Première expérience : Tour de Rhone-Alpes (Ann-Aix-Cby-Gre-Val-Vie-Lyo)

Voilà, je suis de retour de mon premier voyage en cyclocamping (à part les week-end dans la région). L'occasion de le présenter et d'en faire un petit bilan.

Jour 1 : Annecy - Aix - Chambéry
Le premier jour, tout va bien. Ca roule, l'itinéraire Annecy - Aix est balisé, emprunte des petites routes, et passe par le sympathique Pont de l'Abyme. A Aix, petit passage sur nationale pas très sécurisante pour rejoindre la plage des Mottets... bien mais sans plus. Je l'ai trouvé un peu morne. Depuis ce site, on reste sur piste cyclable jusqu'à Chambéry, dont les avenues vertes sont super attrayantes !
Je dois dire que je n'ai pas trop visité Aix et Chambéry, peut-être poussé par le désir d'avancer.
Sortant de Chambéry, je n'ai pas trouvé l'avenue Sud et me suis donc rendu par des petites routes jusqu'au Lac de St-André. J'ai passé la nuit dans des vignes au-dessus de lui, surplombé par le Granier que je voulais franchir (ah-ah, quand je l'ai vu... )

Jour 2 : Grenoble
La route passe vite entre le Lac de St-André et la vallée de l'Isère et sitôt arrivé à Pontcharra, j'avoue avoir improvisé pas mal ! J'ai suivi des grosses RD ou des RN, jusqu' à Crolles. A Crolles je n'ai rien trouvé de mieux que de rejoindre vite fait la Base de Loisirs de Bois Français.
J'ai été me perdre dans les sentiers VTT et en traversant une mare, la chaîne se fait complètement lavée : je roule à partir de là sur une horlogerie sonnante et trébuchante. En plus, le pneu droit montre des signes d'usures. De là, on peut rejoindre Grenoble par piste cyclable. Je déconseille fortement ! Il s'agit là des berges de l'Isère et elles sont tellement peu roulantes que je n'ai pas pu rouler à + de 10km/h. Grenoble est néanmoins rapidement atteint, la ville m'a semblé sympa. Je reprends les Berges de l'Isère en aval, nettement plus roulantes (25km/h). Je surprends un chevreuil à moins de 3m de la piste, que mon freinage d'urgence n'a même pas fait fuir. Il attendra finalement que j'attrape l'appareil photo pour s'enfuir.
Je passe la nuit sur les berges de l'Isère.
Pour info, ces très belles berges permettent d'atteindre Tullins, Poliénas et Saint-Gervais (de St-Gervais, prendre Rovon-Cognin-St-Marcellin-St-Hilaire du Rosier pour entrer dans la Drôme)

Jour 3 - Drôme
Je reprends la route en direction de la Drôme en longeant le Vercors. J'ai dans l'idée de rejoindre Romans pour trouver un magasin où acheter du lubrifiant pour chaîne, et traverse le petit village de Jaillans. Je me fais repérer comme un gibier par un homme en train de prendre l'apéro avec sa famille, et j'en profite pour lui demander s'il a quelque chose pour ma chaîne. Après avoir mis de la chaîne pour tronçonneuse, il m'invite à son apéro et je l'inviterais à mon tour à essayer le trike. Bref, une très bonne rencontre.
Je reprends la route (pas plate, boudiou) avec ma chaîne toute silencieuse, silence qui est immédiatement troublé par un flapflapflap : un pneu de la remorque à plat ! Je fais quelques km, m'arrête à une maison et trouve un père de famille sympa qui inspecte la roue : apparemment elle n'est pas crevé mais perd au niveau de la valve. On gonfle à bloc et j'arrive à Alixan où je passe la nuit.

Jour 4 : Valence
A Alixan, j'ai la mauvaise surprise de constater un nouveau dégonflement. Je roule donc ainsi jusqu'au magasin Décathlon à Valence, où je répare et fais quelques achats.
Valence est en travaux mais sympa, il y a un petit kiosque, bld Chancel, qui fait des jus de fruits mixés divins. Je reprends la route, inquiété par la météo. Je décide de m'arrêter dans un camping, à Chantemerle. Comme je n'ai qu'une tente et un vélo, le patron sympa me fait un prix, 6€ au lieu de 15. Je profite de l'arrivée d'eau et du temps libre pour la lessive et le nettoyage du matériel. Les orages s'abattent avec une puissance considérable !

Jour 5 : Vienne
Si vous voulez vous faire du mal, aller à Vienne en passant par le village "Les Côtes d'Arey". Vous aurez l'occasion de maudire Michelin qui dit "courte pente de 5 à 9%" en vous tapant une pente de 1km à + de 10% dont deux passages à 18%. Par contre, la descente sur Vienne est ultra-grisante, mais un peu cahoteuse. Vienne est super-mignon, chargée d'Histoire. Ayant perdu quelques vis de mes disques de freins (depuis quelques temps), le tenancier de la boutique "Au bon rayon" derrière l'office de tourisme m'a très sympathiquement aidé.
Je me motive pour monter au Belvédère, sacrée côte mais sacrée vue. Je reprends la route, en ayant comme objectif de me rapprocher le plus de Lyon sans pour autant m'approcher trop près de l'urbanisation afin de trouver où camper. Je m'arrête à Sérézin du Rhône, entre l'autoroute et une voie ferrée (pire nuit du voyage...).

Jour 6 : Lyon
J'entre dans Lyon par Solaize, Feyzin-Saint-Fons. Cette route dessert une zone industrielle mais est très peu fréquentée et dispose d'une bande cyclable sur 75% de sa longueur. J'entre péniblement dans Lyon côté Vénissieux, ça me semble interminable pour arriver au centre ! Je visite (notamment la Tête d'Or) et je fais la folie de monter à la Fourvière, ce qui me laissera une légère douleur dans le mollet droit jusqu'à maintenant où j'écris ces lignes. Je reprends la route pour rejoindre l'étape d'arrivée, Annecy, via Belley et Seyssel. Crémieu est un petit village très médiéval : superbe, mais je suis las et ne sors pas l'appareil photo : je roule...
Je passe la nuit juste après la limite de l'Ain, avant Belley, dans un pré verdoyant qu'on entrevoit à peine depuis la route : une belle clairière pour laisser le chien s'ébattre en sécurité. Le pneu gauche montre des signes d'usures, tandis que le droit affiche désormais une bande d'usure de + d'1cm de large.

Jour 7 : Annecy
Je reprends la route à 8h, passe à Belley, Culoz, Ruffieux, Serrières-en-Chautagne, Seyssel, Clermont. A partir de Seyssel, de fortes averses me font faire plusieurs pauses, mais l'envie de revenir à son chez-soi est plus forte. Alors je me motive et arrive finalement vers 17h. Les pneus ont tenus le coup.


Quelques anecdotes
- J'ai perdu les clefs de chez moi dans les premiers jours du voyage. Heureusement, les voisines prêtent volontiers téléphone et annuaire à la page "serruriers".
- Je m'étais fait un petit luxe : le café du matin. Café soluble, sucre en poudre. Rha, quel bonheur.
- Le réchaud à bois m'a vite énervé : le carton et le papier brûlent dans leur coin, le bois n'a jamais pris une seule fois, quand j'ai eu la chance d'en trouver. A Décathlon Valence, je me suis pris un réchaud à gaz et j'ai enfin pu manger chaud.
- C'que c'est saoûlant la tente pleine d'humidité le matin... ça vous arrive aussi, où quelque chose m'échappe ?
- Vous aurez peut-être remarqué que je n'ai pas parlé de rencontres couchées. Avec ma chance légendaire, j'ai traversé Grenoble de part en part sans en apercevoir un seul, pas plus qu'ailleurs durant tout le périple... SAUF un Ice à Lyon, piloté par un homme au t-shirt orange, dans la direction Part-Dieu -> Centre, qui ne pouvait pas me voir de là où j'étais.
- 80km/j théoriques = 100 km/j réels... c'est trop. J'aime bien rouler mais la partie "vélo" prend trop de place à la partie "voyage". Je n'ai pas eu le loisir de flâner, de m'arrêter et me reposer plus souvent. Je vais revoir mes objectifs pour mon voyage de l'année prochaine.

Ca fait du bien de lire sur le site tous ces récits de voyages. On a l'impression d'être encore un peu en vacances.
Et bravo pour ton parcours.
Quelques réflexions : Moi qui ai peu d'expérience du trike je m'étonne de cette usure des pneus. Problème de parallélisme ? Répartition de la charge ?
Est-il nécessaire d'utiliser une remorque ? Perte de rendement peut-être ?
Concernant l'humidité dans la tente, tu ne dis pas celle que tu utilises. Après pas mal de modèles testés sur de nombreuses années, je trouve que les tentes "une seule couche" genre "bivouac" (pas de chambre intérieure) étaient vraiment à bannir. Condensation maximum. On est trempé tous les matins. Dommage car c'est bas prix et poids mini.
Les tentes "3 saisons" sont haut de gamme, bien conçues, performantes sous la pluie et par temps froid, bien ventilées. le TOP mais cher. Ceci dit c'est un investissement sur plusieurs années. Et puis c'est tout ce qu'on a à l'étape pour être à l'abri et pouvoir récupérer. Elle influe énormément sur le moral et le plaisir du voyage. 2 options : celle où l'on monte le double-toit sur le ou les arceaux, puis ensuite on accroche la chambre à l'intérieur. Et celle où c'est l'inverse : on monte la chambre sur les arceaux et ensuite on couvre avec le double-toit. J'avais choisi l'option 1. Je me rends compte maintenant que par temps très chaud et sec, le fait de pouvoir monter seulement la chambre (comme une simple moustiquaire) doit être bien agrèable.
Pour pouvoir bien choisir et comparer, surtout si on est près de Lyon, rien de mieux que le Vieux Campeur.
Et puis concernant la distance journalière, tout à fait d'accord avec toi. Il faut se faire plaisir (c'est le but). Alors il y a des jours où l'on roule et puis des jours où l'on se ballade. Arrêt à chaque occasion et échanges avec les gens sympas rencontrés (facile en vélo couché).

jpm a écrit:

Quelques réflexions : Moi qui ai peu d'expérience du trike je m'étonne de cette usure des pneus. Problème de parallélisme ? Répartition de la charge ?
Je précise déjà qu'ils n'étaient pas neufs au moment du départ. J'utilise mon trike quotidiennement pour aller au boulot, et j'ai beaucoup de rond-points. 1/4 de rond-point à droite n'exerce pas une grosse pression sur le pneu gauche, mais au retour, c'est 3/4 de rond point qui presse le pneu droit. Le parallélisme doit être bon, je n'ai pas remarqué de déviation jusqu'à aujourd'hui. Concernant la charge, il y en a toujours plus à l'avant qu'à l'arrière : je change les pneus avant deux fois plus que le pneu arrière, et le pneu droit... on va dire 1.3 fois plus souvent que le gauche (en fait, je les inverse pour équilibrer l'usure).
Est-il nécessaire d'utiliser une remorque ? Perte de rendement peut-être ?
Ah oui, indispensable. 2l d'eau, nécessaire de réparation, 8l d'eau, appareil photo, chargeur solaire, un pantalon une veste des sous-vêtements, la popote, la bouffe, le sac de couchage, le matelas, l'oreiller, la tente, les croquettes du chien, serviette gant de toilette et savon, maillot de bain, un bouquin, les cartes routières... je me vois mal mettre ça dans mes sacoches Radical, même si j'ai les plus grandes (2x35l).
Concernant l'humidité dans la tente, tu ne dis pas celle que tu utilises.
Décathlon T4+. La chambre se monte sur les arceaux, et le double-toit par-dessus. Mais c'est sec (et spacieux) à l'intérieur, je parlais du double-toit côté extérieur qui est humide par la rosée. C'est pour replier la tente que ça pose problème, ça reste humide dans le sac. Heureusement que je ne mets pas la tente dans la remorque, ça mouillerait toutes mes affaires.
Et puis concernant la distance journalière, tout à fait d'accord avec toi. Il faut se faire plaisir (c'est le but). Alors il y a des jours où l'on roule et puis des jours où l'on se ballade. Arrêt à chaque occasion et échanges avec les gens sympas rencontrés (facile en vélo couché).
Toujours est-il que j'ai parcouru environ 600km en 7 jours, avec de sacrées montées, ça me rassure sur mes capacités et sur le confort du vélo couché. Je n'étais pas plus fatigué qu'après une journée de boulot.
J'ai prévu un tour de france l'an prochain, je crois plutôt que je vais faire un demi-tour de france, pour bien profiter.

Le temps de retrouver le câble de l'appareil et je mets quelques photos...

jpm a écrit:

2 options : celle où l'on monte le double-toit sur le ou les arceaux, puis ensuite on accroche la chambre à l'intérieur. Et celle où c'est l'inverse : on monte la chambre sur les arceaux et ensuite on couvre avec le double-toit. J'avais choisi l'option 1. Je me rends compte maintenant que par temps très chaud et sec, le fait de pouvoir monter seulement la chambre (comme une simple moustiquaire) doit être bien agrèable.

mon cousin est partisan de l'inverse lui. son argument: lorqu'il pleut c'est possible de monter la tente sans tremper la chambre. comme quoi tout dépend de la région dans laquelle on vit

sinon c'est un plaisir aussi de lire tous ces récit, cela fait envie, et en même temps quand on roule deux fois moins par jours, on se sent tout petit (et c'est bien )

r.

Edlamouette a écrit:

Décathlon T4+. La chambre se monte sur les arceaux, et le double-toit par-dessus. Mais c'est sec (et spacieux) à l'intérieur, je parlais du double-toit côté extérieur qui est humide par la rosée. C'est pour replier la tente que ça pose problème, ça reste humide dans le sac. Heureusement que je ne mets pas la tente dans la remorque, ça mouillerait toutes mes affaires.

ah voilà un avantage de faire moins de km par jour: nous on laisse sécher la tente en plein soleil le matin après avoir dégrossi avec une éponge (cela prend moins d'une heure en général, même s'il a plu) et on part ensuite. on a aussi parfois de la condensation à l'intérieur du double toit (du à la rosée principalement, car toutes les ventilations sont ouvertes).

sinon, j'avais prévu un sac poubelle pour mettre le double toit sur la remorque (sur le chargement) et ne pas tout mouiller, au cas où l'on aurait pas eu de soleil le matin.

Je préfère double toit sur arceaux, et ensuite (dé)monter la chambre au sec.
la chambre étant "suspendue" à l'intérieur, elle va forcément suivre le double toit si ça bouge (vent).
dans l'autre cas, le double toit peut bouger et venir toucher la chambre qui n'aura pas, ou aura moins bougé -> chambre mouillée.

Beau petit périple tu aurais du prévenir j'aurai peut être pu t'accompagner un peu
moi je plis tout même mouillé et le midi je ressort tout pour sécher pendant une bonne pause

marcel a écrit:

Beau petit périple tu aurais du prévenir j'aurai peut être pu t'accompagner un peu

J'avais prévenu sur le topic Savoie, tu ne pouvais pas deviner...
Mais je viens de voir ton sujet sur le Vercors lundi et tu as clairement un niveau athlétique, tu aurais du faire l'escargot avec moi.

je crois que Marcel a déjà fait pire que l'escargot... une sortie en septembre ou octobre 2007... je débutais en trike...

j'essaie de m'adapter en fonction des personnes

Je confirme, il est trop cool Marcel, il s'adapte vraiment avec qui il roule.

c'est clair, il a été génial sur ce jour-là

prochaine sortie j'irai sûrement un peu plus vite. Mais viser 140km en moins d'1 journée... non j'peux pas... enfin, respect à ceux qui le font!

je n'avais pas vu le chien dans le récit, mais "croquettes du chien"= chien, donc la remorque se justifie pleinement.
Concernant le problème de la tente, la mienne est double-toit sur arceaux et chambre suspendue à l'intérieur. Je reconnais que c'est la solution raisonnable. Bien des fois ça m'a permis de monter l'intérieur sans le tremper et ainsi pouvoir dormir (presque) au sec. Et puis le matin, lors du remballage, on peut, sous l'abri du double-toit, remplir tranquillement les sacoches, tout ranger même sous la pluie. Au dernier moment, je fais une boule avec le double-toit trempé, le tout dans un sac plastique. Je trouve toujours un moment, une pause, une accalmie, une éclaircie, voir un abri-bus pour le mettre à sécher. 1/4 heure suffit. Le but c'est de le resortir le soir à peu près sec pour remonter la tente.
Concernant la distance, 600 kms en 7 jours c'est tout à fait respectable.
Bien sûr certains veulent pratiquer le voyage différemment. 1200 kms en 6 jours .... Matériel minimum à la limite du spartiate. Alim style sport de haut niveau, barres et boissons énergétiques etc .... A chacun sa façon de faire. Toutes les pratiques sont bonnes. Pour moi voyage à vélo, c'est un peu une éloge de la lenteur.

Au niveau alimentation, j'étais loin d'être exemplaire. Je n'ai mangé des sucres lents que 3-4 fois. Les fruits c'est bien, mais ça doit pas valoir le riz et les pâtes. J'ai aussi goûté des barres Ovomaltine, on sent bien que le goût n'a pas été leur priorité, mais je ne me suis pas senti pousser des ailes non plus.
Pas de viandes et pas de légumes non plus. J'aurais peut-être dû boire plus, parce que mon jerrican rempli à Valence a duré jusque la Savoie.
Bon entre temps, je me suis pris quelques sodas et sandwiches...

Quelques photos...

L'attelage, le porte-carte, deux vues depuis le Pont de l'Abyme, deux vues du Lac du Bourget et sa plage des Mottets


Chambéry : l'avenue verte, les éléphants, le théatre, les ruelles ; le camp du soir dans les vignes

Lever de soleil sur le Granier et Grenoble



La sortie de l'Isère et l'entrée dans la Drôme

beau periple en effet
bravo

mais y aura moyen de faire mieux comme boucle la prochaine fois
http://cbandiera.free.fr/recits/faverges-lyon-2008/

en suivant ton parcours
comme quoi a 100 m pres tout peux changer
le glaude

Ah oui tiens, j'avais pas fait attention pour le .gif.

Claude, si je me fie à la carte sur ta page, c'est quasiment le même parcours que celui que j'ai fait.
Les différences sont : passage par l'Ouest des Bauges et non pas l'Est (j'habite vers Annecy, moi), remontée du Rhone par l'Est et non l'Ouest, et pas la petite bosse (par Lagnieu) entre Lyon et Belley. A Seyssel je suis passé par Clermont parce que je connaissais déjà les rives du Fier.