Ben oui car j'ai pas l'occasion de m'offrir souvent du temps pour ça pour le moment...
(pour ceux qui souhaitent zapper le texte les photos sont directement ici!)
Ça faisait un moment que l'idée de randonner en tricycle me trottait dans la tête. J'ai donc profité d'un week-end de solitude pour mettre mon vil plan à exécution!
Tout a commencé par le choix de l'itinéraire:
1ère contrainte: fallait que ça monte car je voulais tester les descentes en tricycle (les seuls 6km de descente de l'année dernière en forêt noire m'avait laissé un goût de revenez-y!).
2ème contrainte: fallait démarrer de la maison (la flemme de mettre le vélo dans le voiture pour ça).
3ème contrainte: une pizzeria à mi chemin! (important pour la suite...)
Au final, un bel itinéraire avec plein de choses à voir et qui m'emmènera jusqu'en Lorraine en passant par 4 cols (dont le point culminant du Bas-Rhin).
Récit de la journée:
Lever 5h15 et petit déjeuner dans la foulée. Je fignole les derniers préparatifs mais heureusement que j'avais fait l'essentiel la veille car là je suis toujours dans le brouillard! Une fois le tricycle chargé (et les 3 aller retour à l'appart pour aller chercher ce qu'il me manquait encore), il ne reste plus qu'à décoller: Il est 6h à peine passé donc dans les temps.
La météo est avec moi 15° au départ, juste frais mais 28° annoncé pour l'après midi et tout ça avec un grand soleil.
Après 15km de trajet « comme pour aller au boulot », la traversée de Strasbourg un samedi matin avant 7h reste un grand moment: une main suffit à compter les personnes croisées! J'attaque donc la piste du canal de la Bruche dans les meilleurs conditions puisque cette piste magnifique est d'ordinaire trop « encombrée » pour pouvoir espérer y rouler tranquillement.
Après 40km, fini la plaine et arrivée à Molsheim puis Mutzig où j'en profite pour faire un petit arrêt pains au chocolat sur la place du village. Après avoir repris quelques forces, les hostilités commencent à la sortie de Gresswiller. Il y a deux bosses à passer avant Klingenthal qui est le début de la montée vers le Mont Ste Odile. Ça sera l'occasion pour moi de constater que le tricycle monte lentement mais que la descente est un réel plaisir. La montée vers le Mont Ste Odile sera longue mais sans problème (une fois qu'on accepte d'utiliser les derniers pignons!).
Une fois en haut et après quelques faux plats commence la descente vers le Hohwald: première vraie descente et 3km à plus de 50km/h (presque 10 fois plus qu'à la montée!). Je profite d'un restaurateur curieux sur le péron de sa bierstube pour refaire le plein de la gourde et attaque le col du Kreuzweg. Je serai doublé par de nombreux cyclos qui auront tous un petit mots sympa (ça change du "vélo de feignant" ou "d'handicapé"). Arrivé en haut du col, le panorama qui s'offre à moi est juste fantastique!
La suite passe par une (trop) courte descente et la montée de 5 km par le col de la Charbonnière et celui du Champ du Feu. Cette montée me mettra d'ailleurs dans le rouge car je ne m'attendais à ce que se soit si raide... En plus le soleil commence à taper fort (bientôt midi) et la montée offre peu d'ombre contrairement à jusqu'à maintenant.
Heureusement la vue est splendide et me donne une excuse pour faire des pauses!
Le Champ du Feu: enfin! Le point culminant de la balade qui me marquera par son altitude mesquine qui pour 1m reste en dessous des 1100m!
La descente vers Mollkirch commence après quelques faux plats. Bon là y a pas de mots pour décrire le plaisir que j'ai pu prendre... La stabilité et le freinage du tricycle en font une arme redoutable dans ces conditions. Les courbes s'enchaînent à des vitesses folles (par rapport à ce que je m'autoriserais sur un vélo normal j'entends), et la proximité du sol ajoute encore à cette impression de vitesse qui au final n'est pas démesurée non plus si en crois le compteur.
La fin de cette longue descente est aussi le moment pour moi de trouver à manger. J'avais donc repéré lors de la préparation de mon itinéraire le seul resto de Niederhalsach comme étant une pizzeria! L'envie d'une 4 fromages et d'un bon coca bien frais m'ont permis de pédaler à bon rythme sur le début de cette nouvelle montée vers le col des Pandours. Arrivée devant le resto: « fermé le samedi midi »... Alors celle là je l'avais pas prévu. Comment peut-on fermer un resto le samedi midi dans un coin qui ne vit que du tourisme? Je me remets de ma déception et un petit coup de pages jaunes plus tard, je téléphone au resto (et oui encore le seul) du village suivant qui lui est encore ouvert et accepte de me servir (ben oui il est 13h20 et nous sommes en Alsace alors vaut mieux se méfier!).
Me voilà installé en terrasse à Oberhaslach avec un coca, une eau pétillante, une escalope aux champignons et une assiette de frites! Que demander de plus? Ah oui, une part de tarte aux myrtilles!
Après tout ça (non je me sens même pas lourd), je continue (enfin je débute serait plus juste) la montée vers le col des Pandours. J'étais venu faire du VTT ici en Avril avec des collègues et je connaissais donc ce que j'identifiais comme la moitié de la montée. Dans mon souvenir, ça montait plutôt cool. Cela s'est avéré tout à fait conforme à mon souvenir! Cool, hein?! C'était sans compter sur la seconde moitié où le pourcentage passe brusquement à entre 7 et 9% pour les 4 derniers kilomètres... Argl Bon c'est officiel, je n'ai plus de jambes donc je monte à la vitesse de l'escargot. Je ferai d'ailleurs plusieurs fois la courses avec les papillons et pas un seul ne m 'a laissé gagner!
Après une nouvelle bonne descente (entrecoupée par 500m de montée à 10% tout de même), j'attaque le dernier col de la balade. C'est finalement celui qui passera le mieux. Ce dernier col marque aussi la frontière avec la France de l'intérieure (ou presque puisqu'il s'agit de la Moselle).
Le début de la descente me permet d'apercevoir l'église de Dabo posée sur son rocher. Mais comme j'ai choisi une route plus directe pour descendre, je ne passerai pas plus près (enfin je dois dire que dans la descente, je n'ai pas non plus regardé si j'avais un meilleur point de vue, trop occuper à profiter!)
Une fois en bas, me voilà arrivé à l'objectif de ce passage à l'étranger: le plan incliné d'Arzwiller. C'est aussi le départ de la piste cyclable qui me ramènera jusqu'à la maison en passant par Saverne. Je profiterai d'ailleurs de ce passage à Saverne pour aller siroter un Coca et une Carola pétillante.
Et voilà 214km et des brouettes plus loin me re-voici devant le garage avec des images plein la tête et un sourire béat accrocher entre les oreilles.
Bon être tout à fait franc, il y a quand même eu des points moins glorieux:
* L'oubli de la crème solaire et les coups de soleil sur le haut des cuisses
* Les petites douleurs au genou droit et aux tendons derrière les chevilles
* Mais la carton rouge sera pour ces *#-(é»# de motards... Pas moyen d'entendre le silence dans les Vosges, le vrombissement des motos est partout et continu. J'en ai croisé toute la journée par troupeaux mais si 10% d'entre eux semblaient là pour se balader tranquillement et profiter du paysage, la grande majorité était là uniquement pour arsouiller sur les petites routes sans risque de croiser des képis. L'essence n'est donc pas encore assez cher! A signaler de plus que toutes les voitures qui m'ont doublé l'ont fait de manière extrêmement courtoise en se déportant complètement sur l'autre voie alors que les motards n'ont quasiment jamais fait l'effort de modifier leur si précieuse trajectoire. Je leur dois d'ailleurs mon seul arrêt d'urgence pour me mettre à l'abri lors du passage d'un de ces fameux troupeau (recroisé par la suite à la terrasse d'un bar avant qu'ils me redoublent de la même façon: no comment)
Le lien vers openrunner pour le parcours détaillé