J'étais avec le baron, la remorque Bob Ibex (configuration un peu lourde), une roue avant rayonnée à l'arrach avec du saut… (bon suis pas fier, mais bon c'est bien la fileteuse à rayons
), mes freins Hope qu'il aurait fallu purger avant donc ça frottait… (je l'ai fait maintenant…), et aussi ça faisait un moment que j'avais pas fait de longues distances.
Bon parfois je me dis, un Cruzbike Vendetta, ou au moins du 2 x 622, ça serait plus efficace sur les routes défoncées…
J'ai pu faire le trajet en deux jours et demie, mais avec un meilleur trajet, un vélo au top, une ré-habituation aux longs trajets, et une config plus légère, je l'aurai fait bien plus vite.
Donc et voici mon coup de gueule maintenant
http://yehudamoon.com/comic/2017-03-09/
Je voulais juste écrire rapidement, pour témoigner de ce que c'est, de rouler en France, comme cycliste, en-dehors des trajets réguliers et connus, et pour un long trajet (c'est valable pour des moyens trajets aussi…).
J'ai aussi roulé en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, pour des longs trajets.
Le rappel au concret est cruel.
Meme à Strasbourg.
Les cyclistes sont clairement à dégager des axes routiers, à renvoyer dans des labyrinthes, ils doivent obéir et zigzaguer entre les poubelles nids de poules débris de verre, signalisations déficientes et volontairement déficientes, voire ils sont renvoyés dans des installations anti-cyclistes.
Pour le positif, il y a parfois des panneaux, sur des routes départementales, invitant à partager la route avec les cyclistes, particularité française que j'aime beaucoup, et puis les mentalités des automobilistes ont beaucoup évolué en positif, certains s'arretant meme pour conseiller du bon chemin pour éviter voies rapides et autoroutes.
(ça compense pour tous les connards qui nous éblouissent la nuit alors qu'on est parfaitement dans notre droit, parmi d'autres exactions).
A l'heure de l'écologie, il n'y a pas en France d'associations de cyclistes vénèr, ou alors je ne les ai pas rencontrées, mais aux US par exemple, oui.
Il y a des soi-disant véloroute, eurovélomachin, qui sont à pisser de rire à pleins de moments du trajet.
Et des pistes cyclables conçues par des gens qui estiment que le vélo est un jouet et pas un moyen de transport, et/ou qui n'ont jamais fait vraiment de vélo dans leur vie.
2km de trajet moyen, ça leur suffit…
Je croyais que Chatenois avait la palme de la connerie au niveau piste cyclable, Montmirail a fait mieux, en réussissant l'exploit de mettre une piste cyclable double sens sur un trottoir. Chaque voie de ce "double sens" est bien étroite, bien sûr, j'ai pas vérifié si ça fait tout juste la largeur des épaules, ou si c'est plus étroit encore.
Traverser une avenue super passante, en faisant passer la piste cyclable d'un coté à l'autre… au lieu d'avoir un aménagement intelligent, on le voit à Strasbourg par exemple. Où il y a aussi interdiction de rouler la nuit sur des pistes cyclables pourtant très importantes (le long de canaux) pour les gens qui font du trajet domicile-travail.
Au rythme où certaines assos censées défendre le vélo travaillent, il faudrait 10 siècles pour rattraper les Pays-Bas… et je ne parle pas de certaines assos de réparation de vélos, qui parfois pour s'acharner à mettre du vieux frein pourri de récup sur des vélos, mettent en danger les cyclistes modestes…
Ça me donne envie de leur mettre des bons coups de pieds aux fesses, car à l'heure du réchauffement climatique, on n'a juste plus le temps avec leurs idioties.
J'ai fait le trajet Strasbourg - Paris à vélo, pour le premier mai, et je voulais témoigner un peu.
Déjà, faire ce trajet, c'est un peu prendre les choses avec philosophie, et quand on a un timing à respecter, ou un sens de l'injustice, c'est accepter de s'énerver fort, et de se faire humilier bien souvent.
Et c'est pas le GPS qui sauvera les gens de la médiocrité des aménagements ou non-aménagements cyclables. De toute façon je n'en ai pas, et suis contre l'injonction au GPS.
Strasbourg - Saverne, bon sauf à vouloir comparer aux Pays-Bas, on va pas trop raler, trajet correct le long du canal.
À Saverne, panneau vert d'indication cycliste indiquant:
Paris 526 km
La honte. Une blague.
Déjà je sais pas d'où ils sortent ce chiffre.
Et puis c'est mensonger, car ce serait faire croire que le canal de la Marne au Rhin va paisiblement jusqu'à Paris…
Ensuite, canal, premier problème de signalisation vers Arzwiller, où je me paume.
Les panneaux d'indication cycliste sont trop petits, mal orientés, mal conçus, etc… Quand on passe à une bonne vitesse à côté, en particulier la nuit, on les verra pas.
Et puis on ne verra jamais des panneaux cyclistes de taille correcte sur le même poteau que les panneaux d'indication des voitures, comme au Pays-Bas…
Souvent, les panneaux manquent. Plein de fois.
Alors, par lassitude, je m'oriente au flair et avec le soleil, car pas le temps de m'arrêter toutes les 5 minutes pour regarder la carte.
Puis vers Commercy la piste cyclable devient chaotique ou s'arrête, je me souviens plus, il faut dire qu'à un moment, comme j'ai un vélo plutôt course, je boycotte les pistes cyclables, parfois en terre battue, avec des chicanes hyper galères à franchir, vétustes, etc… pour prendre les départementales, où d'un coup tout devient beaucoup plus facile!
Le problème avec les départementales, c'est qu'en arrivant dans les grandes villes, les voitures on leur indique la prochaine ville ou l'autoroute avec un panneau vert ou bleu, et nous, on va se faire foutre, et on doit deviner par quel village passer pour sortir et continuer.
Pour qu'un automobiliste se rende compte une fois ce que c'est d'être cycliste, il faudrait lui enlever tous les panneaux bleus à l'intérieur de la ville, en remplacer certains par juste un logo voiture avec une flèche, et puis parsemer l'autoroute de blagues, traversées labyrinthiques de villages, zigzag entre des poubelles et des trous de 30cm de profondeur, chemins de terre, panneaux visibles seulement à 30km/h et trop petits, gros dénivelé d'un coup pour contourner je ne sais quoi, ah et puis travaux mais sans prévenir bien sûr, etc…
Parfois les gens à qui on demande ne savent même pas quoi nous conseiller, car n'ont jamais eu l'idée une seule fois de faire une chose pareille, c'est à dire sortir de leur ville à vélo, pour aller dans la grande ville voisine, distante parfois de seulement 50km.
Aux Pays-Bas, quand on est à Amsterdam ou ailleurs, les panneaux cyclistes indiquant des villes éloignées sont partout, et il y a le système des bornes qui donnent des points géographiques supplémentaires, car les villes ne suffisent pas pour s'orienter… on en pleure tellement c'est bien fait.
Les flamands ont tenté d'imiter le système néérlandais, mais c'est parfois à mourir de rire… c'est clairement pas le même niveau… les exécutifs français n'essayent même pas, peut-être par orgueuil, probablement par ignorance et bêtise.
Et ça ne trompe pas, je suis souvent le seul cycliste allant un minimum loin, j'en ai croisé pour le trajet Strasbourg - Paris peut-être 7 ou 8, pas plus… aux Pays-Bas c'est très courant.
Tant qu'on est entre Commercy et la zone à une centaine de km de Paris, ça va. On galère un peu avec les départementales, parfois des bouts de nationales autorisées, mais ça reste gérable.
Une fois qu'on est dans la banlieue proche de Paris, alors là l'enfer cycliste commence. Curieusement à Paris même, c'est de nouveau plus correct…
Absolument plus rien n'est prévu pour les vélos, on roule sur des endroits hyper flippants ressemblant à des voies rapides, qui sont légalement autorisées aux vélos.
Heureusement les gens sont globalement sympas et aidants, bon certains disent que je suis maso ou taré, mais on peut pas trop leur donner tort.
C'est une sorte de jeu de piste pour trouver les endroits pour traverser les autoroutes périph et voies rapides, et dans certaines villes, Champs-sur-Marne mais pas seulement, il n'y quasiment plus de panneaux… au moins les choses sont claires!
Dans ces zones très difficiles, les gens sont par contre souvent très au courant du bon chemin à prendre pour un cycliste, ça c'est positif.