Mon abonnement de cyclo-campeur aux problèmes de jantes

Comme l'année dernière, mon retour de voyage a été pollué par une jante défectueuse.
Ennui mécanique lors du retour de Sault.
Il avait pourtant bien commencé, par la descente matinale des Gorges de la Nesque

suivie de routes bien roulantes en faux plat descendant vers Carpentras, Mais peu après, j'ai eu l'oreille titillée par un petit bruit à l'arrière, à une fréquence qui laissait supposer un lien avec la rotation de la roue.
A chaque arrêt, j'essayais d'en déterminer l'origine, en vain, Une fois le vélo débarrassé de son chargement à l'étape, j'ai pu mieux inspecter la roue et voir une déchirure de la jante d'environ 5 cm, qui commençait à s'écarter et touchait le frein à chaque tour (le bruit en question, donc).

Je suis à Cléon d'Andran (26), un samedi soir, les vélocistes ne sont évidemment pas légion.
Il faut que j'avance, alors, je dégonfle un peu le pneu, modifie la tension des rayons voisins de la déchirure et continue mon chemin, en ne freinant plus que de l'avant. Le lundi vers midi, à la sortie de Crémieu, je passe devant la «Caverne VTT », où je m'arrête pour demander son avis au vélociste (un jeune, bien sympa d'ailleurs), et éventuellement changer la jante. Il me dit que comme je ne fais que de la route, comme ça tient déjà depuis 2 jours, comme la déchirure se fait dans l'axe de la rainure témoin d'usure, il y a des chances que je puisse rentrer, en continuant de ne pas freiner de l'arrière. Il me reste un peu moins de 800 km à faire, et je prends le pari; si ça casse, j'aviserai.
La jante se dégrade lentement mais sûrement, mais je peux rouler à peu près normalement, je modère quand même ma vitesse dans les descentes, et suis tout le temps l'ouïe aux aguets, à l'affut du moindre bruit suspect.

En fin de l'étape du jeudi, brusque aggravation, on passe de 5 à 15 cm de déchirure, la partie qui s'écarte tape fort contre le frein, que je dois démonter pour pouvoir l'écarter et permettre à la roue de tourner librement. Entre-temps, j'ai quitté depuis 2 jours la zone de temps sec, et il pleut, alors je ferme le trou avec de la toile isolante pour éviter l'entrée de crasses et d'eau qui pourraient provoquer des crevaisons.

Le bon sens aurait sans doute voulu que je répare (au pire je suis à 30 km au sud de Verdun où je suis sûr de trouver un vélociste), mais, les jours passant, cet incident s'est transformé en défi: aller le plus loin possible avec cette jante, de préférence jusqu'à l'arrivée.
J'ai alors dégonflé au max le pneu arrière (il restait 1 kg de pression), et j'ai roulé les 260 derniers km au ralenti (env 13 de moyenne), obligé de freiner au delà de 21/22 km/h (et la dernière étape qui traverse les Ardennes est fort bien pourvue en descentes), parce que sinon le vélo rebondit dangereusement.
Et ça a tenu, ouf! Défi tenu...
La jante à l'arrivée, sans son pansement:

Je crois bien que je dois d'avoir pu rentrer dans ces conditions à la robustesse sans faille du gros pneu Marathon XR, que j'étais bien content d'avoir alors, même s'ils m'avaient un peu handicapé quand il s'agissait de garder en vue les autres vélos lors des randos à Sault.

bonsoir Vincent.
merci pour le récit.il nous remet la tête en vacances
combien de kilomètres a cette fameuse jante?

Bonsoir Armand
Elle a moins d'un an, je l'avais montée en septembre 2007 pour remplacer les Mavic défectueuses: donc elle a environ 15000 km.
Je comptais la remplacer de toute façon au retour de Sault, mais au départ elle avait toujours sa rainure témoin d'usure visible, elle aurait dû tenir bon.
Mais ce n'était pas une très bonne jante sans doute (de marque FIR)
Faut dire que sur ma randonneuse droite, j'ai passé 200.000 km avec des Rigida céramiques sans souci, alors, une jante qui ne tient même pas un an, pour moi ça ne vaut rien...

Slt Vindwa,

Deux questions me viennent à l'esprit:
Une première qui prouvera ma non connaissance:
C'est quoi et ou ça se trouve le témoin d'usure de jante

La deuxième qui prouvera ma connaissance:
A quelle pression était ton pneux à l'origine

Car je suis effaré de vous voir monter les pressions à des 6kg car ds ce cas je vois bien la contrainte du cerclage du pneu sur la jante avec une explosion de cette contrainte en cas de choc

finir une jante entrée de gamme en 15000km de cyclo camping me semble plus normal que je de faire 200 000km avec une jante céramique.

j'ai fissuré des jantes VTT light en bien moins de km.

Si tu veux éviter ces soucis, le disque est une solution.

W-Jean-Marie a écrit:

C'est quoi et ou ça se trouve le témoin d'usure de jante?

C'est une rainure qui fait le tour de chaque flanc de la jante, au milieu de la surface de freinage

W-Jean-Marie a écrit:

A quelle pression était ton pneu à l'origine?

4 kg

Il y a bien longtemps j'ai aussi cru aux vertus du temoin d'usure d'une jante FIR, résultat idem déchirure.
Je suppose que si la roue est bien rayonnée concentrique, le patin prend le profil de la jante et creuse le fond du témoin en même temps qu'il use la jante.
D'ou l'impression que la jante n'a pas perdu d'épaisseur. Depuis je nai plus utilisé de jante avec témoin d'usure.

Il en connait un rayon Zapilon hein !

Matthieu a écrit:

finir une jante entrée de gamme en 15000km de cyclo camping me semble plus normal que je de faire 200 000km avec une jante céramique.

Je suis bien conscient que rouler 10 ans sans soucis avec une paire de jantes est complètement hors-normes, mais bon, je m'étais habitué...
Sinon, sur les 15000 km, il n'y en a eu que 2000 en cyclo-camping, le reste en usage quotidien et rando légère.
Mon erreur, ça a quand même été de partir en cyclo-camping avec des jantes en fin de course plutôt que de les remplacer avant de partir....

Matthieu a écrit:

Si tu veux éviter ces soucis, le disque est une solution.

Oui, j'y pense, évidemment; mais adapter le MD23 aux disques serait presqu'aussi couteux qu'un second vélo.

Et les nouvelles générations de jantes revêtues ne pourraient pas solutionner ton soucis? Je sais que l'on en a déjà parlé, mais ne me souviens plus de la conclusion: produit disponible à la vente?
Qualité du dépôt dur reconnu et testé?
Si c'est bien fait ce serait meilleur que de l'alu avec une oxydation anodique et même meilleur que la céramique, en théorie tout du moins.

Sinon, un petit moteur électrique te permettrait d'économiser tes freins... Mais tu n'en as pas autrement besoin, et vu tes distances les batteries seraient de sacré bêtes de course.

Dans ce genre de problème, il faut examiner l'ensemble du freinage : Jante + patins de frein. Normalement c'est les patins de freins qui doivent s'user.

Sur certaines jantes le temoin d'usure est un petit trou sur la jante.

Merci Vincent pour ton article et pour les photos.

A bientôt

Michel

Salut Vindwa,

moi je dis bravo à l'exploit!



Je pense qu'avec mon tempéremment j'aurais eu la même attitude.

Mais avec mon poids plume lourd,le pneu aurait laché bien vite (en le sous-gonflant).

Dur,dur,sinon de freiner en descente.......et j'en sais quelques choses pour l'avoir expérimenté moi aussi cet été
(post rageur pour bientôt?! ...).

cavallo pazzo a écrit:

Et les nouvelles générations de jantes revêtues ne pourraient pas solutionner ton soucis? Je sais que l'on en a déjà parlé, mais ne me souviens plus de la conclusion: produit disponible à la vente?
Qualité du dépôt dur reconnu et testé?

J'ai le choix entre des jantes DT Swiss céramique (100€ pièce) et des Rigida carbide (60€ pièce). Je penche pour les secondes, j'ai d'ailleurs lancé la commande, j'espère que ça ne va pas trainer trop longtemps

Tu es passé à 4 km de chez moi, et de plus chez mon vélociste préféré à la caverne du VTT!

Effectivement, il est très sympa, et je suis impressioné par ses aptitudes techniques.
Mais je lui dirai à l'occasion, qu'il a sous estimé la résistance de ta gente!

Domage que je l'ai pas su, je t'aurai acceuilli avec plaisir, et si possible dépanné pour ton retour.
Ceci met en evidence que ce qui ce fait chez les deuchistes dans un cas comme celui-ci prend tout son sens. Ils ont une liste d'entraides : seul sont informé de la teneur de la liste ceux qui ont donné leurs coordonnées et localisation. Dans leur système, nul besoin d'être super mécano ou de pouvoir loger quelqu'un, il sagit d'aider selon ses moyens. Chacun apporte ce qu'il a et parfois il suffit de peut de chose pour s'en sortir.
Je trouve cà bien plus efficace en cas de problème que les offres d'hébergement.

Enfin l'essenciel est que tu ais réussi à rentrer malgrès tout chez toi en un seul morceau! .

Non content de traverser la france dans sa plus grande largeur seul à vélo, Tu ajoutes un exploit supplémentaire à ta belle aventure! Chapeau bas

Salut Pepit
Le monde est petit.
Je ne savais pas que je passais près de chez toi.
A une autre rencontre

ericn a écrit:

chez le premier vélociste, deux petits trous à la perceuse à chaque extrémité de la fissure l'auraient peut être arrêtée.

Merci pour la suggestion.
Tu l'as déjà expérimentée, ou c'est une hypothèse?

c'est une technique utilidé pour le bois pour arreter un fente avant rebouchage

Ca fonctionne aussi très bien avec le verre

dans ton cas, il est difficile d'appeler ça une crique car avec l'usure, c'est plus tout matiere zero
c'est vrai qu'1 trou arrete une crique mais ce n'est qu 1 solution provisoire.
J'ai aussi decoupé une jante mavic vtt de la sorte avec les memes phenomenes que tu as decrits. quand l'usure nous gagne.
je pense que de passer en disques meme meca est tout à fait faisable
C'est ce que j'avais fait sur mon 1er proto traction puique j'utilisais les roues du vtt (only disc)

en plus tu limiteras la chauffe lorsque tu es bien chargé.

Je me suis imaginé avoir le même soucis un jour!....

Juste comme ça....est-ce qu'un produit comme le "Cosmofer" (utilisé en réparation automobile) aurait pu dépanner en limitant l'extension de la déchirure?!

Ou tout simplement un peu de "choucroute" de fibre de verre avec quelques vis de renforts ,
en sachant que dans ce cas,il y aurait eu un effet notable de balourd de la roue???

je ne vois pas l'intéret de tenter de reparer une jante qui n'est plus bonne que pour la benne !!!!
perdre du temps avec le risque d'une bonne pelle à l'eclattement!!!
c'est sur que dans les plaines reculées de la Mongolie, tu vas pas trouver une jante facile... peut etre un morceau de tole à chaudronner en U et à glisser au fond de la jante, mais pour le freinage, c'est fouttu !!!!!!!!
en encore c'est pour tenir le pneu à une tres faible pression.
Vindwa a dégonflé et roulé doucement... il aurait du degonflé des qu'il s'est appercu de la crique....elle ne se serait pas autant accentuée

Evidemment,je pensais à l'optique d'un dépanage express,le temps de se rendre chez un bon vélociste
(ex. un samedi soir,quand on a la chance de passer devant un magasin de bricolage dans une zone industrielle juste avant sa fermeture).

En tant que cyclocampeur,je n'ai pas eu que de bons accueils* chez les vélocistes puisqu'ils pensent souvent
qu'ils ne nous reverront pas!...
Autant servir un client habituel...

*:et je suis gentil...

le terme de "crique" est impropre dans ce cas.
les criques sont un defaut en general du a une mauvaise rectification (ou fonderie).
elles ne sont pas (en général) visibles a l'oeil nu (du moins au depart)

J'utilise un appareil de contrôle magnetoscopique pour les detecter:
en faisant circuler un courant dans la piece incriminée,la machine aimante les 2 cotés des fentes.J'arrose d'un liquide ferromagnétique qui depose des particules fluorescente sur les bords des fentes.
celles ci sont révélées par un examen visuel a l'aide d'un projecteur ultra violet dans une chambre noire.
a ce moment seulement vous les voyez a l'oeil nu:
de jolies zébrures jaunes pétantes dessinent un motif ressemblant aux veines d'une plaque de marbre..
cette détection permet de decouvrir un phenomene qui deviendra de l'écaillage (a ne pas confondre) au moment de la détérioration d'un roulement (ou la casse d'un arbre) par exemple.bref la panne mécanique

c'etait la minute technique...