Agrément pour le savoir rouler dans l’école primaire de ma fille

Pour mes 4 années au collège (1947-51) à 15 km un seul moyen de déplacement possible: le vélo, avec porte-bagage pour le cartable et sac à dos pour la bouffe de midi (la cantine n'avait pas encore été inventée)

Pour le lycée j'ai préféré le vélo l'internat ... à 60km donc retour à domicile rare, lorsque les conditions météo étaient acceptables (cours le samedi jusqu'à 18H, AR train via Paris impossible en 24H)

J'ai souvent accompagné des sorties scolaires à vélo ou à pied mais je n'ai jamais entendu parler d'agrément
Enfant avec vélo et casque ... vélo à la bonne taille !

meg2 a écrit:

je ne sais pas si c'est si général que ça. Dans l'agglo grenobloise, la part modale vélo monte dans les établissements scolaires. Le concours annuel "écoles à vélo" n'est pas un grand succès en collège, au moins partiellement pour des raisons liées aux contraintes d'emploi du temps. Mais vu les parts modales vélo atteintes dans les écoles primaires (moyenne 50 à 58% sur 90 écoles de l'agglo entre 2018 et 2021), ça devrait évoluer en quelques années.

Je n'ai pas compris les "raisons liées aux contraintes d'emploi du temps" . À priori, le vélo est le moins soumis aux contraintes d'emploi du temps, par rapport à un bus.

el gato a écrit:

C'est en effet dans le programme officiel à l'école primaire. C'est chouette, mais, un truc de plus qu'il va falloir caser dans le planning, et sur quoi va-t-on rogner, sur le français probablement, et on s'étonnera que les jeunes aient du mal avec l'orthographe.

Cela ne devrait-il pas pouvoir se faire sur du temps extra-scolaire, encadré par des assos du genre de celles qui animent des vélos-écoles ? Parce que, ok, une sortie à vélo avec la classe, pourquoi pas, mais je vois difficilement les enseignants et les parents se transformer en moniteur de vélo-école, ça ne s'improvise pas.

Au nom de la sobriété, à l'encontre du toujours plus et de la croissance perpétuelle, ça me semble préférable au contraire que ce genre de chose se fasse sur le temps scolaire avec l'appui de parents ou autres bénévoles, plutôt qu'en faire une activité parascolaire de plus avec les frais associés et le temps bloqué pour ça.

L'école occupe suffisamment de temps des enfants. À quel point on s'exprime et on rédige correctement en français grâce aux heures de cours de français, c'est difficile à dire. On n'apprend pas à parler avec des cours. On n'a quasiment aucune formation scolaire de droit ni d'économie dans le cursus obligatoire et on doit s'en tirer comme ça.

el gato a écrit:

Concrètement, faire participer les parents devra tenir compte de leurs contraintes de travail, c'est pourquoi de telles sorties sur le temps scolaire me semblent de nature à favoriser les inégalités de situations entre les familles. D'un autre côté, en extra-scolaire, pas sûr que les enseignants débordent d'enthousiasme... L'équation n'est pas tout à fait simple si on veut considérer plusieurs paramètres importants.

À la base, il s'agit de volontariat et d'aide apportée par ceux qui peuvent, ça n'est qu’incidemment que ça peut être formateur pour les parents, c'est un peu tarabiscoté d'en faire un facteur d'inégalité !

Lavoieverte a écrit:

Au nom de la sobriété, à l'encontre du toujours plus et de la croissance perpétuelle, ça me semble préférable au contraire que ce genre de chose se fasse sur le temps scolaire avec l'appui de parents ou autres bénévoles, plutôt qu'en faire une activité parascolaire de plus avec les frais associés et le temps bloqué pour ça.

L'école occupe suffisamment de temps des enfants. À quel point on s'exprime et on rédige correctement en français grâce aux heures de cours de français, c'est difficile à dire. On n'apprend pas à parler avec des cours. On n'a quasiment aucune formation scolaire de droit ni d'économie dans le cursus obligatoire et on doit s'en tirer comme ça.

bon hé bien ça relève d'un nouveau sujet au troquet du coin...

Lavoieverte a écrit:

el gato a écrit:

Concrètement, faire participer les parents devra tenir compte de leurs contraintes de travail, c'est pourquoi de telles sorties sur le temps scolaire me semblent de nature à favoriser les inégalités de situations entre les familles. D'un autre côté, en extra-scolaire, pas sûr que les enseignants débordent d'enthousiasme... L'équation n'est pas tout à fait simple si on veut considérer plusieurs paramètres importants.

À la base, il s'agit de volontariat et d'aide apportée par ceux qui peuvent, ça n'est qu’incidemment que ça peut être formateur pour les parents, c'est un peu tarabiscoté d'en faire un facteur d'inégalité !

"ceux qui peuvent" seront la plupart du temps "celles qui peuvent" les femmes au foyer
Sans aller jusqu'à la formation obligatoire proposée par M, permettre au plus grand nombre d'expérimenter l'accompagnement de jeunes cyclistes en circulation, serait une stratégie cohérente pour aider les familles à passer au vélo.

zapilon a écrit:

Pour mes 4 années au collège (1947-51) à 15 km un seul moyen de déplacement possible: le vélo, [...]  la cantine n'avait pas encore été inventée)
Pour le lycée [...] retour à domicile rare,[...] cours le samedi jusqu'à 18H,AR train via Paris impossible en 24H[...]

C'est clair que la vie à énormément changé en assez peu de temps.

Quand j'étais au collège (fin des années 80) en allait en bus et les jours où, exceptionnellement, on finissait plus tôt, en allait à vélo pour ne pas attendre le bus. J'avais une dizaine de km pour aller au collège. (et 500m à pied pour aller prendre le bus)

Aujourd'hui, les parents prennent leur voiture pour aller poser leur enfant chéri à l'arrêt de bus.
Et dès qu'ils finissent 1 heure plus tôt, tout le monde se précipite en voiture pour aller les chercher au collège. (chacun son propre enfant dans sa voiture, covoiturage rare)
Ma fille n'aurait que 5 ou 6 km (de voie verte) pour rentrer du collège, mais Mme à trop peur qu'elle ne se fasse "attaquer" (heureusement qu'on ne regarde pas la TV  )
Ce monde est vraiment en train de partir en c#@*lle  

Espérons que le vélo dans les cours des écoles primaires changera un peu la donne.

Oh la voiture pour aller chercher les mômes à moins d'un km ne date pas d'aujourd'hui, je l'ai vécu et je te laisse faire le calcul pour l'année, j'ai bientôt 65 ans. A cette époque j'allais à l'école à pieds en 3/4 d'heure quand les raccourcis ne rallongeaient pas.

Ce week-end discutions avec ma fille sur le périmètre autorisé par les parents sur nos 3 générations, nous, elle et son fils. Triste constatation de la réduction des libertés inversement proportionnelle avec l'augmentation de la circulation des métalosaures. Mais peut-être pas que........

Alors oui si on pouvait mieux former nos enfants, nous ou/et l'école, ce serait bien.

Clairement, ce qui fait peur autour de moi (surtout aux mamans) ce sont les Francis Heaulme, Emile Louis et autres Michel Fourniret, pas spécialement les voitures.  C'est clairement l'hypermédiatisation qui créer cet effet, car franchement, niveau statistiques, c'est quand même très peu probable de finir violé.e ou  découpé.e en morceaux. Mais une jeune fille seule sur une piste cyclable, dans la tête de ces dames, elle va automatiquement finir par se faire attaquer.
On le dit peu, mais la plupart des agressions subies par les femmes (91% pour être précis) sont perpétrées par des personnes que la victime connait, pas par des inconnus sur une piste cyclable.
( source : https://arretonslesviolences.gouv.fr/je-suis-professionnel/chiffres-de-reference-violences-faites-aux-femmes )
J'aurais des garçons et pas des filles, je suis sûr qu'ils auraient le droit de se promener seuls à vélo.

Une solution : essayer qu'elle aille à l'école avec d'autres écolier(e)s plutôt que seule.

Oui. D'où l’intérêt des formations scolaires, effectivement.

fiboc a écrit:

Ma fille n'aurait que 5 ou 6 km (de voie verte) pour rentrer du collège, mais Mme à trop peur qu'elle ne se fasse "attaquer" (heureusement qu'on ne regarde pas la TV )

La mienne n’a que 3 km à peine, on a arraché de vive lutte l’autorisation de sa mère pour qu’elle y aille à vélo depuis ses 12 ans… mais toujours pas celle d’en revenir à pied (ce qui lui prendrait 25 min au lieu des 50 par le bus qui fait tous les hameaux et la dépose à 1 km…). Pourtant ce serait moins dangereux eût égard à la circulation.
Du coup sa mère la dépose aux horaires auxquels il n’y a pas de bus et que ma fille a la flemme ; moi je refuse de participer à la foire d’empoigne qu’est la rue devant le collège.

En Allemagne il y a aussi parfois du vélo à l'école.
A 7-8 ans les enfants apprennent à lire les panneaux dédiés aux vélos et visionnent quelques films pour qu'ils puissent visualiser les situations avec des poses et des questions sur ce qu'il faut faire.
On doit ensuite apporter leur vélo, l'état des vélo est contrôlé par la police qui appose un sticker sur chaque vélo (c'est généralement ok, les parents ont contrôlés ou fait contrôler le vélo avant...).
Les enfants commencent alors un entrainement sur la cours de l'école avec des panneaux, des carrefours tracé à la craie.
Ils font cela 3-4 fois pendant les cours de sport sous forme ludique.

Après cela, il y a la sortie scolaire à vélo. La police vient pour encadrer la sortie en vérifiant à nouveau les vélos.
Elle se déroule individuellement avec un dossard sur un parcours fléché avec la police qui ralenti ou stop les voitures aux endroits potentiellement dangereux (traversée de route,...). Les pompiers sont là au cas ou il y aurait une chute et des parents sont aussi mis à contribution sur le parcours pour noter les fautes. Au final, ils ont un débriefing et un petit diplôme.

Une information et un accord des parents est demandée quelques mois avant le début. Certains achètent un vélo et apprennent à leur enfant à faire du vélo à ce moment-là.
Au final rare sont les enfants qui ne participent pas.

Au collèges les écoles ont souvent des vélos et sont parfois utilisés en faisant partie de la séances de sport pour se déplacer.

Ca à l'air cool l'école en Allemagne

Un "chouille" (petit peu) anxiogène avec la présence de la police, des pompiers... Mais belle implication.

Si la présence de la police est anxiogène, cela dénote déjà un souci de structure sociétale; ils sont là pour nous aider, sont au service de la population.
Ce malaise n'est donc pas très bon signe...

@ALagrange : je ne comprends pas en quoi c'est anxiogène : tout cela est fait avec beaucoup de pédagogie et plutôt vécue comme une fête par les enfants (et les parents-accompagnateurs). En tout cas, je ne connais personne qui l'ait ressenti comme tel (ma belle-famille est allemande)

Je me suis mal exprimé, peut être aurais-je dû dire impressionnant.
Dans la même veine que que le port obligatoire du casque stigmatise le risque du vélo, la présence des forces de l'ordre en particulier des pompiers pourrait laisser penser que c'est une activité dangereuse. Ils sont là pour aider, protéger, secourir. En creux, de quel danger?
Je disais cela juste parce que je suis impressionné du professionnalisme. En France, c'est entre parents et instits dont la majorité n'a pas fait de vélo depuis des lustres, on essaye de trouver un parcours loin des grands axes et empruntant un max de pistes cyclables (quand il y en a). Plus quelques bénévoles d'association comme la Fubicy, ou ADTC à Grenoble. Je n'ai jamais vu ni la police (même municipale), ni les pompiers, et encore moins un contrôle et réparation des vélos. Chapeau!

Il y a quelques années, c'étaient les gendarmes qui intervenaient dans notre école communale. Ils faisait d'ailleurs, au préalable, une demande de subvention à la mairie, chaque année pour payer cette intervention "gratuite". Depuis quelques années, ils ont arrêté ces interventions et ne demandent donc plus la subvention.
D'où la sollicitation des parents cette année, j'imagine ...
Mais c'est dommage, je pense qu'ils avaient une approche sécuritaire, réglementaire, pédagogique et contribuaient à casser cette peur irrationnelle du gendarme.
J'en garde un bon souvenir il y a environ 40 ans à l'école maternelle. (petits parcourus à vélo ou tricycle avec virages, passages piéton, feux tricolores ; c'était bien marrant à l'époque (mais j'étais scolarisé dans une ville, pas dans un petit village)

Nous avions aussi un service de police qui faisait le tour des écoles, avec un formateur impressionnant de calme et de pédagogie, dont simplement tout le monde se rappelle; une légende.
Cela manque.
Maintenant il y a une sorte de concours d'aptitude, les meilleurs ont une journée de tests en plus avec à la clef des prix liés au domaine, dont 3 vélos neufs pour les premiers. Cela motive bien à se former et tenter de réussir au mieux le gymkhana, ce qui au final en fait des cyclistes plus sûrs et plus réactifs.
Pas de bol que ce soit encore par la compétition, m'enfin c'est la tendance.

J'ai passé une partie de mon enfance à Lyon. Les formations vélos à l'école (un mini examen de code de la route puis des exercices sur plateau) étaient animées par des CRSS (la compagnie était basée à quelques encablures de là). Certains copains de classe devait avoir quelques difficultés (vu le quartier, il y avait pas mal de grands frères et/ou de parents en pension complète aux frais de l'Etat ) ; pour les autres, on s'en foutait royalement, le vélo y'avait que ça qui comptait.

Il y a une vingtaine d'années, j'avais eu en primaire (au fond de ma campagne natale) une fois le même type d'exercice, parcours vélo dans la cours de l'école.
Une simulation de la voirie par des marques au sol, des panneaux stop et feux rouge (pas électrique)

Ça permettait d'initier, bien qu'il n'y a que depuis qu'un seul feu tricolore dans ce village

J'allais a vélo en CM1-CM2 Donc vers 9 ans seul, quand il faisait beau.
(Je viens de regarder sur maps, 1.5 km 63m+ 19m- ^^ ouai ça réveillait l'aller )

Ensuite collège et bus.

Ça réchauffe les matins d’hiver… juste 50 m de dénivelé en 3 km pour accéder au collège de ma fille… dont les 300 derniers mètres à 8% de moyenne

Quand j’étais en primaire (milieu des années 80 à Guyancourt) j’ai souvenir d’une session sur un mini circuit aménagé avec des mini panneaux, encadrée par des policiers ; vu le nombre de témoignages similaires à travers les époques sur ce fil, je pense que ça s’est toujours pratiqué sous différentes formes un peu partout en France, si certains ou leurs enfants sont passés à côté c’est pas de bol.
Mais par contre l’omniprésence de la bagnole s’est amplifiée et ce n’est que très récemment qu’on a commencé à la remettre en question, et certainement pas partout devant les établissements scolaires.

Les circuits de la Sécurité Routière

Quand mon aînée était passée avec sa classe (école dans le centre de Grenoble), elle avait eu droit aux panneaux routes prioritaires, au passage à niveau, aux virages dangereux. Je m'étais fendu d'un mot en demandant pourquoi, alors que tous les élèves de la classe habitaient en centre-ville, elle n'avait vu aucun panneau double sens cyclable, aire piétonne, trottoirs, choses beaucoup plus courantes en ville que des passages à niveau ou des routes prioritaires... J'avais eu une réponse de l'ex-colonel de gendarmerie qui n'avait pas aimé la critique de son activité bénévole auprès des enfants et qui précisait que le code de la Route était important pour leur vie future (d'automobilistes j'en ai déduis). Il m'invitait à m'investir dans la société plutôt que d'écrire de telle lettre.
Je n'avais pu m'empêcher de lui répondre que j'étais déjà impliqué dans une assoc qui militait pour les TC, les cyclistes et les piétons et que j'y trouvais davantage d'utilité pour le futur de mes enfants...