Compte-rendu d'un PBP.
La contamination.Tout a commencé en 2003, il y a quatre ans, pour la première fois j’allais à Allègre et pour la première fois (ou presque) je rencontrais d’autre vélorizontaliste. Depuis 2 ans je roulais sur mon premier prototype : la Girafe.
Je faisais la connaissance entre autre de Jean-Michel Joffre et Philippe Ravary. Un sujet monopolisait leurs conversations Paris-Brest-Paris, grande avanture dans laquelle ils allaient se lance le mois suivant. Bien qu’ayant lu sur la liste VPH leurs recits de Brevets, c’était ma première rencontre avec le fameux PBP.
Un mois plus tard j’allais assister au contrôle des machines au gymnase des droits de l’homme à Guyancourt, je voyais pour la première fois des Quest, Leitra, et le fameux Zox d’Alain Branca. Jean-Michel, Philippe et Alain comptaient rouler ensemble. Je n’assisterai pas au départ mais me posterai avec mon camping-car au second contrôle celui de Villaine la Juel. Ce fut une nuit très impressionnante, le défilé de toutes ces petites lumière et quelle ambiance, c’est là que j’ai été contaminé, j’avais envie de faire Paris-Brest-Paris.
Découverte des longues distances.Je n’avais jusqu’alors jamais dépassé 150 km en une journée de vélo, le Levallois-Honfleur de septembre 2003 allais m’offrir ma première occasion de dépasser 200 km mais ... ce que j’en ai bavé. Bien qu’étant parvenu au bout, je suis revenu convaincu que les longues distances ce n’était pas pour moi (enfin pas avec se vélo) !
Printemps 2004, nouvelle expérience de 200 avec un nouveau vélo (l’anguille), déjà beaucoup plus facile. 2005, encore quelques 200, ça passe bien.
Printemps 2006, encore un nouveau vélo : la Grue et un objectif Bordeaux-Paris, un premier 300 pour se préparer suivi le 21 juin d’un premier BP terminé dans les délais mais avec la certitude de ne pas vouloir faire PBP.
PBP 2007Hivers 2006-2007, lecture de différents récits, ca me donne envie et je me lance dans les brevets.
Pour pouvoir s’inscrire à PBP, il faut avoir réalisé dans l’année les 4 brevets qualificatifs : 200, 300, 400 et 600km, fort de mon expérience de Bordeaux-Paris, je restais dans des distances déjà réalisées.
A la suite des Brevets souvent réalisés dans des conditions météo difficiles, j’hésite à m’inscrire pour 84h ou 90h. Je choisierai 90 pour me laisser le temps de faire face à des conditions difficiles.
Dimanche 19, contrôle des machines l’occasion de retrouver tous les copains et copines pour une pasta-partie à 10 dans le camping-car (oui Jejon, l’eau bout !), la météo est variable.
Dimanche soir, la météo se précise, il va bien pleuvoir, c’est sure. Alors que Jejon se concentre en regardant la panthère rose, je tente de m’endormir puisme relève, vais voir mon vélo, oui c’est décidé, je parts avec le top-case mon sac de couchage.
Lundi 20, lever 8h, petit déj rapide puis atelier pour adapter le top-case au vélo, opération terminée vers midi. Coup de fil de Malric, c’est convenu Alain (alias condorman) assurera l’assistance d’un sud africain parti sur 80h. Une conséquence pour nous, nous devrons nous rendre au départ en transport en commun.
19h15 nous arrivons à ST Quentin en Yvelines, nous retrouvons Florence qui doit nous conduire à sa voiture pour nos derniers préparatifs, voiture que nous ne retrouverons que vers 19h45 après avoir perdu Florence.
20h nous retrouvons Julius, Barbara et Ioana pour un dernier repas rapidement avalé.
20h30 après avoir doublé quelques milliers de cyclos nous passons le contrôle de départ, 20h40 nous sommes dans le sas de départ, le ciel se couvre.
ObjectifsDerrière le discours « officiel » des moins de 90h tout le mode s’était fixé un objectif perso, le miens était d’être rentré jeudi soir soit moins de 75h, cet objectif supposait d’avoir atteint Charaix le mardi soir. Evidement cet objectif ne sera pas tenu mais c’est pas bien grave, il suffira de le réviser.
Etat d’esprit au départ Pas zen, vélo prêt au dernier moment et arrivée en retard au départ (comme à l’accoutumé), pas le temps de faire une sieste...
Munitions pour la routeQuelques barres de céréales, 2 sandwich (les mêmes que les tartines de Jejon) et 2l d’une super boisson énergétique qui m’a rapidement donné envie de vomir.
Les questions.
Avec qui rouler ?
Jejon, Malric, Michel, Normandie : un peu trop rapide.
Le tandem et Jean-Mi : pourquoi pas mais je les sent plus en forme que moi.
Eric et Mickael : le sérieux et l’expérience, ce sera mon premier choix.
L’aller
Le départSuper ambiance plein de monde au bord de la route beaucoup de lumières et d’encouragements. Ca roule plutôt cool, 30 minutes et 10 km pour sortir de l’agglomération.
Comme à mon accoutumée, le roule cool derrière (trop cool).
Les premières côtes.Ca avance vraiment pas, j’en peut plus je double dans l’objectif de retrouver Ceux partis devant. Je me retrouve rapidement seul, le groupe c’était divisé en deux pelotons et je suis entre les deux, je roule néanmoins avec un Nocom un Rans et la triplette.
Nogent le roi Km 50 et des poussières.Je fais un arrêt chez Papy volant qui m’offre un thé.
Jean-Michel passe sans nous voir.
Je repart et rattrape Jean-Mi qui se révèle plus en forme que moi et que j’ai du mal à suivre sur les portions plates. Au grès des arrêts des côtes nous jouerons tous les deux au Yo-Yo. Nous rattrapons des cyclos partis 1h avant nous pour 80h, ils sont mal barés !
Nous sommes rattrapés par les premiers cyclos partis 30 minutes après nous, je réussirai à les
accrocher quelques temps.
Je suis doublé par Jéjon qui c’était écarté du parcours certainement pour faire quelques courses !
J’en ai mare de cette boisson de m… que je n’arrive pas à avaler ca va pas bien.
Mortagne km 140 vers 3-4h.Un bon Perier et ça commence à aller mieux mais impossible d’avaler du solide, Jejon mange une plâtrée de pâtes et Jean-Mi un sandwich. Arrivée de Malric qui lui aussi avait fait un détour plus Eric et Mickael. Je repart avec Jéjon et Malric qui me distanceront rapidement dans la descente vers Mamers ou je fais un arrêt pour revêtir mon coupe vent, il commence à bien pleuvoir (il est 5h). Je redémarre au passage d’Eric et Mickael, de nombreux cyclos roulent sur cette route, une traînée rouge s’étend à l’infini. Je quitte de nouveau Eric et Mickael nous n’avons décidément pas la même vitesse en côte.
Passage sous le pont de l’A28, je vois Jean-Michel qui finit de réparer sa crevaison, il me dit de continuer. Il commence à faire sommeil et mon système digestif est encore bien convalescent, je décide de faire un break dans la salle d’attente de la gare de la Hutte en compagnie d’un allemand roulant sur un toxy jaune (traction avant indirecte). 1h d’arret, je dors un peu et mange mon premier sandwich.
Départ vers 7h je retrouve Gwenaelle sur la route (elle est partie 30 min après moi, a eu un pb technique (pédale) à Mortagne et me dit que Claire est devant). Je continue ma route à allure modérée alors que Gwenaelle s’arrête pour téléphoner. Je perds mon « superbe » fanion qui me permet d’aller aussi lentement que les vélos droits dans les descente (une once de mauvaise fois), je reviendrai néanmoins en arrière pour le récupérer.
Villaine la Juel km 222 8h46Petit déjà mon estomac va mieux, c’est pas le grand moral parmi les cyclos du réfectoire, la météo leur fait réviser leurs objectifs, les miens sont révisés déjà depuis longtemps (terminer en moins de 90h). Je prends mon temps (trop de temps) lors de ce contrôle.
De Villaine à Fougère je me traîne et fait un long arrêt pour manger mon second sandwich en constatant qu’il sera difficile d’aller jusqu’à Fougère pour manger.
Fougère km 307 14h20Claire et Gwenaelle quittent le contrôle alors que j’arrive, je vois le vélo de Jean-Mi qui est à la cantine. Je m’offre quelques barres energétiques et sachets de poudre magique au stand
« surstimulant » et je repart cette fois-ci à bonne allure en direction de Tinteniac avec pour objectif de retrouver Gwen et Claire. Je n’attends pas Jean-Michel et ca va beaucoup mieux.
Tintenieac km 364 17h28J’arrive juste quelques instants après Claire et Gwen, je confie mon fanion qui n’est plus obligatoire à Sébastien qui fait l’assistance Gwen. Je reparts avec Claire et Gwen au moment Jean-Michel arrive, il nous rejoindra plus tard sur la route et nous roulerons avec lui jusqu’à Loudéac. Entre temps nous distancerons Gwen de quelques kilométres.
Nous sommes également dépassés par Bertrand qui semble en forme, il a parcourus plus de 420 en 15h.
Loudéac km 450 22h25.Un peu de fatigue à l’arrivée, j’ai besoin de m’allonger par terre (je suis assez coutumier du fait aucune raison de s’inquiéter). Christophe (le copain de Claire) a monté plein de tentes au camping municipal, je squatterai une pour les trois nuits à suivre, j’ai bien fait de prendre mon sac de couchage ! Jean-Michel qui était moins bien équipé que moi (pas de sac de couchage) renonce au camping pour le confort du camion de BB et Julius ou il récupérera leur couche encore chaude …
Une bonne douche, des pâtes, une gorgée de bière et au dodo pour 4h de sommeil bien réparateur. Lever vers 4h pour un bon petit déj (tartine de confiture), le temps presse, le contrôle de Carhaix distant de 75 km ferme à 9h55 faut pas traîner.
Départ de Loudéac (vers 5h), déraillement puis coinçage de chaîne je m’arrête pour décoincer, Jean-Michel passe, heureusement le parcours est valloné (j’aime ça avec un VH qui monte aussi bien que les VD) je ne tarde pas à rattraper. Seul hic ma chaîne fait beaucoup de bruit, j’ai un maillon de coincé. Je fais un arrêt à ST Martin des prés pour réparer à la lumière.Je suis obligé de démonter le maillon, un copeau métalique l’avait complètement coincé.
Claire en profite pour me dépasser, elle a attendue jusqu’à 5h15 Gwen pour repartir de Loudéac sans succès (elles s’étaient fixé RDV à 5h). Nous la rattraperons avec Jean-Mi au contrôle secret de Corlay.
Carhaix km525 9h05 (50 minutes avant la fermeture).Les contrôleur nous indiquent qu’une souplesse de 2h a été accordé pour ce contrôle pour tenir compte des conditions météos humides. Nous avons distancé Jean-Michel qui en est à sa troisième crevaison, il n’arrivera que vers 10h40 au contrôle.
Malric et Florian quittent le contrôle peu après notre arrivée, nous sommes rejoins par Gary et Sahra nous compagnons de camping.
Je constante d’un rayon de ma roue arrière est cassé, je remplace par mon rayon de secours qui une fois vissé se révélera trop long. Claire qui m’avait attendu reprend la route, j’en profite pour m’offrir deux superbes DT-SWISS de 282 mm de long et je remplace le rayon trop long. Il est bien 11h quand je repars. Entre Carhaix et Brest il y a le Roc Trévezel, ça monte et j’aime ça aucun VD ne parviendra à me dépasser dans l’ascension malgré quelques attaques italiennes et espagnoles (les plus affûtés sont déjà passés depuis longtemps).
Bref arrêt à Sizun pour m’offrir un excellent sandwich au jambon fromage et beurre salé.
Sur cette portion de route, beaucoup de rencontres : Dolmen, Jean-Philippe et Isabelle, Marc et Magali, Dolmen et Joël. Nous nous prenons en photo au passage du pont Albert Loupe.
Je m’apprête à retrouver Claire sur plage vêtue de bikini en couverture de survie mais personne, je ne me baignerai donc pas.
Triste image dans la montée vers le contrôle un cyclo est allongé sur le bord de la route visiblement sans connaissance, les pompiers arrivent.
Brest km614 14h29.Comme d’hab, Claire est sur le point de partir avec Gary et Sahra, Jean-Mi mange son sandwich, je profite du beau temps pour faire un peu lessive que je met à sécher sur mon top-case.
Je prend mon temps et abuse du téléphone de Jean-Mi.
à suivre ...