el gato Accro du forum
Messages : 11440 Localisation : Villeurbanne VPH : Giro 20, divers trucs en jachère, attente de Speedmachine psychédélique Date d'inscription : 26/03/2006
| Sujet: Vélo utilitaire et compatibilité socio-professionnelle Mer 01 Juil 2020, 22:59 | |
| La citation est tirée de ce fil : https://velorizontal.1fr1.net/t25595-portee-officiellement-admise-des-deplacements-envisageables-a-velo - Guillaume85 a écrit:
- Pulsar33 a écrit:
- En revanche, le kilométrage correspondant dépend de tellement de choses ... à commencer par l'état physique, médical et pondéral.
Tellement de choses oui. - Relief, état de la route (routes de campagne rugueuses...), jour/nuit, froid/pluie/vent/beau temps, terrain plat/vallonée - et aussi ça dépend du travail à faire : J'ai déjà fait 2x25 km de vélotaf (en Nazca Fuego - ou en Nazca Pioneer quand le Fuego était en panne) sur terrain un peu vallonné, tout en travaillant en usine en 2x8 (changement de l'heure d'embauche chaque semaine, 5h00 ou 13h00) en montage de machines agricoles (certaines pièce lourdes - une proportion significative des employés ont des problèmes de dos). 20 minutes de pause au milieu des heures de travail. (ça fait peu quand on a fait 1h05~10 de vélo...) En rentrant il ne faut pas trainer pour faire à manger à manger pour le lendemain, faire la vaisselle, faire des petites courses si besoin (pain), faire des réglages sur le vélo si besoin... Partir à 3h30 de la maison, pédaler la nuit alors que le corps est encore endormi... il faut prévoir plus de temps on n'est pas aussi efficace. J'ai fait ça pendant la durée de ma mission intérim, à la belle saison. Je n'aurais pas pu tenir ce rythme là pendant un an par tout temps. _ Et le week-end, se reposer (dormir), penser à faire un maximum de courses alimentaires pour ne rien avoir à faire pendant la semaine, prendre le temps de bien gonfler les pneus, huiler la chaine etc pour optimiser sa monture. _ Et si dans la démarché écologique on ajoute un potager (ce que j'ai fait à l'époque même si il était modeste) ça complique encore l'organisation. _ Sans compter la jalousie, la malveillance, ou le "racisme" de certains collègues (envers les écolos ou je ne sais quoi, du moment qu'on ne pense pas et qu'on ne fait pas comme eux...) un soir j'ai retrouvé mon Fuego avec 3 coupures parallèles (à 0.5 mm d'écart environ) en travers de la bande de roulement... j'ai pensé à 3 coups de cutter... j'ai fait 5 km et mon pneu a fini par éclater (malgré la bande anticrevaison à l'intérieur - quand le pneu commence à tourner comme une patate c'est que la toile commence à se déchirer et là ça va très vite à empirer). Par chance un gentil automobiliste qui passait par là (à 22h00, j'ai eu de la chance ! ) en Kangoo m'a ramené moi et mon vélo à 1 km de chez moi.
Le Fuego était équipé d'un Dual Drive, ça pompe quand même pas mal d'énergie ce truc. Et les freins à disques avec les plaquettes qui ne reviennent pas toujours en place et qui lèchent le disque...
Je l'ai revendu depuis mais si j'ai besoin de vélotafer en longue distance je pense que j'investirais dans un vélo plus efficace genre high racer 2x700 avec freins patins. (la petite roue de 20 pouces c'est parfait sur le beau goudron bien lisse de centre ville)
Pour finir je dirais que 2x 25km si on n'est pas assisté ça me semble un maximum. Ou bien en temps, une heure de trajet, donc peut-être un peu plus de km avec un vélo performant.
À côté de la limite physique, il y a aussi la limite sociale. Passer 8 heures en usine avec le casque anti-bruit (travail à la boulonneuse pneumatique) avec quasi zéro échange avec les collègues plus 2 heures de trajets seul sur son vélo, et le soir se discipliner pour ne pas perdre de temps etc... on a vite l'impression d'avoir une vie de robot.
Bon c'est aussi un choix et il y a plein d'aspects positifs au vélotaf....
J'ai aussi travaillé dans une usine de fabrication de vélos (70 personnes si j'ai bon souvenir) où l'entreprise mettait à disposition des VAE pour ses employés. Personne ne les prenait ! (ah si ! une personne, quand il faisait beau) Le boulot est tellement usant que les gens sont rincés, ils n'ont pas envie de faire du vélo en plus et pas non plus envie d'en voir ! Et pour tenir le choc dans ce genre d'usine, il vaut mieux ne pas être passionné de vélo. L'idéal étant d'être passionné de vitesse et de rendement ! (sinon comment payer le 4x4 Range Rover du PDG ? tiens tiens lui non plus ne vient pas bosser à vélo) Les employés payés au SMIC prennent des médocs (sans doute des anxyolitiques) pour résister au stress sur la chaine de montage... (travail sous un bas plafond sous les néons qui scintillent, zéro fenêtre - les bâtiments agricoles pour les vaches sont souvent plus lumineux aérés et agréables que les hangars des usines...) Au bout de 10 ans (ou moins ! ) ils deviennent handicapés : opération des épaules, canal carpien... Privatisation des bénéfices, socialisation des pertes...
Il y a des beaux articles dans la presse pour dire que l'entreprise exporte ses vélos à l'autre bout de la planète. (du made in France avec des pièces 100% made in China) On a moins l'occasion dans cette même presse de lire que ce mode de production fabrique des handicapés à la chaine.
Pour encourager le vélotaf, le temps de trajet à propulsion humaine devrait être compté dans le temps de travail. Cela encouragerait les entreprises à recruter localement et à prendre soin de leurs ouvriers pour les conserver.
C'est politique et structurel : décroissance ! Il y a un paquet d'années, je m'étais fait la réflexion que parmi les vélocouchistes, les personnes ayant un travail sédentaire me semblaient surreprésentées. Ou bien des gens qui passent une bonne partie de leur journée de travail assis devant un ordinateur. Moi-même, je suis passée au vélo au lycée (donc on passe sa journée le cul sur une chaise), puis j'ai continué pendant mes études (toujours essentiellement passer sa journée le cul sur une chaise) et mes premiers emplois (encore et toujours les journées le cul sur une chaise). Ca semble donc assez peu étonnant que des gens qui ont une activité sédentaire ressentent particulièrement le besoin d'avoir une activité physique par le vélo lorsqu'ils peuvent enfin se lever de leur chaise sur laquelle les nécessités du travail les oblige à stationner une grande partie de la journée. Quoi de plus pratique que l'usage utilitaire du vélo lorsqu'on a peu de temps à consacrer à du loisir sportif. Il en va bien autrement avec un travail physiquement usant comme le montre hélas si bien Guillaume85. Les joies du vélotaf avec les boulots les plus durs et les horaires les plus pourris... ça peut être en réalité une galère de plus. L'idée de Guillaume85 d'obliger les entreprises à tenir compte des déplacements domicile-travail est une piste. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Vélo utilitaire et compatibilité socio-professionnelle Jeu 02 Juil 2020, 08:35 | |
| Je suis un peu dans le même cas qu'explique Guillaume85 : travail posté en 2x8 (parfois 3x8, parfois journée), distance d'environ 25 km, boulot non sédentaire en atelier et laboratoire industrie chimique. Il est clair que cela ne laisse que peu de place à une vie sociale épanouie : je passe 2 heures quasiment à pédaler (et parfois à me faire emm..., insulter par des metallosaures abruticus maximus), le matin rien le temps de faire, le soir dépêche toi et prépare tout pour le lendemain car à 3h00 du mat debout ou alors tu rentre à 22h t'as rien le temps de faire non plus... Les choses ne sont pas simples et pourtant pour rien au monde je ne prendrais la bagnole car le vélo est pour moi un exutoire aussi bien physique que psychologique, un moyen de "m'évader" et de maintenir un physique et un moral suffisamment bons pour ne pas déprimer quand on a une vie de solitaire atypique. Le potager est aussi un moyen de me changer les idées, même si ça prend du temps (mais comme je n'ai aucune distraction chronophage et très peu d'interaction avec mes semblables), cela apporte la satisfaction d'avoir sous la main de bons légumes sans avoir à toujours courir le we dans les magasin (je déteste cela vigoureusement). Tenir compte du trajet dans le cadre du boulot pourrait-être intéressant. Cela étant quand on voit qu'une grande entreprise multinationale comme la mienne refuse d'appliquer les barèmes kilométrique de revalorisation pour ceux qui viennent en vélo, on se dit qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire...Mais tout espoir n'est pas perdu.
Curieusement, dans ma boîte c'est l'inverse : les non sédentaires, travaillant en atelier représentent presque 90% si ce n'est la totalité des vélotafeurs. Je suis le plus éloigné mais en moyenne les trajets sont de l'ordre de la dizaine de km. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Vélo utilitaire et compatibilité socio-professionnelle Lun 13 Juil 2020, 23:23 | |
| Il paraît que la voiture de fonction ça devient ringard ! https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/ressources-humaines/0603407850352-le-velo-de-fonction-se-democratise-dans-les-entreprises-338467.php |
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| Sujet: Re: Vélo utilitaire et compatibilité socio-professionnelle | |
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