Quest cantalou

toujours aussi super . Vivement que j'ai un VM

@Zen2tango : côté Mandailles, c'est 24*26 le plupart du temps avec un court passage en 24*30. Le 24*34, je le garde pour la montée par le Falgoux.
Ton périple te conduirait-il par ici ?

Quand t'as lu Cantalou t'as envie de cantare.

Super. Moi je le vois de loin et merci ça me permet d'évaluer ce qui reste en réalité.

Alors Lalar il paraît que le Quest est à nouveau dans la poudreuse blanche ?

Suis-je espionné ?

Poudreuse, non, neige lourde, oui.

Avant d'aller flanquer le Quest dans la neige, une fois n'est pas coutume, un changement de roulette de renvoi a encore une fois été nécessaire. Claquement sec au démarrage sur mon trajet vélotaf, presque au même endroit que la fois précédente. Seule différence, la nécessité d'utiliser une pince pour extraire les dents particulièrement bien coincées et pouvoir rentrer tranquille à la maison en utilisant la roulette sans sa couronne dentaire.

Dès la sortie d'Aurillac, le panneau était très clair : "Pas de Peyrol fermé"...sans surprise. Vu l'état du Puy Griou, je n'ai que peu d'espoir d'atteindre le col, d'autant que j'ai viré le Continental Winter à l'arrière la semaine dernière. Ma seule chance est que quelqu'un du cru qui sait comment ouvrir la barrière soit passé en bagnole juste avant et que je puisse caler la roue arrière dans sa trace.

A Mandailles, il pleut, mais c'est bientôt entre deux et, bien avant la barrière, c'est déjà carrément de la neige. Je parviens à sortir de la forêt en me calant effectivement sur une trace. Par moment, les bourrasques de neiges sont si fortes que je rentre complètement la tête sous la jupette et essaie de suivre la trace par les trous des pieds. Peu de risque de croiser quelqu'un   . Mais, après avoir remis par deux fois le Quest dans la maigre trace de moins en moins nette, il faut se rendre à l'évidence et accepter le demi-tour. Sur la photo, il manque le fou en short, nu-pied et tee-shirt trempé de sueur qui se dépêche d'enfiler un sous-pull et une polaire. Le temps de faire la photo, les doigts sont déjà gourds, les orteils glacés. La photo ne rend pas la tourmente digne d'un mois de janvier. Mais de surprendre un chamois au détour d'un virage, beaucoup plus bas dans la hêtraie, en dit long sur le temps qui régnait là-haut cet après-midi. En principe, ils ne descendent jamais si bas en cette saison. Je suis redescendu sans aérofrein, le refroidissement des tambours me semblant assuré, un peu à l'aveuglette, pare-brise, saute-vent et lunettes étant légèrement enneigés   .

A mon avis ceux qui feront la pastourelle auront intérêt à prévoir du chaud.

Chapeau quand même pour le roulage, et surtout la sortie, dans ces conditions.

Tu es bien courageux, Laurent, d'affronter ces frimas !
Merci toujours et encore pour tes "reportages" photographiques.

La chaleur est venue, la neige a fondu et comme il me restait quelques congés à prendre avant fin juin, malheureusement sans mon épouse préférée, je décidai d'un AR Aurillac / Grenoble, sous prétexte de voir le fiston mais surtout pour me défouler.

Auparavant, la roue libre ayant trouvé drôle de faire des siennes un matin à mi-chemin du vélotaf, tournant librement dans les deux sens et m'obligeant à rentrer pédibus en ma demeure en poussant mon âne, j'avais pris soin de la changer et d'y remettre la cassette toujours d'origine.

La météo annoncée n'était pas franchement à la fête, sauf pour les limaces qui se sont régalées dans mon jardin en mon absence, les garces.

Départ par Mur de Barrez et Bromat avant de plonger sur le barrage de Sarrans.

Je prends le temps d'y lire les quelques infos fournies par EDF : construit en 1934 par 3000 ouvriers, il permettait à l'époque de couvrir 1/3 des besoins en électricité de la population française contre 110000 habitants de nos jours, c'est dire si la consommation a explosé. Une des vannes changée récemment est aussi exposée. Remontée ensuite sur l'Aubrac, douche écossaise au passage de Cantoin puis petite pluie de queue d'orage. Visibilité des plus réduites en descente avec les lunettes couvertes de gouttes.

Peu avant St-Chély-d'Apcher, le soleil fait une courte et timide apparition.

St-Chély est le terme de cette première étape, la plus courte avec 112 km et 1750 m de D+ . Soirée très agréable chez un Warmshowers, carrossier de son état. Signe prémonitoire ?

Le ciel s'est lavé pendant la nuit, pas pour longtemps. Ces Aubracs bien peu encornées ne sont pas rassurées par le suppositoire garé là pendant que le moteur fait le plein d'énergie.

Montée sur le plateau du Roy après Rieutord de Randon. Mieux vaut apprécier le parfum des genêts.

Celles et ceux qui préfèrent les narcisses ne seront pas déçus, les prairies en sont couvertes.

Court passage sur la N88 au col de la Pierre Plantée. L'orage sera passé quand j'arriverai là bas au fond dans la vallée de l'Allier.

Avant d'aborder ce gigantesque tobogan sur Aubenas, il s'agissait de le grimper ce col de la Croix de Bauzon. Le début est facile mais les dernières rampes sont vécues âprement. Mais j'échapperai aussi à ce gros orage qui claque en fond de vallée. Malheureusement, ma tante n'habite pas en fond de vallée et la remontée est réellement interminable. Je me présente dégoulinant de sueur et passablement exténué à une mémé bondissante et éternellement joyeuse malgré ses 82 tours de compteur. Juste ce qu'il me fallait pour recharger positivement mes neurones. 145 km et 1630 m de D+

Départ peu matinal le 3ème jour. Grand ciel bleu sur Vogüé, au bord de l'Ardèche.

Ici comme ailleurs, les voies ferrées ne sont pas à la fêtes. Je prends des petites routes pour rejoindre Montélimar en évitant au maximum la N102 mais les grimpettes sont parfois sévères.

J'adore les coquelicots !

La descente sur le Teil par la N102, toute en courbes, est assez grisante malgré une circulation un peu excessive à mon goût. Ensuite c'est la ViaRhôna qui fait parfois des tours et contours entre le Rhône et son canal, jusqu'à Valence.

Presque tous les passages sont franchissables sans manoeuvre en VM mais la largeur des passerelles suspendues est quand même un peu juste pour se croiser.

C'est la première fois que je me trouve aussi près d'une tour de refroidissement de centrale nucléaire, ici à Cruas. Je constate stupéfait que cette gigantesque tour repose sur des piliers inclinés, l'eau étant pulvérisée en cascade sur toute la périphérie. Dis moi Ralevy, c'est toujours comme ça ? Quelques km après la centrale, les vitesses se mettent à sauter toutes seules. Je commence par vérifier le serrage de la roue : RAS. Forcément, le problème n'étant pas résolu, les choses empirent et je dois bientôt m'arrêter à nouveau. Je préviens Marcel, venu à ma rencontre depuis Grenoble avant de mettre les mains dans le cambouis. Si ce n'est la roue, c'est donc forcément la cassette qui gigotte. Gagné, je ne l'ai sans doute pas assez serrée après le changement de roue libre. Démontage de la roue, serrage de la cassette (bonne idée d'avoir pris le démonte-cassette), remontage du tout avec l'aide d'un randonneur qui me tient l'arrière du Quest levé. Pressé de repartir, j'oublie le contre-écrou côté roue libre. Les vitesses sautent beaucoup moins mais encore un peu. Re-arrêt pour serrer ce contre écrou tombé dans la trousse à outils. Plus de sauts mais un problème manifeste de réglage du dérailleur. Pas le temps, Marcel attend. En fait, je découvrirai à Grenoble que la câble était desserré au niveau du dérailleur.

La suite, vous la connaissez déjà. En sortie de Valence, je me dis qu'il serait temps de lire attentivement le dernier SMS de Marcel et de regarder sur ma carte où nos Quest doivent se faire la bise. Je constate que je suis sur la mauvaise piste, fais demi-tour et me gare derrière cette Mercedès. A ce moment, une fourgonnette de police arrive à contre sens toutes sirènes hurlantes. Obéissant au Code de la Route, la Mercedès recule d'un bond afin de laisser le passage au véhicule prioritaire... sur le Quest qui se renverse à moitié. Le nez présente quelques fractures mais la structure même ne semble pas atteinte, sauf que la roue droite ne tourne plus et que les flics ont foutu le camps. Coup de fil au bon samaritain grenoblois qui arrive dare dare, merci à lui, tandis que le constat se rempli et que la MAIF m'annonce pouvoir me rapatrier mais sans mon bolide écorché. La seule solution passe par une réparation, même de fortune, pour au moins déplacer le Quest, voire aller jusqu'à Grenoble. Donc démontage de la roue et constat que la pièce qui tient les 3 biellettes est tordue sur deux axes, vrillée. Le propriétaire du véhicule fautif étant aussi sympa que celui qui dans le même temps ou presque coupait la route à maître Kapello, propose d'essayer de redresser la pièce chez un ami, mécano de précision. J'abandonne donc le Quest aux soins de Marcel, re-merci, et pars en bagnole, jamais monté dans un monstre de puissance pareil, constate que le mécano est extrêmement pointilleux et que la pièce ressort comme neuve de son étau et reviens à Valence. On remonte la pièce, la roue tourne, il est cinq heures et Marcel m'annonce 100 km en coupant au plus court. J'ai quelques aérations nouvelles dans les jambes mais ça roule, malgré mes craintes sur la solidité de la direction. L'espoir renaît.

Marcel a la grande bonté de tenir les rênes de son carrosse pour ne pas me lâcher complètement, tout en se tenant assez loin devant pour forcer un peu mes chevaux et nous permettre d'arriver avant la nuit. Je n'aurais jamais roulé à ce rythme sans lui. Re-re-merci. Heureusement qu'il a eu pitié de moi à St-Nazaire en Royans sur le terrasse de ce café. Arrivée à 21 h à Grenoble après 220 km et 600 m de D+. Attablé devant une plâtrée digne du fiston, j'hésite entre repartir en train ou en VM. Une inspection en profondeur sera menée le lendemain.

Rahhhh, je comprends maintenant pourquoi tu dois passer chez JV et Fenioux...
Mais heu pourquoi ils s'amusent à casser nos jouets...
Bienheureux que rien du bonhomme n'ait été abimé et que le fautif fut un honnête homme.
Donc deux quests démolis coups sur coup et deux pédaleurs fort bien protégés...
Et aussi deux conducteurs de voitures montrant que la civilité est encore une vertu courante.

J'étais en train de me délecter en lisant ton périple, mais la fin est beaucoup
moins bien, cela aurait pu être pire surtout physiquement, l'automobiliste
fût quand même sympa, ça ne cour pas les rues de nos jours.
Bon rétablissement au vélomobile et garde le moral.

Les paysages sont magnifiques. Et tout ça à la seule force des jambes ? Tu montes à quelle vitesses les longues côtes ? Et comment prépares-tu ton itinéraire ? Tu connais peut-être déjà bien la route. Moi qui suis un tout nouveau VMiste, ça me donne envie de faire de grands périples comme celui-là. Bon rétablissement au Quest.

Bonsoir Laurent,

De retour au bercail sans encombre cette fois!
L'essentiel est de ne pas avoir été touché dans ton physique.

Pour le quest, c'est assez facile à réparer la coque, et mécaniquement remplacer les pièces endommagées.

A+ de tes nouvelles.

lalar a écrit:

C'est la première fois que je me trouve aussi près d'une tour de refroidissement de centrale nucléaire, ici à Cruas. Je constate stupéfait que cette gigantesque tour repose sur des piliers inclinés, l'eau étant pulvérisée en cascade sur toute la périphérie. Dis moi Ralevy, c'est toujours comme ça ?

Je suis pas ralevy, mais oui, c'est toujours comme ca. Et l'eau n'est pas pulvérisée que sur la périphérie mais bien sur toute la surface.

Encore un superbe reportage illustré que je me suis régalé à lire. Une épopée avec ses joies et ses peines. L'incident final est difficilement prévisible.


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