Les Spéculoos sont orphelins

une pensée émue pour sa famille et ses proches
PIERRE

Jéjon a écrit:

À la lecture de vos messages, Élisa Brécheux-Dechenne me prie de vous transmettre des remerciements "qui viennent du cœur". Elle est très touchée "par les mots pleins de douceur et de tendresse qui nous sont adressés" ; elle sait que "Laurent aurait été comblé et heureux de recevoir autant d'amour et de sympathie."

Qu'elle me permette de me joindre à elle dans cette profonde émotion.

a la lecture de ce post, bien que je n'y ai pas participé, que ce forum est purement virtuel ..
je pleure .. c'est réel

et je ne sais pas pourquoi !

c'est ca le lien ?

Salut Laurent,
Quel tour tu nous joue là !...Si distant et proche toutefois je ne t'oublierai pas.T'inquiète je viens te dire au revoir demain.
Amitiés

Les vélos de Laurent l'ont accompagné jusqu'au bout
et les mots de Jéjon nous ont mis la larme à l'oeil

Tout va si vite ...

moi qui ne crois en rien, je sens ta présence elle est portée par nous tous
je ne t'oubierai pas Laurent
bisous

Triste nouvelle que je découvre aujourd'hui. Je n'ai malheureusement pas eu l'honneur de le rencontrer, mais je lui dit merci, car c'est grâce à des passionnés comme lui que l'on découvre une autre façon de pratiquer le vélo avec plaisir.
Toutes mes pensées et condoléances à sa famille.

*

Bonjour a vous tous !
Je vous remercie beaucoup pour tout vos témoignages qui m'ont énormément touché, ainsi que toute la famille !
Je tiens tout particulièrement a remercier Jérôme encore une fois ici pour le texte magnifique qu'il a écris pour mon frère et qu'il nous a lu devant son cercueil !
Je suis en train de parcourir tout les post que Laurent vous a laisser depuis 2006, ainsi que tout les morceaux qu'il voulais nous faire découvrir...comme autant de messages ...qui me rapproche de lui, qui me le rend un peu, pour un instant seulement...

Entre autres, je découvre cette vidéo de Dominique A (clickez ici) qu'il aime tellement, et qu'il poster sur ce forum...Ou celle çi de Four Tet groupe qu'il m'avais chaudement recommander il y a peu...

Bien que n'ayant pas eu l'honneur de connaitre ce Monsieur, je tiens à m'associer à vous tous, pour présenter mes plus sincéres condoléances à tous ses proches, familles et amis;

Ce matin ,nous avons dit "au revoir" et non adieu à notre ami Laurent.Moments émouvants avec une envolée lyrique et
poétique avec le brin d'humour de la prose de JEROMEqui nous a résumé toute l'amitié que pouvait dégager Laurent à tous ceux qui l'ont connu.Et j'ai eu cette chance ! Encore merci Laurent pour nos rares rencontres mais combien chaleureuses.Ton souvenir restera gravé à jamais dans nos mémoire.
Salut l'ami !

Jérome,serait ce trop demander de nous faire partager ce texte? Merci

-

Bonjour,
voilà je me suis créé un compte

Je voudrais remercier ceux qui étaient présent hier de m'avoir permis d'essayer les vélos couchés. Très belle expérience, je n'aurais pas pu me sentir plus proche de Laurent qu'à ce moment où je remontais la petite côte sur le vélo qu'il a créé.
Merci du fond du coeur.


Catherine

Et au plaisir de vous revoir.

Chers Jérôme et tous les amis de Laurent,
Laurent, mon fils aîné, est donc parti pédaler dans les étoiles. Il a levé le camp vers d'autres aventures. La journée d'hier fut extrêmement émouvante pour nous tous. L'amour qui émanait de chacun de vous pour lui, votre amitié, vos messages m'ont permis de la traverser et de rester digne de lui, de son courage, de son sourire, de sa vitalité. Jérôme, je te serai éternellement reconnaissante de tes paroles et de ton amitié qui l'ont accompagné au cours de ses dernières années. Merci à toutes ses copains qui lui ont rendu la vie si belle ! Que les spéculoos et autres tandems, ... continuent d'illustrer la créaativité de mon fils, de notre Laurent. Aujourd'hui, la vie continue. Les vélos de tourner. Qu'elle soit nourrie de tout ce qu'il nous a donné. Je vous embrasse tous, Nicole
PS Des photos, des anecdotes de course me font toujours plaisir. Une rencontre avec l'un ou l'autre d'entre vous également

Douloureuse et douce journée que celle de samedi... Douleur de voir ses parents, ses amis le pleurer, douceur de pleurer avec eux ! La foule était nombreuse et émue. Jean-Lou, Libellule, Julius, Barbara, Pedro, Dean avaient fait le déplacement depuis la région parisienne ; le MD 23, le Sucre d'Orge, le Spéculoos 0 étaient tournés vers leur créateur.

Voici le texte que j'ai lu.


« Accident à Marche-les-Dames. Un jeune Liégeois a fait le plongeon, dimanche, en testant une nouvelle invention. On a cru pouvoir sauver de la Meuse l'engin bizarre, mais la structure en pâte de biscuit à la cannelle s'est rapidement désagrégée dans les flots. L'homme est retourné à l'atelier réviser ses plans. »

Voilà l'entrefilet qu'on aurait pu, qu'on aurait voulu lire, et qu'on aurait cité avec gourmandise sur le forum des vélorizontaux. Si ce récit n'est qu'une fiction, c'est que Laurent n'est jamais où on l'attend : il est toujours plus loin. Ne le cherchez pas ici : il est passé à autre chose. Invétéré zappeur, il a un peu délaissé les vélos couchés, qui lui offraient l'occasion de partir les pieds devant, pour se lancer tête la première dans une nouvelle passion.

De la peinture à la navigation, du vélo à l'escalade, j'ai sûrement perdu plusieurs chapitres de la vie bondissante de Laurent. S'il nous voyait, ah ! n'ironiserait-il pas ? Avec ses petits vélos, on a l'air de quoi ? Ce fut une étape parmi d'autres, mais ne le cherchez plus ici !

Où est Laurent ? Où le chercher alors ? C'était un homme libre, je crois, un homme affranchi. Un de ceux qu'aucune chaîne, aucune corde, aucun mousqueton ne retient ; un météore qu'aucun carcan, aucun baudrier n'enferme. Pourtant... Pourtant, il me semble, j'aime à penser que nous pouvons un peu le retrouver, apercevoir l'une des facettes de sa personnalité jeter un éclat sur les lieux qu'il a traversés. Il est dissimulé dans les ombres de ce tableau accroché à la cheminée du salon -- la seule peinture, me plaît-il de croire, qu'il ait conservée. Il est assoupi dans la coque de ce bateau échoué sur la pelouse du jardin. Il pédale à Esneux, Huy, Grenoble, dans le Morbihan ou entre Paris et Brest, partout où roulent les machines qu'il a conçues ou inspirées, partout où circulent ses idées.

« Accident à Marche-les-Dames. » C'est un prince qui disparaît, un prince de la bricole et de la cabriole, un petit génie dans son genre, un touche-à-tout, un semeur de graines. Ne le cherchez pas ici : il est passé à autre chose. Il est toujours un peu plus loin qu'on ne croit, hors de vue, à frayer sa voie, sans assurance pourtant, comme à tâtons.

Où est Laurent ? Comment contempler son puzzle bigarré ? Si sa générosité, sa liberté d'esprit comme son sens de la camaraderie sont reconnus de tous, j'aimerais pour ma part insister sur ce détail qui le marquait et m'a marqué en retour, sur cette trace indélébile, je devrais dire ce stigmate -- à son coude gauche, une écorchure que je lui ai toujours connue. Non, Laurent n'était pas ce qu'il est convenu d'appeler un "écorché vif" ; au contraire, une immense pudeur le caractérisait. Cette écorchure, c'était plutôt, justement, le signe d'une certaine désinvolture.

J'ai revu cette semaine deux beaux portraits de Laurent. Sur le premier, une nette tache rouge brunâtre indiquait le coude avec précision, aveu discret d'un virage franchi trop résolument. Sur la seconde photo, prise deux ans plus tard, une coudière protégeait l'articulation entière. Aucun doute : sous l'armure de tissu, une croûte coagulée s'efforçait de cicatriser. S'il n'est pas difficile d'imaginer Laurent enfant, dans la cour d'école, couvert d'écorchures, je ne puis quant à moi le voir autrement à tous les stades de sa vie. J'ignore comment on peut se râper les membres sur un bateau, mais je sais que Laurent en avait trouvé le moyen. Peut-être, à l'Académie des Beaux-Arts, ne pouvait-il s'empêcher de tremper le coude dans les pots de peinture rouge...

Le vélo fut évidemment une période faste entre toutes, le casse-cou entretenant par des chutes obstinément répétées l'état mi-sanguinolent de son coude gauche -- parfois même du droit. La construction du tandem couché dos-à-dos fut à cet égard remarquable pour moi puisque, non content de nous transformer, Laurent et moi, en siamois, l'engin diabolique a fait de nous, par la grâce d'une douloureuse mais mémorable glissade sur le bitume de la rue En-Glain, des sortes de frères de sang.

Laurent, si tu savais ! Titubant alors sur le trottoir, déjà perclus de douleur, le t-shirt déchiré,... le coude écorché ! -- si tu savais comme j'étais heureux, fier de ton amitié, fier de tester ainsi tes folles inventions !

Lundi dernier... Lundi dernier, le dernier lundi, la dernière fois que j'eus le privilège de te revoir, je suis entré dans cette chambre. Un écran affichait ta fréquence cardiaque -- 140, 142 : celle du coureur en endurance. Sur le lit reposaient paisiblement deux pieds, deux mains, tous intacts. De quoi donc souffrait ce blessé à la tête tout juste emmaillotée ? Oui, bien sûr : du drap blanc émergeait un coude, le coude gauche, qui arborait insolemment et garderait à jamais une petite écorchure, comme un dernier clin d'œil.

Laurent, de la glissade à la gamelle, de la chute au dévissage, d'écorchure en écorchure, tu bondis, tu es toujours plus loin, tu es passé à autre chose. Aujourd'hui même, alors que tes parents, tes amis sont parvenus à t'encercler, tu nous échappes encore, tu nous dépasses, tu n'es pas où on t'attend...

Adieu, Laurent.

Merci Jéjon........c'est vraiment très beau......j'ai les yeux mouillés.

Laurent.......Aujourd'hui, aux champ. de France sur piste, j'étais sur ton invention....j'ai pensé à toi durant la course des 25 kms, de par notre position j'ai essayé de te voir derrière les qq nuages présents, tu n'y étais pas, comme dit Jéjon, déjà sans doute parti ailleurs......

Laurent est parti mais il laisse derrière lui une invention qui n'a pas fini de rouler.

Bon vent Laurent.

Merci Jérôme, pour ce très bel hommage.

Au delà de l'émotion qui nous a tous étreints ce samedi lors des adieux à Laurent, je voudrais aussi retenir que, jusqu'au bout, Laurent aura été source de rencontres, d'échanges, d'humanité

Petite pensée émue pour Laurent cette après-midi en passant sur le ravel devant les rochers de Marche-les dames, 55 Kms... pour toi.

Pensées et sincères condoléances à toute la famille. Patrick du 90.

Mes hommages pour ses proches, courage à tous et à toutes.


Sa créativité, elle reste.

Les spéculoos ont une âme, pour toujours,

Toutes mes condoléances à sa famille également...
Même si Laurent m'était inconnu, son nom était pour moi associé au Spéculoos... un inventeur que je trouvais tout simplement génial...
Courage. Son oeuvre restera.

Renaud a écrit:

Entre autres, je découvre cette vidéo de Dominique A (clickez ici) qu'il aime tellement, et qu'il poster sur ce forum...Ou celle çi de Four Tet groupe qu'il m'avais chaudement recommander il y a peu...

super videos , j'aime bien la voix de DominiqueA ;
ce groupe "Four Tet" ,je ne connaissais pas, la vidéo est délicieuse!

merci à Jejon pour son texte délicat et poignant...

Alain

Jerome, tu exprimes fidèlement et avec verve ce que je ressens au plus profond de moi.
Aujourd'hui, a près de 50 sur le vélodrome, j'ai eu des moments d'égarement, ou plutôt, des instants magiques, au cœur de l'effort, une intense brulure au fond des yeux, juste penser à toi Laurent, comme en apesanteur sur le fruit de tes délires. Merci

Je ne sais quoi dire. Les vélos de Laurent m'ont habités.
Il a su partagé, à distance pour ma part, sa passion pour la conception de vélos. Le PARTAGE, voilà le mot !
Toutes mes condoléances à sa famille.

C'est avec tristesse que je lit la nouvelle…Je lis avec attention la section des constructeurs amateurs. Je ne connaissais Laurent que par le forum mais j'aime bien les bricoleurs qui ont du talent, la critique constructive, et font partager leurs expériences.
On regretterra Laurent...

Sincères condoléances à la famille et aux proches.