Diagonales Hendaye-strasbourg-Brest-Menton - 2

Strasbourg-Brest : 9 au 12 mai 2024, de l’Alsace à la Bretagne, de l’est vers l’ouest, tout un programme.



Jeudi 9 mai : Strasbourg-Montier en Der  - 292.4 kms – D+ 1954 m



Jocelyne était là pour mon arrivée et sera là pour mon départ. J’arrive devant l’hôtel de police, cherche un endroit pour poser lé vélo, une barrière ou un muret feront bien l’affaire. Le vélo à peine posé, que les 2 policiers en faction sont déjà dehors, suspectant un trouble possible. Je leur explique que j’attend quelqu’un et que je viens quémander un tampon et l’inscription de mon heure de départ sur cette Diagonale. Visiblement ils resteront interloqués, et m’indiquent que leurs collègues du jour ne leur ont jamais parlé du sujet. Ils ont sans doute passé une mauvaise nuit, et après quelques minutes je décroche le précieux sésame au moment où Jocelyne arrive.



Direction les canaux de Strasbourg en passant par le parlement européen, où j’aurais pu couper un peu… Mon accompagnatrice me quittera vers la grande roue à la sortie de l’agglomération. Saverne où je prends un petit déjeuner dans la seule boulangerie pâtisserie ouverte chez Z…..n, avec un café et un kougelhof délicieux. L’accueil est à la hauteur des pâtisseries servies, et je repartirai avec un sandwich qui se révèlera somptueux sur le plan des saveurs. Après Saverne la vallée des éclusiers m’attend, le ciel est dégagé et la voie verte déserte, de quoi profiter du lieu en toute quiétude.



Pour éviter le massif des Vosges j’ai tracé ma route par un maximum de voies vertes jusqu’au sud de Nancy. Je les sais assez roulantes, quasi sans barrières et avec un bon revêtement, mais tout en faux plats tranquillement. J’avais eu l’occasion déjà deux fois de m’arrêter près de Lutzelbourg et son plan incliné, et cette fois il faut avancer et passer la crête vers Arzviller et rejoindre quelques kms plus loin le canal de la Marne au Rhin, et le pointage à Gondrexange.



Pointage et ravitaillement, dans le seul commerce ouvert : épicerie, boulangerie et bar, pour une petite pause et quelques échanges sur un tonneau qui sert de table.
Avant Laneuveville, coup de téléphone, un SARiste me propose de m’accompagner un moment. Il s’agit de Jean-Marie qui me rejoindra à la sortie de la voie verte pour me faire profiter d’un moment d’échange. Le soleil est bien présent, et il va falloir sortir la crème solaire. La météo a viré au beau fixe et j’ai l’assurance d’avoir au moins trois jours de ciel bleu.
Plus loin dans les champs sont inondés, et dans l’après-midi j’aurais droit à une modification d’itinéraire, ma route est coupée juste après Champougny. Demi-tour ! Une petite rallonge de kms sans importance et sous un soleil de plomb, je reprends ma trace assez rapidement.



Les routes sont belles, propres et sans circulation et je croiserai peu de véhicules. Mais la Meuse n’est pas plate et sur un tracé est/ouest, légèrement cabossée, mais sans grosse difficulté. Finalement cette étape aura été tranquille, et très ensoleillé et j’arriverais à Montier en Der plus tôt que prévu.
Dans l’après midi j’aurais une conversation avec Jean-Michel embarqué sur BS et qui doit lui aussi dormir sur Montier en Der. Ce dernier a eu droit à un terrible vent de face qui l’a beaucoup ralenti ; il pense arriver très tard. Dommage car nous aurions pu passer un bon moment autour d’un verre et d’un bon repas.

Vendredi 10 mai : Montier en Der-Chartres « La route du vide » - 277.4 kms – D+ 1524 m



Petit déjeuner avant de partir, et en avant pour une des étapes les plus plates, quelques bosses dans le sud de la région parisienne et c’est tout. Je sais que le secteur est plutôt désertique, avec peu ou plus de commerces, on se croirait sur la Diagonale du vide. Et après 90 kms environ, un supermarché ouvert à Conflans sur Seine pour un plein salvateur. Je n’avais pas vidé les réserves, mais le fond de mon garde-manger n’était plus très loin.


Le puits ou la rivière ?

Et je profite de ces espaces calmes avant de retrouver un peu de vie à partir de Montereau où j’ai tracé ma route sur la voie de la liberté direction Chartres en grande partie. C’est une voie commémorant la victoire des alliés et la libération de la France, matérialisée par des bornes kilométriques marquant l’itinéraire de la troisième armée américaine commandée par le général Patton.



Les différentes voies de circulation croisées permettent de bien me situer, la ligne à grande vitesse, l’autoroute A6, puis la vallée de la Seine, ou plutôt de l’Yonne c’est selon. Je pense à ce jeu télévisé où le présentateur demandait à des candidats quel fleuve traversait Paris. La réponse dans vos recherches sur votre encyclopédie préférée ou sur la toile…
Après avoir traversé la forêt de fontainebleau du nord au sud, j’avais pu remarquer qu’il s’agissait d’une zone ondulée, certes très boisé, mais pas forcément si reposante. Et bien cette fois ce serait d’est en ouest en passant par le château et son parc.



La suite de ma trace par Etampes, direction Chartres avec les pauses habituelles pour le pointage et le ravitaillement, sans oublier le passage régulier de crème solaire tant le soleil réchauffe les corps et aurait une fâcheuse tendance à les bruler !
Chartres est évité, sans faire du tourisme pour rejoindre Barjouville dans une zone commerciale, certes moins poétique et moins touristique, mais avec tous les services et un choix de points de restauration pléthorique.

Samedi 11 mai : Chartres-Sens de Bretagne « Sur la route du Paris-Brest » - 250.6 kms – D+ 2760 m



Une belle étape en perspective avec le Perche et les Alpes Mancelles. Sur PBP en 2011, j’avais trouvé les bosses du Perche un peu casse pattes et les Alpes Mancelles plutôt faciles, et là ce fut le contraire ! En habitant au pied des Alpes, ces taupinières paraissent toujours faciles de premier abord, elles ne sont jamais élevées en altitude, mais tellement nombreuses. Les changements de rythme sont nombreux et il faut savoir les passer en souplesse pour en garder sous la pédale pour les suivantes.
Ce sera l’occasion de se remémorer les souvenirs, les parties de manivelle avec les autres randonneurs sur PBP ou sur des BRM.
Et encore une belle journée ensoleillée pour une arrivée aux portes de la Bretagne à Sens de Bretagne dans une auberge agréable pour un repos bien mérité.

Dimanche 12 mai : Sens de Bretagne-Brest. « Alex » - 257.4 kms – D+ 3142 m



Réveil matinal, une habitude pour les Diagonalistes ? Je ne sais pas, mais pour ma part j’adore l’adage l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Voir la nature se réveiller est un spectacle pour tous nos sens. Et se préserver une marge de temps pour arriver à la fin de l’étape programmée pour diner et suivre le rythme de la nature, ne suis-je pas devenu au fil du temps un animal ? Ou ce rythme était-il le mien naturellement ? A la tombée du jour, j’ai souvent mon coup de barre, alors qu’une fois levé, le corps se met facilement en route, et la lumière du jour suffit à me tenir éveillé. Sur tous les BRM du PBP ma plus grande difficulté c’est de rouler la nuit, notamment sur les départs en fin d’après-midi. Sur une diagonale DM, après 21h00 et le coucher du soleil je n’avais qu’une envie c’était celle de m’allonger puis dormir.  
Mais aujourd’hui la journée va être belle, je devrais terminer SB, mais avant tout je vais retrouver mon copain Alex, qui viendra m’attendre à Huelgoat et finir avec moi à Brest avant qu’il ne prenne le train pour rejoindre sa famille du côté de Morlaix. Pour moi la journée sera doublement belle.
Ce matin départ prudent, le soleil présent sur ces 3 derniers jours devrait se cacher et rester voilé sur la fin de journée. Je suis sur la route du Paris Brest Paris. Passé Tinténiac, le phare de Bécherel est en vue, non c’est le relais d’antennes qui déchire la nuit. Le passage de la Rance marquera l’entrée en Bretagne, le cœur de la Bretagne. Prochain pointage à St Vran et un arrêt boulangerie., le plaisir de trouver de quoi se restaurer, du salé, du sucré, et la plupart du temps un accueil chaleureux, avec des encouragements. Et toujours sur la route du PBP, direction Plouguenast, Uzel. Arrive Rostrenen, ou un arrêt boulangerie me fera découvrir le panettone breton à base de farine de sarrasin et de merveilleux wraps saumon. C’est décidé je m’arrêterai là sur BM puisque je devrai pointer dans ce charmant village.
Maël Carhaix, puis Carhaix où je pointe une dernière fois avant Brest. Huelgoat n’est plus très loin. J’attaque la petite route le long de la rivière d’argent que je nomme «la rivière enchantée » depuis un Rennes Brest Rennes et le PBP 2011. Je rentre dans Huelgoat ou là au bout de la ligne droite Alex m’attend téléphone à la main. Belle retrouvaille ! Et oui, nous avons partagé des milliers de kms ensemble, à deux, à trois ou encore plus nombreux. Il ne souhaite pas me ralentir, et roule beaucoup moins depuis quelques années, mais je sais que sur ces parcours peu pentus Alex a un coup de pédale puissant. L’occasion de ce moment pour se rafraichir avant de repartir ensemble.



Le Roc Trévézel est un des derniers obstacles, ses pentes sont longues mais pas difficiles. La lande est belle… Après avoir passé cette grosse bosse, une longue descente sur Sizun, la journée n’est pas finie et en se rapprochant de l’océan il reste quelques montées qui en fin de journée sont toujours redoutables, mais la récompense, le symbole est en vue : le pont A. Loupe. Tous les randonneurs du PBP le connaissent, c’est le point devdemi-tour avant de revenir sur Paris. Pour moi, ce sera juste une journée de repos avant de prendre les routes du sud.







Le pont est toujours l’occasion de faire un cliché, et profiter de la pause pour envoyer le SMS d’arrivée au délégué fédéral. Encore une dizaine de kms sur une piste cyclable avant la dernière montée sur le centre-ville de Brest pour pointer.

Lundi 13 mai : journée de repos « Journée de pluie »

La suite sur le post Diagonales Hendaye-Strasbourg-Brest-Menton - 3

Carenca a écrit:

Je rentre dans Huelgoat ou là au bout de la ligne droite Alex m’attend téléphone à la main. Belle retrouvaille ! Et oui, nous avons partagé des milliers de kms ensemble, à deux, à trois ou encore plus nombreux. Il ne souhaite pas me ralentir, et roule beaucoup moins depuis quelques années, mais je sais que sur ces parcours peu pentus Alex a un coup de pédale puissant. L’occasion de ce moment pour se rafraichir avant de repartir ensemble.

Malgré les milliers de km déjà roulés ensemble, malgré les années passées, chaque km partagé avec un ami est précieux. Merci à toi et bravo pour cet exploit.