloton.
Je m'étire déjà, essaye de m'assouplir.. que c'est tendu tout ça !!
Je tâte ma cassette, rien de bien dévissé... on repart !
Dès que la chaussée est granuleuse, le bruit revient de plus belle... grrr, j'aime pas les bruits sur un vélo (et pourtant j'ai roulé en Milan et en Méta :-)
Le Pelso est incroyablement silencieux par ailleurs (même moi je le dis, rendez vous compte !).
On repart plein Est avec un temps inquiétant... le vent virevolte aussi et on le retrouve bien dans la tronche, le ciel est noir !
On retrouve Phil44 et son groupe, ils attendent un gars qui a perdu du matériel.
Je vois qu'il monte très bien les côtes grâce à ses exercices en salle (musculation adaptée à la position), ça donnerait presque envie de s'y mettre... ou tout simplement rouler plus (il a plus du double de km que moi cette année).
Une petite boulangerie nous fait de l’œil dans un petit village sombre, si sombre que nous mettons nos imperméables et repartons vite fait avec un pain au chocolat englouti.
Les anciennes du villages se moquent presque de nous et je plaisante avec elles à propos de la pluie qui arrive.
Ce bref arrêt me fait encore du bien au haut du dos..
Ça m'inquiète pour la suite car c'est une nouvelle découverte de douleur à vélocouché. Je pense que le siège (S Méta) est trop fermé par rapport à celui du Sokol ou du Z (qui sont un poil plus longs).
sinon, on n'a pas trop mouillé mais on ne se réchauffe pas !
Arrive Fougère qui est long à traverser, avec de belles pentes !
Je constate que Tijojo est toujours aussi facile, je patiente, je me dis que ça va venir aussi pour moi.
Mais la route sera TRÈS longue jusqu'à Gorron, venteuse, humide, froide.
On met des 10aines de kms à reprendre un couple qui roule quasiment comme nous. Je laisse filer Thomas, je tape la discute, j'attends que ça se passe en essayant de me détendre le haut du dos (le comble quand on explique les avantages du vélocouchés en même temps :-) !
De temps en temps j'emmanche et recolle, mais inévitablement, je ne tient pas la cadence.
Enfin Gorron, on passe devant l'éventuel futur champ/ravito AFV pour PBP. On a hâte de se mettre au chaud et manger, il est à peine midi.
Je connais parfaitement le coin et les bistrots, on laisse celui qui est bondé et on va un peu plus loin.
Je me prends un hamburger frite (c'est tellement rare), une eau à bulle.
OUF ! On est vraiment heureux de s’arrêter et de souffler .. marre de ce vent !
Ce précieux temps de pose me permet de bien récupérer, de m'installer dans mon brevet.
C'est surtout l'occasion de papoter avec Thomas, la vraie vie quoi !
J'ai même l'honneur de me faire tripoter le dos ! Aux appuis des doigts de Thomas je vois que je suis bien tendu... bordel !
Mais ça me fait du bien tout ça.
On repart avec le soleil en plus !
C'est déjà plus facile pour moi, je roule mieux, et j'attends les bosses Mayennaises pour me refaire !..
Elles nous permettent surtout de nous abriter un peu du vent !
Ambrières, Chantrigné, j'aime bien. Puis on bifurque vers une petite route inconnue avant Javron, très beaux paysages avec le soleil.
Je ne suis toujours pas dans le rythme mais ce n'est pas pire, je me suis détendu, même malgré ce trincaillement de plus en plus présent et inquiétant !
Le plus dure sera entre Javron et Vilaines : une belle route de merde, rectiligne, granuleuse, venteuse.
J'attends que ça se passe, c'est long mais ça va passer.
Je fais le yoyo avec un gars silencieux en vélodroit, Thomas a filé au loin.
Enfin Vilaine !
Le vélociste qui est sur la route est ouvert : top !
Rapidement on démonte la roue arrière, en même temps je vérifie tous les serrages, RAS ! Bizarre autant qu’étrange !
Le gars super serviable (doit gérer deux jeunes loulous qui gueulent littéralement) me laisse me servir de son atelier.
j'en profite pour remonter le siège de 2 mm.
Il me remet la roue tant bien que mal (avec le disque, et un vélocouché, il faut un coup de main), règle un peu le dérailleur.
Ah, on a oublié de vérifier la roulette !
Et bien un petit quart de tour de serrage me dis que ça viendrait bien de là (l'anti saut de chaine devait claquer contre le cadre, à essayer apr-s le brevet en la dévissant pour voir) !
Je repars sans en être sûr mais rassuré :-)
Entre temps Thomas a pointé, on échange deux textos, je le rattraperai peut être, ou pas.
Eureka, le vélo est redevenu silencieux et la position me semble plus naturelle !
Thomas m'a attendu (je n'ai perdu qu'un quart d'heure).
Nous ne sommes pas encore à la moitié. km 188, un peu plus de 24 km/h roulé et 1 bonne heure de poses : correct compte tenu des conditions !
Si j'avais encore quelques doutes jusqu'à Vilaines, doutes de ma réussite avec plus de plaisir que de temps difficiles, je sens alors que ça va passer et que la fin va être agréable : ça y est, je rentre enfin dans mon 400 !