Nouveau record pour le prix du baril...

jpl83 a écrit:

... mais on ferme les centrales nucléaires

Et on prolonge la durée d'utilisation de centrales à charbon.

rico a écrit:

Citation :

Mais à force que le pic soit devant nous, il va finir par être derrière, et on ne s'en rendra compte qu'un moment après.

Ouais j'entends ce discours depuis 2005.On va avoir (on a déjà) d'autres soucis plus "graves" et on n'aura pas le temps de voir ceux relatifs au PO car le Système se sera écroulé bien avant.

Disons que le peak oil c'est comme la fin de la démocratie, on s'en apercevra quand on l'aura dépassé-e depuis un bon moment.

T'as vu Didier33, je déborde autant d'optimisme que rico Et pour ce qui est du factuel, béééé question déclin démocratique on a du factuel.

Un truc rigolo: le super porte conteneurs qui bloque le canal de Suez, et les approvisionnements en pétrole entre autre, s'appelle "EVERGREEN"!

Tu en verras d'autres, Evergreen est une grande compagnie de transport maritime Taïwanaise:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Evergreen_Marine_Corporation

Le greenwashing, ça se pratique aussi pas mal avec le nom des entreprises...


@jpl83, l'éthanol en temps que combustible est plus ou moins abandonné comme production de masse car il est en compétition directe avec l'alimentation. De plus, sa production nécessite presque autant de CO2 que ce qu'il économise. Et l'éthanol est toujours 'bio', on ne le fabrique pas par synthèse.

Cet incident est une preuve de la dérive qui a engendré les post-panamax, et qui continue à l'heure actuelle.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Post-Panamax

À titre d'exemple,
http://portsaintlouis.fr/le-gpmm-etend-sa-capacite
un extrait :
Depuis les Post Panamax de 1988 emportant des charges de 4 à 5000 EVP pour 137m de long, on est passé aux Post Panamax Plus en 2000 (6 a 8000 EVP) pour accélerer ensuite la tendance avec les New Panamax (12500 EVP) en 2014 et le triple E en 2013 avec 18000 EVP et une longueur de 400m.

Le soucis c'est que les conséquences sont supportées par tous, mais pas les profits.

Mais bon, si c'est Green alors je m'incline

Apparemment l'Ever Given est même à plus de 20'000 conteneurs (EVP) de capacité.
cf https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/25/un-porte-conteneurs-geant-obstrue-le-canal-de-suez_6074413_3234.html
Et a priori la hauteur d'un immeuble de 20 étages (un truc comme 50m, du coup) ...

Je me demande bien comment on va pouvoir motoriser ce genre d'aberrations (220'000 tonnes) sans énergies fossiles ...
La gueule des cuves à hydrogène, ça va être marrant !

Une ligne de chemin de fer entre la Chine et l'Europe... Elle existe déjà et monte en puissance pour justement éviter les problèmes du détroit d'Oman, un peu trop américanisé pour les chinois.

L'EverGiven a une capacité de 20388 EVP (Equivalent 20 Pieds).
Donc tous les conteneurs mis bout à bout, ça fait un mur de 124,285km de long.
Il en faut des trains, pour remplacer un seul bateau...

Thomas Tours a écrit:

Excellente vidéo que j'ai regardé avec bcp d'intérêt, même si j'ai bcp de retard, elle reste intéressante.

A propos de la production américaine de pétrole, un indicateur qui me semble vraiment très intéressant est le nombre de puits actuellement en service aux Etats-Unis. Il est actualisé sur cette page chaque semaine : https://ycharts.com/indicators/us_oil_rotary_rigs (schiste et conventionnel confondu)

Dernière version :


Avant la pandémie, les spécialistes disaient qu'ils fallait mini 600 puits actifs pour maintenir la production de l'époque. Alors je peux me tromper mais j'ai de gros doutes que la production américaine parvienne à remonter à son niveau pré-pandémie un jour. (ce qui impliquerait d'avoir beaucoup plus que 600 puits actifs)

La production des USA a baissé, elle est de 11 millions de barils par jour actuellement, alors qu'ils consomment un peu moins de 20 millions de barils par jour et que l'ensemble de la planète consomme 97 millions par jour.  Cette production de 11 millions est quand même supérieure au pic américain du conventionnel de 1972.
https://tradingeconomics.com/united-states/crude-oil-production
https://www.eia.gov/outlooks/steo/report/global_oil.php
Donc même si la production américaine yoyote un peu, sur le long terme, ça ne va pas changer la tendance. Disons que quand on cesse de puiser, lorsqu'on fait repartir les puits, ils produisent un peu plus, mais pas pour longtemps (en conventionnel). Le nombre de puits en service est un indicateur a utiliser avec beaucoup de précautions car du fait des plus grandes difficultés d'extraction, les américains avaient ouverts plein de puits produisant assez peu et c'est probablement ceux-là qui sont arrêtés.

PRZ a écrit:

@jpl83, l'éthanol en temps que combustible est plus ou moins abandonné comme production de masse car il est en compétition directe avec l'alimentation. De plus, sa production nécessite presque autant de CO2 que ce qu'il économise. Et l'éthanol est toujours 'bio', on ne le fabrique pas par synthèse.

Je ne sais pas comment on nomme le "biocombustible" mis en avant à coups de grands cocoricos sur la ligne Paris-Granville, mais il est fait avec du colza ...

Comment peut-on en arriver là ???

Avec le Colza, on produit de l’huile de Colza (…) qui sert pour la fabrication de BioDiesel.

Pourquoi en est-on arrivé là? Simplement par un refus d’accepter une réalité, celle qu’il faudra de toute manière, réduire notre consommation énergétique. Vu les critiques déjà anciennes, certains cherchent a tout prix a proposer des solutions sans chercher a savoir si elles sont réellement utiles ou simplement viables. C’est un mélange entre ce que j’appelle la ‘gadgetisation’ qui consiste a proposer des solutions qui ont des effets marginaux ou négatifs mais qui permettent de dire que l’on fait ‘quelque chose’ et le ‘greenwashing’ pur et dur. Il faut noter que la gadgetisation n’est pas seulement le fait des lobbies industriels, c’est un des problèmes de base des partis écologiques qui oublient quasiment en permanence de faire des évaluations de ce qu’ils proposent.

Les constructeurs automobiles veulent a tout prix continuer a vendre des voitures de plus en plus lourdes, utilisant de plus en plus de matériaux. Et pousser des filières, comme la voiture électrique, ou les voitures sont encore plus lourdes. Il a déjà été souligné qu’une voiture thermique de 500 kg (c’est faisable avec les technologies actuelles sans aucune restructuration des moyens de production) aurait un bilan écologique très supérieur a celui d’une voiture électrique mais voilà, si c’est moins lourd, la marge du constructeur est plus faible et il est plus ou moins inévitable que la voiture soit moins confortable que les voitures actuelles, alors comment la vendre?

La voiture électrique est une forme de gadgetisation, les études actuelles montrent que son bilan écologique global sur l’ensemble de son cycle de vie est d’environ 80% de celui d’une voiture thermique. On est simplement pas dans le bon ordre de grandeur.

Un article sur les biocarburants sur LCI. On peut rappeller que LCI n’est pas précisément un média neutre mais ici les éventuels conflits d’intérêts ne sont pas évidents et les problèmes me paraissent bien exposés.
https://www.lci.fr/sciences/les-biocarburants-a-l-ethanol-au-colza-ou-a-l-huile-de-palme-c-est-bon-ou-c-est-mauvais-pour-l-environnement-2090105.html

A un autre bout du spectre politique, un article de Reporterre sur la déforestation induite, plus spécifique:
https://reporterre.net/La-demande-en-biocarburants-va-fortement-pousser-la-deforestation

JM Jancovici s’est fendu d’une exécution en règle des agro-carburants chiffrée (en 2010...):
https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/que-pouvons-nous-esperer-des-biocarburants/

Que des écolos sectaires, des lobbies d'agriculteurs et d'autres poussent la chose, je comprends

Mais ce détournement du produit de l'agriculture est encouragé par l'administration qui file des subventions. Je dis bien l'administration, les fonctionnaires, pas les gouvernements divers et variés qui font juste un peu de vent autour

Ces fonctionnaires, aux Ponts et chaussés principalement en l'occurrence, ont souvent fait des hautes études. ils sont capables de faire des projections à moyen terme, ils ne sont pas si inféodés que ça à des intérêts privés ... Ou alors il y a un mécanisme de primes du genre de celles proportionnelles au volume de gravier sur les routes dont j'ai entendues parler à une époque ?

Ah, il y a du ménage à faire

Ha, le colza du train Paris-Granville, acheminé par camions diesel de la région de Verdun vers la Normandie

Matthieu Auzanneau en remet une couche sur le déclin pétrolier et publie avec la journaliste Hortense Chauvin, « Pétrole, le déclin est proche ».

20 minutes a écrit:

C’est le deuxième livre que Matthieu Auzanneau, ancien journaliste d’investigation, consacre aux hydrocarbures. En 2015, il avait publié Or noir, la grande histoire du pétrole, prix spécial de l’Association des économistes de l’énergie. Son nouvel ouvrage se focalise sur les bouleversements géopolitiques majeurs auxquels notre monde s’expose alors que le déclin de la production mondiale paraît inévitable dans la décennie 2030.

Citation :

La fin proche du pétrole a été annoncée à plusieurs reprises par le passé…

Dans les années 2000, l’idée que la production de pétrole plafonnerait bientôt avant de décliner agitait effectivement le monde de l’énergie. Cela s’est produit pour le pétrole conventionnel avec ce pic de production en 2008, que le Britannique Colin Campbell et le Français Jean Laherrère, deux grands spécialistes du pétrole, avaient anticipé dix ans auparavant. En revanche, presque aucun expert n’avait vu l’essor spectaculaire des pétroles non-conventionnels à la fin des années 2000. Celui du pétrole de schiste en particulier, d’autant plus étonnant qu’il ne se déroule quasiment qu’aux Etats-Unis. Non seulement le pétrole de schiste a permis à ce pays  de mettre fin à quarante ans de déclin de sa production d’hydrocarbures, mais aussi de continuer à répondre, au cours des années 2010, à une demande mondiale en pétrole toujours en croissance.

Mais cette planche de salut reste extrêmement friable, tant cette nouvelle industrie a des difficultés à être rentable. On peut alors voir ce boom des pétroles non-conventionnels comme l’un des symptômes de la fin du pétrole facile. Ces hydrocarbures étaient connus depuis longtemps, mais les pétroliers n’allaient pas les chercher car ils sont plus difficiles à exploiter et donc moins rentables. C’est un peu comme si, pendant des décennies, on avait ramassé les meilleurs fruits à portée de mains, et qu’il faut désormais se tourner vers ceux gâtés au bout des branches les plus inaccessibles.

Le déclin de la production mondiale de pétrole – conventionnel et non-conventionnel – est-il proche ?

Ce livre ne fait pas de prédiction, mais qualifie un risque. La moitié de la production mondiale de pétrole est aujourd’hui « mature » et commence à décliner. On a évoqué les fragilités des pétroles non-conventionnels. De son côté, le volume annuel des découvertes de pétrole conventionnel ne cesse de diminuer depuis le milieu des années 1960, bien que les montants investis dans l’exploration augmentent. Certaines parties de l’océan Arctique et les plus grandes profondeurs sont à peu près les seules zones à pouvoir encore réserver des surprises. Quoi qu’il en soit, ce pétrole-là ne sera pas simple à aller chercher. Un déclin de la production mondiale de pétrole apparaît donc inévitable dans la décennie 2030, et parfaitement possible dès les années 2020. En parallèle, il est probable que la demande en pétrole continue de croître, portée notamment par les croissances démographique et économique de l’Asie et, dans une moindre mesure, de l’Afrique.

La menace n’est pas ignorée des pétroliers. Un exemple parmi ceux que nous donnons dans le livre : En février dernier, Helle Kristoffersen, directrice générale de la stratégie de Total, évoquait le risque d’un déficit de 10 millions de barils par jour d’ici à 2025 pour répondre à la demande. Dix millions de barils par jour, c’est un dixième de la production mondiale. Les grands chocs pétroliers des années 1970 ont été déclenchés par des déficits bien moindres.

A-t-on suffisamment conscience de ce que veut dire un monde sevré de pétrole ?

Pas du tout, et c’est l’une des raisons d’être de ce livre. En tant qu’individus, nous ne sommes en contact avec le pétrole qu’en faisant le plein de nos voitures. Mais sa domination est quasi absolue dans l’ensemble des transports - terrestres, maritimes ou aériens. C’est ce qui fait de l’or noir le sang de l’économie. Mais un quart du pétrole consommé dans le monde l’est aussi par l’industrie, soit comme combustible, soit comme matière première. Le pétrole reste par exemple incontournable dans la production de plastique.

En clair, quand on regarde autour de soi, rares sont les objets qui n’ont pas été fabriqués ou acheminés grâce au pétrole. Nous en sommes accros. Et dans un tel état de dépendance, les problèmes surgissent non pas quand il n’y a plus une seule goutte, mais quand on commence à en manquer.

Un peu d'humour sur ce sujet grave:

Un p'tit coup d'pression et hop, en selle ?

https://www.20minutes.fr/societe/3231575-20220208-bretagne-220-euros-litre-essence-prix-carburants-bat-records-ile-groix

Citation :

Un record dont il se serait bien passé. A Groix, le propriétaire de l’unique station essence de l’île située au large du Morbihan a vu le prix du litre de sans-plomb et de gazole battre des records ces derniers jours. Emporté par une demande mondiale en hausse et une offre qui peine à y répondre, le marché des carburants ne cesse de flamber ces dernières semaines. Ce constat, tous les automobilistes l’ont fait quand ils se sont rendus à la pompe, en voyant le prix de l’essence dépasser la barre de 1,70 euro, le gazole flirtant avec ce montant historiquement haut. Sur l’île de Groix, ce tarif a été atteint il y a bien longtemps. Lundi, le litre de sans-plomb 95 était facturé 2,20 euros, quand le diesel affichait 2,08 euros.

[...]

Sur l’île de Groix, le recours au vélo électrique est de plus en plus fréquent, note le maire, interrogé par France 3 Bretagne.

Difficile de dire si le recours au VAE est incité par le prix du carburant ; on aurait bien envie de le croire en tout cas. Rien de tel qu'un p'tit coup d'aiguillon au porte-monnaie.

L'île de Groix, typiquement le type d'endroit qui pourrait être (quasiment) sans voiture, surtout depuis le VAE!

Ah oui en effet, 8 km sur 3 km, dénivelé environ 40 mètres, le vélo et la marche à pied devraient y être basiques.

A une époque, l'ile d'yeu était sans voiture, sauf pour les pompiers et la gendarmerie
Elle est un peu plus petite, moins humide, mais à peine

http://lechodelaboucle.fr/2022/01/20/hausse-du-prix-du-diesel-de-plus-en-plus-de-francs-comtois-vont-jusquen-espagne-pour-faire-le-plein/

Natif de Besançon, j'adore ce journal.
Ma mère moins

Alors que le Luxembourg est beaucoup plus près.
Pas très futé, les francs-comtois...
Mais bon, ça permet de faire durer la convivialité du covoiturage!

[hs]Je ne connaissais pas, merci pour le lien, il y affectivement de quoi bien rire.[/hs]