Champagne Bourgogne

Il y a 2 ans, profitant d'un séjour programmé avec des amis en Alsace, nous avions fait notre tout 1er voyage cyclo.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous en avons remis une couche cette année.

Le même groupe d'amis a proposé un court séjour à côté d'Épernay ; il m'a semblé jouable d'y aller en vélo depuis la RP, puis, si le temps le permettait, de continuer plus au sud avant de prendre le chemin du retour.

Claudine prend 3 semaines de congé mais elle souhaite retapisser son salon avant sa rentrée.
C'est donc le temps (weather) qui décidera et pas le temps (time).

Le projet s'est rapidement « organisé » en 2 jours pour aller à Épernay, 2 de plus pour descendre jusque chez une amie de Claudine en Haute-Marne et 3 ou 4 jours pour le retour par la vallée de la Seine ou celle de l'Aube.

Puisque Claudine roule maintenant en Corsa 650, je me suis dit qu'il était peut-être plus simple de partir aussi en 650 pour n'avoir à gérer qu'un seul type de pneus ; j'ai donc choisi de rouler avec le Volae Team.

Nous commençons à avoir une certaine routine pour les bagages puisque l'année passée, nous avons fait 2 courts voyages de 4 jours chacun, le 1er nous amenant de Sancerre à Clamecy, Nevers par le canal du Nivernais et retour à Sancerre par la Loire, le 2d du Lac du Der à la vallée de l'Aube jusque Langres et retour par le canal de la Marne à la Saône. C'est là, dans la vallée de l'Aube, à Aubepierre, que Claudine a retrouvé par hasard une ancienne collègue.

Vous aurez compris que pour convaincre Claudine dans ces voyages, je continue à mettre en avant la planéité du parcours imaginé, sachant que, quand même, entre 2 bassins hydrauliques, il y a très généralement une ligne de partage des eaux qui, par définition, se situe sur une crête !

Nous voyageons légers, nos bagages cumulés faisant une 15aine de kg, en ce compris un pneu et 4 chambres à air.

L'usage nous a appris qu'il était vain de penser démarrer la journée tôt ; le départ se fait généralement aux alentours de 10 h ; la recherche d'un logement a lieu vers 17, 18 h ; le kilométrage quotidien n'est pas censé dépasser sur papier le seuil psychologique de la centaine hormis les impondérables de la navigation...  
Par expérience, on constate que le repas de midi est pris après une bonne trentaine de km.

Voilà comment se présente l'équipage de cette année.

Un sacré tandem face à face

Géométrie:

Bon voyage, et savourez le plaisir de rouler en couple  

J'ai travaillé presque 1 an à vert le grand  

Le voyage est déjà fait, c'est le début du compte rendu...
C'est effectivement un vrai bonheur de le faire en couple.

À propos, où à Vert-le-Grand ?  

Casimir a écrit:

Géométrie:

Mon cher Jean-Marie,

Tu as casi raison sauf que
- la bôme du vélo de Claudine ne se raccourcit pas; cela ne se fait pas sur un Bacchetta  
- ce vélo lui apportant tout le confort qu'elle souhaite, elle n'a nullement besoin d'un quelconque baume...

Poupa
j'ai pas tout suivi
je croyais que tu avais vendu le Volae ??
sinon si tu les mets cote à cote ..ils se ressemblent quand même..!
et je crois me souvenir que question .performances ..usage ..aussi ?
Papy volant

Vert-le-Grand – La Chapelle-Moutils

Le temps annoncé pour la semaine à venir étant favorable, c'est bien à vélo que nous partons plutôt que de rejoindre Épernay en voiture, un ami étant chargé de convoyer depuis chez moi quelques vêtements moins « cyclo » et des godasses pour la marche.
Il y a environ 150 km pour Moussy (Épernay) et comme nous sommes attendus le lundi 1er juillet vers 16 h, le trajet sera découpé en 2 étapes irrégulières.
C'est du côté de La Ferté Gaucher que nous nous arrêterons, nous réservons une chambre en pleine campagne à La Chapelle-Moutils.
Départ le dimanche 30 juin par une journée chaude, déjeuner dans Melun, ville morte, arrêt photo obligé devant le château de Vaux-le-Vicomte, déjà visité auparavant.


5 km plus loin, nous apercevons sur notre droite les tours éponymes de Blandy. Ça fait bien de placer de temps en temps un mot savant.  
Elles sont à portée de main, à moins de 2 km
Je convaincs Claudine d'y aller faire... un tour !
Ce qui ne se voit pas vraiment sur la carte, c'est que pour y arriver, il faut descendre en bas de la rivière puis remonter et inversement au retour.
Mais le spectacle est au rendez-vous !
Elle me fait néanmoins promettre que ce sera le seul détour de la journée.



Peu avant d'arriver, nous trouvons enfin un bistro ouvert ; outre la bière qu'on y boit, on en achète 2 en prévision de notre repas du soir, des pâtes emportées avec nous faute de table d'hôtes à La ferme de Puiseleau. Fort heureusement, l'hôtesse nous offrira gros sel et œufs pour améliorer ce qui eût été, sinon, fort frugal...


104 km ; 20, 6 de moyenne ; 571 m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848850#

Papy volant a écrit:

Poupa
j'ai pas tout suivi
je croyais que tu avais vendu le Volae ??
sinon si tu les mets cote à cote ..ils se ressemblent quand même..!
et je crois me souvenir que question .performances ..usage   ..aussi ?
Papy volant

À vendre mais pas encore vendu et pour le reste tu as raison.
Mais ce n'est pas toi qui vas t'étonner que quelqu'un se retrouve avec plusieurs vélos dans son écurie.

Oups, bon compte rendu alors  

J'ai fais la mise en route de l'usine d'incinération.

J'allais souvent manger ou boire un coup au café sur la place tenue par une dame de Noirmoutier.
Et je m'arrêtais souvent en camping car au étangs.

La Chapelle-Moutils – Moussy 1er juillet

Notre hôtesse nous annonce une côte un peu rude sur notre itinéraire pour entrer à Montmirail ; cela ne devrait pas nous étonner, il y a plein de patelins qui s'appellent Montquelquechose dans le coin.
Et juste avant d'y arriver, il y a en effet une descente doublement chevronnée sur la Michelin pour traverser le Petit Morin.
Je vois le chiffre 65 s'afficher sur le radar préventif à l'entrée du patelin, ce qui ne me donne qu'un élan bien mince pour escalader la montée bien rude dans laquelle ni l'un ni l'autre ne mettons pied à terre.
En haut, c'est jour de marché ; un commerçant me dit voir régulièrement un vélo caréné dans son village. Je lui demande où il habite : "Guérard !!!"


La pause déjeuner se fait à Orbais-l'Abbaye et est suivie d'une visite de l'église de ladite abbaye (c'est la 1ère d'une série).





On retrouve les potes à Moussy, les vélos sont rangés pour 2 jours, place à la marche, à la bouffe et autres excès...
On passe 3 nuits à L'auberge champenoise.

56 km ; 21,2 de moyenne ; v max 65,2 ; 472 m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848833

Salut Yves,

Belles photos,beau parcours, bonne bouffe...et de la bière,soit que du bonheur !
A+
j'espère

En Sologne, si j'ai bien compris  

Comme d'hab si la météo est favorable ...

La météo sera favorable...  

Beau voyage, photos superbes, que du bonheur!  
Merci de nous avoir emmenés avec vous.

Sympa le commentaire d'un maître du récit  
Je vais donc poursuivre...

Poupa
je compatis à la pénibilité de cette transversale... 
Papy volant

Moussy – Brienne-le-Château 4 juillet

Pour rejoindre Aubepierre, on a 170 km au programme.
Brienne-le-Château s'impose à l'évidence comme étape.
On s'attaque à froid, mais sous le soleil, à la Côte des Blancs.



Comme disait l'autre, la c(h)ampagne est fumante et tremble sous juillet.
Ça chauffe !
Et la France profonde, que ce soit la Brie, la Champagne, la Haute-Marne ou la Puisaye, est de plus en plus un désert.
Et ce ne sont pas les 2 malheureux avions aperçus à l'approche de Vatry qui vont animer notre journée...
Heureusement, l'orientation (hé, oui vers l'orient) des églises nous permet de manger notre sandwich à l'ombre de leur porche sauf que, des porches, les églises de villages n'en ont pas. En fait, s'il n'est pas plus de 13 h, on peut profiter de l'ombre de la façade ouest et, éventuellement, du seuil pour s'asseoir.

Naturellement, au moment de la photo, il n'y a plus que la chaleur mais pas le soleil !

À Brienne-le-Château, l'office du tourisme nous apprend qu'il y a 2 hôtels ( de 6 et 10 chambres!), qu'il ferme à 18 h alors que les hôtels n'ouvrent qu'à la même heure. Donc impossible de réserver depuis le 1er.
On se pointe à l'hôtel le plus proche, celui de La Croix Blanche et on attend. Ok, c'est bon. Modeste mais mieux vaut tenir que courir comme aime à dire Claudine.


106 km ; 21 de moyenne ; 567m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848821

Brienne-le-Château – Aubepierre 5 juillet



On remonte la vallée de l'Aube par Dienville




et Bar-sur-Aube

Ce n'est pas de très bonne augure de s'appuyer sur les pompes funèbres plutôt que sur la maison de la forme  

À partir de là, la route nous est connue, nous l'avons faite l'an passé.

L'arrêt à Clairvaux ne sera pas pour la visite à un de ses hôtes forcés mais en vue de trouver à se désaltérer.


On se rapproche de l'Apocalypse...

Le second prétexte de notre voyage, nous le connaissons donc, nous savons où nous arrivons et n'aurons plus le même enchantement de la découverte mais bien celui de retrouver un havre de paix et de beauté.
C'est que depuis 4 ans, la Maison Laurentine qui nous accueille pour 2 nuits est, comme qui dirait, devenue, le temps de l'été, un centre d'exposition et de création, un « centre d'art discret » voué principalement à la sculpture.

80 km ; 19 de moyenne ; 456 m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848805

Aubepierre 6 juillet

Le jour suivant est un jour de repos consacré au farniente et aux tâches ancillaires.










Il est temps de finaliser la suite du voyage ou « On rentre par où ? ».
On remonte vers le nord ou on file plein ouest.
J'apprends incidemment que, somme toute, Dijon n'est pas bien loin – 80 km à la louche.
Or, Dijon c'est (quasiment) le début du canal de Bourgogne.
Tant qu'à quitter la vallée de l'Aube autant le faire par sa source.
Ce sera donc le sud !

Le pneu avant du Volae montre des signes avancés d'usure, je ferais bien de le changer préventivement mais bon, allez savoir pourquoi, je reporte l'opération à plus tard.

Aubepierre – Dijon 7 juillet

On ne revisite pas l'abbaye d'Auberive et on grimpe allègrement vers le toit de notre voyage (500 m quand même!)
Pic-nic en bord de route à Cussey-les-Forges


Le pneu est maintenant en fin de vie, la toile commence à apparaître en maints endroits, je décide de ne plus prendre de risques comme dans la descente assez pentue que nous venons de faire.
Le changement sera pour ce soir.

On traverse la ville prisée des cruciverbistes, celle qui est sur la Tille, à la recherche désespérée d'un bistro ouvert, espèce rare un dimanche après-midi.
On arrive donc à Dijon, visite à l'OT où nous réservons un hôtel dans le quartier de la gare qui n'est pas bien loin du canal.
Après nous être enfin désaltéré, nous prenons le frais à l'église Notre-Dame.





L'Hôtel de Paris, ou la température, ou mon humeur (ou les 3 réunis) se prêtent mal à la mécanique, l'opération pneu est reportée au lendemain (pour ne pas dire sine die).

83 km ; v moyenne 20,2 ; 640 m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848794

Dijon – Pouilly-en-Auxois 8 juillet



Depuis le début de notre voyage, nous n'avons pas rencontré le moindre cyclo ; cela devrait changer avec cette partie nettement plus touristique.
Et c'est bien le cas ce matin au départ.
En effet, la journée démarre fort, du billard et du vent dans le dos, 30 km/h de croisière pendant...18 km !


Après Pont-de Pany, c'est la galère pour nos pneus de 23, nous aurons près de 200 km dans les graviers, les ornières, la pierraille.
Cela sent bon l'arnaque communicationnelle de la région Bourgogne "Les chemins de halage du canal, secondés par des petites routes tranquilles, permettent de relier Migennes à Dijon, en VTT ou VTC de préférence".
Ce, "de préférence" est de trop même si nous sommes la brillante exception  , en fait nous avons eu l'air d'originaux, déjà nos vélos couchés, alors, les pneus de route !!!
La vitesse de croisière tombe à 15, 17 km/h voire même à 13 ! (il suffit de regarder le graphique de vitesse sur le garmin connect)
Bon, on n'est pas pressé donc ce n'est pas grave, c'est juste inconfortable et il faut parfois être très attentif pour éviter la chute...
Et malgré tous ses beaux discours et prospectus, la région Bourgogne se prive d'un fameux réservoir de touristes potentiels en excluant ainsi de fait les routiers.
Il faut dire que les infrastructures sont assez limitées, peu de lieux de restauration ou d'hébergements.
On ne se plaint pas dans la mesure où, comme nous ne sommes pas encore en pleine saison, nous n'aurons pas vraiment de difficulté à trouver à nous loger.
Il n'y a d'ailleurs pas grand monde le long du canal et sur les quelques dizaines de cyclistes rencontrés ou dépassés, 80% au moins ne parlent pas français ; beaucoup d'Allemands et de Hollandais, pas mal d'anglophones également.
Ils sont séduits par le décor,


moins par l'équipement comme ces bâlois (les parents et les 2 enfants de 10 et 12 ans) voulant rejoindre Paris et demandant s'il y avait une piste le long de la Seine pour y entrer: en-dehors du canal de l'Ourcq et de la coulée verte...
Nous commençons à penser à chercher à nous faire un sandwich, ce qui en France, un lundi, n'est pas gagné, lorsque nous trouvons ce que nous n'espérions pas trouver, l'exception qui confirme la règle, l'écluse 34S transformée en petit resto par un Suisse à la retraite.



Vu l'état de la piste, je me résous à subir la crevaison attendue lorsque Claudine lance le mayday, mayday, mayday qui nous force à l'arrêt ; c'est elle qui inaugure la série avec l'avant qui a rendu l'âme.



Châteauneuf nous nargue mais nous ne succomberons pas à la tentation.

Quand nous arrivons le soir à Pouilly-en-Auxois, un des 2 hôtels est fermé comme chaque lundi ! Et l'autre n'a plus qu'une chambre libre que nous laissons à un couple avec lequel nous avons fait les derniers km de la journée.
Passage à l'OT qui nous tuyaute sur un hôtel de chaîne à la sortie d'autoroute proche.
C'est un Etaphotel rebaptisé.

68 km ; moyenne 18,2 ; 609 de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848781

Encore de bien belles images!  

J'ai vu à la télé le suisse qui a transformé la maison éclusière en resto.
J'avais le même souci sur le canal de Nantes à Brest (au moins sur la partie Port Launay/Gouarec). C'était un peu le désert des tartares.

Pouilly-en-Auxois – Buffon 9 juillet

Cette fois, je ne tergiverse plus, je change mon pneu avant dont la pellicule extérieure n'est plus guère qu'un souvenir.
Je le garde néanmoins dans ma sacoche, à toutes fins.
Prémonition ou sagesse ?
On reprend pied dans le bassin de la Seine, la partage des eaux se faisant avec le tunnel de Pouilly-en-Auxois.



Le paysage s'aplatit, la piste ne s'améliore pas

On se rafraîchit comme on peut (trempage du buff)

Arrivés à Montbard en milieu d'après-midi, nous faisons l'impasse sur l 'abbaye de Fontenay, déjà vue antérieurement, et retenons une chambre à la chambre d'hôtes de la Forge à Buffon par l'intermédiaire de l'OT -  bien utiles et efficaces, ces Offices du Tourisme à l'accueil sympa.
Visite en avant-soirée de la bucolique Grande Forge de Buffon.







65 km ; 16,7 de moyenne ; 118 m de D+
http://connect.garmin.com/activity/342848772